189
pages
Français
Ebooks
2017
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2017
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Publié par
Date de parution
07 novembre 2017
EAN13
9791029007767
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
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Date de parution
07 novembre 2017
EAN13
9791029007767
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Le Diamant Bleu
Lady Sharon Chase
Le Diamant Bleu
Ou Si le premier Opus de Sade m’était conté…
Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
Du même auteur
La Duchesse Blanche , Éditions Chapitre . com, 2015
Le Bleu et le Blanc , Éditions Chapitre . com, 2017
Droits d’auteur © 2017 Lady Sharon Chase
Tous droits réservés
© Photo de couverture 2017 Sylvie Missonger
© Les Éditions Chapitre.com, 2017
ISBN : 979-10-290-0776-7
Avant - propos
Ceci n’est pas une préface…
Je n’ai nulle intention d’agacer le lecteur, cependant, il m’apparaît nécessaire d’informer ce dernier que cet ouvrage comporte des passages d’une dureté éprouvante : âme sensible, s’abstenir !
Contrairement au premier livre érotique de Lady Sharon Chase, « La Duchesse Blanche , l’apprentissage de la soumission ou les affres de la domination », dans « Le Diamant Bleu , Ou Si le premier Opus de Sade m’était conté… » l’héroïne subit un esclavage non consenti, avec ce que cela engendre de situations révoltantes.
Bien que « Le Diamant Bleu » soit une œuvre érotique à connotations sadomasochistes, c’est aussi un roman d’aventures sur fresque historique comprenant des scènes relativement plus paisibles, voire attendrissantes .
Ce récit nous transporte sur des flots sensuels, à la fois doux et d’une extrême violence liée au contexte de l’époque. En effet, les pirates n’étaient pas des enfants de chœur !
Si bien qu’une intrigue romanesque saisissante, non exempte de rebondissements, nous permet de découvrir le monde impitoyable des navires, à la fin du XVIII e Siècle.
Sylvie Missonger
À mon entourage qui
me soutient chaque jour…
Et à mes Amis…
« Il est préférable d’affronter une fois dans sa vie un danger que l’on craint que de vivre dans le soin éternel de l’éviter. »
DAF, Marquis de Sade.
P REMIÈRE PARTIE
À l’aventure !
I Le grand départ
Versailles, au terme de mai 1781, Cabinet de la Méridienne ; il faisait chaud, entre ces vieux murs séculaires ; les fenêtres étaient entrouvertes. Une légère brise traversait la pièce, de son souffle gracieux. La forme particulière de ce boudoir, avec ses pans coupés, permettait au Service de la Reine de passer de la grande chambre vers les autres cabinets, sans déranger la souveraine, qui à la mi-journée, venait se reposer. Ce jour-là, la Reine y recevait la Marquise de Croy d’Arvilley, depuis près d’une heure. Elle confiait ses dernières instructions à son amie :
« Dites-lui comme il est bon de le savoir près de moi malgré la distance qui nous sépare. Je le sais dévoué à ma personne et je jouis de mon heureuse fortune {1} . Dites-lui tout le bien que je pense de lui et transmettez-lui le message de sa Reine bien-aimée. Voici ma bague, elle en attestera l’authenticité. Tout le monde connaît le diamant bleu que le Roi m’a offert pour notre anniversaire de mariage. Ses innombrables facettes reflètent l’amour que nous nous portons mutuellement, Louis et moi-même ; en outre, ce joyau représente aussi le symbole de notre tendre amitié, ma chère Caprice… Ainsi, je vous le confie, comme s’il s’agissait de la prunelle de mes yeux.
– Mais Majesté, que direz-vous au Roi ?
– Ne vous embarrassez pas de ce détail ; j’y ai pourvu avant de vous remettre mon diamant. Et, ce n’est pas la première fois que je vous le prête… Rappelez-vous…
– Oui, Votre Majesté. Ce souvenir me calomnie… reconnut-elle en baissant les cils.
– Laissez cela au passé, chère Caprice. Votre amant de l’époque a eu la langue trop bien pendue. S’il n’est pas mort, il a été chassé du Royaume de France. Par-dessus tout, gardez bien à l’esprit que je vous aime et que rien ne saurait nous séparer, pas même les agissements de cet intrigant comte poitevin. Pas une seconde, le Roi n’a donné crédit {2} à cette rumeur : la Princesse de L** et moi-même, nous adonnant aux jeux de l’amour saphique, dans le boudoir de la Reine. Le Comte d’Ayran avait juré de me perdre aux yeux du Roi, mon époux. Celui-ci ne s’en est pas montré dupe. Mais souvenez-vous de ceci, ma bonne Caprice : rien que la mort peut me faire cesser de vous chérir…
– Comme je vous aime, Madame ; ma douce, ma tendre Reine ! »
Caprice s’inclina devant la main que lui présenta la Reine et la prit, la retourna habilement paume vers le ciel, pour y déposer un baiser exquis, sur l’intérieur de son poignet, là où la peau apparaît douce et soyeuse. Irrésistiblement, le trouble envahit les pupilles d’un bleu profond de la Reine. Le regard de Caprice se fit vorace, sa bouche avide ; les effluves du parfum de sa souveraine emplirent ses narines gloutonnes.
Parfum authentique, la fragrance, résultat d’un audacieux mélange, combinait des senteurs de jasmin, d’iris et de roses, de fleur d’oranger avec des touches de bois de cèdre et de santal, de musc du Tonkin et d’ambre gris. Tendre jasmin innocemment sensuel, par nature, et représentant l’aube en plein mois d’août ! Ardeur et finesse de la rose, douceur et ténacité de l’iris, force et fragilité du jasmin ; ces trois arômes principaux aimaient les contradictions envoûtantes et fraîches, et formaient dans un accord subtil, le cœur d’un parfum prestigieux : celui de la Reine de France.
Les sens de Caprice s’apaisèrent et Sa Majesté se rendit à l’évidence : elle lui vouait un amour défendu.
« Venez près de moi, Caprice, enjoignit la Reine, en tapotant la place de sa main aux ongles finement dessinés. »
Au lieu de lui obéir aveuglément, la Marquise d’Arvilley se jeta aux pieds de sa royale amie.
« Je vous aime, Madame ; je risquerai ma vie et mon honneur, afin que vos mots parviennent à destination.
– Je le sais, Caprice, je ne vous ai pas désignée ; le choix s’est imposé à moi, spontanément. Vous seule pouvez mener à bien cette mission…
– Vous me flattez de votre confiance, Majesté, et j’en ferai bon usage.
– Relevez-vous, chère Caprice, ordonna-t-elle gentiment, lui tendant une main secourable. »
Caprice s’empressa de saisir cette main et de la baiser, avant de se redresser fièrement devant sa souveraine.
« Mais dites-moi, comment vous y prendrez-vous, pour traverser l’Océan ? Un navire en vue ?
– J’ai repéré le vaisseau amiral en partance pour Boston. Il est amarré à Rochefort. Il me suffira de convaincre le Duc de Montessoy de La Faye de me prendre à son bord.
– Êtes-vous certaine de ne vouloir que j’intercède en votre faveur, auprès du Roi ?
– Oui, Madame. Votre démarche éveillerait les soupçons de Sa Majesté.
– Vous avez raison ; moi, je perds la mienne.
– Un secret doit demeurer secret, Majesté. Trop de gens souhaiteraient vous perdre aux yeux du Roi et de la France. Voyez cette affaire de bague… Il y a déjà quelque temps…
– Oui, certes. N’en parlons plus. Faites ce pour quoi vous partez ; je m’en remets à vous, tout entière.
– Merci. Seule la mort m’empêchera d’accomplir cette mission, pour Votre Majesté.
– Je le sais fort bien, chère Caprice. Mais, revenez-moi vite…
– Adieu, Majesté…
– Que Dieu vous garde, ma tendre amie… »
***
Alors que la belle Marquise de Croy d’Arvilley allait boucler ses malles et prendre le chemin de Rochefort, elle apprit que le Duc de La Faye séjournait à Versailles. Elle le fit mander ; par un billet écrit de sa main, elle lui donna rendez-vous dans le bosquet de La Grotte des Bains d’Apollon.
Il s’agissait du bosquet du Marais qui avait été remanié et renommé, en 1778. Pour le réaménagement du massif, le paysagiste Hubert Robert conçut une grotte artificielle au milieu d’un paysage verdoyant parsemé de cascades et petits bassins d’eau, dans le style Anglo-Chinois, alors à la mode. Dans le groupe central, Apollon était entouré de cinq nymphes : il s’agissait d’un tout formé de sept statues, premier chef-d’œuvre sculpté en marbre, et peut-être le plus imposant et le plus important de Versailles. Les deux ensembles latéraux représentaient les Chevaux du Soleil, réalisés, l’un par Gilles Guérin et l’autre par les frères Marsy.
Elle attendit presque une heure, avant qu’il ne montrât le bout de ses manchettes en dentelle, ainsi que son