L anneau D argent
89 pages
Français

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L'anneau D'argent , livre ebook

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Description


— Mon chéri, tu me donnes l’impression, à cause de ta situation sociale, d’avoir peur de prendre possession de ce que je t’offre … ce qui t’appartient …
alors que d’autres s’en arrogent le droit parce qu’ils portent le nom de famille qu’il faut. Les sentiments qui existent entre nous éliminent ces barrières
… même si c’est seulement entre nous … ne laissant de place pour des réflexions aussi … obscures … aussi désobligeantes. Nul ne sait ce que l’avenir nous
réserve, mais je doute fort que toi et moi utiliserons le terme … dommage … pour … Écoute, chéri … J’ai passé deux ans sans affection … Y avait pas mal de
tentation à Paris, mais je me donne à toi. J’ai attendu. Une attente solitaire, pénible, mais … pleine d’amour. Je veux que tu sois mon … premier homme, et
tu seras toujours le seul que mon cur aimera. L’on dit souvent que les amoureux disent n’importe quoi, mais je suis très sérieuse parce que notre
situation l’est aussi. La société te refuse ma main en mariage ; en retour, je suis le prix de sa mesquinerie. Je suis le prix qu’elle doit te payer pour
ce refus. Mon chéri … je ne peux pas être … ta femme, et, un de ces jours, j’épouserai un autre, mais je suis et serai toujours ton amante. Mon mari aura
mon corps, … ton pòy … mais jamais mes pensées … jamais mon cur.









« L’anneau d’argent » raconte une histoire que les tabous sociaux et les discriminations de classe semblent avoir rendu impossible dans le corps social
haïtien. La magie de l’écriture de Jean-Frantz Gation, mélangeant subtilement la sincérité artistique des deux langues les plus couramment utilisées dans
la communication quotidienne en Haïti, le français et le créole, rend cette fiction haïtienne plus ou moins acceptable. Le conflit traditionnel entre deux
personnages qui constitue généralement le point de départ de la majorité des récits survient ici entre le couple et la société. Je ne vous dirai pas qui
est sorti vainqueur de cette lutte dont les enjeux revêtent un particularisme spécial en Haïti. Vous le découvrirez vous-même en lisant ce roman discret,
chargé de sensibilité et unique dans la littérature de la diaspora haïtienne d’expression française.







Hugues Saint-Fort,





Docteur en linguistique


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 juillet 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9781496923752
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même au teur:
Un pays oublié
Otelo: Trajedi youn kriz jalouzi
Amlèt: Trajedi youn nonm ki pa ka deside-l
Black Caribbean Authors in Search of Allegiance
and Identity: A Post-Colonial Dilemma
L'anneau d'argent
 

 

 
 
Jean-Frantz Gation
 
 
 

 
 
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1663 Liberty Drive
Bloomington, IN 47403
www.authorhouse.com
Phone: 833-262-8899
 
 
 
 
© 2014 Jean-Frantz Gation. All rights reserved.
 
No part of this book may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted by any means without the written permission of the author.
 
Published by AuthorHouse 10/25/2022
 
ISBN: 978-1-4969-2376-9 (sc)
ISBN: 978-1-4969-2375-2 (e)
 
 
 
 
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En hommage à mes parents
Louis Racine Gation … in memoriam …
Yvette Léa Balthazar Gation … in memoriam …
À Elda Borderon Gation, ma femme …
À Jennifer Ann Gation Régis, ma fille …
À Thierry-Frantz Gation, mon fils …
Remercieme nts :
Je tiens à exprimer ma gratitude et mes remerciements à ceux et celle qui m’ont apporté leur précieuse assistance lors du travail de révision de ce livre :
Docteur Hugues Saint-Fort …
Docteur Frantz Antoine Leconte …
Docteur Christine Rudisel …
et à tous ceux dont les encouragements m’ont été d’un inestimable secours.
Dans l’amour on n’ose hasarder parce que l’on craint de tout perdre ; il faut pourtant avancer, mais qui peut dire jusqu’où ? L’on tremble toujours jusqu’à ce que l’on ait trouvé ce point.
Discours sur les passions de l’amour
Blaise Pascal
Lanmou pa konn dèyè p yese .
Yo di …
Préface
Y a-t-il un moyen d’aborder la littérature haïtienne contemporaine sans tomber dans l’inévitable opposition « littérature de l’intérieur » vs « littérature de la diaspora » ? Cette division est-elle justifiée, pertinente ? Pourquoi persiste-t-elle encore chez certains chercheurs alors qu’il est évident que ces deux groupes qu’on voudrait opposer les uns contre les autres ne sont en réalité que les deux faces d’une même société que l’histoire contemporaine a déplacée géographiquement. De plus en plus, les idées traditionnelles sur la nation haïtienne, « l’homme haïtien », font place à des opinions moins rigoureuses, moins tranchées sur ce qui constituerait une essence nationale, immuable, permanente. On se rend compte que les concepts d’identité nationale, de « vrai » Haïtien, sont en train d’être pulvérisés face à la continuelle interpénétration des cultures et la pluralité des immigrants. Les thématiques générales de la violence, de la politique, du règlement de compte, du vodou, de la misère avilissante … qui semblaient caractériser la littérature de l’intérieur se rapprochent d’autres thématiques comme l’exil, l’enracinement, la race, assez représentatives de la littérature de la dias pora.
Où placer alors « L’anneau d’argent », le dernier roman de Jean-Frantz Gation ? L’auteur est né en Haïti et vit depuis une bonne quarantaine d’années à New York où il est professeur d’université. Par les thèmes qui sont développés dans ce roman, on ne saurait le classer dans la catégorie de la littérature diasporique, mais on ne saurait prétendre non plus qu’il relève uniquement de la « littérature de l’intérieur » car ce type de thématique appartient à la littérature dite univers elle.
En effet, « L’anneau d’argent » raconte la passion réciproque que se vouent deux jeunes : l’une, une jeune mulâtresse bourgeoise de Port-au-Prince, Marguerite Tilbaud (Rita) et l’autre, un des domestiques de la maison, Abel, ainsi connu. C’est donc une histoire d’amour comme on en a lu dans toutes les littératures du monde depuis la nuit des temps. Celle-ci cependant introduit quelques particularités. Rita s’est tellement éprise d’Abel qu’elle a sauté par-dessus tous les tabous sociaux si chers à la « morale bourgeoise » des classes dominantes haïtiennes : elle n’hésite pas à scolariser elle-même, en français, son Abel, depuis les rudiments d’alphabétisation jusqu’au baccalauréat 2 ème partie ; elle fréquente avec son amant les hôtels les plus huppés de Pétionville à son retour à Port-au-Prince d’un séjour d’études à Paris ; elle donne des marques palpables d’attachement amoureux à son amant sous forme de photos et d’anneaux ; et bien qu’elle fût obligée de se marier avec un homme de même condition sociale qu’elle, elle explique à son amant que c’est à lui que son cœur restera toujours att aché.
Curieusement, le thème de la question de couleur si permanent dans la société haïtienne n’occupe pas une place de premier plan dans ce roman. Bien sûr, il peut surgir ici et là dans des situations d’introspection chez le « garçon de cour » Abel, mais il est difficile de dire que c’est la structure principale de l’histoire. Ce n’est pas l’amour en tant que sentiment/passion entre deux êtres qui est impossible entre Abel et Marguerite, c’est plutôt la société haïtienne qui impose ses lourdes discriminations de classe, ses tabous sociaux sur les relations entre les deux jeunes gens. Leur amour existe bel et bien, consistant, solide, inaltérable, mais c’est un amour interdit. Que peut-on faire contre un amour que la société dans laquelle on réside, interdit de se manifes ter ?
Le refouler ? Fuir cette société ? Ni Rita, ni Abel ne se résignent à adopter une telle so rtie.
Un autre thème qui reflète des préoccupations quotidiennes au sein de la société haïtienne mais qui est à peine mentionné dans « L’anneau d’argent » est le sujet de la diaspora, l’obsession de partir, de quitter Haïti, qui occupe l’esprit et le cœur de la majorité des masses haïtie nnes.
« L’anneau d’argent » raconte une histoire que les tabous sociaux et les discriminations de classe semblent avoir rendu impossible dans le corps social haïtien. La magie de l’écriture de Jean-Frantz Gation, mélangeant subtilement la sincérité artistique des deux langues les plus couramment utilisées dans la communication quotidienne en Haïti, le français et le créole, rend cette fiction haïtienne plus ou moins acceptable. Le conflit traditionnel entre deux personnages qui constitue généralement le point de départ de la majorité des récits survient ici entre le couple et la société. Je ne vous dirai pas qui est sorti vainqueur de cette lutte dont les enjeux revêtent un particularisme spécial en Haïti. Vous le découvrirez vous-même en lisant ce roman discret, chargé de sensibilité et unique dans la littérature de la diaspora haïtienne d’expression franç aise.
Hugues Saint-Fort, Docteur en linguistique
New York, Juin 2014
Introduction
En guise d’une introduction d’usage, je trouve plus utile de familiariser le lectorat … les Haïtiens qui ont toujours vécu sur la terre natale … ceux de la diaspora … et les étrangers intéressés, avec certaines subtilités, certaines idiosyncrasies particulières à la société haïtienne en offrant quelques passages provenant de chapitres d’ Un pays oublié … mon autre livre publié simultanément … Le chapitre Bal des merilan souligne que :
La conscience est le langage que l’individu s’adresse à lui-même », a commenté Karl Marx. Une suggestion difficile à réfuter, mais qui demeure discutable puisqu’essentiellement l’individu doit être en mesure de comprendre et de jauger sa propre réalité. Un tel dialogue requiert une maturité sociale et politique, un niveau de développement intellectuel faisant défaut chez la plupart des Haïtiens qui n’ont pu manifester de sagesse et de justice à l’endroit de leurs concitoyens. Conséquemment, la nation en souffre, et les masses, principales victimes de toutes sortes d’iniquités, démunies d ’éducation et de toutes possibilités de s’élever au-dessus de leur état grabataire, constituent une majorité de brouillons que les pauvres d’esprit d’alors qualifiaient de mer ilan.
Cette épithète accolée par dérision s’appliquait aux défavorisés qui, n ’ayant pu choisir leurs parents, n’ayant pas été dégrossis par l’éducation, n’avaient donc pas rempli les … conditions d’admission en bonne compagnie. Tels que les mangues rachitiques et autres fruits gâtés dont se contentent généralement certains Haïtiens à cause des empiriques procédés de notre agriculture, les servantes et les garçons de cour figuraient parmi les merilan de la société haïtienne. Relatif à l’éducation, ils stagnaient dans la mare de nos plus de … 60% d’illettrés. Économiquement, ils siégeaient à un niveau tellement inférieur sur l’échelle nationale que les statistiques de successives administrations et les comparaisons internationales les considéraient comme des contribuables invisibles. Socialement, leur rôle se rangeait légèrement au-dessus de celui du mobilier d’une maison . 1
Tandis que Camaraderie ouvre la porte sur la manière de s’exprimer dans le but de s’ouvrir les portes vers la réussite sociale. Chez nous, alors …
Parler français était de rigueur, même si l’on utilisait un français fonctionnel, reposant sur des expressions toutes faites, des phrases de circonstance et les plus récentes tournures de l’argot cinématographique. L’accent était sur l ’apparence; une autre manière de se distinguer des masses. C ’est-à-dire que les membres de l’assistance rivalisaient de finesse pour démontrer lesquels d’entre eux pouvaient sonner plus parisiens. Mê

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