La Dame du vallon perdu
104 pages
Français

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La Dame du vallon perdu , livre ebook

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Description

En l’an de grâce 1416, c’est le cœur lourd qu’Isabelle, jeune châtelaine désargentée, prend la route pour rejoindre le château de son fiancé, Tancrède de Boissandre. Un mariage d’alliance, certes, mais comment pourrait-elle blâmer son frère Arnault de vouloir assurer la pérennité de Riprole en ces temps si troublés ?


Car la campagne normande est peu sûre, et l’horreur ne va d’ailleurs pas tarder à frapper Isabelle de plein fouet. Fort heureusement, rien ne s’arrête ce jour-là. C’est même plutôt un tout nouveau destin qui pourrait s’annoncer grâce à Tristan, un chevalier errant qui s’empresse de la ramener auprès des siens.


Partagée entre la reconnaissance qu’elle lui voue et la curiosité de le voir montrer tant d’intérêt pour elle, Isabelle va bientôt découvrir que Tristan est un homme tout aussi honorable... que secret.




Découvrez une fresque familiale passionnante dans le moyen-âge français, durant l’époque troublée de la guerre de Cent Ans, à l’heure où les cœurs s’ouvrent et où l’amour se dévoile parfois d’une étonnante façon.



*Nouvelle édition*

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493747266
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eve Terrellon
La Dame du Vallon perdu
Les Dames de Riprole
Tome 1
Milo
Éditions Haro
 
 
N° ISBN Papier : 978-2-493747-25-9
N° ISBN Numérique : 978-2-493747-26-6
© Éditions Haro 2022, tous droits réservés.
© Haro et Adobe Stock, pour la présente couverture.
© Milo est une marque des Éditions Haro
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Octobre 2022
Nouvelle publication : Octobre 2022
Éditions Haro :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.editionsharo.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d’écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d’ouvrages publiés en France ou à l’étranger est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l’exportation, l’importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 750 000 euros d’amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l’un des droits de l’auteur d’un logiciel définis à l’article L. 122-6.
 
 
Je dédie ce récit à tous les amoureux de l’Histoire, qu’elle soit grande ou petite.
Avec toute ma sympathie, en espérant que ce retour dans le passé vous fera vibrer et vous divertira.
Notes d’auteur
Trois points :
1 – La présente édition est une réédition. Il me semble important de vous signaler qu’elle ne comporte aucun changement par rapport à la précédente.
2 – Les Dames de Riprole sont une série en 5 tomes, qu’il vous est possible de lire selon vos préférences. Chaque livre a en effet été écrit pour pouvoir se lire indépendamment des autres. Cela dit, si vous appréciez l’aventure au long cours, le destin de cette famille normande, de ses alliés et de ses ennemis s’inscrit dans une lecture complète, allant du tome 1 au tome 5.
3 – La modernité entraîne des modifications de la langue. Dans l’écriture actuelle, l’emploi du subjonctif présent remplace souvent celui du subjonctif imparfait, même lorsque le récit se déroule au passé. Je m’y plie généralement, sauf lorsque j’écris un roman historique. Dans ce cas, et donc en ce qui concerne cette série, j’ai fait le choix de conserver le subjonctif imparfait, qui donne un petit côté suranné parfait pour coller à l’époque. Ne vous étonnez donc pas de trouver certains verbes orthographiés différemment de ce que l’écriture moderne prescrit.
Merci d’avoir lu ces quelques notes.
Chapitre 1
L’envol loin des siens
Le front appuyé contre les petits carreaux sertis de plomb de la fenêtre à meneaux, Isabelle regardait dans la cour. Malgré sa patte folle, le vieux Martial terminait d’installer ses maigres affaires dans le lourd charroi bâché qui allait la transporter auprès de son futur époux.
Étouffant un soupir, la jeune femme songea que le cheval attelé n’aurait guère de mal à tracter le véhicule qui contenait son trousseau. Ce dernier était si misérable que n’importe qui en retiendrait la liste : deux tenues ordinaires complètes, une robe en lin bleu plus coquette, un mantelet fourré pour l’hiver, une grande pelisse, une coiffe avec mentonnière et une paire de gros draps. Très peu de choses en vérité, auxquelles son frère Arnault avait ajouté la balle de laine la plus fine de leurs moutons.
Isabelle avait bien conscience que si on ne l’avait demandée que pour sa dot, elle ne se serait jamais mariée. Elle ne savait d’ailleurs pas trop comment elle devait prendre cette union. Certes, elle était heureuse de ne pas finir vieille fille, et curieuse de découvrir sa nouvelle vie ; cependant, l’idée de devoir se plier à l’autorité de sa future belle-mère, qui semblait austère, cassante et maniérée, l’effrayait un peu.
Ici, elle vivait comme une sauvageonne, qui grelottait l’hiver parce que le château délabré ressemblait à un nid à courants d’air. Elle ne mangeait pas toujours à sa faim et il fallait qu’elle trimât autant que les autres pour tirer de maigres profits de leurs terres. Trop pauvres, la plupart de leurs paysans ne parvenaient même plus à leur verser l’impôt. Isabelle demeurait néanmoins libre de se mêler à ses gens comme elle le désirait, et mis à part lorsque son frère Arnault se souvenait qu’elle était une damoiselle, personne ne la contraignait dans l’organisation de ses journées.
Ce qu’elle redoutait avant tout, c’était de quitter définitivement Riprole. À moins que son futur époux ne lui permît de revenir de temps en temps saluer sa parentèle, elle partageait pour la dernière fois le quotidien de ceux auprès desquels elle avait grandi. Elle n’aimait pas cette idée, et rien que d’y songer, son cœur se serrait. Sa belle-famille comprendrait sans doute d’autant moins sa nostalgie que l’histoire qui la liait au château s’émaillait de peines et de tragédies. Pour sa part, elle ne voyait que l’affection qui rapprochait entre eux les survivants de ces drames. Ils étaient tout ce qui lui restait, et pour les préserver, elle se serait pliée en quatre. Elle acceptait d’ailleurs ce mariage sans rechigner uniquement pour assurer aux siens un avenir meilleur.
En bas, Martial venait de terminer d’entasser les maigres paquets. Bientôt, il enverrait quelqu’un la prévenir qu’il se tenait prêt pour le départ. Il boitait trop pour monter les escaliers, et personne ne s’offusquait qu’il employât d’autres domestiques de la sorte.
Isabelle avait fait ses adieux la veille. Pour l’occasion, Arnault avait rassemblé tous les serviteurs et quelques paysans dans la grande salle de justice. Il lui avait permis de s’épancher auprès de ses amis aussi longtemps qu’elle l’avait désiré. Le nouveau seigneur de Riprole avait beau se comporter comme un rustre sans cœur depuis la disparition d’Eudes – leur aîné –, quand les événements s’y prêtaient, elle retrouvait en lui le frère tendrement protecteur qu’elle avait connu dans ses premières années.
Si seulement les révoltes et la guerre n’avaient pas décidé de s’inviter dans leur vie…
Incapable de se détacher de la fenêtre avant qu’on vînt l’en arracher, Isabelle laissa courir son regard sur le chemin de ronde. Treize ans plus tôt, ses pierres grises avaient vu périr plus de la moitié de la petite garnison formée pour préserver leur famille. À l’époque, elle n’avait que sept ans, pourtant elle savait déjà qu’elle vivait dans un monde violent, sujet à un conflit qui opposait Français et Anglais depuis de si longues années que songer à une paix durable ressemblait à un vœu pieux.
Armand de Riprole parlait souvent à ses enfants de la menace que la couronne du Lion pointait sur leur chère Normandie. Très jeune, Isabelle avait appris que le règne éclairé du feu roi Charles V, allié à la chevalerie française, avait écarté le danger en boutant les Anglais hors de la majeure partie de la France. Mais les envahisseurs conservaient une tête de pont à Cherbourg qui inquiétait le seigneur de Riprole. Lorsque, à la mort de Charles V, il était devenu de notoriété publique que son fils, le pauvre roi Charles VI, était fol et que ses plus puissants vassaux se disputaient le pouvoir à Paris sous la houlette de la reine Isabeau, le châtelain avait rapidement compris que tout était de nouveau à craindre.
L’enfance d’Isabelle avait été bercée par ces incertitudes politiques. À l’époque, outre les récits de son père, elle grappillait des éléments disparates à travers les conversations des chevaliers et les histoires des ménestrels de passage. Malgré leurs revenus modestes, le seigneur de Riprole se faisait un devoir d’accueillir les voyageurs. Au fil des ans, la petite forteresse s’était transformée en une halte presque incontournable. Une célébrité qui avait joué en leur défaveur, lorsqu’un groupe de paysans poursuivis par les pillards débandés d’un ost 1 anglais était venu trouver refuge derrière les remparts.
La partie nord du mur d’enceinte en conservait encore la trace. La tour qui servait de cantonnement avait entièrement brûlé. Criblée de flèches enflammées, dont certaines avaient atteint les planchers en passant par les meurtrières, elle s’était effondrée en ensevelissant six hommes. Eudes, son frère aîné, combattait alors aux côtés de leur père. À l’époque, il n’avait que quinze ans. Sa taille et sa force en faisaient cependant déjà un adversaire redoutable. Isabelle se souvenait de lui comme d’une personne qui se montrait raisonnable pour deux, et capable de juger rapidement la mesure des sacrifices. Néanmoins, ce jour-là, malgré ses mises en garde, il n’avait pas réussi à convaincre le seigneur de Riprole de fermer les portes ni de baisser la herse avant que tous les pourchassés fussent en sécurité à l’intérieur.
L’assaut qui s’était ensuivi avait été sanglant, et les réfugiés n’avaient dû la vie qu’à l’intervention miraculeuse d’un petit groupe de chevaliers qui s’était déporté pour venir les aider. Isabelle en conservait une image particulièrement dramatique. Calfeutrée à l’étage derrière la même fenêtre qu’aujourd’hui avec les femmes et les enfants, elle avait vu son père mourir sous ses yeux. Transpercé par une lance, Armand s’éta

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