L oiseau du Paradis
85 pages
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L'oiseau du Paradis , livre ebook

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Description

Un voyage poétique sur l'île de Madère


Marie part sur l’île de Madère. Au fil de son périple en solitaire, elle est sauvée par Pablo. Malgré un premier contact plutôt insolite, les deux jeunes gens vont finalement passer du temps ensemble et apprendre à se connaître. D'une rencontre hasardeuse entre un musicien madérien à la dérive et une randonneuse solitaire naîtra, peu à peu, une histoire où des sentiments plus forts viendront se mêler.


Qu’espérer d’une rencontre lors d’un voyage au bout du monde ? Laissez-vous transporter par le parfum des oiseaux de paradis, le bruit des vagues sur les rochers... et venez découvrir l'univers exotique de Madère !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 juin 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368327371
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Oiseau du Paradis
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

Liliane Fauriac
 
 
 
 
L’Oiseau du Paradis
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Du même auteur
 
PAR QUATRE CHEMINS , récits de voyages, février 2011.
 
YALLA ! , pas à pas au Maroc, mars 2012.
 
TOMBEE DANS LES ETOILES , sur le chemin de Compostelle, décembre 2012
 
FLEURS D’ESPOIR , poésie, décembre 2013.
 
CES RUBANS QUE L’ON BRULE , roman, mars 2014.
 
LOVE ATTITUDE , poésie, Edilivre, 2014.
 
UNE SYMPHONIE INACHEVEE , témoignage, janvier 2016.
 
APRES MARIENBURG , roman, Encre Rouge, janvier 2017.
 
L’ENCRE SYMPATHIQUE , roman, Encre Rouge, janvier 2018.
 
ARABESQUES SENSUELLES , poésie, Encre Rouge, mars 2018.
 
DANS LES MEANDRES DE LA CREUSE , roman, Encre Rouge, janvier 2019.
 
 
 
 
 
 
« Nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à notre destin et ont une signification qu’il nous appartient de déchiffrer. » François Mauriac
 
 
 
 
 
 
 
Au large de la pointe de São Lourenço, debout dans sa barque, un foulard blanc flottant autour de son cou, Pablo vient d’offrir à la vague, une brassée d’oiseaux du paradis, fleurs qu’elle aimait tant, emblème de Madère. Marie, prisonnière des fonds, des débris de plastique et de métal, ne reviendrait jamais marcher sur son île. L’avion qui avait pourtant réussi tant bien que mal son décollage, depuis ce toboggan récemment construit au-dessus de la côte, s’était brusquement mis à tournoyer comme une toupie avant de piquer vers les flots si paisibles ce jour-là, sans feu, sans fumée, sans bruit, comme un rapace fondant sur sa proie.
Sans plus aucune notion de temps ni d’espace, seul, éperdu de douleur, Pablo laisse aller sa frêle embarcation à la dérive.
— Est-ce que je deviens réellement fou ? Fou de chagrin, encore une fois ! Ma vie n’est-elle que cette succession de drames et d’échecs ? Pourquoi ces séparations brutales par le feu et l’eau ? Combien de fois faudra-t-il subir la violence de ces éléments contraires qui alternent leurs forces pour mieux m’atteindre ? Je n’ai pourtant pas rêvé ! Ou alors je perds vraiment la raison. Comment une si belle semaine peut-elle se prolonger par ce cauchemar ? Si seulement je ne l’avais pas dissuadée de passer quelques jours au couvent Santa Clara comme elle le souhaitait, elle serait sauve ! Comment continuer, porter le fardeau de sa disparition et tenir mes promesses de renaissance à ma propre vie ?
Le lendemain de l’accident, les spécialistes, policiers, pompiers, enquêteurs, œuvrent encore sur les lieux du drame. Pablo se tient à l’écart du périmètre de leurs investigations. Il tourne, rôde au gré des courants et des vagues, sans se résigner à regagner la côte. Les yeux débordant du bleu de ses larmes entretenues par le vent marin, suivent la danse des fleurs ballotées comme des oiseaux morts. Oiseaux du paradis, offerts à Marie, à l’océan, au ciel : ultime cadeau, hommage à la liberté, à la magie d’une rencontre.
 
Au crépuscule enflammant l’océan, sur la plage de Porto da Cruz, un chien noir immobile scrute l’horizon ; sa plainte sourde rappelle le maître vers l’île. Dès qu’il aperçoit la barque de l’homme à l’écharpe blanche, il bondit dans l’écume et exécute une folle danse de bienvenue : Pablo rentre au port.
 
 
 
 
 
 
Chapitre I
 
 
Son voyage avait mal commencé.
Pourtant elle n’aimait rien autant que partir. Depuis qu’elle pouvait disposer de son temps, voyager, parcourir les chemins de l’ailleurs, se défaire du connu pour renaître sans repère, laisser ses sens apprivoiser une terre et des gens nouveaux, éveillait en elle tant d’enthousiasme qu’elle vivait chaque départ comme une fête. Néanmoins, malgré la hâte de partir, il lui fallait toujours un peu de temps – au moins un jour ou deux – pour apprécier le dépaysement. La première approche générait souvent une angoisse plus ou moins marquée avec la perte de gestes et lieux familiers, associée à la difficulté de rompre les liens affectifs et leur cortège de dépendances. Une de ses amies traduisait ainsi ce temps flou et déstabilisant :
« Il faut acheter l’air », disait-elle, ce qui évidemment n’incluait pas une notion monétaire mais bien temporelle. Souvent, il suffisait d’une nuit pour que l’harmonie s’installe et qu’elle entre, confiante et disponible dans un nouvel espace à explorer, ouverte aux relations, avide de connaissances.
Etonnamment, par rapport à d’autres destinations, Madère avait provoqué moins d’impatience et de fébrilité malgré le désir de vérifier les propos élogieux de ceux qui l’avaient précédée. Suite à des déboires avec une compagnie aérienne arnaqueuse qui ne cessait de modifier son plan de vol, elle avait dû acheter ses billets d’avion en double, sans garantie d’être remboursée. De plus, des problèmes de santé d’un proche avaient entretenu l’incertitude jusqu’au jour du départ. Aussi la perspective de ce voyage n’avait pas soulevé l’exaltation des précédents « avants », vécus intensément.
— Commencerais-je à m’habituer aux départs, à les trouver moins excitants ? se demandait-elle.
Souvent, lorsque la confiance vacille, les complications se confirment et s’enchaînent. Le premier avion au départ d’Orly était resté au sol pendant plus d’une heure après l’embarquement, à cause de la défaillance d’un réacteur qu’il fallait réparer. Encore heureux que la panne se soit produite avant le décollage !
La conséquence du retard se solda par une correspondance ratée à Lisbonne et trois longues heures d’attente sans pouvoir quitter l’aéroport, avant de s’envoler enfin vers Funchal, la capitale de l’île. Dans d’autres circonstances, elle aurait profité de ce temps libre imprévu pour lire ou écrire : ses impressions, un poème, une nouvelle… Ce jour-là, incapable de se concentrer, elle se délectait des conversations de voyageurs portugais rejoignant leur patrie. Les sonorités de leurs phrases chantaient délicieusement ; elle déplora une fois encore, de ne pas avoir eu la volonté d’étudier les langues latines, ses préférées. Cependant, le fait de ne pas comprendre lui permettait de jouir entièrement des modulations gracieuses, de l’enchaînement des sons particulièrement musicaux, sans s’immiscer dans l’intimité des dialogues. Depuis son voyage au Cap Vert et lorsqu’elle écoutait les chansons de Cesaria Evora, la langue portugaise la charmait. Elle ne se rappelait que quelques formules de politesse et ce mot intraduisible, synonyme de « nostalgie », qui à lui seul caractérise un état d’esprit commun à nombre d’îliens : « saudade » .
Jim Harrison l’évoquait merveilleusement : « Je parle d'un sentiment plus proche de la notion portugaise de saudade, une personne, un lieu ou un sentiment de la vie irrémédiablement perdu; une ombre intime qui vous accompagne partout et qui, même si vous l'oubliez le plus souvent, peut à tout moment vous déchirer le cœur, une sentimentalité obstinée, une violente colère à l'idée que vous n'êtes pas là où vous aimeriez être, une mélancolie irrationnelle et enfantine, née de la conviction que vous vous êtes vous-même induit en erreur et dupé en épousant un mode de vie auquel vous n'avez jamais réussi à adhérer complètement. »
Elle-même ressentait souvent cette mélancolie, cette sensation de ne pas être à sa place à l’instant déterminé : une instabilité qui ne débouchait que rarement sur un changement radical mais plutôt sur un déplacement, un voyage, trop court en général, d’où elle revenait à regret, en se répétant : « Partir, pour mieux revenir. » Au fil des années et des expériences, sa soif de connaître d’autres situations, dans d’autres contrées paraissait inextinguible.
Quand elle partait en randonnée, seule en particulier, elle trouvait alors un équilibre, vivait une osmose avec la nature dans un bien-être favorisant l’éveil de tous ses sens ; marcher cultivait en elle l’harmonie. L’alternance de la solitude et de l’ouverture aux autres : famille, amis, collègues, contacts ponctuels, lui permettait de se rendre disponible au moment où sa présence pouvait se révéler utile ou simplement agréable. Sans ces périodes de voyages intérieurs, vécus les pieds solidement ancrés sur la terre, au fil des chemins, elle ne se sentait ni à sa place, ni dans son rôle. Aussi, dans cette salle d’embarquement pour Madère, région autonome du Portugal, espérait-elle accéder à la plénitude sur les sentiers de l’île qualifiée de paradisiaque par ses amis randonneurs.
Mais il était écrit que les contrariétés devaient se multiplier. A peine débarquée à l’aéroport de Funchal, elle dut rejoindre la file des passagers patientant devant un bureau de réclamations : son bagage n’avait pas déboulé sur le tapis roulant. Les démarches s’éternisaient vu que le seul employé présent à ce comptoir, parlait et comprenait difficilement le français et que la plupart des nombreux voyageurs concernés ne s’exprimaient pas en portugais. Il fallait aussi joindre le taxi qu’elle avait prévenu de son retard, pendant l’escale prolongée à Lisbonne.
— Yvo ! C’est encore moi ! Je suis désolée. Mon bagage n’est pas livré, je dois attendre mon tour pour poser ma réclamation.
— Ne t’inquiète pas, rien ne presse, tu es en vacances. Je t’attends, pas de problème !
— Merci ; à tout à l’heure ! 
Heureusement, se dit-elle, que je n’ai pas a

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