Le Chemin de la rivière

René Gérard Poupin

Description

« Vincent s'arrêta un court instant. Allait-il remonter la rivière ou allait-il aller dans l'autre sens en suivant le courant ? Il jeta rapidement un regard à droite et à gauche avant de prendre une décision. Soudain, à une cinquantaine de mètres en amont, il avisa une ombre immobile et un peu irréelle qui se fondait dans la brume. Sans doute s'agissait-il d'un pêcheur qui était déjà là. » Un choix. Anodin en apparence. Si décisif dans la vie de Vincent et de cette silhouette au bord de l'eau. Du hasard d'une rencontre au feu dévorant de la passion, il n'y a parfois qu'une fragile frontière. Plus qu'un simple béguin de vacances, René Gérard Poupin conte l'histoire d'amour de deux êtres qui, l'un à travers l'autre, bercés par des émotions sur lesquelles on n'a aucune prise, dessinent leur présent, leur avenir... mais aussi leur fin. Empreinte d'espérance et de violence, de tendresse et d'affliction, la plume de l'auteur marquera le lecteur par sa profonde sensibilité.

Sujets

• Romance
• Toute la romance
• Pasión (película de 1982)
• Passion
• Jeunesse
• Sensibilité
• Fiction
• Amour

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 04 novembre 2016
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342057607
• Langue: Français

Extrait

Le Chemin de la rivière
René Gérard Poupin
Société des écrivains

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Le Chemin de la rivière

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Je dédie ce récit à tous mes amis qui m’ont rendu la vie si agréable, si digne d’être vécue. Je leur en suis infiniment reconnaissant.
Bien sûr, quoi qu’il advienne, je ne les oublierai pas.
Par l’esprit, nous serons toujours ensemble. J’ai leur voix qui résonne à mes oreilles. C’est reconnaître ainsi quel prix j’ai pu attacher à leur soutien. Il y a des souvenirs qui vous hantent en permanence, qui vous accompagnent jour après jour.
C’est pratiquement une richesse. Cette richesse a le don de rendre la vie plus douce en vous permettant d’appréhender les lendemains avec un minimum d’optimisme…
 
Prologue
Sans doute le sujet traité par ce récit paraîtra insolite à beaucoup pour ne pas dire hors-normes. Mais quand on examine la complexité de la nature humaine, on en arrive à admettre que certaines choses dépassent notre entendement et ne trouve pas d’explication rationnelle. C’est d’ailleurs peut-être ce qui en fait le charme. Tout ne peut pas être logique. C’est précisément ce qui est différent qui présente un grand intérêt, car on essaie d’en faire une analyse avec tout ce que cela comporte de découvertes…
 
Il ne faut tout d’abord pas croire que cette histoire bouleversante est quelque chose d’extraordinaire. Elle est plus courante qu’il n’y paraît. Mais les trois quarts du temps, du fait de son caractère un peu anormal, la Société ne s’y attarde pas trop et n’y attache que peu d’importance. Ce qui fait qu’un tel sujet est tu ou rejeté dans les profondeurs, dans le secret des familles.
 
Cependant, on peut retrouver la trace d’une telle histoire quand on s’aperçoit que des copains d’école sont restés curieusement soudés dans la vie. Bien sûr l’âge adulte étant venu, ils ont eu souvent chacun de leur côté une existence absolument normale avec femme et enfants, ce qui a un peu embrumé le passé affectif de leur adolescence. Pourtant, chez certains plus que chez d’autres, leur union de jeunesse a été tellement forte et profonde qu’ils n’ont pas pu ou pas voulu se séparer et vivent plus ou moins côte à côte depuis lors. C’est une éventualité qui se confirme souvent.
 
Tout cela nous aide à comprendre pourquoi depuis l’enfance ou l’adolescence selon le temps où un attachement un peu énigmatique s’est manifesté et a uni deux êtres sensibles, la solidité de leurs liens extrêmes a pu persister dans la vie. On peut épiloguer à l’infini sur ces liens étroits qui subsistent contre vents et marées, souvent même au-delà de la mort de l’un ou de l’autre.
 
Néanmoins, appelons honnêtement par son nom ce qui les a unis. Il s’agit bien d’un amour. Un amour vrai, sincère dont on a peine à comprendre l’étrangeté et toute l’intensité. Seulement un amour qui les entraîne dans un tourbillon de sensations et de sentiments diffus, mais profonds et qui peut déboucher sur un attachement indéfectible. C’est comme un peu l’apparition d’une source qui soudainement, pure et magique, se met à sourdre pour couler irrésistiblement et indéfiniment…
 
Je vous souhaite donc une bonne lecture de ce récit qui a des accents de vérité et de sincérité. Et puis je vous accompagnerai. Je partagerai vos émotions, ces mêmes émotions que j’ai eues en écrivant ces lignes tant j’étais étreint, ému en évoquant des souvenirs qui sous la plume reprenaient vie et qui ont fini par jaillir dans la lumière…
Une ombre dans la brume
Vincent, un garçon de 15 ans, en vacances, venait de se réveiller. La chambre était dans le noir bien qu’un brin de jour s’infiltrait à travers les interstices des volets. Il faisait déjà grand jour dehors. Comme on était au mois de juillet, les nuits étaient courtes. Il se frotta les yeux et s’élança en dehors du lit pour ouvrir vivement les volets de la chambre. D’un coup, celle-ci fut envahie d’une vive lumière et tout prit corps : son lit bien au milieu de la pièce, des armoires remplies de livres, de CD et de DVD. Il jeta un regard un peu consterné autour de lui, car il était conscient d’avoir partout un bon désordre. Des papiers divers trainaient sur la table, des jeux vidéos sur une chaise et tant de choses répandues pêle-mêle sur le sol de la chambre. Mais cela ne le tracassa pas outre mesure, car c’était habituel chez lui de voir tout ce matériel, ce méli-mélo aux quatre coins de la pièce. Le principal c’est qu’il s’y retrouvait facilement. Il cherchait rarement des affaires qui auraient pu s’égarer.
 
D’un pas vaillant, il se rendit dans la salle à manger où sa mère était là en train de préparer le petit déjeuner. Il l’embrassa comme il le faisait chaque matin lorsqu’il pouvait la trouver encore là en dehors de son activité en tant que secrétaire d’une entreprise située dans la ville voisine. Il expédia bien vite son petit déjeuner. Étant en vacances depuis fin juin il avait hâte de prendre le Chemin de la rivière pour aller se promener sur ses rives comme il en avait l’habitude quand il faisait beau. Sa maison était à proximité de celle-ci ; aussi, il eut tôt fait de la rejoindre.
 
Là, le décor était nappé d’une brume légère. On entendait seulement le bruit assourdi de l’eau qui coulait paisiblement. Vincent s’arrêta un court instant. Allait-il remonter la rivière ou allait-il aller dans l’autre sens en suivant le courant ? Il jeta rapidement un regard à droite et à gauche avant de prendre une décision. Soudain, à une cinquantaine de mètres en amont, il avisa une ombre immobile et un peu irréelle qui se fondait dans la brume. Sans doute s’agissait-il d’un pêcheur qui était déjà là.
 
Finalement, il se décida à se rendre lentement auprès de cette silhouette encore assez indistincte qui au fur et à mesure qu’il se rapprochait prenait forme. Il eut alors la surprise de découvrir un tout jeune homme, un petit pêcheur très occupé à guetter le bouchon de sa ligne qui flottait dans l’eau limpide. À pas feutrés pour ne pas le déranger il s’approcha tout près de lui. Mais sa curiosité fut mise en éveil. Pourquoi était-il seul sur cette rive, personne ne semblant figurer dans son environnement ? Étant très attentif à sa ligne, le jeune garçon ne fit pas attention tout d’abord au nouveau venu qui avait surgi à ses côtés. C’est ainsi qu’il fallut attendre au moins plus de cinq bonnes minutes avant que le petit pêcheur lève les yeux vers le nouvel arrivant qu’il aurait pu qualifier d’intempestif tellement il avait à cœur de ne pas perdre de vue le bouchon sur lequel son regard restait fixé si obstinément. On sait qu’il faut respecter le silence quand on est à la pêche pour ne pas apeurer le poisson toujours très sensible au moindre bruit.
 
Vincent avant de dire quoi que ce...