Joy
233 pages
Français

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Description

À seize ans, Joyce McAdam est l'exact opposé de son frère Jase. Discrète et timide, elle a toujours vécu dans l'ombre de son jumeau à qui la réputation n'est plus à faire. Pourtant, sans que sa famille ne s'en aperçoive, Joyce est loin d'avoir un quotidien idyllique. Terrorisée à la moindre pensée d'aller en cours, ses journées se transforment en cauchemar dès qu'elle franchit les portes du lycée, où moqueries et insultes l'attendent quotidiennement.


Cependant, une fin d'après-midi, un supermarché, un garçon et un ananas vont tout changer. Mais qui est ce mystérieux M et pourquoi a-t-elle l'impression qu'ils se sont déjà croisés?



Et surtout : pourquoi a-t-elle le sentiment que, pour la première fois de sa vie, quelqu'un la voit vraiment ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 août 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9791038101715
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Solène Blondel
Joy
Cœurs fanés - T2



Teen Spirit
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Teen Spirit © 2020, Tous droits réservés
Teen Spirit est un label appartenant aux éditions MxM Bookmark.
Suivi éditorial © Blandine Pouchoulin
Correction ©  Elyséa Raven
Contrôle qualité ©  Julie Fort
Illustration de couverture © MxM Créations
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038112940


À ma meilleure amie, Bibi.
Parce que quand tu me vois essayer d’allumer les étoiles une à une, au lieu de rire, tu me montres simplement où se trouve l’interrupteur.
Merci pour toutes ces merveilleuses années d’amitié.
Mais avant tout, merci d’être toi.


Première partie :
Avant


Chapitre  1
Il faisait une chaleur abominable, typique de la fin du mois d’août. Je sentais des perles de sueur s’accumuler sur le haut de mon visage et dans mon dos alors que j’entrais – enfin ! – dans l’avion. Le contraste de la climatisation avec la chaleur de la salle d’embarquement où je venais de patienter plus de deux heures à cause du retard de notre appareil me frappa de plein fouet. Un violent frisson secoua mon corps quand j’entrai dans ce qu’il me semblait être un véritable congélateur sur roues.
Tout le personnel assigné au vol attendait patiemment devant la porte menant au cockpit, afin de saluer les voyageurs dès leur entrée en leur offrant, en prime, des sourires désolés. Malheureusement, la majorité de ces derniers ne prenaient pas la peine de rendre la politesse, trop énervés d’avoir attendu plus longtemps que prévu.
La file de passagers s’arrêta soudainement d’avancer et je me retrouvai juste devant le commandant de bord et son copilote, qui devait avoir dans la mi-vingtaine, ce qui me surprit. Il m’adressa un « Bonjour, Mademoiselle ! » plein d’entrain accompagné d’un immense sourire. Sur son badge, je pouvais lire « Spencer A. ». Ce n’est qu’en le lisant une seconde fois que je me rendis compte que c’était bien son prénom et non son nom de famille qui était écrit en toutes lettres. Étonnant. Je lui retournai toutefois son sourire, ne voulant pas paraître impolie malgré la fatigue et l’agacement.
Les personnes devant moi se remirent en mouvement et j’adressai un dernier sourire au copilote avant d’aller prendre place dans mon siège qui, heureusement, était dans les premières rangées de l’avion.
Ce n’est qu’une fois mon sac à dos mis sous le siège en face du mien et que ma ceinture fut ajustée et bouclée que je poussai un long soupir de soulagement et relâchai la pression accumulée durant les dernières heures qui s’étaient écoulées. La journée avait été éprouvante et j’avais hâte de pouvoir rentrer chez moi, retrouver ma chambre si familière et réconfortante pour m’écrouler sur mon lit.
Je venais de passer deux merveilleuses semaines à Chicago en tant que monitrice dans un camp de vacances pour enfants et j’avais adoré mon travail estival.
J’allais fermer les yeux, la fatigue de plus en plus présente, quand des pleurs retentirent. Cela agaça la plupart des passagers, mais loin de me déranger, cela me fendait plus le cœur qu’autre chose. Du plus loin que je m’en souvienne, je n’arrivais pas à me débarrasser de ce sentiment d’urgence et de stress qui s’emparait de moi, tout comme je ne pouvais empêcher ma gorge de se serrer tant que je ne parvenais pas à identifier l’origine des pleurs. Voilà pourquoi je me penchai à présent en avant pour essayer de voir ce qu’il se passait à travers l’espace entre les deux sièges devant moi.
— Je veux retourner vers Papa ! s’exclama une jeune fille en serrant très fort son doudou contre son cœur.
Une hôtesse de l’air lui tapota l’épaule en lui assurant que tout allait bien se passer et qu’avant même qu’elle ne puisse y penser, elle serait déjà arrivée à San Francisco, saine et sauve.
Cela sembla calmer la fillette quelques instants, cependant quand elle aperçut tous les autres passagers, de nouvelles larmes se formèrent au coin de ses immenses yeux. Ces derniers étaient remplis d’une terreur intense et réelle qui me serra encore un peu plus le cœur. Je connaissais ce sentiment mieux que personne.
— J’ai très peur, bredouilla-t-elle. Je sais que Maman m’attend après, mais j’ai peur quand même parce que je suis toute seule.
L’hôtesse de l’air sembla perdre patience. Malgré tout, elle essaya de garder un sourire calme et compréhensif plaqué sur les lèvres. De nombreux passagers lui étaient déjà tombés dessus suite au retard de l’avion et elle était au bord de la crise de nerfs. J’allais me lever pour l’aider, toutefois, le copilote qui m’avait saluée un peu plus tôt fit un pas en avant puis s’agenouilla pour faire face à la fillette apeurée. Le commandant de bord lui lança un drôle de regard. Son collègue fit comme s’il n’avait rien vu.
— Salut, moi c’est Spencer ! Comment tu t’appelles ? lui demanda-t-il d’une voix enjouée.
La petite fille se cacha le bas du visage avec son doudou avant de répondre d’une voix incertaine :
— Kayla.
Le copilote lui sourit à nouveau.
— C’est très joli comme prénom ça ! Et ton ami, il a un nom ?
Kayla le regarda avec de grands yeux surpris, visiblement heureuse que l’on prête attention à son animal en peluche. D’après ce que je voyais, c’était un éléphant rose.
— Oui ! Je l’ai appelé Cacahuète parce que le jour où Papa me l’a offert, on était à la fête foraine du parc et il m’avait acheté des cacahuètes enrobées de sucre comme j’aime bien ! débita-t-elle sans reprendre une seule fois son souffle, comme si elle ne voulait pas se faire couper par les hoquets provoqués par son émotivité.
— En voilà une bien jolie histoire !
La fillette rigola, oubliant qu’elle pleurait il y a quelques secondes à peine.
— Et toi, tu as une peluche aussi ? lui demanda-t-elle très sérieusement.
— Non, mais je viens d’adopter ma première tortue. Mais ça compte quand même, pas vrai ?
Elle lui fit de gros yeux.
— Une vraie tortue ? C’est trop cool !
L’hôtesse qui accompagnait l’enfant, et qui avait suivi toute la conversation, lança un regard interrogatif au copilote et ce dernier lui fit signe qu’il se chargeait de la situation.
— Alors, dis-moi, Kayla, pourquoi est-ce que tu pleurais ?
Je me mordis la lèvre inférieure, soucieuse. Je sentais une nouvelle crise de larmes arriver à la mention de l’événement.
— Parce que j’ai jamais pris l’avion, lui confia-t-elle, et ça me fait vraiment très très très très peur.
Le copilote remit son chapeau d’uniforme en place et lui répondit :
— Tu sais que moi, je suis tous les jours dans un avion ? On pourrait presque dire que je vis dans les nuages tellement j’y passe du temps.
— Ah bon ? répondit-elle, vraiment étonnée.
Il hocha la tête.
— Ça veut dire que tu connais le secret que cachent les nuages ?
Cette fois, il resta sans réponses, visiblement surpris.
Kayla se rapprocha un peu de lui et lui confia :
— C’est pour ça que j’ai peur, je sais pas ce qu’il y a là-haut et je veux pas mourir. Papa m’a dit que je risquais rien, mais à mon avis, il sait pas de quoi il parle.
Le jeune homme rit puis se redressa soudain.
— Kayla, ça te dirait de venir piloter l’avion avec moi ? On pourra peut-être même toucher les nuages ensemble.
Il tendit alors sa main vers elle.
Juste avant de s’en emparer, cette dernière demanda :
— Tu promets qu’on va pas mourir ?
— Promis juré craché ! répondit-il en feignant de cracher sur le côté, ignorant totalement le fait que de nombreux passagers le dévisageaient, interloqués.
Sur ce, ils s’en allèrent tous les deux en direction du cockpit et le commandant de bord poussa un long soupir. Je ne sus dire si c’était du soulagement ou de l’agacement, pour ma part, je trouvais le copilote très touchant.
Prise dans cet échange, je n’avais même pas remarqué que tout le monde était maintenant installé et prêt au décollage. Alors que les hôtesses et les stewards faisaient leur démonstration pour les cas d’urgence, je détournai mon regard et surpris mon reflet dans le hublot.
Mes cheveux noirs qui me descendaient juste en dessous des épaules étaient à nouveau plats, la chaleur et l’humidité ayant lissé les boucles que je m’étais faites ce matin. Mon visage était dépourvu de toute trace de fatigue qui accentuait d’habitude mes yeux bleu glacé qui nous valaient bon nombre de compliments avec mon frère jumeau. Les siens étaient captivants, renfermant quelque chose que je ne savais pas décrire, à l’inverse des miens qui donnaient l’impression d’être un océan rempli de… tristesse. On disait que les yeux étaient le reflet de l’âme et je n’avais jamais autant approuvé quelque chose. Malgré cela, Maman avait eu raison : ces deux semaines m’avaient fait un bien fou.
L’appareil se mit en marche et je vis les lumières rouges délimitant les pistes défiler de plus en plus vite devant mes yeux. Comme à chaque fois, je sentis mon ventre se tordre alors que nous nous élevions vers le ciel. Je pensais à Kayla qui devait regarder d’un air émerveillé ce qui l’entourait. Elle ne devait pas avoir plus de quatre ou cinq ans et je l’enviais. J’aurais tout donné pour retourner à cet âge où tout était si facile. Cet âge où l’innocence était encore permise, où on osait croire en la magie de la vie.
Un frisson me remonta le long du dos au souvenir des deux jours seulement qu’il restait avant la rentrée scolaire. Sans me donner de mal, j’arrivais déjà à visualiser les regards moqueurs et les chuchotements qui me poursuivaient partout où j’allais dans ce maudit lycée.
Je fermai les yeux et me forçai à penser à autre chose. Une image de Kayla collée à la vitre du cockpit serrant sa peluche très fort contre elle m

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