J ai été abandonnée...
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J'ai été abandonnée... , livre ebook

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Description

Une fillette abandonnée à sa naissance prend connaissance, par hasard, de l’identité de sa famille. Deux malfrats vont s’y intéresser avec la sinistre idée d’en profiter pour alimenter leur trafic d’enfants. Leur projet avorte, mais elle fait chanter ses parents pour prendre la place de sa sœur. Elle se construit une nouvelle vie, mais une ancienne amie la retrouve.



Elle raconte sa vie à un journaliste qui la publie et témoigne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 septembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414589623
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-58962-3

© Edilivre, 2022
Rappel
Selon article 227-17 du Code pénal l’abandon d’enfant est le fait, par le père ou la mère « légitime, naturel ou adoptif », de se soustraire, sans motif légitime, à ses obligations légales au point de compromettre « gravement » la santé, lasécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant mineur.
L’infraction prévue par le présent article est donc, assimilée à un abandon de famille pour l’application du 3 ° de l’article 373 du Code civil.
L’abandon d’enfant est consacré par le Code pénal comme étant un délit passible de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.
En cas de retrait de l’autorité parentale des deux parents, l’enfant se verra confié à un tiers qui organisera la tutelle ou bien à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).
La Société vise bien ainsi à décourager l’abandon d’enfants.
Encore faut-il, pour appliquer la loi, pouvoir identifier les parents coupables !
Avant-propos
En province, ce qu’on appelle la PQR, la presse quotidienne régionale, se nourrit principalement de tous les événements, grands ou petits, de la vie locale.
À la Baule, avec la mer et les activités qui y sont liées, ce n’est pas ce qui manque.
À la rubrique « mondanités », nous trouvons les récits et les photos des innombrables déjeuners, galas, soirées, régates ou courses au large, les inaugurations, avec la présence du préfet, du député, du maire ou de quelque célébrité locale, sans oublier les visites aux hospices pour honorer les anciens ou, dans les écoles, afin de tapoter les joues des plus jeunes.
Et puis, il y a les associations de tout poil, les sportives, les culturelles, les cultuelles, avec leurs matchs, leurs rencontres et leurs grands-messes.
Toutes ces activités se déroulent toujours avec une arrière-pensée politique plus ou moins apparente…
Donc attention, outre l’article élogieux, il faut que les photos soient bonnes afin que chacun puisse paraître à son avantage !
Plus terre à terre, l’aspect économique n’est pas oublié, et tout le monde ou presque s’intéresse aux promesses des édiles… Pas toujours tenues.
Mais il est un domaine qui satisfait la curiosité parfois malsaine de nos concitoyens, ce sont les faits divers.
On les lit avec attention, on suppute, on discute, on donne son avis et moins on en sait plus on imagine ; en fait il est essentiel de toujours paraître en connaître plus que les autres.
Surtout depuis que la vieille habitude de lever un coin de rideau pour épier les allées et venues de son voisin n’est plus possible dans les nouvelles constructions, l’urbanisation privilégiant les grands immeubles aux fenêtres en hauteur !
Il y a une vingtaine d’années, alors que j’exerçais ce beau métier de journaliste, fut signalée par la police la disparition à proximité de la côte, d’un bateau de plaisance à moteur dont seuls quelques débris furent retrouvés.
Mais aucun des occupants qui l’avaient loué.
Deux éléments donnaient encore plus de piment à l’affaire.
Outre deux adultes, on avait vu deux fillettes à bord, mais la police n’a jamais pu établir leur identité ; par contre, les deux hommes qui les accompagnaient, eux, étaient comme on dit, « bien connus des services de police », en fait deux malfrats.
Quelques morceaux de bateau qui flottent avec un gilet de sauvetage et quelques bouts de papier, sans aucun appel au secours, le tout par beau temps et mer calme, ce n’est pas ce que l’on peut décrire comme un naufrage pouvant être attribué aux éléments déchaînés.
Alors quoi ?
Un de mes amis policiers qui enquêtait sur l’affaire pensait à un règlement de comptes entre voyous, mais sans comprendre ce que venaient faire deux enfants dans l’histoire.
Après mon papier sur trois colonnes, expliquant que personne n’avait rien vu et ne savait rien – un vrai scoop (!) – je poursuivis pour la forme mes recherches, héritant ainsi d’une centaine d’appels farfelus de témoins à l’imagination débordante.
La police vérifia toutes les pistes, mais rien de nouveau n’apparut, et le dossier fut classé.
Quant à moi, j’avais d’autres faits divers à traiter.
J’ai écrit beaucoup d’autres articles, le temps a passé…
Aussi, quelle ne fut pas ma surprise quand je reçus il y a peu de temps un appel téléphonique d’une femme me demandant si j’étais bien le journaliste qui, à l’époque, avait couvert cette affaire !
Pour moi, c’était loin.
Mon interlocutrice paraissait fort mystérieuse et semblait en savoir long sur les circonstances, au point que je la croyais être personnellement impliquée ; elle connaissait certains détails qui n’avaient jamais été publiés.
Ce qui s’était passé à La Baule semblait occuper une place prépondérante dans sa vie et elle se proposait d’en déposer le récit chez un notaire, à charge pour celui-ci de me transmettre le dossier après sa mort, afin que je puisse le publier, ce qu’elle souhaitait d’ailleurs, précisant qu’il s’agissait d’un scandale qui surprendrait les lecteurs.
Elle refusa de me donner son nom, affirmant que j’en saurais assez le moment venu.
Pour un journaliste resté sur sa faim, comment décliner une telle proposition ?
Et ce matin, dans le courrier, se trouvait un envoi en recommandé provenant d’un notaire, la lettre jointe m’informait du décès accidentel en Bolivie de sa cliente, Jacqueline Rieffenack, me priant, conformément au désir de la défunte, de trouver le dossier qu’elle avait déposé à mon nom.
C’était un très volumineux paquet !
Je téléphonai tout de suite au notaire.
Sur les circonstances de la mort de cette femme, il ne savait rien de plus que ce qu’avait été annoncé par les autorités : elle conduisait trop vite une voiture de sport et elle aurait manqué un virage.
La police bolivienne, après une très rapide enquête, avait classé l’affaire, la considérant comme un triste et regrettable accident.
Il a raccroché, et moi j’ai ouvert l’enveloppe !
Une petite note attachée par un trombone sur la première page précisait qu’elle s’excusait pour le style, n’étant pas romancière.
Mais, même maladroitement écrit, avec des redites et des longueurs, elle interdisait qu’un seul mot soit changé à son récit, condition sine qua non à respecter absolument en cas de publication.
Il s’agissait d’un nombre impressionnant de feuilles, mais datées ; je les ai juste classées chronologiquement pour une bonne compréhension de l’histoire, n’ôtant et n’y rajoutant rien, distinguant cependant ce qui relevait du vécu réel, et certains détails qui semblaient ressortir de suppositions.
J’ai tout lu, totalement stupéfait, c’était au-delà de tout ce que j’aurais pu imaginer ; l’histoire de Jeanne, dite Jacqueline, ce n’était pas d’un journal dont elle avait besoin, mais d’un éditeur.
Voici le texte reçu, mais je n’ai rien pu vérifier par moi-même, il ne s’agit que d’un témoignage dont je ne suis que le rapporteur.
Avertissement
Monsieur ,
— « J’ai deux raisons pour souhaiter la publication de ce document.
D’abord, j’aurais aimé qu’un jour mes amis en prennent connaissance ; nous n’avons pas eu la chance de nous revoir, voilà tout !
Et remercier celles et ceux que j’ai connus et surtout celles qui m’ont permis de survivre.
C’est pourquoi aucune modification ne doit être faite à mon récit.
La vie est une loterie à laquelle nous participons involontairement, mais il n’y a qu’un seul ticket gagnant.
Le choix entre le Bien et le Mal est un luxe que certaines circonstances de la vie empêchent parfois de s’offrir.
Étant une littéraire, j’en appelle à Démocrite qui, au V e siècle avant notre ère, disait déjà : “On cherche le bien sans le trouver, et l’on trouve le mal sans le chercher ; voilà toute mon existence”.
Si vous cédez à la tentation de me juger, demandez-vous pourquoi certains gagnent le gros lot et d’autres doivent toujours se contenter de lots de consolation.
Follement, j’ai cru pouvoir rétablir à moi seule toute la vérité car, dans ma vie, la justice m’a fait cruellement défaut.
Le triste résultat fut en fait de transformer un drame personnel en désastre collectif, dont je suis tout à la fois responsable et victime.
Je laisse à Jean de La Fontaine le soin de l’expliquer mieux que moi : “Le bien, nous le faisons ; le mal, c’est la fortune : on a toujours raison, le destin toujours tort” ; voici mon histoire ».
I L’histoire de Jeanne
— « Ceci n’est pas un roman ; même si je suis une littéraire, je n’ai pas le talent d’une romancière, il s’agit juste d’une triste histoire, un témoignage.
C’est un témoignage brut de décoffrage, un reportage, comme si on avait tendu le micro au témoin d’une catastrophe.
Ma vie en est une, comme un tremblement de terre dont les répliques causent encore plus de dégâts que la première secousse.
J’ai voulu faire face, mais je n’ai fait qu’aggraver la situation.
Je sens qu’une nouvelle se prépare et que je n’aurais pas la force de surmonter.
Les adultes sont souvent heureux et même fiers d’avoir accompli leurs rêves d’enfants.
Moi, je n’ai pas eu d’enfance et encore moins de rêves, seulement des cauchemars qui m’ont poursuivi toute ma vie.
On dit habituellement qu’on écrit ce qu’on ne pourrait dire ; c’est vrai, car à qui pouvais-je raconter ce qui m’est arrivé ou ce que j’ai provoqué ?
Mais je ne suis pas là pour me justifier.
Gardez donc vos jugements et votre éventuel pardon, ne me cherchez pas d’excuses, personne n’était là quand j’en avais besoin, alors continuez à faire à mon égard ce que vous avez toujours si bien fait jusqu’à ce jour… Ignorez-moi !
Les papiers d’identité fournis par la DDASS indiquent que mon nom est Jeanne Robert ; Jeanne était le prénom trouvé dans mes langes lors de mon abandon, un

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