Je suis une sorcière... mais sinon je suis normale !
150 pages
Français

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Je suis une sorcière... mais sinon je suis normale ! , livre ebook

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Description

Depuis toute petite, Sylvie communique avec des êtres qu’elle est la seule à voir et à entendre. Elle ne s’en étonne pas puisqu’ils font partie intégrante de sa vie depuis toujours. La difficulté vient « des autres », ceux pour qui la normalité est la référence, tout le reste n’étant que fantaisie, imagination ou... schizophrénie.
Comment vivre avec ce « truc en plus » qui fait toute la différence ?
Entre Grasse, la cité des parfums et l’Afrique noire, terre de prédilection des sorciers vaudous, Sylvie nous livre ses expériences, ses perceptions étonnantes qui, même si elles dérangent, ne laissent pas indifférents.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 août 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414256815
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-25682-2

© Edilivre, 2020

« Je n’ai que huit ans mais j’ai déjà amassé une très grande quantité de connaissances. Un passage du Talmud raconte que chaque bébé, dans le ventre de sa mère, possède des connaissances extraordinaires, mais qu’à l’approche de la naissance, un ange vient et pose un doigt sur la bouche de l’enfant afin qu’il oublie tout. C’est ainsi que nous expliquons la petite dépression au-dessus des lèvres, juste sous le nez. Moi, je n’ai pas oublié. »

Extrait du : « Livre d’Annaëlle » d’Annaëlle Chimoni.
Dédicace

À mon mari, mes enfants, petits-enfants, aux êtres chers qui m’entourent.
Avec toute ma tendresse.
Amy
Chapitre 1
Mais qu’est-ce qui m’avait pris ?
Ses yeux lançaient des éclairs. Il me regardait si fixement que ses sourcils se touchaient. Ses mâchoires étaient serrées, ses lèvres pincées, il avait le souffle court qui précède l’apoplexie. J’attendais l’explosion de sa fureur et bizarrement je me sentais zen là où j’aurais dû me liquéfier.
Dans le back office où se trouvait mon bureau et ceux de mes collègues, chacun retenait sa respiration et comme l’on dit dans ces circonstances : on aurait pu entendre une mouche voler. Je sais en tout cas que mes collègues auraient aimé être télétransportés n’importe où mais ailleurs, loin, très très loin.
Non seulement je n’étais pas pétrifiée mais je soutenais son regard sans frémir et plus le temps passait plus je me détendais pendant que son visage virait au rouge puis au violacé.
Il éclata dans un rugissement :
– Comment osez-vous me répondre sur ce ton ?… Pour qui vous prenez-vous ? Quelle insolence !
– …
– Je vous parle !
– Vous ne parlez pas, répliquais-je, vous hurlez.
Ses yeux étaient exorbités, il pointa son doigt en direction de la porte :
– Dans mon bureau ! ordonna-t-il.
– Non, monsieur.
– Comment ça, non ?
– Je n’irai pas dans votre bureau dans l’état où vous vous trouvez.
– C’est un ordre que vous n’avez pas à discuter, hurla-t-il.
– Si ! Si ma sécurité est menacée, ce qui est le cas.
Les mots franchissaient mes lèvres à mon insu, pourrais-je dire, totalement déconnectés de ma volonté, comme si quelqu’un avait investi la partie du cerveau commandant la parole. Je ne peux pas dire que j’étais effarée bien au contraire je me délectais de la situation, en revanche ce que je redoutais, était le retour à la normale qui, pour le coup, me préparait de douloureuses conséquences. Mais pour le moment, je savourais la situation.
Cet odieux personnage qui était, vous l’avez compris mon patron, ou plus exactement le directeur du département financier de la société MEdibAt, filiale d’une puissante Holding basée à Monaco ; cet odieux personnage, disais-je, usait et abusait de son autorité pour soulager – je le suppose – la médiocrité de sa vie. Tout était prétexte à rabaisser l’un ou l’autre d’entre nous, pauvres employés. Mis à part deux ou trois lèche-bottes qui échappaient à ce traitement, il traitait avec mépris et hauteur chacun de nous et se délectait de nous voir frémir, trembler ou même pleurer d’impuissance face à l’injustice de ses remarques outrancières et ses critiques infondées mais que personne ne contrait. Il pratiquait si bien l’art de la manipulation avec talent qu’il nous arrivait parfois de croire que nous étions vraiment nuls ; j’étais de ceux-là… jusqu’à aujourd’hui.
Cela faisait quelques temps déjà que l’idée de me rebeller me titillait, parce que j’avais honte de me laisser humilier, houspiller sans raison. Seulement voilà… y penser est une chose, passer à l’acte en est une autre.
Quand il entrait dans l’immeuble, c’était comme une trainée de poudre, chaque étage faisait passer le message :
– Il est arrivé !
Un peu comme Meryl Streep dans « Le diable s’habille en Prada »… La classe en moins.
Chapitre 2
Je m’appelle Sylvie, j’ai quarante-trois ans, divorcée, maman de deux enfants. Un profil, somme toute assez classique. Je m’entends très bien avec mon ex-mari ce qui a toujours facilité les rapports que nous avons à entretenir pour l’éducation de nos enfants. Ces derniers n’ont d’ailleurs jamais compris pourquoi nous avions divorcé. Nous nous réunissons pour les anniversaires, pour partager un barbeuc. Il nous est même arrivé d’aller skier ou de passer Noël ensemble. Bref, nous sommes bien ensemble, nous nous aimons beaucoup, nous nous respectons mais…
Le problème vient de moi.
Comment vous expliquer sans que vous ne refermiez tout de suite mon livre ?
Bon, eh bien ! Inutile de tourner autour du pot. Je suis bizarre, un peu space. En fait, je ne suis pas toute seule dans ma tête.
Voilà, c’est dit !
Vous êtes toujours là ? Cool !
Chapitre 3
Quand j’étais enfant, nous habitions une maison assez isolée dans l’arrière-pays grassois entre Saint-Vallier et Escragnolles. Papa était apiculteur. La maison était en plein milieu de grands champs de lavande, plantés d’oliviers. Les ruches grouillaient d’activité. J’adorais accompagner mon père quand il s’en occupait.
Mes parents eurent quelques scrupules à s’installer dans ce coin reculé de toute civilisation, ils craignaient de m’isoler du monde, de faire de moi une petite sauvageonne ou une enfant taciturne.
Ils furent vite rassurés. J’étais une petite fille heureuse, gaie ; je m’amusais beaucoup avec mes poupées et tous les amis qui gravitaient autour de moi et avec lesquels j’échangeais de longs et joyeux discours.
Oui, je sais ! vous êtes en train de penser que comme toutes les petites filles, je m’inventais un monde fantastique avec des fées et des sorcières… eh bien non ! je n’avais pas besoin de me créer ce monde puisqu’il était “mon” monde .
Bien évidemment, je ne le savais pas et mes parents encore moins.
Certes, je parlais à longueur de temps avec mes amis, je jouais avec eux, je riais avec eux. Les seuls moments où ils ne se manifestaient pas c’était à l’école ou lorsque j’étais avec mes parents. Comme s’ils savaient que ces moments étaient nécessaires à l’évolution de ma vie, du développement de mon esprit, à tout ce qui devait m’amener à ce que l’on nomme : le libre arbitre.
Un premier événement survint alors que je devais avoir neuf ans. Nous étions en voiture et roulions en direction de Grasse. À la hauteur du col du Pilon j’ai subitement hurlé :
– Freine, papa !
Mon père écrasa la pédale de frein, notre voiture fit une embardée et s’arrêta brutalement. Au même moment, un motard déséquilibré par une plaque d’huile, surgit du virage en face de nous, couché sur le flan et accroché à sa moto, il glissa sur le bitume pour arrêter sa course en douceur contre le pneu avant gauche de la voiture.
Le jeune homme bien protégé par son équipement de cuir et son casque, se releva sans une égratignure. Mes parents l’entourèrent pour s’assurer que tout allait bien et le regardèrent reprendre la route avec une réelle émotion. Leur attention se porta alors sur moi et leurs regards en disaient long sur leur stupéfaction.
– Comment as-tu su ?
– C’est Mickaël qui m’a prévenue, ai-je répondu en toute innocence dans un haussement d’épaules signifiant la banalité de la situation.
Je fermai les yeux quelques secondes.
– Qu’est-ce que tu fais ? me demanda ma mère.
– Je lui dis merci, répondis-je en souriant. Il faut toujours dire merci.
Je me souviens de la façon avec laquelle mes parents me considérèrent : un mélange de sidération, d’incompréhension, d’inquiétude et peut être même de respect.
– Tu le connais depuis longtemps ?
– Qui ? Mikaël ?
Ma mère acquiesça d’un signe de tête.
– Ben oui ! c’est mon ami depuis toujours.
* * *
De ce jour-là, leur comportement changea du tout au tout. Je me sentais observée, étudiée. Ils me regardaient jouer avec mes amis , m’écoutaient leur parler. Ils semblaient décortiquer mes actes et mes paroles. Je me sentais mal à l’aise, je devais réfléchir au moindre mot avant de formuler une phrase, j’étais tout le temps sous contrôle, sous mon propre contrôle ; autant dire que j’avais perdu toute spontanéité, c’était assez dérangeant, j’étais très perturbée.
Ce fut à cette époque aussi, où j’entendis pour la première fois, le mot “schizophrénie”. Mes parents m’avaient amenée consulter un pédopsychiatre à Cannes – une sommité – leur avait-on dit. C’était une femme sans âge qui me posa des questions débiles sur un ton affecté comme si j’étais incapable de comprendre un langage classique. Elle parla de désintégration de la personnalité, de perte de contact avec la réalité… Elle me regardait en remuant la tête bizarrement comme si j’étais un extraterrestre. Je n’ai pas pu résister, je lui ai dit que si quelqu’un avait un vrai problème, ce n’était pas moi ! Mes parents se tortillèrent sur leurs sièges tout à la fois gênés et amusés. La consultation fut abrégée, son coût s’avéra exorbitant.
Mes parents ne renouvelèrent pas l’expérience. Dieu merci.
C’est en rentrant de chez ce médecin que j’eus mes règles pour la première fois. J’avais très mal au ventre et envie de vomir. Maman a d’abord pensé que j’étais barbouillée par la voiture à cause de la route sinueuse mais mon jean blanc n’a pas laissé planer le doute très longtemps. Je me souviens de ses mots, elle était à la fois fière et émue :
– Notre petite Sylvie devient une jeune fille.
Bon, bof ! C’est pas la panacée. Ça fait mal, c’est dégueu, ça revient tous les mois… c’est chiant !
Bref ! Ce jour-là c’était carton plein.
Chapitre 4
À la rentrée suivante, j’entrai en sixième au collège de Saint-Vallier.
Mes parents m’avaient recommandé de me montrer discrète, de ne pas évoquer « tout ça ».
Bien évidemment !
En grandissant, j’avais compris que ce plus dans ma vie devait êtr

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