La Princesse aux fins doigts
152 pages
Français

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La Princesse aux fins doigts , livre ebook

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Description

Lors d'une promenade matinale dans un petit bois, deux femmes se rencontrent sur un banc. Très vite, et à travers leur propre histoire, leur amitié se façonne. Leurs sentiments sauront-ils résister au verbe « Aimer » ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 avril 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332493286
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-73309-2

© Edilivre, 2016
Dédicace


À Tristane,
À mes filles.
Au crépuscule de tes rêves
Je me ferai le doux poète
Qui bercera, sans trêve
Tes nuits les plus secrètes.
I
Depuis bien des années, je me suis aguerrie de mes ruptures sentimentales ; le célibat reprend possession de mon “Moi” le plus intime dans un espace-temps plus ou moins long. Nous nous entendons bien tous les deux, ses silences me conviennent, pas de questions, donc pas de réponses à lui donner, pas besoin de justifier mes actes. Nous vivons heureux lors de notre transhumance !
Je sais que l’amour ne viendra pas de lui-même frapper à ma porte, mais j’ai surtout appris à vivre sans. Amour, amitié, rêve, ces mots résonnent dans ma vie. Ils sont l’essence même de mon bien-être ou de mon mal-être, même si je peux vivre sans amour, je ne sais pas vivre sans rêver, sans amitié. Cette réflexion de mes amies et principalement de mes filles devient récurrente : « mais, comment fais-tu pour rester seule si longtemps ? » Ma réponse, pour me défiler du vrai sens de leur question, n’a pas changé depuis des lustres : « Je n’éprouve pas le besoin de satisfaire un besoin que je ne ressens pas ». Combien de fois mes filles ont essayé de me persuader du contraire et se sont mises en quête de la femme de ma vie. Du moins, s’en vantaient-elles lorsqu’elles me voyaient le plus souvent absorbée par mes pensées. Alors de grands éclats de rire résonnaient dans la maison et je rejoignais, avec délice, le monde des ados l’instant d’un délire.
Mais voilà, je suis une éternelle rêveuse même en ayant les pieds bien sur terre. Et mon rêve est grand avec des tas de ramifications. L’âge adulte n’acheva pas ces moments de contemplation, bien au contraire, ils se sont intensifiés. Ce besoin d’évasion et de rêverie me poursuit depuis toujours. J’aime provoquer cette rencontre entre le réel et l’irréel dont il est si difficile de m’abstraire. Il n’y a ni de jour, ni de nuit pour le rêve, il peut surgir dans le sommeil comme il peut être éveillé, et celui que je préfère, c’est le deuxième. Il est celui que nous dirigeons selon notre ressenti, notre état d’esprit, et toujours évocateur d’un moment que nous voudrions infiniment grand et fort. Et c’est dans cette situation précise, blottie sous ma carapace capricornienne, que je songe le plus à celle qui, un jour, partagera ma vie. Mes yeux sont les fenêtres de ma maison intérieure, ma bouche, cette porte jamais fermée, pour mieux raconter tout ce que ses murs abritent. Et pour habiter en son cœur, il faut savoir aimer sincèrement sinon les verrous se ferment à deux tours.
Pourtant, je vagabondais çà et là dans mes pensées, luttant contre moi-même, combattant le mensonge. Je regardais souvent le ciel pour y trouver ma bonne étoile, celle qui aurait su éclairer mon cœur et me dire que le verbe “Aimer” a encore un sens. Je n’y ai vu que des étoiles filantes qui n’ont su me répondre. La voûte céleste est devenue semblable à la terre, là où la réalité exerce son pouvoir et vous laisse pantelante. Alors, c’est sous ma plume que je la cherche inlassablement, je perds ces vers, ceux qui la définissent ou l’idéalisent, ceux qui l’implorent ou la transcendent. Mais, c’est avec une grande lucidité que je me pose cette éternelle question : existe-t-elle vraiment ? Je ne m’acharne pas à y trouver un “oui” ou un “non”, je crois que le temps répondra de lui-même à cette énigme. Et lorsque je dis “ma plume”, elle est bien réelle, je la trempe dans l’encrier ; tous les deux sont devenus mes compagnons de bavardage avec le papier. Mes nuits passées devant l’écritoire ne se comptent plus… Une éternité ! Mais qu’est-ce que l’éternité pour moi ? C’est le temps hors du temps... le temps qui ne compte pas, celui auquel je fais abstraction ou que je transpose. C’est le temps présent conjugué au futur, rarement au passé ou à l’imparfait et qui participe à mon rêve... sans limites de temps, dans l’infini du temps. Je n’ai jamais de montre pour prendre le temps de vivre, de survivre et d’aimer.
Prendre le temps de vivre ! Et je sais de quoi je parle ! Par deux fois, j’ai failli perdre cette vie si précieuse, à quelques années d’intervalle, cinq ans pour être exacte ; et le plus étrange, c’est en voulant la donner.
Depuis, je n’ai qu’une hâte, c’est que la vie me surprenne malgré toutes les épreuves qu’elle dresse sur mon parcours. J’ai survécu et j’ai surtout lutté dès mon plus jeune âge, je n’ai jamais baissé ma garde, ma protection devant cette infortune. Dans le jardin de mes délices, nul ne pénètre sans y être convié après un examen détaillé. J’y dissimule mes profondes aspirations, mes doutes, mes peurs et surtout mon amertume. Je ne l’arrose plus de mes larmes, je le cultive sans cesse pour que les fruits de ma passion soient les plus beaux du monde, enfin de mon monde, bien sûr ! Ainsi, j’ai bâti mon petit royaume dans lequel j’aime me séquestrer et ces moments de longue solitude imposée me ressourcent.
Mais il y a un endroit que je privilégie plus que tout autre dans ce dédale de la vie, c’est le petit bois à côté de la maison. J’en fais le tour, d’un pas tranquille, pour m’émerveiller devant Dame Nature et poétiser. Je connais le plus petit de ses sentiers, celui qui mène vers un banc en retrait des chemins les plus fréquentés. Je m’y assois et prends mon petit calepin où la veille j’ai noté quelques vers, je les relis et les complète, et parfois même, je les réécris. Je n’ai rencontré que très peu de monde sur ce banc même si d’innombrables marques d’amour l’ont embelli. Pour y accéder, il faut s’enfoncer loin dans le bois et avoir remarqué, à son orée, une petite inscription sur le tronc du Maître des lieux, un cèdre plus que centenaire : « Si comme moi tu rêves, ici est ton royaume ». Aucun chemin n’est visible, pour cela, vous devez contourner le rocher situé à quelques pas, écarter les quelques broussailles pour l’entrevoir. Je devrais dire passage, son étroitesse ne permet pas que deux personnes puissent marcher côte à côte. Les tempêtes successives l’ont morcelé d’embûches, mais il est praticable malgré un petit exercice de lever de jambes. Une dizaine de minutes suffisent pour que vos yeux s’écarquillent devant la beauté du lieu. Le banc règne sur une petite plateforme rectangulaire qui surplombe une rivière ; parmi ses admirateurs, des chênes, quelques hêtres et conifères, beaucoup de genêts et buissons variés. Des violettes, des pâquerettes, des primevères jusqu’à la fleur de pissenlit le courtisent. Cette vision panoramique à cent quatre-vingts degrés vous invite à la contemplation, un vrai paradis terrestre ! Une forêt s’étend de l’autre côté et abrite un petit manoir où je jouais en première jeunesse avec les enfants de Madame la Comtesse. La ville n’entretient plus du tout, ou très peu, ce qui fut et restera l’antre de mes souvenirs. Ce sont les joggeurs et quelques promeneurs qui nettoient les chemins principaux.
Mais voilà, ce petit royaume, lieu sacré de mes rêveries et de mes contemplations, une autre personne l’a découvert.
II
Un matin de printemps, vers huit heures, alors que le soleil s’étirait doucement sur un ciel sans nuage, j’hésitais entre deux envies : prendre mon vélo et parcourir une dizaine de kilomètres pour atteindre le lac ou bien, aller marcher dans le bois. La finalité serait la même, concrétiser ma page nocturne. La première me semblait un peu ardue, bientôt vingt-quatre heures que je n’avais pas franchement fermé les paupières. Aurais-je sérieusement la force de pédaler jusque-là ? Très vite, la sagesse évinça mon hésitation, sans crier gare, et me poussa sur le droit chemin, celui du bois.
D’un pas nonchalant, et sans détour, je pris donc la direction du banc lorsque je distinguai une silhouette entre deux courbettes de feuillage prématuré. J’étais encore trop loin pour dire si elle faisait partie des promeneurs déjà recensés. Pas question de changer mes habitudes parce que quelqu’un se trouvait là ! Je m’en approchai sans tergiverser, son image devenait plus nette. Les feuillages dissimulaient encore son visage, mais incontestablement, une femme se tenait assise là, à ma place privilégiée, sur le banc. Arrivée à quelques mètres d’elle, je m’arrêtai, elle ne bougeait pas. Ses yeux, tournés vers le ciel, semblaient fixer la lune descendante encore visible à cette heure. Mais que faisait-elle ici ? Je ne la connaissais pas et je ne l’avais jamais aperçue dans les rues et boutiques de la ville. Elle paraissait avoir à peu près mon âge ; elle était vêtue d’un pantalon noir et d’un gros pull en laine de la même couleur, comme pour signifier le deuil. Ce fut la première pensée qui me traversa l’esprit. Je m’interrogeais tout en m’asseyant à côté d’elle et lui dit à demi-voix :
– Ce banc, c’est le confident des amoureux, l’antre où se confondent sentiments et passions. S’il pouvait s’exprimer, il saurait nous dire combien de baisers se sont posés sur les lèvres, combien de «  Je t’aime » elles ont balbutié. C’est tout un roman à lui seul. Tous ces Êtres aimants et aimés, il les a protégés, réchauffés de son bois flambant d’amour. Mais, je sais aussi qu’il écoute les cœurs solitaires, éperdus dans leur chagrin. Et toi, alors que le soleil réchauffe les Êtres encore imbibés de sommeil, c’est avec ta tristesse que tu réveilles ce banc. Même le chant des oiseaux résonne comme une prière, je le connais bien pour l’avoir entendu comme tu le perçois aujourd’hui à ton tour. Ton regard, tourné vers le ciel, augure un profond ressentiment, un immense chagrin, ces larmes, au coin des yeux, en sont les témoins. Garde-toi bien de me dire le con

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