L’Âme de Marianne ou Le Tribunal des Morts-Unis
402 pages
Français

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L’Âme de Marianne ou Le Tribunal des Morts-Unis , livre ebook

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Description

Une vieille femme aux cheveux ébouriffés, au visage hâve, rongé par les diversités fatidiques, le dénuement, la désolation, vêtue en hardes usées et crasseuses, allongée sur un carton imbibé d’eau près duquel se trouvait un amas de crottes de chiens errants. Je m’en approchais en vue de voir si elle n’était pas éteinte, mais à mon grand étonnement, elle se redressa, se métamorphosa en corps de lumière, en une mystérieuse houri, s’approcha de moi, m’étreignit passionnément, m’embrassa intensément sur le front, sur les joues, sur le cou avant de m’affirmer qu’elle était manifestement ma mère, et qu’elle s’appelait Marianne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 décembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332815750
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-81573-6

© Edilivre, 2014
Avertissement
L’entreprise de l’élaboration de ce roman remonte vers des moments d’intensité que j’avais subis tout le long de ma vie, particulièrement à partir des années quatre-vingt-dix où je commençais à découvrir les affres de l’injustice, de la marginalisation, de l’arbitraire, des passe-droits, des abus de confiance, de la corruption, du rabattage et des pratiques discriminantes.
Mes sentiments d’angoisses, de tourments, de cauchemars se sont intensifiés, surtout après le malheur inattendu qui m’a frappé en date du 23 novembre 2011. À partir de là, ma vie banale s’est muée en malheur, en une adversité, en une souffrance morale, qui taraudait continûment chaque membre de ma famille.
J’ai vainement tenté tout pour trouver une issue, mais la solution divine a tardé, et mes prières, mes adjurations ne s’étaient pas exaucées. Je commençai à n’avoir que rarement du sommeil depuis la date fatidique précitée jusqu’au 30 juin 2012.
En tant qu’écrivain depuis les années 86, et dont les œuvres ne sont pas encore achevées mais inédites, j’ai aperçu que la seule solution était d’écrire ce roman de pure fiction littéraire en vue de le publier pour, avec les droits d’auteur obtenus, me tirer d’embarras.
Je l’ai commencé le 5 février 2012 pour le finir le 18 août 2012, à 01 h 54 min (nuit).
La teneur de « L’Âme de Marianne ou le Tribunal des Morts-Unis » ne vise en aucun cas des personnes, ni des institutions, ni des organisations politiques, et s’il se trouve le moindre synchronisme dans la description des faits, des ressemblances entre les noms des personnages du roman, des lieux ou d’autres à travers l’histoire de certains pays et contrées, personne ne m’en tiendrait pour responsable car entre les littératures fantastiques, mythiques et la littérature romanesque, comme entre le fictif et le réel, comme entre les histoires et les événements de certains pays, il y a toujours une certaine interférence et, parfois, des ressemblances.
Cette histoire pourrait se passer identiquement, et en même temps ou dans des époques différentes, dans deux ou plusieurs pays ayant les mêmes caractéristiques historiques, sociales et linguistiques. Une fois relatée, elle devient universelle par analogie.
L’auteur


Pour l’Amour de Dieu et du prochain en Dieu, j’incite les hommes libres du monde à lire « L’Âme de Marianne ou Le Tribunal des Morts-Unis » car reflète-il la vérité d’une hécatombe, des déportations massives, d’une tragédie humaine, figées dans le temps et l’espace d’une cité dans l’univers, et jamais furent-elles relatées.
L’auteur


Je le dédie à ceux qui m’ont marginalisé, tourmenté moralement et déchiré tout ce qui est beau en moi, et je leur dis : « Que la pluie ne tombe pas, si je meurs assoiffé ».
Je le dédie aussi :
• à ceux qui m’ont engendré : mon père et ma mère,
• à ma femme et mes enfants qui m’ont soutenu dans les jours les plus critiques de ma vie,
• aux hommes libres du monde, ceux qui luttent irréductiblement, avec intransigeance, contre les forces du mal.


La mort n’est rien,
Je suis simplement passé dans la pièce d’à côté,
Je suis moi. Tu es toi,
Ce que nous étions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours,
Donne-moi le nom que tu m’as toujours donné.
Parle-moi comme tu l’as toujours fait.
N’emploie pas un ton différent.
Ne prends pas un air solennel et triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble,
Prie, souris, pense à moi, prie pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été.
Sans emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre.
La vie signifie ce qu’elle a toujours signifié.
Elle reste ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée,
Simplement parce que je suis hors de ta vue ?
Je t’attends, je ne suis pas loin,
Juste de l’autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien.
Charles PÉGUY




Si Dieu s’en prenait aux gens pour leurs méfaits, Il ne laisserait sur cette terre aucun être vivant. Mais Il les renvoie jusqu’à un terme fixé. Puis, quand leur terme vient, ils ne peuvent ni le retarder d’une heure ni l’avancer.
Coran (les abeilles-verset 61)
I
I l était presque six heures quand je sortis de la maison adjacente à l’église délabrée. Je pris le chemin du collège. Le temps était mauvais. Il pleuvait. Les rues étaient boueuses. Personne n’y rôdait sauf les quelques chiens errants, sales, qui dégageaient une odeur nauséabonde mêlée à celles des retenues des eaux usées, des immondices et des fèces situées au nord-est de Reibell.
À quelques centaines de mètres de là, à proximité de la synagogue en ruine, je remarquai une ombre près d’un muret en pisé sur lequel était écrit en peinture noire un slogan singulier : « Les citoyens ont les mêmes droits. La constitution de la république en est le garant ». J’y avançai de quelques pas. Elle se mit à se débrouiller. Un frisson me parcourut l’échine. J’étais en train de palper une présence diluée d’un mal légué, d’assister à un démantèlement de la bonté, de la mansuétude, de la charité et de la magnanimité. L’atrocité aveugle, l’inhumanité rampante se mirent en train. L’écrasement ou les prémices élaborées d’un chaos. Prenant fut-il, l’instant où j’atteignis le corps figé. Une folie s’installa en moi. Une déraison. Une frustration se fendit en moi. L’inhibition instantanée de mon être dénatura ma parole. Un galbe d’un corps mystérieux, captif d’un sommeil mort. Une vieille femme dont les cheveux blancs étaient ébouriffés. Son visage hâve ne laissait apparaître que le nez rongé par les diversités fatidiques d’une insalubrité d’une époque reibelloise. Elle était allongée sur un carton imbibé d’eau, près duquel se trouvait un amas de crottes de chiens errants. Elle était vêtue de hardes usées, lacérées et crasseuses. Elle geignait d’une voix asthénique, mais monotone. L’incarnation même de l’horreur, de la déraison, de l’inhumanité, de la perfidie, du désastre crépusculaire étalé tout le long de ce parcours pestilentiel, hanté de parasites, d’écornifleurs et de sangsues. J’étais à la fois consterné, bouleversé, touché au fin fond de moi, mais navré de ces instants qui avaient fait de la béatitude parfaite des illusions et des cimetières. Reibell, un lieu de perdition et de mouise. Une souille de solitaires. Un corps implanté de mille dagues. Qu’en serait-il de ses métis, pestiférés et piètres ? Une séduction arborée de répression et un éloge funèbre d’un florilège d’une œuvre fictive se métamorphosèrent en paradoxe. L’évidence en était cette créature vers laquelle je fis un pas. J’écartai la tige de bambou devant elle. Je me sentis, encore une autre fois, rudement taraudé par cette aberration bestiale et cruelle des concepteurs du mal, des responsables engendrés par la barbarie, le chauvinisme monstrueux, ces maux du siècle. Des jours sombres et brumeux jalonnant nos paysages.
Je la secouai doucement. Tant de frissons me parcoururent l’échine. Tant d’angoisses me percèrent comme une vrille.
« Eh ! La vieille… la vieille !… Tu es éveillée ?… »
En répétant obstinément, inlassablement la même formule, je me sentais enfoncé dans son cœur. Un sentiment que je souhaitais subsister, faire perdurer comme la présence de la lumière, de la mer et de la nostalgie. Sur les murs décrépits, acharnés à tenir encore, des volatiles blancs, mystérieux, chantaient avec allégresse. Une brouillasse de musc commença à pleuvoter. Des poignées d’écales de noisettes ou d’amandes churent sur la vieille femme, suivies de flopées innombrables de fleurs dissemblables. Leur fragrance surnaturelle, mais suave, intensifia mon épouvante. J’essayai de me concentrer sur le front, sur le profil de la femme mystérieuse mais en vain ; un tourbillon terne d’encens de benjoin m’enveloppa. Des paillettes d’or, tout autour, scintillaient vaguement. Le corps devint un astre radieux, mais éblouissant. Une silhouette nacrée défila devant moi. Des corpuscules piquants, comme la tige de rose, me frôlèrent. Au firmament, au-dessus du verger de la dépravation, et le dénuement, régulé par les pétaudières et les dépotoirs locaux, juste où se trouvaient les paillotes des rescapés de l’extravagant ouragan de la mort et des îlots de la cité martyrisée, avilie, dégradée puis hantée par les vampires, les cocardiers, les thuriféraires et les souteneurs, des cloches carillonnèrent d’un beffroi figé dans l’espace. Il était construit de pierres de jade et enserré d’un fourreau lumineux et éblouissant. Un embaumement subtil, angélique, vaporeux inonda l’horizon. Un philtre s’introduit minutieusement dans ma bouche. Mon âme s’en abreuva. Des flots paradisiaques, luminescents, éphémères jaillirent de ses yeux et me submergèrent. Je flageolais, transpirais. Mes oreilles bourdonnèrent. L’atmosphère odoriférante s’embellit harmonieusement, s’intensifia de couleurs bizarres. Le corps en lumière se redressa, se mit debout, me dévisagea et s’approcha doucereusement de moi, m’étreignit avec véhémence et m’embrassa vertement sur le front, sur les joues, sur le cou avant de me lancer avec affabilité cette formule qui me fut étrange et marquante :
– Mon fils chéri, tu m’as manqué tant !
Elle continuait obstinément à m’embrasser en sanglotant et gémissant. Ses larmes chaudes dégoulinaient sur mes tempes, mon menton, tout le long de mon cou, se faufilaient au-dessous de mon tricot de peau aspergé et ne s’arrêtèrent qu’au niveau de mon cœur, que j’avais senti toujours aride, pour s’y infiltrer et l’imbiber d’un sentiment ineffable, rajeunissant et fertilisant. Le chant d’antan revint. Reibell s’épanouit. Le

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