La Petite Italie
358 pages
Français

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La Petite Italie , livre ebook

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Description

Deux vols d’arrivée par lesquels avaient voyagé Enrico Calderoni et Aziza Gloria Birori sont annoncés en même temps à l’aéroport de Rome. Une demi-heure plus tard, ils se retrouvent dans un même compartiment du train Rome-Pérouse. Aussitôt, l’Italien tombe amoureux de la femme nubienne. Gloria, qui a survécu à une guerre ethnique dans son pays du Rift, effectue des études en économie à l’université de Pérouse. Près de lui, elle réapprend alors à aimer. Mais très vite, Clara de Nobili, l’amie évincée d’Enrico, leur déclare une guerre ouverte. De plus, Oriana Bianchi protège jalousement son fils Enrico de toute femme. Par ailleurs, le docteur Darius Badadi, qui aime aussi Gloria, attend fidèlement son retour au pays, après six années d’absence.
Ce récit vous présente des amours asymétriques, interdits et passionnels qui, pourtant, ont permis l’édification de la fantastique « Petite Italie ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 octobre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414258437
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-25844-4

© Edilivre, 2018
Pour Judith et toute la famille
Première partie
Je suis un griot…
J’ai tout accumulé au cours des siècles
Mais je ne sais plus ce qui m’appartient…
De ma vie s’échappent des hirondelles
C’est mon vol de départ
Mon amour en envol
Vols d’arrivée à Fiumicino
Le 10 octobre 2012, à vingt heures du soir, Aziza Gloria Birori s’envolait pour l’Italie. Une demi-heure auparavant, Darius Badadi l’avait prise à part, et afin que les autres ne puissent les entendre, il lui avait murmuré : « Comme tu vois, ma chère Gloria, tu voyages dans une période très troublée, même très dangereuse pour le monde, avec ces terribles guerres d’Irak et de Syrie, de la Crimée et de l’Ukraine, et également tous ces avions qui tombent du ciel sans laisser aucune trace dans les océans… ! Sans parler de chutes de météores, bref tout ça… ! Je crois que tout ça, c’est mauvais, et que cela inaugure très mal pour l’humanité et pour nous deux également… ! Est-ce que tu me comprends ? Et malgré toutes ces rumeurs sur la troisième guerre mondiale, tu me laisses seul, tu braves tout et tu t’en vas. Très loin de moi ! Sais-tu ? C’est comme si je te perdais déjà, car j’ai une nette impression que tu ne me reviendras plus jamais de l’Italie. Peut-être que je me trompe ! Et pourtant, je sens que je t’aime tant, ma Gloria, malgré toutes ces guerres et toute cette longue distance qui désormais sera entre nous ! Tout…, tout vraiment me fait très peur, mais voilà que je continue à te chérir ! »
Aziza Gloria s’était alors exclamée : « Que vous êtes si bon, mon Darius, de me manifester autant d’amour, mais terminez donc avec ces folies et ces craintes, je vous en prie ! Faites-moi plutôt rire aux éclats, comme vous savez bien le faire. C’est cela que j’apprécie beaucoup de vous. Docteur Darius, ne croyez plus à toutes les histoires présentées sur YouTube, car ni la fin du monde ni la troisième guerre mondiale n’auront lieu de si peu ! » « Eh, pas si fort, ma chère Gloria ! Pas si fort ! Les autres ne doivent pas nous entendre… ! » Elle lui a souri et continué : « Sachez que je vous aime moi aussi, mon Darius, mais je vous demande de m’attendre encore un peu, juste quelques mois, et ensuite je vais vous revenir. Sans même tarder, je dirais ! Peut-être… »
En ce moment, Darius avait eu un truc nerveux au visage et elle avait observé cela. Il détestait ce mot : « peut-être », car il devenait las de patienter pour cet amour qu’elle lui promettait à l’infini, depuis tant d’années. Il sentait qu’il n’en avait plus la force. Avec une voix grave, il lui avait alors dit : « Aziza Gloria, ma Gloria, je voudrais tant que tu sois ma femme, accepte-le s’il te plaît ! Maintenant ! Ici même ! Car c’est vraiment difficile pour moi de t’attendre tout ce temps ! » Darius souhaitait obtenir sa réponse tout de suite là, dans le hall de l’aéroport de Bujumbura, près de son ami Salvator qui en serait témoin. Éva, la grande sœur d’Aziza Gloria et son amie Barbara n’étaient pas non plus loin d’eux.
Aziza Gloria lui a souri, puis embrassé avec tendresse, mais sans rien répondre ni promettre. Elle sentait qu’elle n’était pas prête pour lui ou qu’elle ne le serait peut-être jamais ! En fait, elle aurait voulu lui dire : « Pardonnez-moi, mon Darius, pour tout ce temps que vous avez passé à m’aimer tout seul et à m’attendre tout seul ! », mais elle n’avait pas pu le faire, car il avait déjà des larmes aux yeux.
Dans l’avion qui l’amenait à Rome, Aziza Gloria pensa beaucoup au docteur Darius Badadi qui l’aimait et qui, il y a six heures, pleurait son départ pour l’Italie. Elle sentait qu’elle avait beaucoup d’affection pour cet homme qui était si gentil, très fidèle et toujours disponible. Il était un chirurgien reconnu dans le pays du Rift. Les gens le considéraient comme un homme riche dans le pays, car il possédait une grande villa, des terres à la campagne et des investissements dans l’immobilier. Il changeait souvent de voitures et de costumes trois-pièces, mais pas de femmes. Tout simplement il n’en aimait aucune ; il n’attendait qu’elle, Aziza Gloria ! « Mais pourquoi seulement moi ? » se demandait-elle souvent, pourtant, elles sont si nombreuses à courir après lui, mais c’est moi qu’il a sans cesse cherchée et espérée. Quant à moi, oui, moi, Aziza Gloria, qu’est-ce qui ne va pas en fait ? Qu’est-ce qui me retient de l’aimer comme il le mérite, car le docteur Darius Badadi est tout de même un bel homme, même s’il a le double de mon âge ? »
* * *
À la descente de l’avion à Fiumicino, Aziza Gloria marcha rapidement sur le tarmac et se dirigea vers la douane. Il faisait quatorze degrés Celsius à Rome. Dans la longue file qui se forma, elle eut le loisir de penser encore à Darius, rien qu’à lui, surtout à cause de la promesse qu’elle lui avait faite : de l’aimer beaucoup plus et de lui revenir sans tarder. Chez elle, il recherchait beaucoup plus d’amour et de caresses, et il lui reprochait doucement, toujours à voix basse, qu’elle n’en donnait pas assez. À l’aéroport de Bujumbura, elle lui avait murmuré avant son embarcation : « Plus rien ne va nous séparer, docteur Darius. Comprenez-vous ? Ni mes études ni nos guerres interethniques ! Rien de tout cela ne pourra plus nous éloigner l’un de l’autre. Même si notre pays du Rift se trouve comme sur un volcan sans cesse prêt à exploser à la moindre étincelle, notre amour triomphera. Vous serez tout le temps à mes côtés et moi je pourrai enfin vous rendre heureux… » « Au revoir ma belle Aziza Gloria, ma rebelle à moi ! » s’était alors écrié de grande joie le docteur Darius Badadi, devant tout le monde, à la porte d’embarcation.
* * *
Pourtant, en attendant ses bagages à l’aéroport de Rome, Aziza Gloria se demandait déjà pourquoi elle lui avait fait ces belles promesses. Elle marchait rapidement dans le hall des arrivées, traînant sa valise et pensant toujours à lui : « Qu’il est si doux, mon Darius ? Mais est-ce que je l’aime assez ? Pourquoi ne suis-je donc pas capable de devenir folle de lui comme il le veut depuis tout ce temps-là ? Serait-ce parce qu’il m’a un soir coincée dans le cadre de la porte quand j’avais vingt ans et que je l’ai calmé en lui faisant mille promesses d’amour que je n’ai pas tenues depuis presque six ans ? Mais qu’est-ce qui ne va pas avec moi envers lui ? Ah, j’ai trouvé ! Il m’adore de tout son être et il m’a écrit cent trente-trois poèmes en moins de six ans, presque deux par mois ! Mon Darius, lui, croyait que c’était de la poésie, mais il s’agissait plutôt de la pure prose romantique. Et trop, c’est parfois trop ! Pourtant, je l’affectionne tout de même moi aussi, mais cela restera toujours à ma façon ! »
« Et pourquoi m’a-t-il donc parlé de sa Dorothea Serban de Bucarest, alors que j’avais à peine vingt ans et lui, le double ? se demandait Aziza Gloria. En ce temps-là, je ne connaissais encore rien des dédales amoureux : joie, extase, pleurs, cris, séparation, haine ou amitié ensuite… ! La Roumaine, qui cependant l’aimait passionnément, n’avait pas voulu gâcher sa vie dans son pays tropical souvent en guerre interethnique. Pourtant, même après huit ans de rupture, Darius semblait encore l’attendre. Dorothea n’avait pas désiré vivre dans son pays des monts du Rift, le mien bien sûr, qui est toujours angoissant ; cette nation de gens beaux et calmes, silencieux, discrets, mais suicidaires et parfois pris d’une violence inouïe… ! Oui ! Darius me parlait sans cesse de sa Roumaine, alors qu’il souhaitait que je devienne sa femme. Je finissais à peine mon école secondaire, j’ignorais encore beaucoup de choses de cette vie-là, mais il s’attendait, lui, que je l’aime comme Dorothea Serban, avec la même passion, les caresses identiques, ainsi que les mêmes paroles câlines sans relâche murmurées à l’oreille en ce moment-là ! C’était cela que Darius me chuchotait à l’oreille trois jours plutôt, alors que j’essayais moi aussi de me donner à lui, dans ma propre chambre et dans mes propres draps ; mais ce fut juste une seule fois, dans cette longue nuit ! Très longue…, en effet ! Mais pourquoi est-ce que je n’arrive pas à satisfaire mon Darius comme le faisait si bien sa Dorothea ? C’est ainsi. Je ne peux rien changer là-dessus, car je ne suis pas la Roumaine, moi ! Je suis Aziza Gloria Birori et j’ai tout de même le droit et la liberté d’être moi-même et de l’aimer à la manière que je veux et que je décide moi-même ! »
Puis elle se ravisa. Elle se dit finalement que Darius c’était son Darius, qui l’aimait et la respectait beaucoup, et qui lui écrivait aussi tant de longs poèmes, avec toutes ces fausses rimes et toutes ces belles paroles, uniquement pour elle. Et rien que pour elle depuis tant d’années ! « Un jour, je lui appartiendrai entièrement, mais à condition qu’il me laisse plus de temps afin que je puisse me connaître moi-même tout à fait. C’est ça, je crois… ! »
Encore absorbée dans ses pensées, Aziza Gloria monta les marches du train, un peu difficilement à cause de sa valise. Un homme lui donna la main pour l’aider ; il la regarda ensuite marcher. Elle avançait dans le couloir et cherchait son compartiment. Elle traînait son bagage qui était lourd. Il contenait tout son avoir : des robes, trois pantalons Jean, des blouses et des chemises, des T-shirts, deux vestes, ainsi que de nombreuses paires de chaussures. Elle transportait aussi deux gros livres sur l’économie, trois romans en français, ainsi que sa chère vieille bible qui l’accompagnait partout. Celle-ci avait des images en couleurs, et c’était grâce à elle qu’elle avait appris à lire et à voyager pendant toute son enfance. Son père Michel Biror

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