La Chute
239 pages
Français

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La Chute , livre ebook

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Description

Auteur à succès, Matthew Johnson achève la tournée promotionnelle de son dernier livre par l’université de Chicago. Une ville bien particulière pour un texte qui l’est tout autant, une façon de boucler la boucle, peut-être. Sauf que certaines histoires méritent parfois d’être rouvertes.


C’est le cas ce soir-là. Accosté par deux étudiants, Matthew ne peut s’empêcher de voir en eux un reflet de son passé. Amer, douloureux. Et s’il a préféré modifier la fin de son texte, il doit désormais révéler la vérité s’il veut pouvoir les aider.


La véritable histoire. Son histoire, et celle de Lucas Connors. De cet adolescent effacé à la réputation de délinquant qui cachait le plus terrible des secrets. De cette lutte pour briser la carapace de ses mensonges, de cet amour, plus fort que tout, entre ces deux garçons un peu naïfs qui ne rêvaient que d’étoiles filantes et d’un avenir meilleur. Du poids de leur silence.


Jusqu’à leur chute. Terrible, destructrice.


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782375212134
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cassie F.
La Chute
Shooting Star
Tome 1
Mix Éditions
 
N° ISBN Papier : 978-2-37521-212-7
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-213-4
© Mix Éditions 2021, tous droits réservés.
© Mix Éditions et Adobe Stock, pour la présente couverture.
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Novembre 2021
Date de parution : Novembre 2021
Mix Éditions :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.
 
 
Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons.
Sigmund Freud
Chapitre 1
Chicago, 2018
 
Je soupire, déjà épuisé par la soirée que je m’apprête à passer. Je suis assis, seul, devant l’une de ces innombrables tables bancales que l’on retrouve un peu partout au sein des cafétérias des différentes universités qui peuplent ce foutu pays. Elles se ressemblent toutes, d’ailleurs ; un amas de tables rectangulaires, de chaises qui font mal aux reins, de murs blancs ou aux couleurs délavées, criblés d’affiches en tout genre ou de graffitis.
Je côtoie ces facultés depuis deux mois… Deux longs mois…
S’il est vrai que j’ai plus ou moins étudié un an dans l’une d’entre elles avant de tout lâcher, ce n’est pas pour suivre des cours magistraux que je me rends dans toutes ces facultés. Elles ne sont que des étapes parmi d’autres sur ma route. Non, en réalité, c’est moi-même qui anime une tournée de conférences à travers tout le pays, à la suite des menaces non voilées de Suzanne, mon adorable et insupportable éditrice.
Hmm … Mais ça fait deux mois… Deux. Putain. De. Longs. Mois ! Je vais finir par crever !
Je ne suis pas asocial, même si mes amis affirmeraient le contraire, mais je déteste tout l’aspect médiatique qui tourne autour d’une parution de livre. Je sais bien que cela fait partie du jeu, d’aller au contact de son public, de dédicacer mes ouvrages en me faisant mal aux zygomatiques et de déblatérer des conneries dont je n’ai rien à foutre, mais je ne suis pas obligé d’aimer ça pour autant. Mais voilà, je suis un écrivain et j’ai dû, en ma qualité d’auteur à succès, réaliser plusieurs interventions dans les trop nombreuses facs, librairies et centres commerciaux que compte notre bonne vieille Amérique bien trop immense pour ma santé mentale.
Pendant deux mois, j’ai abandonné ma vie simple pour devenir une sorte de rockstar de la plume. Tous les jours au cœur des discussions, j’ai ressenti plus d’une fois le besoin vital de trouver un endroit calme et silencieux pour me ressourcer, loin de tout et de tout le monde. Comme je ne pouvais pas aller m’isoler sur le mont Everest, je me suis contenté des cafétérias. Elles ont été un havre de paix dépeuplé en ces débuts de soirée où j’avais envie de plonger ma tête dans les toilettes à la manière des autruches dans leurs trous de sable. Elles ont été les refuges inespérés et salvateurs de mon esprit à l’agonie, et les tables et les chaises mes amies silencieuses.
Tiens, revenons-en à ces tables ! Les pauvres ! Elles sont striées de rayures, conséquences des plateaux jetés par des étudiants bien trop empressés pour avoir le temps de poser de façon tranquille leurs repas. Ces tables proposent aussi, si on a une envie soudaine de lecture, de nombreuses litanies toutes plus imaginatives les unes que les autres, marquées dans la chair même du bois, balafrant la surface plane, telles d’odieuses cicatrices.
Ces tables sont comme moi. On est obligés de subir tous ces supplices sans rien pouvoir dire. Mais je déteste ces interventions. Heureusement, elles prennent fin aujourd’hui même. Enfin ! Il ne m’en reste plus qu’une au compteur : celle de ce soir, au sein même de l’université de Chicago, ma ville natale.
Je lis une remarque inspirée sur notre président bien-aimé inscrite sur le mur à ma gauche pendant que je tourne mon café à l’aide du petit bout de bois que le distributeur à boissons a recraché dans mon gobelet. D’ailleurs, ils n’y vont pas de main morte. Par chance, j’ai l’habitude de ces machines, sinon je serais ce soir l’archétype même de l’auteur asocial qui ne sort jamais de son grenier empli de rats : mal coiffé, bougon et taché. En vérité, je suis juste un peu décoiffé et pas d’une humeur aussi joviale et ouverte que ce que certains de mes interlocuteurs pourraient espérer. Je tiens à rajouter que je vis dans un appartement modeste, mais confortable, qui est mon chez-moi, et que je suis bien habillé, d’une façon classique qui me va bien : chemise bleue, jean noir, et le tout sans tache de café qui m’aurait donné un aspect négligé.
Ma lecture terminée, mes pensées se perdent dans les volutes de fumée qui s’échappent de mon gobelet en plastique. Elles se tendent vers lui . Comme toujours quand je suis seul et inoccupé.
Non.
Je mens.
Elles sont toujours tournées vers lui .
Je suis rentré , pensé-je en prenant mon portefeuille dans ma veste en un geste machinal et en l’ouvrant pour regarder la photo qui ne me quitte jamais.
La photo…
Exprimé de cette manière, je trouve que je ressemble à Sherlock Holmes, le célèbre détective de l’illustre Sir Arthur Conan Doyle, qui évoque toujours l’audacieuse Irène Adler comme étant la femme.
La seule.
L’unique.
La photo est pareille pour moi.
La seule qui me permette de revenir vers lui .
Nous sommes six sur la photo, mais moi, je ne vois que lui .
Le temps d’un instant volé, je peux de nouveau entendre sa voix et le son de son rire, sentir son odeur de fraise, avoir la sensation de ses cheveux si doux et de sa peau qui frissonne sous mes doigts au passage de mes caresses. Je peux une nouvelle fois me noyer dans ses yeux si semblables à deux lacs de nuit sans fond et avoir le goût unique de ses lèvres sur les miennes. En un instant, j’ai l’impression qu’ il est de nouveau à mes côtés et mon cœur s’allège.
La photo est ma madeleine de Proust.
Elle est une porte vers ces souvenirs si précieux qui me permet de reprendre mon souffle et d’échapper à cette douleur incessante qui m’assaille tous les jours, à chaque seconde qui passe, et qui m’a poussé plus d’une fois au bord du précipice, jusqu’à commettre l’absurdité de trop. J’ai bien failli tout perdre. Même la vie.
Il me détesterait s’il savait. Je ne le voulais pas. Jamais. Malgré tout.
Et pourtant, une vie sans lui à mes côtés est une agonie.
Parfois, fatigué et seul, je me dis que peut-être il aurait été préférable que je ne le rencontre jamais. Après tout, avant lui , j’étais heureux. J’avais ma famille, mes amis, ma copine. Des projets. Une vie à remplir. Puis il y avait eu lui et je m’étais réveillé. Les rêves étaient devenus réalité, et la réalité un cauchemar.
Aujourd’hui, je ne suis plus qu’un homme avec une plaie à vif. Je me demande ce qu’aurait été ma vie si je ne l’avais pas connu… Mon cœur se serre. J’ai l’impression que mon corps va exploser et que mon âme va se briser en un million d’éclats.
Impossible !
Si on me demandait de revenir en arrière… Jamais ! Oh, jamais je ne refuserais de le rencontrer ! Il m’a appris ce qu’était de vivre. Ce qu’était le bonheur. Il m’a fait connaître l’Amour avec un grand un « A ». Il a façonné l’homme que je suis. Même être devenu écrivain, je le lui dois ! À cause de ce premier prix que j’ai voulu gagner envers et contre tout. Pour nous. Pour lui .
J’ai toujours aimé écrire ; en seconde, je me suis même inscrit au journal du lycée. Mais franchement, taper des textes sur les événements du bahut, l’association du quartier qui organisait un vide-greniers ou sur le chat du directeur qui tentait une aventure hasardeuse dans les conduites d’aération du lycée avant d’être coincé et d’être secouru par les pompiers… Non, merci, je passais mon tour ! J’avais donc démissionné avant la fin de l’année et mes écrits s’étaient alors réduits au strict minimum : devoirs à rendre, SMS et mails.
J’aimais poser des mots sur une situation, sur des émotions, mais je ne savais pas quoi écrire à cette époque. Alors j’avais mis cette passion aux oubliettes. Cherchant autre chose pour laquelle tout donner. Autre chose qui me donne le sentiment d’être en vie et me fasse bondir le cœur.
Puis, comme un coup du destin, il y a eu cette rencontre et ce concours de littérature. J’ai tout fait pour remporter la récompense. Je voulais réaliser son rêve de partir loin, de s’échapper en Europe le temps d’un voyage de quelques jours où il aurait pu contempler certains des plus beaux trésors du Vieux Continent. Depuis, les mots ne m’ont plus quitté. Écrire est deven

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