Le Crépuscule des Anges
232 pages
Français

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Le Crépuscule des Anges , livre ebook

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Description


[Romance fantastique / One shot]



Après plusieurs millénaires à errer sur Terre, Rémiel veut en finir : ange déchu pour avoir osé aimer une femme, il n'aspire plus qu'à accéder à son but ultime, mourir.
Et quand le passé frappe à sa porte, c’est pour lui l’occasion rêvée d'en terminer avec cette existence vide de sens.


La mission est simple : protéger une jeune religieuse.
Simple, vraiment ?


En réalité, rien ne se passe comme il l’attendait et la tâche s’avère plus complexe que prévue : Ava est-elle vraiment ce qu'elle prétend être ? Et quel secret se cache derrière sa récente vocation ?



Entre l’attirance qui le pousse vers la jeune femme et un paradis à feu et à sang, Rémiel réussira-t-il à mener de front tous les combats ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 janvier 2022
Nombre de lectures 54
EAN13 9782381510705
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Clara Nové, 2022
© Éditions Plumes du Web, 2022
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 978-2-38151-070-5

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À Tiffany.
Merci de supporter mes névroses. Rémiel est à toi.
Faut-il ce genre de destin pour qu'on se regarde ?
Ce n’est qu'après la fin, que j'ai ouvert ma garde
Faut-il ce genre de destin pour qu'on se regarde ?
Joueur je suis, douleur je fuis
Je fus, j'étais
Suis pas, ce n'est plus
Joueur je fus, douleur au mur
Envie d'un puits
Tout ce que je fuis
Joueur je suis
Douleur je fuis
Joueur je fus
Douleur au mur
Ce n’est qu'après la fin que j'ai ouvert ma garde
Faut-il ce genre de destin pour qu'on se regarde ?
Ce n’est qu'après la fin, que j'ai ouvert ma garde
Faut-il ce genre de destin ? {1}

1.
Rémiel


Salut Rémi, tu m’offres un verre ?
La voix trainante de Mandy me fait tourner la tête vers la belle stripteaseuse, qui m’observe d’un œil aguicheur. Mandy, c’est un mètre quatre-vingts de courbes affolantes, de formes féminines à faire se damner un ange. Un corps de déesse à peine caché par une tenue de scène minimaliste en lamé or, le tout sous une crinière de lionne. Elle n’en a pas que l’apparence, mais le caractère aussi. Six ans que je la connais. Littéralement, mais aussi bibliquement. Pas de manière régulière, mais occasionnelle, quand je me sens trop seul, ou que mon corps réclame un rapprochement avec la gent féminine.
Bibliquement . Le mot m’aurait fait sourire en d’autres circonstances. Mais pas là. Pas aujourd’hui.
Choisis ce que tu veux et demande à Andy de le mettre sur mon compte, lui réponds-je simplement en désignant le barman. Moi, je m’en vais.
J’amorce un mouvement pour descendre de mon tabouret de bar quand Connor pose une main sur mon avant-bras pour me stopper dans mon élan.
Tu pars déjà ? s’étonne-t-il.
J’ai fini mon service, me contenté-je de répondre.
Mon collègue lève un sourcil étonné et retire sa main pour caler son coude sur le zinc du comptoir.
D’habitude, tu restes un peu après le boulot…
Sa remarque n’est pas fausse. Je lève les yeux vers l’homme brun avec lequel je bosse tous les jours depuis de nombreuses années. Nous n’avons jamais été proches. Nous nous entendons bien, mais pas au point de nous voir en dehors du boulot. Non pas que je ne l’apprécie pas, c’est même tout le contraire. J’imagine que si la situation avait été normale, j’en aurais fait un ami. Connor en a toutes les qualités : sympa, agréable et digne de confiance. Il me l’a démontré durant toutes ces années. Mais j’ai volontairement mis de la distance entre nous. D’une part, parce qu’il est marié, qu’il a des mômes, et que j’évite de me retrouver en leur présence. D’autre part, parce que ses cheveux se teintent progressivement de gris et de blanc, et que nous sommes censés avoir le même âge. Et fatalement, il va commencer à se poser des questions, comme tous les autres, d’ailleurs. Les miens, qui tombent sur mes épaules en temps normal, mais ici remontés en un bun sur le haut de mon crâne, arborent le même blond californien depuis des lustres et ça n’est pas près de changer.
Cette constatation m’arrache un soupir quand je me rends compte que je ne pourrai plus rester très longtemps dans ce job. Ni même dans mon appartement. Je vais devoir encore une fois faire mes valises, déménager et recommencer à zéro ailleurs.
J’y suis habitué, depuis le temps. Mais c’est un truc qui me bouffe de plus en plus à chaque fois que j’y suis contraint. Je dirais bien que je me fais vieux, mais vu que ce n’est pas possible, sans doute est-ce plutôt dû au fait que je me plaisais bien dans ce club… Cette place de videur n’est pas des plus prestigieuses, mais pas désagréable non plus. Le patron, Vince, est réglo, et les filles bien traitées. Je n’ai pas vu les années défiler, c’est dire.
Je suis fatigué, ce matin. J’ai juste envie de me coucher et de pioncer.
Connor se contente de hocher la tête, alors que le rictus arboré par Mandy fait part de sa déception. C’est une chouette fille, mais j’ai pas envie d’aller plus loin avec elle que les quelques parties de jambes en l’air que je lui ai accordées. Je sens bien qu’elle voudrait plus, mais je ne peux pas. Elle le sait. Je le lui ai dit de nombreuses fois : aucune attache pour moi, c’est à prendre ou à laisser. Elle l’a admis, ou tout du moins a fait semblant d’être d’accord sur le principe. Sans doute est-elle de ces femmes persuadées qu’elles peuvent me faire changer d’avis en cours de route. C’est moche, mais c’est impossible, et quelque part, ça m’attriste pour elle.
Encore une raison pour que je me carapate au plus vite. Que je change de job. Que je m’évanouisse à nouveau dans la nature.
Cette fois-ci, Connor n’amorce aucun geste. Il se contente de jeter un coup d’œil à l’horloge derrière le bar et hoche la tête d’un air entendu.
Il est déjà six heures, remarque-t-il en descendant du tabouret à son tour. T’as raison, je vais rentrer à la maison, moi aussi. J’aurai peut-être la chance de voir ma femme et mes gosses avant qu’ils partent au boulot et à l’école. Bonne journée tout le monde !
Il me rejoint en trois enjambées, et c’est ensemble que nous passons la porte du club, laissant derrière nous Mandy, dont je sens le regard peser sur ma nuque. La lumière vive des premiers rayons du soleil me fait plisser les yeux, trop clairs pour la luminosité estivale. Je lève le nez en l’air pour appréhender la météo de ce début juillet, qui annonce une journée encore chaude. Je n’en profiterai pas, vu que je vais dormir : l’inconvénient de bosser la nuit. Mais ça a aussi ses avantages, comme de pouvoir vivre sans trop côtoyer les gens, sans prendre part à la vie normale en plein jour. J’ai adopté cette existence inversée depuis des lustres, et elle me convient bien. Moins j’ai d’interactions avec la population, mieux je me porte. Ça évite de trop m’en rapprocher, et surtout de nouer des liens avec des personnes, ce qui me ferait fatalement souffrir. Et la souffrance, je l’ai assez subie.
À ce soir ? me salue brièvement Connor sans s’appesantir.
Il s’éloigne sur le trottoir sans que je le retienne. Ça m’arrange. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de parler. Aujourd’hui, c’est la pire journée de l’année. Et le plus simple, c’est que je la passe à dormir. Quand je suis plongé dans le sommeil, je ne pense plus, je ne ressens plus rien : ni sentiments ni douleur. Je vais peut-être même prendre un ou deux cachets pour faire durer ma nuit jusqu’au prochain service. Ils n’ont pas beaucoup d’emprise sur mon métabolisme, mais ils me permettent de gagner au moins une heure ou deux. Et à une date comme celle-ci, tout est bon à prendre.
J’ai la chance d’habiter non loin de mon lieu de travail. Pas vraiment une chance d’ailleurs, mais un choix. Le quartier est plutôt glauque, mais ça ne me dérange pas : il ne m’arrivera rien. Ou tout du moins, je ne risque pas d’y laisser ma peau, même si quelqu’un tentait de m’agresser. C’est d’ailleurs déjà arrivé des dizaines de fois. Outre le fait que ce soit assez désagréable, ça entraîne surtout une perte de temps dans mon trajet jusqu’à chez moi, et ça, j’apprécie peu. Ce que je veux, moi, c’est rentrer vite, et ne pas me laisser enquiquiner par des jeunes en quête d’un portefeuille à vider.
Je n’aime pas faire usage de la force, et c’est à chaque fois pénible quand je dois me débarrasser de quelques types qui n’ont pas conscience que s’attaquer à moi, c’est partir perdant. Ils ne font pas le poids, mais ça, je l’admets, ils ne peuvent pas le savoir… J’essaie de les laisser vivants, ou du moins pas trop amochés, même quand ma colère prend le dessus. Ce qui arrive souvent, ces derniers temps. Encore un signe que je dois changer d’air, y a pas photo.
Les six étages que je gravis sans peine me mènent à la porte à la peinture écaillée de mon minuscule appartement, que je referme aussi vite que je l’ai ouverte. Cet endroit me ressemble : vide et sans intérêt. Comme les centaines d’autres lieux où j’ai vécu, il n’a rien de transcendant : quelques meubles dépareillés sans valeur, aucune décoration, un ménage pas toujours fait, et pas mal de bazar. Je n’ai pas toujours été aussi désinvolte : il fut un temps où au contraire, j’étais sans doute le plus discipliné et le plus ordonné de tous. Mais depuis ma chute, mon cerveau a lâché prise sur cette discipline qui me caractérisait, et qui faisait l’admiration de tous mes congénères.
Et aujourd’hui, je crois que c’est encore plus flagrant : je n’ai envie de rien. Les fringues jetées à terre, la vaisselle dans l’évier, le linge à laver qui déborde de la panière n’ont aucune chance que je m’occupe d’eux. Cette date, je la redoute plus que tout, et c’est tous les ans pareil, malgré l’éternité qui s’est déroulée depuis ce jour fatidique. Je pensais bêtement que la douleur passerait, mais paradoxalement, c’est le contraire : je souffre toujours autant. Ou alors, c’est juste que mon cerveau la transforme en une idée fixe au point de me faire vriller. Je ne sais pas, je ne sais plus.
Je ferme les yeux et me laisse tomber dans le canapé défoncé qui me sert à peu près à tout : regarder la télé, manger devant une série, m’octroyer une sieste, baiser une fille de passage – rarement, je dois l’avouer – ou comme ce matin, dormir. Je n’aurai pas le courage de rejoindre mon lit. Alors je m’étends de tout mon long et pose ma tête sur un des coussins, avant que mon avant-bras ne vienne recouvrir mes yeux pourtant déjà clos. Je suis las et n’ai plus qu’une envie : sombrer pour ne plus penser. J’ai bien conscience que j’ai oublié de prendre ces fameux cachets, mais je n’ai

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