Je m’appelle Arthur
196 pages
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Je m’appelle Arthur , livre ebook

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Description

Résumé : Arthur est un adolescent sans souci. Coincé entre sa mère, ses études et le sport, il ne laisse aucune place à la fantaisie. Pourtant, sa vie va être bouleversée. Il s’avoue aimer les garçons et tombe amoureux de Malo, fils de bonne famille, mais aussi, et en même temps, de Enzo, le petit caïd de cité. Ses amours contrariées le torturent et le jettent dans le désarroi. Alors qu’il rencontre la haine qui le conduit à l’hôpital, il rencontre Jeremy. Il en tombe éperdument amoureux. À dix-sept ans, le bel Arthur entre dans le monde des adultes grâce à l’amour, mais va-t-il pouvoir se détacher de sa mère et se délier de ses amours passées ?


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 avril 2022
Nombre de lectures 3
EAN13 9782925206712
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Je m’appelle Arthur…
 
 
Eston Slatter
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Copyright © 2022
Tous droits réservés.
ISBN : 9782925206705
 
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022
DÉDICACE
 
 
À Christophe.
 
DÉDICACE
I-        Arthur, un garçon sans souci
II-        Qui est Enzo   ?
III-        Le beau Malo
IV-        Arthur pense à Malo… et à Enzo aussi   !
V-        Le premier rendez-vous
VI-        Les tourments
VII-        Le cœur qui balance et une invitation
VIII-        Une fête qui se termine mal
IX-        Un tête-à-tête et des émotions
X-        Il m’aime ou pas   ?
XI-        Le retour de monsieur Ours
XII-        Dans les bras d’Enzo
XIII-        Au revoir Malo, au revoir Enzo
XIV-        Une belle rencontre puis vint la haine
XV-        Arthur et l’ange en blanc
XVI-        Arthur, Jérémy et l’amour qui renaît
XVII-        Un ange si romantique
XVIII-        L’aveu
XIX-        Une bonne soirée
XX-        La vie de Jeremy
XXI-        Clin d’œil du passé
XXII-        Jeremy, sa maman et son passé
XXIII-        La vie et les réseaux sociaux
XXIV-        Arthur en justicier
XXV-        Trop jeune pour s’installer
XXVI-        Arthur a dix-sept ans
XXVII-        Arthur et Jeremy pour la vie
BIOGRAPHIE
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I-  Arthur, un garçon sans souci
C’est une belle journée d’été. Il fait presque trop chaud et je n’ai gardé sur moi qu’un t-shirt et un vieux short, que je traîne depuis des années. L’appartement est vide. Maman travaille et ne rentrera que vers dix-huit heures, comme d’habitude. Nous vivons dans un petit logement, mais nous avons chacun notre chambre où nous préservons notre intimité. Le papier peint de la mienne est bleu ciel. En entrant, il y a à gauche une penderie et mon bureau collé au mur. De l’autre côté, il y a mon lit et une commode. Face à la porte, il y a la fenêtre. Je me préoccupe peu de la décoration et les seules touches de couleur sont mon emploi du temps affiché au-dessus de mon bureau et ma couette, bariolée de jaune, de bleu et de rose. Sur ma table de nuit, qui est en fait un bidon métallique, j’ai posé une lampe de chevet à l’abat-jour bleu marine découpé de petits dauphins qui paraissent lumineux, quand la lampe est allumée. Au plafond, j’ai collé des étoiles et des planètes qui sont fluorescentes la nuit. Quand je ne dors pas, je les regarde et je rêve. Dans le salon, il n’y a pas de bibelot. Les meubles sont là depuis ma naissance et peut-être même avant. Le canapé bleu marine, en faux cuir, commence à montrer des signes d’usure, tout comme la table ronde, les chaises et le vieux buffet. Le seul élément de valeur est le téléviseur grand écran, que ma mère m’a offert pour un Noël. Je ne veux jamais rien, ni pour Noël ni pour mon anniversaire, mais elle tient toujours à m’offrir quelque chose. La pauvre a dû vider son compte pour me faire plaisir. Le dernier cadeau, avant la télévision, était une vraie chambre avec un nouveau lit, une commode, un bureau, un fauteuil en cuir, un ordinateur, une imprimante et un nouveau téléphone portable. Elle dit qu’il me faut un environnement propice pour réussir à l’école. Elle n’a pas eu la chance de faire d’études. Elle m’élève seule, gagne péniblement sa vie en faisant des ménages et travaille beaucoup pour que je ne manque de rien. Ce matin, je suis allé faire quelques courses au supermarché au bout de la rue. Maman m’avait laissé une petite liste et de l’argent. En rentrant, j’ai mis mon casque pour écouter de la musique et j’ai rangé les courses, fait mon lit et j’ai passé l’aspirateur dans toutes les pièces, sauf dans la chambre de ma mère où je n’entre jamais, par pudeur sans doute. J’ai aussi mis en route la machine à laver que ma mère avait remplie. Il a vite séché par cette chaleur. J’étais gêné et ému en étendant le linge. Cette activité n’est pas propice aux émotions, mais je me rends compte que ma mère ne m’achète que de beaux vêtements à la mode. Par contre, elle porte souvent les mêmes tenues banales. Non pas qu’elle n’aimerait pas avoir de belles toilettes, mais elle dépense tout son argent dans le loyer et dans les courses et les fins de mois sont souvent difficiles. Nous ne sommes pas riches, mais nous ne manquons de rien et surtout pas d’amour l’un pour l’autre. Je suis son fils unique, l’amour de sa vie comme elle aime à le dire. Je n’ai pas connu mon père, qui nous a quittés le jour de ma naissance. Elle n’en parle jamais. Le sujet est tabou et je ne pose pas de question. Quand j’étais enfant, j’ai tout de même entendu, lors d’une conversation, que j’étais le fruit d’un viol et que c’était la raison de l’abandon de son mari. Les adultes n’imaginent pas tout ce qu’un enfant, même très petit, peut entendre et retenir comme informations, même si elles sont distillées à mi-mots.
Je suis seul à la maison. Je m’ennuie et passe mon temps sur le canapé, devant la télévision sans y trouver rien d’intéressant, et mon lit où je me vautre pour regarder mon téléphone. Sur Instagram je n’ai que peu de messages, car j’ai peu d’amis, deux ou trois au maximum. Ce sont des camarades de classe avec qui je passe un peu de temps. Ils sont en vacances en ce moment et c’est normal, c’est le premier jour du mois d’août. Ils sont en Espagne ou à la montagne avec leurs parents, et m’envoient de temps en temps quelques photos. Je les vois au soleil, torse nu, avec des filles et des copains. Ils font la fête tous les soirs et tentent de séduire des filles, toute la journée. Leurs photos sentent bon le bonheur et l’insouciance et je les regarde avec envie, mais sans jalousie. Après tout, les vacances ne sont pas obligatoires.
Le temps passe si lentement qu’il semble s’être arrêté dans ma chambre. Les minutes durent des heures, mais pourquoi m’en soucier   ? Je n’attends rien ni personne. Allongé sur mon lit, je navigue entre mon téléphone qui reste silencieux et des rêveries qui se succèdent sans logique. Elles m’emportent au soleil, dans l’avenir, dans des bras amoureux, dans le passé, dans le futur. La prochaine année scolaire sera celle du baccalauréat. Mon esprit erre dans les méandres de mon imagination. Je me sens bien, immobile, le corps anéanti par la chaleur, une main derrière la tête et l’autre sur mon pubis, le bout des doigts dans mon caleçon. Je repousse du pied un livre de mathématiques jeté là, et je reste comme ça, les jambes écartées, les yeux mis clos. Je suis comme un chat en pleine torpeur. Mon téléphone, posé sur mon ventre, vibre. Je le lève au niveau de mes yeux et j’effleure l’écran avec le pouce. Un ou une inconnu, sans photo de profil, me propose de nous montrer nus sur Instagram. Je décline la proposition, repose l’appareil et retombe lentement dans le demi-sommeil que je trouve si apaisant. Un léger courant d’air venant de la fenêtre fait légèrement se soulever le rideau et passe sur mon corps. Je sens sur mes jambes, mes bras et mon visage ce léger souffle me caresser. C’est presque voluptueux. Il en faut peu à mon âge pour éveiller les sens. Dans un mois, j’aurais seize ans. Je suis du mois de septembre et chaque nouvelle année scolaire débute par mon anniversaire. Je suis bon élève, très bon élève même, et si l’année qui s’annonce se déroule bien, j’aurai mon baccalauréat scientifique à seize ans. Il paraît que c’est bien d’avoir de l’avance, mais je m’en moque. C’est comme ça et c’est tout. Ma mère est comblée par mes bonnes notes et dit volontiers aux voisines, avec qui elle discute parfois, que j’ai des facilités. Elle est sincèrement fière de moi et j’en suis heureux, car je n’ai rien d’autre à lui offrir. Je dois bien cela à celle qui me donne tout.
Je sors de ma torpeur en entendant la clef dans la porte d’entrée. C’est ma mère qui rentre du travail. J’ai dû dormir. Je me lève lentement, comme si mon corps pesait des tonnes. Je m’étire en jetant un coup d’œil par la fenêtre. Il n’y a personne dehors et ce n’est pas étonnant, il n’y a rien à faire sur la petite place bordée d’immeubles. Il y a là un bac à sable pour les enfants, mais les parents ne les y laissent pas jouer, car il est devenu le lieu favori des chiens et des chats. Les bancs qui l’entourent sont sales eux aussi, couverts de terre laissée par les chaussures des jeunes qui s’assoient sur les dossiers pour fumer leurs joints. Ils sont aussi couverts de tags imbéciles et de dessins obscènes. J’y ai vu le dessin d’un sexe d’homme en érection. Près des bancs gisent les vestiges de jeux pour enfants. Le tourniquet ne tourne plus depuis longtemps et le toboggan n’est plus utilisé que par des adolescents, trop grand pour ce jeu. Ils font fuir les petits, mais surtout leurs mamans. Le seul jeu, si c’est un jeu, encore utilisable est une barre fixe, posée sur deux poteaux de bois. Certains, après leur jogging, viennent s’y étirer. D’autres l’utilisent pour des défis et combler le vide de leurs journées. Un nombre de tractions est imposé et celui qui ne les atteint pas devient la risée des autres qui l’insultent copieusement. D’autres encore, qui sont les plus musclés, se filment avec leur téléphone pendant l’effort, torse nu, pour montrer leur corps et leur force sur les réseaux sociaux. Je rejoins ma mère pour lui faire la bise rituelle qu’elle attend quand elle rentre du travail. Elle a l’air fatiguée et je comprends pourquoi. C’était encore une journée qui a commencé tôt pendant laquelle elle a dû affronter le travail, la chaleur et les transports en commun. Je rallume la télévision et je me jette sur le canapé. Sur les chaînes d’information en continu, des inconnus se déchirent au sujet de la crise sanitaire et de politique. Je n’y comprends rien et ne pense pas vraiment à toutes ces choses. Je suis né avec tout ça et comme pour ceux de ma génération, tout cela est d’une banalité sans nom. On n’en parle jamais entre nous au lycée. Intuitivement, on sait

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