Kolarov... La Métamorphose d’un caïd
364 pages
Français

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Description

« Ma relation avec Solange n’est pas normale. Je ne serai jamais son époux. J’ai cessé d’être son amant mais elle est devenue mon amour sacré, pour toujours. Il rejoint celui que je porte à ma mère, à ma grand-mère et à l’Être Infini. C’est absolu ».


Il a grandi dans les zones et les pires temps de violence : guerre, conflits des Balkans, occupation et dictature de Tito. Il a appris la bataille de la survie : pour lui et pour sa bande. Sa seule assurance de gosse c’est l’amour de sa grand-mère et de sa mère. Il quitte la Serbie pour se faire oublier, suite à ses chapardages et fuir l’oppression du régime totalitaire. À-t-il produit la mort pour venger l'honneur de sa mère ? Il s’infiltre dans le réseau des Serbes en France et devient un affranchi, un cador. Il est beau. Il séduit les femmes et aime les jeunes Françaises. L’appât du gain le pousse aux manigances parallèles, au carambouillage et parfois à des abus...


La séduction, la puissance et l’audace font de lui un caïd au grand cœur mais à la « pogne » funeste... Suite à un mauvais coup, il est pris et tombe dans l’abîme de la prison. Désespoir, remord et renversement. L’oracle de l’amour maternel éveille son autre nature. Il veut sauver sa vie sans savoir comment faire. Une femme va l’accompagner dans sa métamorphose jusqu’à l’acceptation de la Beauté surnaturelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 mars 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342361582
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été édité par la Société des Écrivains
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
client@societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-36157-5

© Société des Écrivains, 2022
Du même auteur

Du même auteur
Racines et Tourments , Éd. Persée ;
La nuit m’a appris , Éd. 7Ecrit.
Cette fêlure comme un soleil , Ed. Société des Écrivains.
Vers le Grand Large , Ed. Société des Écrivains.
Ce que tu aimes bien demeure,
Le reste n’est que cendre !
Ce que tu aimes bien ne te sera pas arraché.
Ezra Pound.
Avis au lecteur
Ce livre a été rédigé grâce aux entretiens que j’ai eus avec Zlatan Kolarov, principal personnage de ce récit. Beaucoup de faits de son histoire, avant la rencontre avec celle qui a bouleversé sa vie, sont authentiques. La plupart sont consignés dans une biographie privée, rédigée par madame Gisèle Paris. Il me l’a confiée. Ces événements de son enfance et de sa jeunesse ont été intégrés à ma narration. Ils se rappellent à lui, tout au long de la vie partagée avec Solange, femme solaire, décoratrice et artiste passionnée.
Zlatan Kolarov m’a autorisé à publier ce récit et trois photos lui appartenant. Il a souhaité la publication du livre après en avoir fait la lecture.
Selon l’usage et les motifs d’écriture romanesque j’ai imaginé certaines scènes, certains personnages. J’ai également réinterprété le caractère et les agissements de certains membres de sa proximité familiale. Toute ressemblance intégrale avec des êtres identifiés, existants ou ayant existé, est donc inappropriée.
Néanmoins, la finalité de ce récit est de célébrer l’extraordinaire métamorphose d’un caïd, forgé par la violence de la guerre, grâce au sublime amour qu’il a vécu avec une femme au cœur conscient, toute dévouée à la quête de la BEAUTÉ. Cette relation et cette transformation sont réelles. J’ai eu le privilège d’en être le témoin au cours des nombreuses années de notre amitié.
« N’importe quel être, n’importe où dans le monde, qui a laissé son esprit s’ouvrir pour y faire entrer les couleurs, les mots, les formes, les notes d’un artiste proche ou lointain, et qui en ressent une intense modification de son état, une sorte de jubilation tragicomique, n’importe quel être traversé par cette émotion de la beauté lie son destin à celui de toute l’humanité et l’incarne. La culture ne signe pas l’appartenance à un groupe, mais à une totalité. L’art n’a pas d’autre but que lui-même, il est une apparition soudaine de la réalité dans nos vies… L’art pénètre dans nos existences pour nous rappeler le goût bouleversant de la réalité humaine.
La question de la beauté est première. La culture littéraire et artistique est la conséquence de l’inépuisable conquête, par d’innombrables artistes, d’une beauté ultime. Le désir incessant qu’elle suscite procure à la vie mortelle et passagère une ancre jetée dans l’éternité.
La beauté n’est ni bourgeoise, ni aristocratique ni prolétaire. Elle est une résonance intime qui nous envahit lorsque l’on est confronté à certaines choses ou à certaines personnes. »
Philippe Val, Malaise dans l’inculture. Essai.
Prologue
En février 1979, j’étais en pleine bagarre verbale avec un entrepreneur yougoslave sur le chantier de mon appartement, rue Saint-Antoine à Paris. Les travaux devaient être terminés depuis trois mois. Un électricien observait la scène avant d’intervenir à son tour auprès de son patron. Depuis des mois, il n’avait pas été payé pour son travail. C’était un bel homme au physique impressionnant. Je me mis en retrait. Il s’avança et avec calme s’adressa à son employeur :
— Il est 11 h 30, à 14 heures je reviens ici pour recevoir mon argent. Tu m’entends ! À 14 heures. Si tu as les mains vides, fais gaffe à ma pogne !
Il redressa son bras droit en serrant le poing. L’entrepreneur bredouilla quelques mots pour argumenter quelques excuses. L’autre s’avança d’un pas et lui posa son index sur la bouche.
— Milo… tu es un baratineur. Je n’ai rien à faire de tes grommelons.
Il y eut un pesant silence. Je craignis qu’ils en viennent aux mains et j’observai fixement l’électricien. Sa posture était calme et inébranlable. Il s’avança vers moi.
— Monsieur, ne vous inquiétez pas, je n’ai rien contre vous. Ce sont des histoires entre Yougoslaves. Je m’appelle Zlatan Kolarov. Lutka pour les intimes.
Je voulus lui demander de combien était la dette de son employeur. Il répondit :
— Ce sont des comptes que nous devons régler entre Serbes. Nous ne devons pas salir nos origines en nous soumettant au jugement d’étrangers. C’est une question d’honneur.
J’étais impressionné par la droiture de cet homme. Sa sincérité et son amour-propre me surprirent. Je lui en fis la remarque :
— Je vous félicite. Je suis sûr que vous obtiendrez gain de cause, car votre autorité repose sur un rare franc-parler.
Il s’exprima davantage :
— Je comprends les difficultés de mon compatriote, chef d’entreprise. C’est un étranger en France ! Il a bagarré pour régulariser sa situation d’immigré. Il a monté sa société avec son savoir-faire de maçon mais sans moyens financiers. À défaut de trésorerie, il a enrôlé d’autres Serbes qui ont fui le pays comme lui et leur a promis de les rémunérer au jour le jour. Il jongle avec les délais de règlement jusqu’à ce que les clients le payent. Ils ne le font qu’à la fin du chantier. Alors, ça coince. Les ouvriers ont besoin d’argent pour manger ! Moi, j’ai fait souvent preuve de patience avec lui en attendant que les clients aient honoré les factures. C’est normal, il m’a donné du boulot… Grâce à lui, j’ai pu vivre en France sans être déclaré. Mais maintenant, j’ai besoin de ma paye parce que je dois partir en Australie…
— Si loin ?
— J’ai des amis là-bas et, ici, je ne suis pas en sécurité.
Je n’insistai pas.
Il me salua d’un geste rapide et d’un furieux regard il réitéra sa consigne à l’adresse de son patron. J’ai appris quelques mois plus tard les raisons de son renoncement au départ pour Sydney.
* * *
En quittant le chantier situé au deuxième étage du vieil immeuble en restauration, il rencontra au rez-de-chaussée une jeune femme avenante et vive. Sans détour, elle l’interrogea :
— Bonjour, vous êtes serrurier ? J’ai besoin en urgence d’un serrurier ! Je suis architecte décoratrice d’intérieur.
— Non, pas du tout ! Ni plombier ni autre… je suis électricien.
— Eh ben, c’est parfait. L’artisan que je faisais travailler vient de me lâcher. J’ai du travail pour vous. Tout de suite.
— Je vous donne la réponse dans deux heures.
Kolarov 1 ressentit une attraction mystérieuse pour cette belle femme, si intrépide et déterminée. Il se montra conciliant avec son ami employeur Milo… Il s’engagea au service de Solange Morel-Lacroix. Cette décision initia une extraordinaire histoire d’amour.
* * *
Quarante ans plus tard, j’ai fait le voyage en Serbie jusqu’au village de Sajkas en Voïvodine. Zlatan, Lutka (poupon) pour les intimes, est devenu un ami. J’avais besoin de partager la nouvelle épreuve de sa bouleversante destinée.
Je l’ai retrouvé seul dans la grande maison qu’ils ont embellie avec cette Solange. Ils y ont vécu, à temps complet, ces six dernières années. Ils avaient espéré en jouir bien plus longtemps encore. En décembre 2018, elle a dû quitter son « saint-bernard » au grand cœur, contrainte par la maladie de l’oubli. Elle a rejoint un établissement médicalisé, dans le sud de la France. Puis… désormais seul, Kolarov vit le plus grand défi de son existence.
Zlatan Kolarov, caïd aux nombreuses frasques a survécu sous l’occupation communiste et les violences fratricides dans les Balkans : toute sa famille dépossédée et sa grand-mère humiliée… Dès l’enfance, il fut contraint à la survie par tous les moyens.
Lui, le don Juan aux innombrables conquêtes féminines ;
Lui, l’émigré clandestin, le fugueur plusieurs fois emprisonné ;
Lui, le titan aux poings d’acier réglant ses comptes par un seul uppercut, lors des coups fourrés de ses trafics… pleure sur cette séparation. Comment survivre sans ce sublime Amour qui a transformé sa vie. Il prie.
* * *
Kolarov m’a accueilli à l’aéroport et m’a conduit chez lui, à Sajkas, une bourgade de plus de cinq mille habitants à cinquante kilomètres au nord de Belgrade. C’était au début d’octobre 2019. Une belle soirée d’automne. La rue était calme. Les gens étaient déjà rentrés dans leurs foyers. Nous avons franchi le seuil de sa propriété par le portail du garage. Avant de descendre de voiture, à travers la vitre, j’ai aperçu, sur les murs du box, des affiches d’exposition de peintures et d’autres événements de la carrière d’artiste de Solange Morel-Lacroix.
Nous avons traversé le jardin, accompagnés par Bouly, le chien fidèle :
— Toujours, il accompagnait sa maîtresse dans de grandes balades au bord du Danube, me dit Kolarov tout en caressant la truffe de l’animal avec tristesse.
Sortant du garage, il m’a commenté la distribution des communs : un atelier, un potager, un kiosque d’été, des arbustes et des parterres de fleurs. Puis, nous avons pénétré dans la maison par une grande véranda. Les yeux pleins de larmes, il a libéré son émotion :
— Tu vois, elle est partout et à tout instant. C’est ma souffrance et ma joie.
En faisant une première visite des lieux, je reconnus l’art de Solange Morel-Lacroix en matière de décoration. Le mobilier, les tableaux, les photos d’amis et d’artistes, les objets, les espaces dédiés à l’art diffusaient sa présence… Je retrouvais les empreintes de ses passions lorsqu’elle habitait le même immeuble que moi, à Paris. La nostalgie m’a saisi. Un frisson m’a parcouru tout entier. Le vide de l’absence, la souffrance de Lutka.
Nous avons pris la collation du soir, à la cuisine, assis tous les deux face à face, chacun à un bout de la table adossée à l’un des quatre murs. Sur le grand côté une chaise vide

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