La douleur des pages
74 pages
Français

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La douleur des pages , livre ebook

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Description

Tenancier de l’auberge Bear Alone, établissement sympathique du fin fond de l’Alaska où les clients deviennent très vite des amis, Jake Jackson trouve son bonheur dans ses montagnes et son réconfort dans la littérature sentimentale gay.



Le best-seller de Mickel Standfield, auteur de romances homosexuelles, l’a particulièrement ému. Alors lorsqu’un client se présente avec le même nom, son cœur s’emballe. Est-ce un homonyme ? Ou est-ce que ce nouvel arrivant aux yeux lourds de doute et au corps d’apollon est bel et bien l’écrivain qui hante ses nuits ?



Jake devra affronter sa timidité maladive pour échapper à la solitude sentimentale qui le tient prisonnier depuis tant d’années.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9781801165099
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table of Contents
Page de titre
Copyright
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Épilogue
Crédits
Steff S.
 
 
La douleur des pages
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
CHERRY PUBLISHING
 
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© 2022, Cherry Publishing
Première édition : novembre 2022
ISBN : 978-1-80116-509-9
 
 
1
 
Jake Jackson décrocha le téléphone de l’accueil de son auberge, Bear Alone. Celle-ci était située aux fins fonds de l’Alaska, coupée du monde, loin de tout sauf d’une petite ville nommée Ancrest.
— Bonjour ! Pension Bear Alone, que puis-je pour vous ? dit-il très poliment.
— Bonjour, je souhaiterais réserver une chambre, répondit le client.
— De quelle date à quelle date ?
— À partir d’aujourd’hui jusqu’à une date indéfinie.
— C’est une demande particulière.
L’étonnement frappa l’aubergiste plus habitué à accueillir ses clients durant une période déterminée. Souvent, les réservations s’étalaient de dix à quinze jours, mais pas plus. Alors cette requête lui parut étrange… étrange et excitante, il fallait bien le dire.
— C’est une occasion spéciale, expliqua le client.
— À quel nom dois-je enregistrer votre réservation ?
— Mike Standfield.
Le réseau étant mauvais dans cette contrée, la communication fut interrompue. Jake rêvassa en attendant que le client rappelle. Ou peut-être ne rappellerait-il pas !
En attendant le coup de fil, ses pensées le transportèrent dans un passé tout proche lors d’une soirée avec Elena. Il sourit en se remémorant ce cocktail aussi tragique que comique, organisé par le maire de la ville.
La voix de son amie résonnait à ses oreilles comme s’il revivait l’instant.
— Yeah, tu es venu ! J’avais parié avec Bob le bûcheron que tu ne mettrais pas les pieds à la mairie.
— Te souviens-tu que tu m’as mis la corde au cou ?
— Si nous étions mariés, je n’aurais pas relevé ton expression. Mais, comme cela n’arrivera jamais, nous en sommes sûrs et certains tous les deux, tu déformes la vérité.
— Ah non ? Tu m’as même menacé de…
Elena agita son index dans l’air en le balançant de droite à gauche en signe de négation. Ce geste, pas très élégant, fit taire Jake.
— Des menaces ! Allons, c’était tout au plus une petite incitation à venir.
— C’est ça, tu m’as gentiment invité à me rendre à cette soirée où je suis en stress total. Tu es vraiment mon amie pour la vie, El.
— Qu’est-ce que tu veux ! Je suis une poupée diabolique. On ne me refera pas. Je suis trop vieille pour ça.
— Chut ! Le maire va parler.
L’homme politique bedonnant se plaça au centre de l’estrade faisant office de tribune. Son regard balaya l’assemblée d’un air très satisfait.
Jake trépignait en écoutant le discours qui prenait des allures de roman. Bon sang, que c’était long !
— Pourquoi on est là ? Je ne vois pas l’utilité d’une telle réunion. Il n’a rien à dire, murmura Jake à Elena.
— Attends, ça vient. Tu es impatient ce soir.
— Je sirote un verre devant notre maire qui radote alors que j’ai mille choses à faire à l’auberge.
— Comme ?
— Tu ne comprends rien à ma vie ni à mes phobies. La foule m’indispose.
— Détends-toi un peu, tu vas t’amuser, tu verras. Ce n’est qu’une question de temps. Il n’y a que tes amis ici, regarde autour. Tu les connais tous sans exception. No stress, baby !
Elena roula des yeux en minaudant devant son ami.
— Veux-tu cesser ton cinéma ?
— Mon regard de biche égarée ne t’atteint pas en plein cœur ? C’est vexant, super vexant même. Mais je ne t’en veux pas. Je ne suis pas ton type.
Pendant que les deux amis se disputaient à mi-voix, le maire continuait de discourir. Son parterre de citoyens ne prêtait aucunement attention à ce qu’il disait. De toutes parts, de petits groupes se formaient et chuchotaient. La discrétion qui était de mise au départ se transforma très vite en un brouhaha sans nom. Elena se libéra de cette obligation en parlant à voix haute.
— Le grand brun aux beaux yeux là-bas, ce serait plus ton genre.
— Donc, tu m’as encore entrainé dans un guet-apens, pesta-t-il.
— Oh là là ! Ce que tu es rabat-joie, mon vieux ! Je t’offre un mec sur un plateau. Que demander de plus ?
— La paix.
Jake tourna les talons, espérant se sortir de ce traquenard que son amie avait encore inventé pour le caser. Elle voulait à tout prix lui trouver une moitié alors que lui rêvait du grand amour. Celui que tout le monde espère secrètement sans l’avouer. Si cet homme ressemblait à…
— Jake ! Jake, pardonne-moi. Je ne suis pas fine, je le sais, mais quand on ne fréquente que des braconniers et des chasseurs, on n’a pas les codes pour devenir entremetteuse.
Et voilà ! L’image de l’homme de sa vie disparaissait, noyée sous le flot de mots d’Elena.
— C’est que je m’inquiète pour toi. Tu n’es sorti avec personne depuis des lustres. Il serait temps de te remettre en selle.
— Ton intention est louable, El. Je ne t’en veux pas de m’avoir littéralement menti pour me faire venir à un meeting sans importance.
— Ouais, dit comme ça, c’est clair, tu ne m’en veux pas.
— Parlons de tes amours puisque je n’ai plus le courage de retourner à l’auberge et m’occuper de la comptabilité.
— Tu parles d’une activité pour un samedi soir. Même ma vie intime est plus intéressante que ton weekend.
— Alors, les amours ? insista-t-il.
— Rien, le calme plat, nada, le désert du Gobi est plus peuplé. Tu es content ?
— Allons boire un verre dans un bar, proposa-t-il.
Elena lui tapa sur l’épaule avec autant de tact qu’un ours ayant hiberné des mois.
— Là, tu assures, mec.
 
***
 
À quelques pâtés de maisons de la mairie se trouvait leur bar favori. Ils entrèrent en saluant la propriétaire. Celle-ci leur apporta leur commande rapidement, car il n’y avait pas âme qui vive. Les habitants d’Ancrest envahiraient le lieu bien plus tard. Le maire avait prévu un buffet impressionnant. La plupart de ses auditeurs n’étaient venus que pour faire ripaille gratuitement. Alors, seul le ronron de la télévision diffusant un match de base-ball remplissait le lieu.
Au milieu de l’espace vide, un troisième client entra. Jake se figea. Un mouvement involontaire envoya balader son verre de bière sur la table. Le liquide dégoulina si vite que ses cuisses furent inondées avant même qu’il n’ait le réflexe d’éponger.
— Jake ! Notre soirée est morte maintenant.
— Désolé, j’ai été surpris par l’entrée de…
Elena pivota très bruyamment sur sa chaise. Les pieds crissèrent, et un son assourdissant érailla leurs oreilles, y compris celles du nouveau client.
— Ah ouais, je vois.
— C’est l’homme du meeting, chuchota-t-il.
— Oui, reprit-elle de la même voix.
— Tu le connais ?
— Je l’ai vu sur le site de la ville. L’article disait que c’était un journaliste envoyé par un grand quotidien. Il fait un dossier sur les petites villes de l’Alaska.
— Donc tu ne le connais pas, se désola Jake.
Elena héla l’homme.
— Hé, vous, venez !
— Non, implora Jake.
— C’est le meilleur moyen de se présenter.
Il tamponna son pantalon en vain. La bière s’était incrustée dans le tissu. Il ne lui restait plus qu’à aller aux toilettes passer un coup d’eau dessus. Mais le mieux serait de rentrer, de prendre une douche, de fermer les yeux et d’oublier cette maudite soirée. Seulement le destin n’était pas de son côté. Les éléments se liguaient contre lui et son amie envenimait les choses. Elle s’entêtait à inviter ce journaliste.
Jake fila dans les sanitaires avant son arrivée.
Il expira sans retenue, se croyant seul, mais une présence le fit sursauter. Si bien qu’il se cogna le genou contre le lavabo.
— Tout va bien ? demanda le troisième client.
— Oui… euh… non… oui… enfin, ce n’est rien.
— Vous êtes sûr ?
— Oui, essaya-t-il de le convaincre.
— Je vous ai vu au meeting du maire tout à l’heure.
— Ah !
— Est-ce que vous permettez que je vous pose quelques questions sur la ville ?
Le journaliste dévoila une dentition parfaite en souriant. Les fragrances de son after-shave se dispersaient dans les toilettes. La tête de Jake lui tourna en les sentant. C’était si rare de voir un homme si raffiné dans leur contrée qu’il en fut tout étourdi.
— Je ne me suis pas présenté, Liam Mac Allen, du Daily&co à Chicago. Vous allez vraiment bien ?
Jake sentait ses joues rougir, prêtes à exploser, et son cœur battre un tempo infernal tandis que son interlocuteur attendait une réponse intelligible. Elena avait visé juste. Cet homme regroupait toutes les qualités physiques qu’il affectionnait. Une stature imposante, des épaules carrées prises dans une veste de costume confectionnée main, un sourire à se damner et… une orientation sexuelle qui n’était pas la sienne !
Liam focalisait son attention sur un poster de femme dénudée. Le mauvais goût avait la vie dure à Ancrest. Bon nombre de toilettes pour hommes affichaient des photos de charme. La concentration du journaliste revint très vite. Ce temps fut suffisant pour que l’aubergiste se fasse une opinion. Elena avait monté tout cela pour rien. Quoique, peut-être pas, finalement !
— Vous allez mieux ?
— Oui, excusez-moi. Je suis Jake Jackson, aubergiste.
— Ah ! La fameuse auberge Bear Alone.
 
***
 
Jake revint au présent lorsqu’un bruit le sortit de ses pensées. Ses yeux se posèrent sur le livre de Mickel Standfield qui trainait sur le comptoir d’accueil. L’auteur de romance gay avait émergé il y avait peu et vendait des millions de livres. Existait-il une quelconque relation entre le romancier et son futur client ? Était-ce un homonyme ? Sûrement que oui, aucune personnalité ne venait se perdre en Alaska dans son auberge. Et surtout pas un homme aussi médiatique que lui.
Ici, les habitants ne possédaient que l’air pur, les montagnes, les sources et les cascades d’eau gelée. Alors le doute était permis. Qu’une sommité telle que son auteur préféré cib

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