Le Bois du serpent noir
306 pages
Français

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Le Bois du serpent noir , livre ebook

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Description

Dans un univers exotique et romanesque, l’amour, la chose la plus puissante qui soit, est porté à son degré le plus haut.
Cet ouvrage met l’accent sur un certain état d’esprit de l’époque et prône l’indépendance d’esprit, le non-assujettissement à toutes conceptions inhibitrices ; conceptions qui, le plus souvent, proviennent de l’entourage et de l’environnement.
Un cadre merveilleux et fantastique, où certaines situations sont bien réelles. La trame n’est autre que l’amour extraordinaire qui unissait deux jeunes personnes depuis leur enfance : l’unique garçon de la famille et sa sœur préférée. Un duo qui fait échec à toutes les tentatives de l’ombre...
Un récit passionnant, quelquefois surprenant, enrichi de poésie exotique. Une énumération descriptive des rythmes, des moments de liesse, des manifestations chaleureuses du folklore, et des moments de tendresse. Et puis, surtout, cette présentation du carnaval guyanais dans toute sa force et son unicité. Tant de choses qui vous feront plonger dans la vie guyanaise d’autrefois.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 juillet 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332732484
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-73246-0

© Edilivre, 2014
Le bois du serpent noir
Chrétien, es-tu conteur fou des mythes profanes ?
Sais-tu donc rudoyer les augures qui planent ?
Mais… pourrais-tu camper près des pieux cimetières,
T’y glisser sous la lune imbue de son mystère,
Pour changer l’au-delà et taquiner l’enfer ?
Héritier de l’évolution des origines,
Toi qui frisas l’immanence des lois divines,
Ta naissance, par mille esprits, comme une obole,
Fut ressentie et vouée aux mystiques geôles,
Quand ton berceau vibra à l’hymne des nécropoles.
Toi qui semas ta vie, ton rêve et leur fiasco
Au pied du ministère de l’infernal écho,
Dans les tombeaux empuantis, et sans frémir,
Au plus noir des caveaux pourrais-tu te blottir ?
Et, aux besoins des morts saurais-tu subvenir ?
Le frisson de ta mort assiste à l’agonie
Des sanctifications qui tinrent ton génie.
Tu ne peux plus humer les miasmes plantureux.
Amène ton pouvoir aux confins monstrueux :
Nuit immense, éternelle, ô destin malheureux !
Chapitre 1 Présentation des personnages
Erdino Santanelle était animé d’une sorte de folie de vivre. Doué d’une vitalité débordante et d’une fougue sans cesse croissante, il n’en possédait pas moins un cœur adorablement tendre et sensible, où se nichaient de nobles vertus parfois impénétrables.
Il ressentait une satisfaction profonde, et une sublime palpitation s’emparait de lui rien qu’à la pensée d’être, d’exister sur une terre nantie de tant de merveilles. Pas une seule fois on ne l’avait entendu gémir, se lamenter sur son sort qu’il jugeait plutôt agréable. Il ne se plaignait point lorsque survenait un trouble, un chagrin ou une déception. Il avait, certes, des moments de tristesse ; l’homme étant ainsi fait qu’il ne peut pas toujours sourire. Mais, Erdino résistait fort bien aux assauts des ennuis infâmes, et prenait la vie du bon côté. Sa vitalité innée l’emportait sur tout sentiment néfaste qui eût pu ternir ses bonnes dispositions. Il avait, en outre, appris à tirer profit de ses désillusions et ses blessures, ce qui contribuait à augmenter la puissance de son optimisme et l’éclat de sa joie de vivre.
Dans ce pays où Erdino était venu au monde, les légendes, les ancestrales croyances superstitieuses et le folklore, ce dernier dans une moindre proportion, avaient une place non négligeable. On eût dit qu’ils hantaient les esprits, qu’ils étaient l’obsession de chacun, la nourriture de toute pensée… et l’on parlait beaucoup du Bois de la Douceur…
Le Coin du Bois, l’un de ces quartiers externes de la ville, ainsi dénommé puisque jouxtant cette forêt mystérieuse, avait offert à Erdino une enfance radieuse et enivrée des joies de la nature exubérante. Erdino, bien qu’un peu à l’écart de la vie urbaine, était toujours tenu au courant des petits potins, des ragots de toutes sortes. Car, dans cette petite ville qu’était autrefois Cayenne, l’on se connaissait tous plus ou moins.
Certains des nombreux amis d’Erdino avaient choisi de l’appeler Ero. Ils n’avaient aucune idée quant à l’origine de ce surnom ; mais, il avait suffit qu’on l’entendît une seule fois pour que l’appellation fît son chemin.
Le grand cousin Amédée, maintenant éteint, avait su, lui, pourquoi il l’appelait ainsi. Cousin Amédée avait beaucoup aimé Erdino ; comme son propre fils. Il n’avait pas eu d’enfant, ce qu’il avait toujours vainement souhaité dans sa jeunesse. Et, l’éternel sourire d’Erdino, sa gaieté dominante, ses nobles principes, avaient fait naître en lui cet amour paternel propre aux gens sages et malheureux dans leur désir.
Le cousin Amédée était payé de retour, car Erdino l’aimait autant qu’il aimait son propre père. Ce qui l’amenait souvent à s’exclamer : « Quand je pense que certains n’ont pas connu leur père, alors que, moi, j’ai un père et un papa… ! Et, quand on lui demandait qui était le père et qui était le papa, il répondait en ébauchant un sourire de lutin :
– Je ne sais pas exactement…
Un soir où, à la lueur tranquille de la lune, ils s’entretenaient de la vie, du monde et de bien d’autres choses, Amédée lui avait dit :
– Vois-tu, Erdino, j’ai aujourd’hui plus de soixante ans et je me suis déjà résigné à mon sort ; la vieillesse étant une chose que l’on ne peut éviter. Elle est parfois lourde et toujours inéluctable, tout comme ce vers quoi elle tend, c’est-à-dire la mort, l’extinction. Cependant, quand je te vois sourire et t’amuser, quand je t’entends chanter de ton ardeur habituelle, l’envie me prend de rajeunir, d’être de nouveau comme toi et ne plus penser à l’extrême voyage. Chacun garde en son cœur l’image d’une idole, d’un héros auquel il s’identifie. Tu trouveras peut-être cela anormal pour un homme de mon âge, mais sache que tu es pour moi ce personnage d’adoration que l’on magnifie. Je t’appellerai désormais Ero. Tes amis, eux, entendront sûrement « Héros » et se poseront des questions. Ils se demanderont de quel acte d’héroïsme tu t’es paré. Nous leur posons ainsi une énigme. Mais, promets-moi de ne rien leur dire.
Erdino avait quelque peu protesté, considérant cela comme un jeu tout à fait puéril. Mais, voyant le désappointement du vieil homme et les sillons qui s’étaient soudain accentués sur son front, il s’en était voulu, et avait promis.
L’ancien avait eu raison : tous ceux qui l’avaient entendu l’appeler ainsi, dans les premiers temps, n’avaient pas manqué de questionner Erdino. Mais Ero n’avait jamais dévoilé son secret.
A Cayenne, parlant d’une personne que l’on aimait bien et qui atteignait à une certaine popularité, l’on avait pour habitude de faire précéder le nom du « Ti » familier (petit). Ti Joseph, Ti Raymond etc. Ainsi, Erdino était devenu Ti Ero. Et, Ti Ero s’était très bien accoutumé à cette gentille appellation. Après tout ce n’était pas déplaisant. C’était même plutôt agréable.
Ninette Santanelle, sœur aînée d’Erdino, avait, elle aussi, de belles manières, était dotée de bons sentiments, et restait une parfaite suppléante de la maîtresse de maison. Car, Madame Nathalie Santanelle ne se confiait qu’à sa fille aînée, l’entretenant de tous ses problèmes coutumiers et des choses de la vie.
Cependant, bien que subordonnée à une infinie délicatesse, Ninette n’était pas fille à se laisser faire. D’un esprit de décision et d’observation très développé, elle avait le souci du détail et portait une attention raffinée à tout ce qui se passait autour d’elle. Autant elle faisait preuve de bonne volonté et d’amabilité envers qui était bon pour elle, autant elle se battait férocement pour défendre ses droits et ses principes, face à ceux qui osaient la provoquer, la menacer, ou même simplement la considérer avec quelque mépris.
Comme Ero, Ninette avait beaucoup aimé le cousin Amédée. Elle s’était toujours fait un plaisir infini de lui préparer de merveilleux petits plats, notamment le « calalou », ce succulent mélange d’épinards, de fruits de fruits de mer, de gombos, de poisson fûmé etc. Il aimait tant ce mets, le cousin Amédée ! Il est aussi à remarquer que Ninette était bonne cuisinière, et tout ce qui eût paru quelconque, cuisiné par d’autres, semblait exhaussé, doublé en sa saveur, cuisiné par elle. Et le cousin Amédée était tout à son aise quand il venait rendre visite aux Santanelle qui, tous, appréciaient son élégante amitié brodée de courtoisie et de bonhomie.
Ninette avait quitté l’école depuis une année et travaillait comme puéricultrice à la Maternité de l’Hôpital des Sœurs, place des Palmistes. Son revenu n’était pas très épais, mais cela suffisait à la rendre heureuse, car elle pouvait de temps en temps, offrir un petit cadeau à sa mère, ou bien aider à l’entretien de la vieille maison. Il faut savoir qu’ils vivaient tous ensemble dans cette masure à trois pièces, et que chacun apportait sa contribution, afin de maintenir sa vieille charpente, la garder dans un état acceptable. Si elle venait à s’écrouler, quels horribles ennuis en résulteraient ! Chacun apportait également une mise pour ce qui concernait la nourriture, et le repas était pris en commun.
Erdino, lui, avait été embauché depuis peu par la Régie d’Electricité, et passait son temps à essuyer les affreuses machines, à dégraisser les pièces des monstrueux moteurs, et à aider à la soudure des matériaux utilitaires. C’était assez comique de l’apercevoir au bout du chemin quand il rentrait du labeur, vêtu de son bleu de travail épais et grossier, et qui n’était plus tellement bleu ; le visage barbouillé de graisse impure, et ses vieilles chaussures éculées à la pointe desquelles apparaissaient ses orteils charnus et peu discrets. Souvent, des plaisanteries pas bien méchantes émanaient des amis qu’il croisait, mais il n’en avait cure. Il savait que quand viendrait le samedi soir, puis au dimanche, il serait un tout autre homme. Il savait que lorsqu’on l’apercevrait aux abords de la cathédrale Saint-Sauveur, tout plein d’élégance, tout fringant dans ses vêtements légers, l’on ne produirait plus de ces railleries à son propos. Et bien d’autres l’envieraient. Car le travail stable et bien rémunéré, à Cayenne, n’était pas facile à dénicher ; et, à moins d’être employé dans un quelconque bureau de l’Administration, l’on n’avait recours qu’à la pêche et l’agriculture qui, dans la majorité des cas, ne nourrissaient pas suffisamment leur monde. Erdino ne pouvait que s’estimer heureux d’avoir pu trouver cette place et mener sa petite vie en toute sécurité.
Ainsi, Monsieur Andréus Santanelle se voyait aidé par ses enfants. Ils lui étaient d’un grand secours, car les temps étaient durs et les marées bien capricieuses. De plus, son âge avancé et sa santé précaire ne lui laissaient guère la

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