La femme aux barbelés
262 pages
Français

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La femme aux barbelés , livre ebook

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Description

L’histoire décrite dans le roman se déroule dans la Vendée d’avant-guerre, jusqu’à la Libération.








Il s’agit d’un couple de jeunes gens : lui, le séduisant Gaston, est Parisien tandis qu’elle, la jolie Claire, est Vendéenne. Ils se découvrent, s’aiment et se marient, ont une enfant Françoise et commencent à Paris leur vie ensemble.








Mais la guerre est déclarée et Gaston est mobilisé, puis est fait prisonnier et enfin retrouve à la fin de la guerre sa femme et sa fille.








Mais les calomnies féroces liées à la guerre et rendues si lourdes de conséquences à cause d’elle, achèveront de tuer un amour, pourtant si entier, si pur, qu’il dérangeait nombre de voisins aigris et envieux, un maire pourri, une belle-sœur et une nièce jalouses...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 avril 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414518944
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-51895-1

© Edilivre, 2021
Ouvrages déjà parus d’André Péchereau
— LES VENDANGES DE MIRANDA
Récit autobiographique
(prix des écrivains de Vendée 1983)
Éditions du Cercle d’Or. Les Sables d’Olonne
— IL EST PARTI DANS LA LUMIÈRE
Récit historique
(préface du général Simon, grand chancelier de l’Ordre de la Libération)
Éditions Pinson. Les Sables d’Olonne
— HAUTS-LIEUX DE VENDÉE
(ouvrage collectif)
Éditions AEV-IGO, Le Poiré-sur-Vie
(prix promotion Vendée 1988)
— LES ENFANTS DU BRIGAND
(préface du barde vendéen Pierre d’Angles)
Éditions Hérault, Maulévrier
— ADRIENNE ET LES AUTRES
Nouvelles
(préface d’Yves Viollier)
Éditions Sol’Air, Nantes
(mention spéciale 1996 Promotion Littéraire « Vendée »)
Préface
Dans le sang de chaque être humain coule un peu du sang des générations qui l’ont précédé…
Chapitre 1 Claire
Un soleil de plomb écrasait de ses rayons lourds et brûlants la rivière endormie où dérivait lentement une petite barque bleue. Une courte canne à pêche dont le fil transparent accrochait la fleur blanche d’un large nénuphar, pendait à l’arrière.
—  Gaborit ?…, Regarde ! Y’a personne à bord de tcho batia 1  !…
… remarqua un pêcheur qui, tranquillement installé à l’ombre d’un vieux chêne, taquinait le gardon entre un coup de muscadet et une demi-ronflette. L’interpellé, assis sur la rive herbeuse à une dizaine de mètres en aval de son compagnon, le dos appuyé contre le tronc d’un saule centenaire, répondit placidement sans daigner quitter des yeux son bouchon baladeur :
« — Tu sais bien. Olé la fille Pirleau. Elle fait mine de pêcher mais elle se dore au soleil au fond de son bateau. T’en fais pas pour elle ! »
Et, fatigué d’avoir tant parlé, ouvrit une dernière fois la bouche dans un bâillement d’hippopotame. Rassuré, le premier crut utile de répondre à mi-voix :
—  Ah fi d’garce, i m’en fais pas pour elle ! puis leva sa ligne et la lança un peu plus loin, évitant une branche morte d’où s’envola, excédée, une libellule aux ailes translucides.
Indifférentes à ce bavardage insipide, des araignées d’eau toutes en pattes, poursuivaient leur virevoltant patinage pendant que des grenouilles abruties de chaleur, vautrées sur les feuilles vernissées de nénuphars débonnaires, clignaient leurs yeux d’or en coassant une romance.
Un brochet passa en trombe, obligeant quelques alevins affolés à sauter hors de l’eau pour y retomber en fraîches éclaboussures d’argent.
Allongée à même le plancher de son minuscule rafiot, Claire Pirleau offrait son jeune corps aux caresses enivrantes du seigneur soleil. Là-haut, dans le ciel embrasé, le gaillard semblait brûler d’amour pour cette belle fille qui, les yeux mi-clos, s’efforçait de rêver tout éveillée. La pensée, l’esprit, l’âme même de la nymphette se plaisaient à revivre l’émoi des jours enfuis et peupler d’évènements heureux les semaines pointant à l’horizon.
Son bonheur chaleureux des grandes vacances était embué du souvenir mélancolique des heures passées là-bas, très loin, à Fontenay-le-Comte et ceci, pour les raisons suivantes : les parents de la jeune fille exploitaient une petite menuiserie à Notre Dame de l’Ève, dans les marais du sud du département de la Vendée. De ce fait, il leur était matériellement impossible de s’occuper d’elle durant l’année scolaire.
Dès octobre, ils l’avaient donc fait entrer comme pensionnaire dans un établissement privé de la cité chère au cœur de François Rabelais. À l’exception des vacances trimestrielles qui la voyaient revenir au bercail, elle passait habituellement les jeudis et les dimanches en compagnie des autres pensionnaires. De loin en loin, cependant, il lui arrivait, après la messe dominicale, d’être reçue au domicile d’amis de la famille, Monsieur et Madame Rougerie. Au fil des semaines, Jeanine, la fille de ces derniers, devint sa confidente attentive. Il faut dire que toutes deux suivaient, dans la même classe les cours professés, rue Tiraqueau, par un quarteron de bonnes sœurs à cornettes amidonnées.
De trop rares dimanches à marquer d’une pierre blanche, Jeanine, munie de toutes les autorisations indispensables, se rendait au parloir de l’école afin d’obtenir « l’élargissement » de sa petite camarade. Aussitôt, elles se mettaient en devoir de papoter à perdre haleine afin de préparer l’emploi du temps de la journée. Une demi-heure plus tard, toutes deux, la tradition le voulait ainsi, étaient attablées devant une bonne tasse de café noir dans la vaste et belle « maison bourgeoise » que possédaient Monsieur et Madame Rougerie en haut de la rue de la République, à proximité de la gare.
Depuis la rentrée pascale, Jeanine ne cessait d’entretenir son amie de son cousin germain, Gaston Rosowsky, pensionnaire au Lycée François-Viète. Grâce à ses soins attentifs, il était devenu l’Arlésienne de Claire, tout à la fois omniprésent et invisible. Annoncé comme particulièrement bien de sa personne, il était le fils cadet du propre frère de Madame Rougerie. Ce dernier, imprimeur dans la capitale, préférait de beaucoup le savoir pensionnaire dans un lycée de province plutôt qu’externe, même surveillé, d’un établissement parisien. De ce fait, les Rougerie étaient devenus, tout naturellement, les correspondants fontenaisiens du jeune homme. Ainsi, dans le même temps que la malheureuse Claire passait ses journées de repos au pensionnat, il sortait avec sa cousine germaine et assistait régulièrement avec celle-ci à la projection des derniers films à la mode quand ils ne « faisaient » pas ensemble la rue de la République avec les copains.
Claire ne le voyait pas davantage le jeudi puisque Gaston, en sportif accompli, préférait meubler ses loisirs en participant comme demi-centre de l’équipe du Lycée François-Viète, au championnat de football de l’Académie de Poitiers. Comme si cela ne suffisait pas, il avait pour bonne habitude, à la belle saison, de troquer les chaussures à crampons contre les pointes d’un coureur de 1.500 mètres. Il hantait, de ce fait, pelouses et cendrées des stades vendéens à défaut du jardin des Rougerie où certains dimanches, deux jeunes admiratrices n’auraient pas manqué de l’accueillir avec enthousiasme.
Jusqu’à un merveilleux jour du printemps dernier, Claire n’avait encore jamais rencontré cet oiseau rare. Pourtant, à force d’en avoir entendu parler, elle s’était persuadée de le connaître parfaitement et petit à petit tout bonnement, en était tombée amoureuse.
Aujourd’hui, où elle profitait pleinement de ses grandes vacances, Claire devrait se sentir heureuse et détendue comme elle le fut l’an passé à pareille époque. Tel n’était pas le cas. Pourtant, en y réfléchissant bien, que ferait-elle de plus en ce moment à Fontenay-le-Comte, dans cette ville devenue subitement déserte le jour où Gaston avait regagné Paris ? La capitale, cette horrible araignée grise, n’allait-elle pas la ficeler dans ses toiles gluantes afin de la rendre folle de jalousie ? Cependant, puisqu’il était parti tout là-bas, n’était-elle pas mieux ici, le dos collé au plancher de la barque, acharnée à le peindre et à l’imaginer. Une minute ne pouvait s’évanouir dans l’infini du temps qu’elle ne l’ait auparavant meublée de sa chère présence.
Concentrant sa pensée sur lui avec une rare énergie, elle parvint à le faire apparaître sur l’écran de ses paupières closes. Après avoir réussi cet étrange tour de force, elle ne pouvait s’empêcher de sourire à ce fantôme quand ce n’était pas de lui murmurer quelques mots tendres, tout aussitôt dissous dans l’air torride de ce bel après-midi d’été. Avec son imagination fertile, n’était-elle pas infiniment plus riche que ces deux pêcheurs qui, sur la rive ombragée toute proche, ne pensaient à rien sous leur grand chapeau de paille tout bronzé de soleil ?
Elle revit intensément sa première rencontre avec le beau Gaston. C’était au stade de Fontenay, un après-midi d’avril où l’équipe de foot du Lycée François-Viète disputait un match contre celle de l’Institution Richelieu de La Roche-sur-Yon. Après avoir dégusté un excellent repas chez les Rougerie, les deux filles étaient parties bras dessus bras dessous, le sourire aux lèvres et le cœur léger, en direction du stade municipal.
Là-bas, elles avaient retrouvé quelques visages connus et une nuée de pensionnaires des deux établissements rivaux, tous vêtus d’uniformes bleu marine. Seule, la casquette permettait de distinguer les laïcs des « calotins ». Si le couvre-chef des premiers portait un simple petit galon d’or au-dessus de la visière de moleskine noire, celui des seconds était cerné d’un étroit bandeau de velours bleu nuit. Les supporters des deux équipes constituaient des groupes distincts, aussi chauvins et gueulards les uns que les autres. Des regards assassins s’échangeaient parfois entre eux, ponctués de grognements, de hurlements et de borborygmes indistincts. Par bonheur, on ne s’envoyait aucune parole articulée blessante et définitive. Les insultes, comme chacun sait, étaient réservées aux seuls adultes mais ceux-ci brillant par leur absence, personne ne s’en plaignait.
Des externes en civil étant venus soutenir les Fontenaisiens, ces derniers bénéficiaient d’une supériorité numérique incontestable. Enfin, tout comme Claire et Jeanine, des sœurs, des cousines, des amies et des amies d’amies assistaient également à cette farouche empoignade. Du coup, c’était à qui, parmi tous ces garçons hurlerait le plus fort afin de se faire remarquer par ces jeunes filles rosissantes et bien moins préoccupées de l’issue de la rencontre que de frissonner d’aise en apercevant ces jeunes mâles affamés les dévorer des yeux.
À la mi-temps, Jeanine avait

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