Il n y a qu un pas...
146 pages
Français

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Il n'y a qu'un pas... , livre ebook

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Description

Quinze siècles séparent Bernadette, jeune femme tourmentée par des rêves ubuesques, de l'insoumise Berhardat, enlevée lors d'une invasion de barbares dans son village.


Cette dernière fait face aux rigueurs de reîtres sous la férule sévère de Walden, un homme primitif qui détruit tout sur son passage... Témoin de violence d'un monde sans foi ni loi, elle aspire à la liberté ! Tous les matins, Bernadette s'éveille avec des souvenirs dévastateurs et tente de comprendre l'objet de ses songes romanesques pour échapper à la folie qui la guette.


Deux femmes, deux histoires, un récit croisé plein d'intrigues et de questionnements.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342366631
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par les Éditions Publibook,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
http://www.publibook.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-36663-1

© Éditions Publibook, 2023
Du même auteur
Elisabelle , publibook 2012
Je dédie ce livre à Emy, ma douce et tendre amie !
Pensées à Pépère et Mozart.
À la mémoire de notre maman, Isabelle Tamagni.
Ce livre est publié en son honneur.
… dans cet ensemble de nuances bigarrées flotte une possession étouffante de férocité, bâillonnée depuis trop longtemps.
I.T.
1
Le temps ici se prête à mille fantaisies et si l’on s’en tient aux récits de nos anciens : “nous renaissons tous les mille ans, avec une personnalité qui nous a permis par le passé de nous adapter à nos congénères”. Je m’en amuse énormément vu que je suis née libre de tout être et de toute chose. La vie m’a balancée là, comme une étoile tombée au sol un soir de printemps et dans mon cœur continue de briller la lueur d’espoir avec laquelle je grandis. Je vis au gré du vent, insouciante, heureuse avec l’homme qui m’a choisie pour compagne.
Le ciel est propice à de belles promenades. Les monts, ainsi que leurs espaces infinis et silencieux m’appellent, alors pourquoi hésiter ? Mon bon Ensebius travaille le fil de ses épées, il a des commandes à n’en plus finir. Il ne sert à rien d’attendre seule dans notre belle demeure faite de bois et de chaume alors que mes corvées sont terminées. Je vais aller relever quelques pièges et passer au niveau de la carrière de quartz vert pour prélever des échantillons afin de pouvoir sortir de ces pierres précieuses de véritables merveilles qui orneront le pommeau de nos épées.
Les sentiers sont assez escarpés, tortueux et caillouteux, j’aime ! Je n’en surprends que mieux ces péliades sifflant comme des diablesses. Elles se promènent rarement seules, leurs compagnons suivant toujours de trop près les belles demoiselles, mais qu’à cela ne tienne ! Il me suffit d’abattre ma main sur le beau mâle ; la gueuse ne prêtera point attention au détour de ce géniteur qui, à ne pas en douter, ira assaillir une autre belle.
Tenir ce serpent entre mes doigts me plaît. Sentir son corps s’enrouler nerveusement autour de mon poignet me donne une sensation de puissance. La froideur de ses écailles contraste avec la chaleur de ma peau. Des frissons parcourent mon échine provoquant instantanément le hérissement des poils de mon corps !
Il est beau, tout simplement beau. Je dois le reposer à terre maintenant, inutile de le persécuter plus longtemps.
— Va, bonhomme ! File vers les chemins de la liberté, rampe vers ta belle et évite de croiser le pas des hommes, ils ne sont pas tous aussi bons…
Le chemin que j’emprunte est assez pentu. La montée en devient vertigineuse, j’aime. Cette impression d’un monde tenant sous mes pieds, cette vue sublime me sautant aux yeux… un ravissement, tout simplement.
Je suis enchantée par ces volcans égueulés, prisonniers de pitons rocheux façonnés par une activité volcanique débordante. Quel charme ! L’eau s’en trouve captive, laissant se refléter un ciel parsemé de nuages clairs.
La Siula, rivière serpentant au milieu de roches rouges abruptes, suit son cours accompagné de méandres. Une palette de couleurs se projette au fin fond de chaque vallée. La perfection, je la tiens là, au bout de mes doigts…
À peine arrivée sur les hauteurs, un cliquetis angoissant me donne immédiatement la chair de poule. Je ne peux de la carrière définir exactement d’où vient le bruit. Je prends mes jambes à mon cou afin de parvenir rapidement au chêne le plus élancé. Perchée sur mon arbre, je regarde au loin la horde franchir la rivière. Je dénombre une centaine de cavaliers et leurs chevaux pur-sang lourdement harnachés. Leur carquois épouse chaque morphologie et de longues épées suivent mécaniquement les pattes arrière de leurs montures. Les rayons du soleil s’écrasent en reflets lourds sur les épaules des cavaliers, donnant une largeur exagérée à cette psyché errante.
Des rires sarcastiques me parviennent maintenant, je ne comprends pas trop cette forme mouvante s’appliquant en un Y et s’élargissant afin de germer au bas de la colline. Je pressens une moisson autre que les blés, discernant plutôt un champ de coquelicots altérant de rouille les fondations de ma montagne. J’entends des cris monter de mon village… une odeur âpre gravit la colline ; la peur noue ma gorge comme une main d’acier brisant le peu de vie enserrée dans sa paume. Un sentiment d’horreur m’envahit. Je veux oublier cette vision terrifiante venant du fond des enfers, je préfère continuer à méditer sur mon arbre.
Assise à califourchon sur une branche, mon front posé sur l’un de mes avant-bras, je choisis de m’évader de cette réalité : mais si notre camp était attaqué… devrais-je courir rejoindre mon mari ? Mes amis ? Je n’ose prendre de décision…
« J’observe cette colonie de fourmis rouges grimpant le long du tronc d’arbre. Ma main essaie de faire barrage à cette invasion de « malvenues », mais rien n’y fait. Les voraces attaquent ma peau sans ménagement. J’ai beau secouer ma main, il me faut la frotter contre l’écorce pour me libérer de ces insectes qui, même tombés à terre et recroquevillés, dégagent une force incroyable. Sitôt remises du coup porté, les fourmis se frottent, se mordillant les pattes les unes après les autres. En outre, elles recadrent leur tête et tentent un nouvel assaut. Il n’y a hélas pas d’autres solutions que celle de les écraser ou de capituler en descendant de mon chêne ». Cependant, ne pouvant faire le moindre geste, je reste figée sur cette branche qui ne demande qu’à être soulagée de mon poids. Par ailleurs, dans cette vallée menaçante, je ne veux comprendre la raison de cette vague humaine chargée d’ agressivité.
En effet, nous recevons habituellement sur nos collines auvergnates des visites amicales au cours desquelles j’ai rencontré quantité de gens venant de par delà les monts, bien que des jours, des semaines voire des mois de marche par tous les temps soient nécessaires pour atteindre notre village. Parfois, une horde plantait les tentes à l’orée de la forêt, attendant qu’un certain souffle de forge donne la vie à ce fil fabriqué dans un acier des plus résistants. Ce bel objet sachant si bien blesser la vie ou donner la mort représentait aux yeux de tous un signe de pouvoir et de richesse. Il devait de par son apparence, donner le prestige à celui qui portait cette épée capable d’anéantir celui qui le défierait. Dans ces gouttes facettées violines ou autres ornant le pommeau se reflétait l’inévitable jet de sang jaillissant dès la première plaie béante. Oui, rien que des visites amicales… pourtant !
Le destin en avait décidé autrement cette fois, et les pierres enfouies au fond de ma poche n’orneront certainement pas le bel outil que mon ami façonne en ce moment.
Les sons des galopades me parvenant, les mines patibulaires des cavaliers riant à gorge déployée m’en apprirent bien plus que ce que j’avais connu jusque-là. Un mal-être m’enveloppa subitement, me faisant perdre l’équilibre. Mon corps tomba lourdement de l’arbre, se blessant légèrement dans sa chute. Un essaim d’abeilles envahit mon crâne de son bourdonnement incessant. Je réalisai : pris dans un étau de fer et de chair, mon village n’avait aucune chance de s’en sortir. Les ruisseaux vermeils allaient rapidement colorer nos vertes prairies et se rejoindre, en aval, au cœur de la rivière. Personne ne serait épargné ; non, personne. Les enfants mâles allaient être capturés afin de grossir les troupes ennemies, les femmes jeunes engrossées et mises à mort dès la naissance de leur rejeton et les petites filles suivraient leur mère. Un carnage aux maux indescriptibles se déroulait là, devant mes yeux, la peur cisaillant mes entrailles. Par contre, moi, jeune épousée non encore mère, je serais certainement enchaînée et traînée derrière un cheval…
Quant à toi, mon bon ami, tu pleureras peut-être ta douce et belle Berhardat que tu verras, entre deux hoquets de sang, disparaître dans une brume cramoisie. Ton champ de vision se fermera sur un futur, mort avant d’avoir existé.
Le temps n’existe plus et tu vois, sous tes paupières à demi closes, s’agenouiller les montagnes en chapelet de nacre. Un ciel parme les incite à continuer leur ronde autour de ton village et un souffle tiède t’invite à te hisser à leur hauteur ! Ne plus avoir peur et continuer une existence dans un ailleurs encore inconnu, tel est maintenant ton avenir, Ensebius, et rien ni personne ne saura toucher ton âme maintenant éternelle.
2
— Noooon !
Bernadette se réveille une fois de plus avec des sanglots dans la voix, plus rien ne l’épargne !
Le jour, elle fuit les gens qui la côtoient, trop présents et envahissants pour la vie à laquelle elle aspire. Elle ne supporte plus ce monde égoïste, vivant en permanence dans la peur et la souffrance. Rien, rien ni personne ne pourra changer la tournure des choses. Le monde est en perdition et seule une catastrophe à l’échelle planétaire pourrait mettre un frein à ce cycle infernal engagé par l’homme. Comme elle a honte d’appartenir à cette société de mécréants, comme il lui fait peine à voir ce caillou qui ne demande qu’à tourner… qu’à tourner rond ! Comme cela semble simple à dire ; mais comme il serait simple aussi de lâcher un grain de sable dans les rouages d’une machine afin de l’enrayer !
— Pourquoi aujourd’hui faut-il être si stupide pour pouvoir survivre ? Pourquoi faut-il accepter de marcher dans la rue en osant piétiner des enfants, des vieillards ? Comment ose-t-on cracher dans la main que nous tendent des malheureux afin d’obtenir une piécette pour subvenir à leur besoin ? Que soient damnés les Tout-Puissants de ce monde. Ces excentriques dirigeants de basse fosse. Effective

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