Le Loup blanc
106 pages
Français

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Le Loup blanc , livre ebook

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Description


Une quête pour la Vie à la croisée des mondes, en plein cœur de Bretagne, par l'autrice de La Ballade du roi et de son chevalier.


Après quatre années d'exil à Stonehenge, le druide Morgan Kerrendrec retrouve enfin son foyer au sein de la capitale celte, Brocéliande. Lui, qui craignait de moisir dans un coin en attendant de rentrer dans les bonnes grâces de Merlin, se retrouve à jouer les avocats du diable pour un lycan solitaire au lourd passé. Mais, en liant son destin à celui du loup blanc, Morgan pose un premier pied dans la tombe et rencontre l'immortel qu'aucun Breton n'a envie de croiser trop vite : le terrible ankou, berger des âmes.


Armé de son caractère trempé au grand air du large, Morgan se lance dans une course contre la montre pour déjouer le sort et échapper à une mort annoncée.


Mais ce qu'il découvre au bout de la faux de l'ankou va faire basculer son univers. Car en Bretagne, légendes et monde réel finissent toujours par s’entrechoquer.


#Métamorphe #Magie #Mystère #MMM



Avertissement de contenu : évocation de viol et violence pouvant heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mars 2021
Nombre de lectures 7
EAN13 9791038119932
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Camille Wright 
Le Loup blanc
Héritage - T.1  




MxM Bookmark
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Illustration de couverture ©  Moorbooks design
    Suivi éditorial  ©  L. Ross
  
  Correction ©   Relis-tes-ratures

Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038119932
Existe en format papier


À tous les Bretons, de naissance comme de cœur.
 
 


Prologue
Une matinée comme tant d’autres, dans le port de Roscoff. La marée montante et son ferry de liaison se pressaient contre la jetée, l’écume moutonnant au gré des bourrasques. Les premiers embruns, d’une journée qui promettait d’être humide, charriaient des odeurs iodées d’algue et de poisson. Le druide Morgan Kerrendrec, la trentaine resplendissante, tout en cernes et en gueule de travers, se détacha de la foule de touristes français avec un soulagement non feint. À l’instar de bien des Bretons, Morgan était très attaché à sa patrie, tenait l’alcool comme un pilier de bar russe et savait que le beurre doux était une hérésie qui mériterait de disparaître dans les limbes de l’oubli gastronomique. En revanche, par les caprices d’une génétique farceuse… il souffrait d’un sévère mal de mer.
Après quelques pas sur le bitume bien stable , un gémissement sourd, entre soulagement et touche d’ironie, échappa au druide qui se courba en deux, les mains posées sur les cuisses. Les six heures de calvaire endurées depuis qu’il avait embarqué à Plymouth étaient enfin achevées, le laissant avec un estomac au bord de la crise de panique et des jambes mal assurées. Il attendit que la sensation de nausée passe avant d’oser inspirer à pleins poumons.
Home sweet home, comme ils le disaient si bien en face.
Ses quatre années d’exil à Stonehenge étaient terminées !
Dans quelques heures, il retrouverait les arbres majestueux de Brocéliande, la capitale du monde magique celte. Son foyer, dont il avait été chassé par délit de sale gueule… ou de grande gueule, pour être plus précis. À l’instar de bien des Bretons là encore, Kerrendrec n’était pas de ceux qui acceptent de s’écraser devant la hiérarchie ou de fermer « leur grande gueule d’emmerdeur » lorsque la situation le requérait pourtant. Il avait compris, maintenant. Il s’était promis que le flegme gagné – de force – auprès des druides de Stonehenge ne le quitterait plus et qu’il se montrerait irréprochable. Tout, plutôt que de retourner dans cette prison minérale dans laquelle il s’était senti peu à peu dépérir, loin de la vie végétale dont il était si proche.
Un goéland pleura dans le ciel. En dépit de son organisme toujours éprouvé, Morgan tendit son esprit vers le volatile. Congénères, poissons, abondance . Les oiseaux n’avaient jamais été son fort, mais ce rapide effleurement à la saveur de liberté, loin de l’emprise de la mer et de ses vagues, lui arracha un bref sourire. Il rabattit ses cheveux bruns en arrière, balaya le port du regard à la recherche de son chauffeur et grimaça en lisant l’affichette du taxi qui attendait dans la file garée à proximité.
« Druide Kéridec ».
— Kerrendrec, marmonna-t-il en attrapant la poignée de sa valise.
Kéridec.
— Encore quelqu’un qui a écorché ton nom ?
La voix, rauque et rugueuse, s’éleva de la caisse à chat soigneusement arrimée à son bagage à roulettes. Morgan chassa une fois de plus les mèches trop longues lorsqu’un coup de vent les rabattit dans ses yeux, puis il se mit en branle.
Le commun des mortels s’attendait toujours à des druides en toge, armés d’une petite serpe en or. Son chauffeur n’y coupa pas. L’homme ne lui avait alloué qu’un bref regard avant de reporter son attention sur la foule, alors que Morgan venait pourtant droit sur lui. Sa démarche déterminée aurait dû mettre la puce à l’oreille du conducteur, mais non, fort de sa certitude et de ses clichés, ce dernier eut besoin que le druide l’apostrophe pour daigner enfin le considérer.
— C’est moi, indiqua Morgan en désignant l’affichette.
L’homme eut l’air désorienté, le temps que son paradigme accepte de concilier son imaginaire à la réalité. Oui, le grand brun aux yeux verts qui avait l’air d’être passé dans une moissonneuse-batteuse, en jean et en blouson d’aviateur, c’était un druide . Un touriste lambda que rien ne singularisait du troupeau de plus en plus épars d’âmes qui revenaient en terre de France.
— Je ne vous imaginais pas comme ça, avoua le quinquagénaire.
Sans plus attendre, il le débarrassa de ses bagages – caisse comprise – pour aller les fourrer dans le coffre de sa berline.
— On me le dit souvent.
Morgan contourna le véhicule et s’affala sur la banquette avant de boucler sa ceinture. Plus que quelques heures.
— Votre chat peut voyager à l’arrière ?
Un bref coup d’œil à la caisse qui venait de gronder des imprécations inintelligibles pour l’humain ordinaire lui fit comprendre que non. Voici quatre ans que sa route avait croisé celle de Félix le chat – Morgan assumait totalement son manque d’originalité – pour le meilleur… et surtout pour le pire. Il préférait éviter de découvrir de quelle manière l’animal déciderait de se venger s’il osait le laisser dans le coffre comme un vulgaire bagage.
— Je vais le prendre avec moi.
Le coffre claqua et le chauffeur le rejoignit pour lui tendre la caisse de transport. Deux yeux jaunes perdus dans un océan de poils noirs observèrent Morgan d’entre les barreaux de fer. Prostré tout au bout de sa prison de plastique, le félin avait l’air d’être aussi en forme que lui.
— T’as une sale gueule, le complimenta Félix en découvrant de petits crocs blancs.
— J’allais te dire la même chose, compagnon.
Le chat battit une fois de la queue, ce qui était un signe d’amusement chez lui. En revanche, ce que Morgan perçut en le sondant n’en portait nulle trace ; mal de mer, désorientation, fatigue . Félix était sur les rotules et avait envie de dormir.
— J’ai des cachets pour le mal des transports, lui proposa-t-il.
— Hein ?
Le chauffeur, qui venait tout juste de s’installer derrière le volant, lui jeta un coup d’œil dans le rétroviseur.
— C’était pour le chat.
Ce bref rappel des dons de sa caste alluma une lueur d’intérêt dans le regard de l’autre homme. Un sourire désabusé ourla les lèvres de Morgan. Lui qui aurait bien aimé profiter du trajet pour faire la sieste comprit qu’il était bon pour improviser une conférence non rémunérée sur le druidisme. Quatre ans plus tôt, il l’aurait envoyé chier. Ce jour-là, et malgré la fatigue, il décida de jouer le jeu et de se plier à l’un des aspects les plus rébarbatifs de son boulot : informer le commun des mortels, pour le bien de la cohabitation du fantastique et du rationnel.
— Bon courage, souffla Félix, narquois.
Le chat – ce traître – bâilla avant de lui tourner le dos pour se lover sur l’autre flanc. Morgan lui souhaita d’être malade, puis il sourit à son chauffeur.
Lorsque Félix se mit à vomir tripes et boyaux vingt minutes plus tard, le druide regretta d’avoir été exaucé.
 


Chapitre un
Morgan ne s’était jamais considéré comme un homme sensible. Pourtant, sa gorge se noua lorsqu’il déposa ses bagages au pied de son arbre. Fierté, émerveillement, humilité. Le druide se sentait si petit face au hêtre qui étirait ses branches aux couleur s d’automne vers le ciel de nuit. Une chouette poussa un hululement interrogatif. La réponse que Morgan lui renvoya, en portant ses mains à ses lèvres, lui sembla bien malhabile. Quatre ans qu’il n’avait pas croisé de sentinelle sylvestre ! Une éternité. L’oiseau l’accueillit d’une pensée bienveillante avant de s’en aller chasser, rassuré sur ses intentions.
Brocéliande avait beau être la capitale officielle de la magie celtique, elle n’en restait pas moins un moulin à touristes. Or, ses secrets n’appartenaient qu’à ses initiés.
Solennel, il tendit la main vers l’écorce de l’arbre, y apposa la paume, puis le front.
— Je suis rentré, souffla-t-il à l’intention de son ami, dont il sentit la conscience s’éveiller à son contact.
Tous les druides étaient en mesure de communier avec le Vivant et d’en comprendre, sinon les pensées précises, au moins les émotions, aussi étrangères à l’homme soient-elles. Chacun avait ses propres affinités, son domaine de prédilection. Le sien, c’était les végétaux. Moins tape-à-l’œil que les féroces prédateurs, mais ce soir-là, dans l’intimité de leurs retrouvailles, il se félicitait de percevoir avec netteté la reconnaissance de la sève et des feuilles en fin de vie. L’arbre s’ouvrit à lui comme s’ils s’étaient quittés la veille, sa conscience en fractale se condensant pour lui être accessible. Moins vertigineuse. Les hommes n’étaient pas faits pour les secrets des arbres. Ils pouvaient s’y perdre et en mourir, faute de prudence ou de délicatesse végétale. Son hêtre faisait partie de ces éveillés sensibles à la vie mammifère et désireux de leur offrir refuge. Des sensations dépourvues de mots se déversèrent en Morgan, qui se sentit accepté sans concession.
Son foyer ne l’avait pas oublié et le revendiquait comme sien.
Un miaulement fatigué tira Morgan de cette transe, qui aurait pu s’étirer sinon jusqu’au petit matin. L’esprit apaisé par l’échange, l’homme se détacha de l’écorce.
— Te barre pas explorer tout de suite, je dois vous présenter tous les deux.
— Aucune envie d’explorer, là.
— Faim ?
— Très drôle…
Le druide grimaça tout en ouvrant la porte de la cage de transport qui sentait encore l’âcreté d’un estomac contrarié. Un chat noir qui lui arrivait à mi-mollet s’en extirpa sur des pattes flageolantes, avant de s’asseoir pour se lécher furieusement l’épaule, vexé. Morgan secoua la tête e

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