La Saga des Âmes : L’Âme Chanceuse - Tome 2
192 pages
Français

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La Saga des Âmes : L’Âme Chanceuse - Tome 2 , livre ebook

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Description


Tout le monde a-t-il le droit à une seconde chance ?


Pour Chance, il semblerait bien que non. Alors qu’il était enfin prêt à affronter ses démons et à dissiper les ombres de son passé, un événement tragique, et pourtant prévisible, vient lui remettre la tête sous l’eau. Il a beau se débattre de toutes ses forces, il n’arrive plus à faire semblant.


Qui est-il vraiment ? Et comment pourrait-il le découvrir, lui qui n’arrive même plus à respirer sans avoir l’impression de se noyer...


Enfin, pas tout à fait. Parce qu’il y a bien une personne qui parvient à lui redonner un nouveau souffle : Inès García Lopès. Sa belle petite poupée, pas si cassée qu’il le pensait, plus forte et intelligente qu’elle le croyait, et qui incarne désormais tout ce qu’il n’a plus le droit de désirer : une seconde chance.


La plus belle de sa vie – et la plus difficile, aussi. Parce qu’Inès est formelle : avant de l’aimer, il va devoir apprendre à s’aimer lui-même...



Mais comment faire lorsque l’on n’a absolument aucune idée de qui l’on est ?



Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782381510613
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Océane Ghanem, 2021
© Éditions Plumes du Web, 2021
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 978-2-38151-061-3

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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1. Hein, Jami ?
Saskatoon

Chance, quatorze ans

« Jamison,
Aujourd’hui, tu aurais eu vingt-deux ans. C’est fou, non ? Même après tout ce temps passé sans toi, j’ai encore du mal à réaliser que tu n’es plus là. Qu’on ne soufflera pas tes bougies d’anniversaire tous les deux. Que tu n’ouvriras pas tes cadeaux en faisant semblant de ne pas savoir à l’avance ce qu’il y a dans les paquets. Que tu ne te relèveras pas la nuit pour voler deux parts de gâteau et venir les manger avec moi, dans ma chambre, parce que tu sais à quel point je suis friand de chocolat noir – et de bêtises, aussi. Certains jours, j’ai l’impression que tu vas débouler d’un instant à l’autre dans une pièce pour hurler en riant : « je t’ai bien eu, moustique ! Tout ça, ce n’était qu’une mauvaise blague ! »
Mais ce n’est pas une farce.
Hein, Jami ?
Tu es mort et tu ne reviendras pas.
Envolé pour toujours. Disparu à jamais.
C’est fou, ça aussi. Comment peut-on vivre, grandir et vieillir… puis disparaître ? Comme ça, d’un seul coup ? À seulement seize ans ? Parce que tu avais raison, grand frère : seize ans, c’est beaucoup trop jeune. C’est tellement trop injuste ! Tu avais la vie devant toi, un avenir radieux, et tout s’est arrêté du jour au lendemain à cause d’une saleté de maladie, d’un putain de cancer. Alors qu’on va sur la Lune, bordel ! On vole à des milliers de kilomètres au-dessus de la Terre, on vogue à travers les océans avec des bateaux en acier qui pèsent plusieurs milliers de tonnes, on convertit le vent et les rayons du soleil en électricité, mais on n’arrive pas à sauver les gens qu’on aime d’un truc microscopique et invisible à l’œil nu ?! Où est la logique, Jami ?
Je te le jure, j’ai beau y réfléchir, je n’y comprends rien…
Et ça fait mal. Trop mal pour que la vie vaille la peine d’être vécue.
Rien n’est plus drôle ou agréable dans ce qu’il se passe à la maison, désormais. Je crois que, lorsque tu es parti rejoindre les étoiles, tu as emporté tous les rires de notre famille avec toi. C’est tellement vide sans ta présence, ta voix, tes fous rires, tes caprices et tes pitreries… Et ce silence ! Mon Dieu, ce silence… Parfois, ça m’angoisse si fort que j’ai envie de me mettre à hurler à pleins poumons et de me taper la tête contre les murs. Mais maman et papa ont besoin de calme pour retrouver la paix – du moins, c’est ce qu’ils prétendent.
Maman dort tout le temps.
Papa sort tous les soirs.
Je ne les vois plus. C’est comme s’ils étaient partis, eux aussi. Et moi, je reste tout seul, dans ma chambre, à attendre… Je ne sais pas très bien ce que j’attends, pour être honnête. Que tu reviennes ? Peut-être. C’est bête, hein ? J’ai bien conscience que tu ne peux pas revenir de là où tu es – où que tu sois – mais je ne peux pas m’empêcher de l’espérer. Quand le téléphone sonne, je guette le son de ta voix à l’autre bout du fil. Quand on frappe à la porte, je cherche ton visage sur les traits de nos visiteurs. Quand je me promène dans le centre-ville, j’imagine te croiser à l’angle d’une rue ou d’un carrefour. Parfois, je l’imagine si fort et si bien que je peux presque te voir pour de vrai, frangin…
Mais je ne t’écris pas cette lettre pour me plaindre. Moi, j’ai de la chance, n’est-ce pas ? Je suis vivant, je suis toujours là. Je marche, je cours, je respire. Alors oui, je souffre tous les jours de ton absence. Oui, certains soirs, je suis tellement angoissé que j’arrive à peine à mettre un pied devant l’autre. Et oui, le silence qui règne en maître dans la maison est parfois si assourdissant qu’il me donne envie d’appuyer le canon d’un flingue contre ma tempe, mais… Hé ! Moi, j’ai de la chance. Hein, Jami ? J’ai de la chance, j’ai de la chance, j’ai de la chance, j’ai de la chance… »

Une larme s’écrase sur le dos de ma main. J’essuie rageusement sa jumelle qui perle encore au bout de mes cils, renifle pour chasser le sanglot qui m’obstrue la gorge et efface les dernières phrases que j’ai écrites sous l’effet d’une colère que Jamison ne mérite pas.
Ce n’est pas sa faute , me répété-je pour la millième fois. Ce n’est pas sa faute s’il est parti et que j’ai hérité du fardeau d’être celui qui reste…
Je souffle un bon coup, augmente le volume de la musique qui se diffuse à travers les écouteurs vissés à mes oreilles et reprends l’écriture laborieuse de ma lettre d’anniversaire.

« Je ne t’écris pas pour me plaindre. Tu ne le vois peut-être pas… En fait, si. J’espère bien que tu le vois, au contraire ! Là, je suis assis devant ta tombe, avec deux parts de gâteau au chocolat. Comme tu peux le constater, je perpétue notre tradition, vol de pâtisseries et sortie en douce en pleine nuit. Mais cette fois, c’est moi qui viens à toi, là où tu te reposes.
Tu te rappelles, tu m’avais demandé de ne jamais t’oublier…
Et je ne t’oublierai pas, Jami.
Je ne le peux pas.
Quelquefois, je me sens horrible, parce que j’aimerais vraiment que ton souvenir cesse de me hanter d’aussi près, comme s’il me collait à la peau... Mais la plupart du temps, je chéris chaque seconde de chaque instant passé en ta compagnie, et je regrette qu’il n’y en ait pas eu davantage… Et dire que j’étais trop jeune pour les apprécier à leur juste valeur ! Avec le recul, il y a tellement de choses que je ferais différemment ! Tellement de choses que je ne dirais pas, ou pas de la même façon… et d’autres, au contraire, que je te dirais à tout prix pour que tu te sentes un peu mieux.
Mais ça non plus, je ne le peux plus… »

Je troque mon téléphone portable contre une cuillère et prends une première bouchée du délice chocolaté que je suis allé acheter à la boulangerie, plus tôt dans la matinée. Il est parfait, exactement comme je l’aime, moelleux et sucré, mais pas au point d’en devenir écœurant. Jamison l’aurait adoré, lui aussi. C’est pourquoi je lève ma cuillère en direction de la voûte céleste piquetée d’un millier d’étoiles argentées, à l’instar d’un toast imaginaire, et murmure à mi-voix pour ne pas troubler la quiétude du cimetière :
À tes vingt-deux ans, grand frère.
J’en mange un autre bout, et encore un autre, jusqu’à faire disparaître les deux parts du gâteau au chocolat. Quand j’ai fini, mon ventre me fait un mal de chien, mais mon cœur, lui, se sent étrangement apaisé.
C’était notre rituel, notre tradition… jusqu’à ce qu’il me quitte. Un moyen de le faire revivre – encore un peu, l’espace de quelques instants volés au temps et à la fatalité.

« Je te l’ai sûrement déjà dit un million de fois, mais tu me manques, Jami. Tous les jours. Et tu manques à maman et à papa, bien sûr. Sans toi, je ne crois pas qu’on puisse réellement dire que l’on forme une famille. Ce n’est plus comme avant… Il y a un vide en nous que rien ne peut combler, une douleur lancinante que rien ne peut apaiser, un désespoir muet qui nous empêche de nous parler ou de nous étreindre.
Il fait toujours froid à la maison, désormais. Même en plein été. Il fait toujours noir, aussi. Même en pleine journée.
Six années sont passées, et je sais que même si je t’avais aidé à vaincre la maladie, tu ne serais probablement pas là pour fêter tes vingt-deux ans avec moi, mais je ressens encore cet horrible sentiment de culpabilité qui me coupe le souffle…
Est-ce que tu me détestes de ne pas avoir réussi à te sauver ? De ne pas avoir accompli ce pour quoi je suis né ? C’était mon rôle, après tout : te guérir. Et j’ai échoué.
Maman ne l’admettra jamais, mais je sens bien qu’elle m’en veut. Elle ne me parle pas. Bon, c’est vrai : elle ne parle à personne. Mais je suis son fils, et je t’ai perdu, moi aussi. Je ne suis pas « personne » pour elle, non ?
Et que dire de papa ? Honnêtement, je ne le connais pas assez pour savoir s’il est en colère, lui aussi, ou simplement déçu, mais...
Mince ! Voilà que je me remets à pleurnicher. Le jour de ton anniversaire, en plus. Je ne suis vraiment qu’un sale crétin égoïste !
Bon, reprenons : où est-ce que tu t’imaginais, à cet âge ?
Moi, je suis presque sûr que tu aurais finalement opté pour la vie de mannequin. Tu adorais tellement en mettre plein la vue aux autres, être au centre de la moindre attention et polariser tous les regards dans ta direction ! Ça aurait été le métier idéal pour toi et la bouille d’ange blond que tu avais héritée de maman. Et puis, ça t’aurait donné l’occasion de rencontrer ta belle blonde aux yeux tristes (et aux gros seins)…
D’ailleurs, j’ai fini par comprendre ton intérêt pour ces derniers, figure-toi, et je l’admets, j’ai une préférence pour les plus petites poitrines. Celle de la jeune fille au pair qui doit venir habiter chez nous l’année prochaine est sublime. Cela dit, je ne pense pas que tu aurais aimé cette fille. C’est la cousine d’une amie à mamie Georges. Elle est petite, brune, avec des lunettes et une silhouette toute fine de danseuse. Elle adore lire, c’est une intello, pas du tout ton genre. Mais depuis qu’elle est venue nous rendre visite cet été, je t’avoue que je n’arrive plus à me la chasser de la tête. Savoir qu’elle sera bientôt là et qu’elle occupera l’autre chambre – pas la tienne, ne t’inquiète pas ! – ne m’aide pas à l’oublier. Si seulement tu étais là pour me conseiller, me dire quoi faire… Je ne sais pas du tout comment me comporter avec les filles, et je ne peux pas poser la question à papa, parce que je ne suis pas certa

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