Inaltérable , livre ebook

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2019

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Malgré leurs différences, Évelyne et Marie sont les meilleures amies du monde. Évelyne, 17 ans, est grande, blonde, populaire et amoureuse par-dessus la tête de son copain, Adam Andrzejewski. Marie, 16 ans, est timide, réservée. Son unique préoccupation? Avoir les meilleures notes possibles afin de garder sa bourse scolaire au très sélect collège privé non-mixte Sainte-Justine-de-Padoue. Cependant, ce
fragile équilibre se rompt le jour où Évelyne découvre sa grossesse. À présent, c’est au tour de Marie de voler au secours de son amie. Pour le meilleur, et pour le pire.
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Publié par

Date de parution

28 juin 2019

Nombre de lectures

21

EAN13

9782898035548

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Copyright © 2019 Inaltérable
Copyright © 2019 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision linguistique : Maryse Faucher
Conception de la couverture : Catherine Bélisle
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier : 978-2-89803-552-4
ISBN PDF numérique : 978-2-89803-553-1
ISBN ePub : 978-2-89803-554-8
Première impression : 2019
Dépôt légal : 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Inaltérable / Élizabeth C. Labbé.
Noms : Labbé, Élizabeth Colette, 1993- auteur.
Identifiants : Canadiana 201894330923 | ISBN 9782898035524
Classification : LCC PS8623.A218 I53 2019 | CDD C843/.6—dc23
La décision
Évelyne
J amais je n’ai autant hésité à entrer dans une boutique.
Assise dans l’aire de restauration du centre commercial, je regarde les étalages de vêtements qui s’alignent derrière la vitrine colorée. C’est difficile, mais je dois voir la réalité en face : un jour ou l’autre, je serai obligée d’y entrer. Attendre ne fait qu’empirer la situation, et la situation est déjà si complexe…
Bon. Je peux y arriver.
Correction : Je VAIS y arriver. Seulement quelques petits pas me séparent de mon but, quelques secondes, et je pourrai enfin respirer tranquillement par la suite. Après tout, tout le monde sait que c’est la partie la plus difficile, s’y rendre. Une fois à l’intérieur, c’est du gâteau. Je serai à l’abri des regards indiscrets et, plus que tout, de possibles connaissances. Je pourrai alors calmement regarder les choix qui s’offrent à moi et, qui sait, demander quelques tuyaux aux vendeuses. Pour travailler dans un endroit de la sorte, elles doivent savoir de quoi elles parlent !
Je me lève de mon inconfortable chaise de plastique… avant de me rasseoir aussitôt. Bon sang, je suis plus courageuse que cela d’ordinaire ! Où est passée mon énergie, mon audace ? Où se trouve la Évelyne qui n’a peur de rien, qui ne laisse rien ni personne lui marcher sur les pieds ? Elle ne peut pas être complètement disparue ! Surtout que j’ai plus que jamais besoin d’elle.
Comme si une force supérieure m’avait entendue, l’allée devant moi se vide peu à peu. Je regarde à gauche, puis à droite. Personne ! Tellement génial ! Je me doutais bien aussi que je devais venir ici en fin d’après-midi, alors que l’heure de la fermeture approche. Personne de ma connaissance ne risque de me surprendre dans cette position aussi délicate.
Je me redresse en vitesse et marche rapidement vers la boutique. Encore cinq pas à faire ! Quatre ! Trois ! Deux et demi…
Une main blanche et manucurée s’abat soudainement sur mon épaule.
— Évelyne !
Je me fige en entendant cette voix si familière. Un frisson me parcourt l’échine. Oh non ! Je vous en supplie, faites que ce ne soit pas la personne à qui je pense. N’importe qui, sauf elle !
Je me retourne tranquillement.
Raté. Mon interlocutrice est la elle en question. Quelle poisse ! Quand on pense qu’une situation ne peut pas être pire… J’utilise mes quelques talents de comédienne pour afficher un air (faussement) enjoué.
— Caroline ! Quelle surprise !
Nous nous serrons quelques secondes dans nos bras. Une mèche de ses longs cheveux roux se retrouve par erreur dans ma bouche. Beurk !
— Que fais-tu ici ? Je croyais que tu avais un cours de danse classique, le vendredi après-midi…
Elle lève les yeux au ciel.
— Il a encore été annulé ! Depuis qu’ils font des rénovations pour agrandir l’école, c’est devenu impossible de danser ! Il n’y a pas assez de place pour tout le monde, les horaires changent chaque semaine… et le bruit est infernal ! Je crois que je vais demander à ma mère de m’inscrire ailleurs, le temps que tout ce bazar se règle.
Je hoche la tête en signe d’acquiescement. Ses petits tracas me passent par-dessus la tête, mais je n’ai pas le choix d’être polie. Voyez-vous, Caroline Bernier-Côté est la plus grande pipelette de l’école ET la fille la plus populaire du collège privé pour filles Sainte-Justine-de-Padoue. Pour être plus claire : elle fait la pluie et le beau temps. Si elle décide que vous êtes quelqu’un de bien, vous aurez un tas d’amies et vous serez invitée aux meilleures fêtes. Si, au contraire, elle décide que vous n’êtes pas digne d’intérêt, vous serez obligée de manger à la table des parias pour le reste de votre scolarité ici. C’est injuste, mais c’est comme ça. Avec ce qui se passe présentement dans ma vie, je ne dois surtout pas me la mettre à dos.
Son regard vert me scrute des pieds à la tête. Un court instant, j’ai l’impression qu’elle le sait . Je me doute bien que c’est impossible, mon physique n’ayant pas encore changé d’un iota, mais c’est plus fort que moi : j’ai peur. Personne ne doit être au courant. Du moins, pas pour le moment. C’est moi qui vais annoncer la nouvelle et non pas cette cruche qui emmêle facilement les pinceaux. La connaissant, elle se tromperait même de père !
En parlant du père… qu’est-ce que je ne donnerais pas pour être dans les bras d’Adam en ce moment.
— Et toi, Évelyne ? Que fais-tu ici, toute seule de surcroît ? Je n’ai jamais eu l’occasion de te voir sans ton chien de poche à tes côtés !
Elle pouffe de rire. Si extérieurement je semble détendue, dans ma tête, je l’ai déjà assassinée trois fois avec l’une de mes chaussures. Pour qui se prend-elle ? Comment se permet-elle de traiter ainsi ma meilleure amie (depuis le primaire, soit dit en passant) de la sorte ?
Du calme, Évelyne. Du calme. Pour ma défense, les hormones ne m’aident pas non plus à me contrôler. À présent, je m’emporte (ou je pleure) pour un rien. La preuve : il y a deux jours, en sortant de l’autobus, j’ai enguirlandé comme du poisson pourri le pauvre monsieur qui avait eu le malheur de marcher par accident sur mon pied. Il s’est excusé une bonne dizaine de fois avant que je daigne tourner les talons et le laisser tranquille. Le soir même, je m’en suis voulu pour mon attitude de chien de garde et j’ai pleuré comme une Madeleine devant mon feuilleton préféré.
— Marie travaille à la librairie cet après-midi. Elle ne pouvait donc pas venir magasiner avec moi.
De toute manière, même si elle était libre, elle ne serait tout de même pas ici avec moi. Pourquoi ? Parce qu’elle n’est pas encore au courant, tout simplement. Personne ne l’est, d’ailleurs. Ni elle, ni Adam, ni mon père (surtout pas lui). J’attends le bon moment pour leur annoncer la nouvelle, je suppose.
Quoique, dans cette situation, il n’y ait pas vraiment de bon moment.
— Et Adam ? revient-elle à la charge. Il va au collège Saint-François-Xavier, pas vrai ?
— Euh, oui…
— Ils finissent leurs journées d’école deux heures plus tôt que nous. De ce fait, pourquoi ne t’accompagne-t-il pas ? Vous ne vous seriez pas disputés, par hasard ? ajoute-t-elle en plissant les yeux.
Ma parole, elle se prend pour James Bond ou quoi ? Par chance, j’ai l’excuse parfaite pour expliquer ma solitude.
— Pas du tout. S’il n’est pas avec moi, c’est justement parce que je magasine pour lui. C’est sa fête prochainement et je voudrais lui acheter le dernier jeu vidéo à la mode.
— Ah oui ? Lequel ?
— Hum, j’aimerais te le dire, mais je ne me souviens plus du nom. Tu sais, celui avec les chevaliers qui traversent l’espace-temps…
Elle hausse les épaules. Dieu merci, Caroline et les jeux vidéo, ça fait deux. Elle ne peut donc pas deviner mon mensonge.
— Mon petit frère doit sûrement savoir de quoi il s’agit. Quoi qu’il en soit, d’après ce que je peux constater, tu ne viens pas souvent au centre commercial !
Je la regarde, interloquée.
— Pourquoi dis-tu une chose pareille ?
— Parce que les magasins d’électronique se trouvent à l’autre bout du centre. Ici, ce ne sont que des boutiques pour vieux et pour femmes enceintes, expliqua-t-elle en pointant la façade de la boutique devant nous, soit Maternité 101. Pas vraiment l’endroit idéal pour dénicher ce que tu cherches, mettons. À moins, bien entendu, que tu me caches une merveilleuse nouvelle !
Je fais mine de ne pas avoir compris la dernière phrase. Si elle se croit drôle, c’est raté. Tiens, au lieu de prendre tous ces cours de danse, elle devrait peut-être songer à s’inscrire à l’école de l’humour. Cela lui serait certainement plus utile.
— Oups ! Oui, tu as raison. Je vais regarder le plan la prochaine fois.
— En effet. Ce serait mieux pour toi .
Mon cœur rate un battement. Pourquoi a-t-elle appuyé sur le dernier mot ? Est-ce une manière de me faire comprendre qu’elle a éventé mon secret ?
Intérieurement, je me donne une claque sur la tête. C’est officiel : je suis complètement parano. Caroline ne sait rien et ne peut rien deviner de mon état. À moins qu’elle n’ait le pouvoir de voir au travers de la peau, ce dont je doute fortement, je n’ai pas d’affaire à paniquer de la sorte. Et puis, le stress, c’est mauvais dans mon état.
Nous parlons de tout et de rien pendant encore quelques minutes, puis elle va rejoindre sa mère devant une boutique « pour vieux ». À côté de moi, les stores des divers magasins descendent un par un.
C’est l’heur

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