Le Jardin d Eden
98 pages
Français

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Description

« Vous savez maintenant qu’Aurore et Éden étaient hétérosexuelles. Oh oui, elles l’étaient... — Et si nous nous isolions ? proposa Éden. — Volontiers, dit l’homme. Aurore a pris la main d’Éden qui, elle-même, a pris la main de Jack, puis ils sont montés à l’étage dans une vulgaire salle de bains. Les invités ont dû les entendre même à dix kilomètres et elles sont sorties dans le jardin comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 février 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342001860
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Jardin d'Eden
Cindy Forner
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Jardin d'Eden
 
 
 
 
Prologue
 
 
 
« Cher Journal,
Et voilà, je suis partie, je suis dans la voiture, en route pour cette ville. Les larmes perlent sur mes joues, je n’ai pas le choix, tu me dirais. J’aimerais qu’Aurore soit là, mais elle ne l’est pas, elle ne l’est plus. Que vais-je faire sans elle ? Peux-tu me le dire ? Maman dit que ça ira et, qu’avec le temps, j’oublierai. Moi, je ne pense pas, je pense que c’est marqué au fer rouge dans ma petite tête brune. Et dans ma poitrine. Il reste 500 kilomètres et je serai là-bas. Et ma vie repartira. Sans elle, je ne sais pas si je vais y arriver. Papa, lui, dit que si nous en sommes là, c’est pour moi, pour mon bien, pour que mes jours ne soient plus en danger, je n’ai pas répondu mais au fond, ils le savent ce que je pense : « si j’ai envie de me tuer, que ce soit à Boulogne ou bien à Marseille, je le ferais. » Oui, je l’ai bien dit à tous les trois. À ma grande surprise, Antoine est venu, je croyais qu’il resterait à Boulogne avec ses potes mais non. Je me sens coupable, coupable de tout, d’Aurore, d’être sans elle, coupable de ce déménagement, de me dire que peut-être, j’aurais dû mourir plutôt que de leur infliger ça. La vie n’y est pour rien. La seule fautive, c’est moi. »
« On aurait pu la comparer au Titanic. Elle sombrait à cause d’une histoire d’amour. »
Elle, c’est Éden, elle est belle, drôle, intelligente, gentille, introvertie et bonne poire. Elle a tout pour réussir, tout sauf l’envie ; à vrai dire, Éden a perdu le goût de la vie. Pourtant, elle n’a que seize ans, c’est triste à cet âge, peut-être qu’elle va repartir du bon pied, peut-être qu’elle ira mieux, mais nous savons qu’avec des « peut-être », on refait le monde. La réponse concrète, c’est que si Aurore était là, tout irait bien.
« J’ai quinze ans, je bois, je fume, je couche, je me déteste. Mon père s’en fiche de moi ; ma mère aussi d’ailleurs. Les cours ? Je suis en général, je suppose donc que Dieu existe. Je suis introvertie peut-être pas assez, j’ai des tendances suicidaires et boulimiques. Je suis de ces filles superficielles qui ne jugent que par le physique, pourquoi ? Peut-être parce que leur propre estime d’elles-mêmes est au trente-sixième dessous. Parfois, je me demande ce que je fais encore ici.
Tout irait mieux si Aurore était la, mais elle ne l’est plus…
Au fait moi, c’est Éden. »
Si on lui avait laissé faire la description de son être, eh bien, ça aurait ressemblé à ça à peu de chose près. Qui est Éden ? La « héroïne » de cette histoire même si elle se considère plus comme la « cause » de cette histoire…
Quand nous sommes petites filles, on nous bourre le crâne d’histoires à l’eau de rose, heureuses qui, généralement, commencent mal et finissent bien avec des princes et des princesses. Pourquoi ? Pour y croire ? Mais, on se rend compte bien vite que tout ça n’est que fioriture… La vérité ? Les princes charmants sur leurs chevaux blancs n’existent pas. Les cailleras en survêt Adidas, ça, par contre, il y en a et à la pelle ! Les princesses non plus n’existent pas, mais les pots de peinture que se font les plus belles alors qu’elles veulent juste être aimées pour ce qu’elles sont et non ce qu’elles montrent, il y en a partout. Plus personne ne vit un seul amour de nos jours, la preuve : les cœurs brisés vivent à nos côtés, nous-mêmes nous avons déjà eu le cœur brisé mais on fait genre on est trop fort et on s’en fout, mais tout ça… c’est que du faux, la preuve : nous ferons pareil avec nos enfants, leur bourrer le crâne de Walt Disney, on pourrait se retourner contre eux pour publicité mensongère tellement ils nous ont menti… Aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi les films/histoires commencent avec « il était une fois » et se finissent avec le premier baiser ou le mariage, parce que la suite ne fait rêver personne !
Paul Claudel a dit : « il y a une chose plus triste à perdre que la vie, c’est la raison de vivre, plus triste que de perdre ses biens, c’est de perdre son espérance. »
C’est ce qui arrivera à Éden… Cette histoire n’est pas belle ni magique et elle n’est pas non plus là pour vous faire rêver, elle est simplement là pour vous conter les dures lois de la vie, le destin qu’on croit a son existence ou pas, je ne suis pas remplie de préjugés. Je ne suis que narratrice, mais je m’efforcerai de vous conter cette histoire avec clairvoyance, comme elle m’a été contée, il y a longtemps. Peut-être que c’est le destin, ou encore le hasard. Mais au fond, je crois que c’était juste écrit.
Ce jour-là, c’était un samedi, Éden s’en souvient comme si c’était hier, pourtant cela commence à dater. Elle a été aimée, plus que n’importe qui, elle avait quinze ans à l’époque des faits. Une histoire de la sorte n’est pas souvent contée mais pourtant, je m’y aventure. Elle n’est pas une histoire d’amour avec un footballeur, ce n’est pas une intello coincée et il n’y a rien de féerique, c’est simplement les dures lois de la vie dans notre génération désenchantée…
Éden et Aurore avaient grandi ensemble, elles s’aimaient. Oh oui, elles s’aimaient ! Elles étaient toutes les deux des jolies filles. Éden était brune aux yeux bleus. Aurore était rousse aux yeux marron, elles se complétaient, elles étaient intelligentes et elles en profitaient. Puis, tout avait commencé à leur rentrée au lycée. Elles ont rencontré des gens, des gens peu fréquentables mais que voulez-vous, elles voulaient profiter de leur merveilleuse jeunesse. Là, tout a commencé, ou plutôt tout a fini. Elles auraient pu choisir le camp « normal » ou au pire le camp des « intellectuels » mais non elles, elles ont choisi le mauvais, celui qui conduira à leur perte. Cependant, nous n’en sommes pas encore là. Éden était douce et ne bronchait jamais, contrairement à Aurore qui avait un franc-parler assez présent. Pourtant c’est Éden qui entraîna Aurore dans les soirées, dans la drogue et dans le sexe… Je ne saurais vous dire toute l’histoire, je n’en connais qu’une partie.
C’était le 31 octobre 2010 et cette date restera à jamais gravée dans la tête d’Éden. Leur ami Jimmy faisait une soirée en l’honneur d’Halloween. Éden s’était déguisée en Catwoman et Aurore en stripteaseuse.
— Tu es bien jolie ce soir, Éden.
— Ah, oui ? Soyons sérieux, m’as-tu déjà vu laide ou même passable ?
— Non, c’est vrai.
Éden était introvertie malgré les apparences, mais vous comprendrez bien vite qu’ici les apparences ne sont que trompeuses.
— Où est Aurore ? reprit la jeune fille.
— Là-bas, répondit son ami en désignant Aurore de l’index.
Éden s’était levée et avait attendu que cette fameuse adolescente arrive à sa hauteur. Petite brune, en effet, elle n’était pas grande, peut-être 1,55 mètre, heureusement que les talons existent. Contrairement à la jeune fille rousse, Aurore, qui devait faire dix ou peut-être quinze centimètres de plus, il en allait de même pour leurs tailles. Éden devait avoir une taille de guêpe où le 34 était encore trop grand ; quant à Aurore, elle était bien formée, elle le savait, disons vulgairement comme diraient les adolescents : elle était « bonne ». La rousse s’est donc approchée d’Éden et a attrapé la jeune fille par les hanches pour ensuite lui voler un baiser sur ses lèvres.
— C’est la fête ce soir ! dit le garçon.
— Tu ne savais donc pas ? dit Aurore.
Jimmy était certainement le meilleur ami des deux jeunes filles, c’était un garçon africain de seize printemps, un coureur de jupons ne connaissant pas la stabilité, avec des yeux marron pourtant à faire damner les dieux. Malgré cette « polygamie » de bas âge, c’était un homme au grand cœur et certainement le seul sincère avec les deux filles.
— J’ai deux hommes à vous présenter, les plus belles, reprit l’adolescent.
Les deux jeunes filles se sont échangé un regard d’un dixième de seconde, pourtant ce regard voulait tout dire et c’est alors qu’elles ont simultanément répondu : « un ». Le jeune homme a donc dirigé son index vers un homme grand, genre brun ténébreux avec des yeux verts de chat.
— Bonne chance, amusez-vous bien ! dit leur ami.
L’homme les a regardées longuement, certainement dans le but de se demander avec laquelle il ferait connaissance, ah s’il avait su ! Mais il devait aussi chercher laquelle était la plus belle, à vrai dire, le choix allait être difficile à faire, leurs beautés étaient différentes mais pourtant égalables.
— Avec laquelle de ces deux déesses aurai-je l’ultime honneur de passer la soirée ? demanda l’homme avec un sourire en coin.
— Nous deux s’il te vient l’idée d’arrêter les phrases en carton, dit Aurore.
— Suis-je privilégié ?
— Hum non, pas réellement, enfin vous l’êtes tous un peu, dit la jeune fille rousse.
Aurore a mis son doigt sous le menton d’Éden pour toucher ses lèvres langoureusement durant de longues minutes où l’homme se délectait à les admirer.
— Ceci m’a l’air intéressant, dit l’homme.
— Avec nous, ça l’est toujours, dit ...

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