Le Pardon en héritage
404 pages
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Le Pardon en héritage , livre ebook

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Description

Charlotte, est une vigneronne accomplie et passionnée ; elle s'est préparée depuis l'enfance à recevoir en héritage le précieux domaine familial.



Mais, comme souvent dans l'existence, rien ne va se passer comme prévu. La mort soudaine de son père va tout précipiter. De Pomerol, elle va se retrouver propulsée au Costa Rica, une contrée lointaine, surprenante à bien des égards.



Le délai de trois mois, imposé par son père, va s'avérer riche en rebondissements, riche en émotions.



À bientôt trente ans, les expériences qu'elle va vivre vont la bouleverser et la changer à jamais. Particulièrement, les retrouvailles avec son " ex " qui ne seront pas de tout repos.



L'amour absolu est, soit un cadeau, soit un fardeau. Avec lui, pas de demi-mesure. Il s'impose à nous d'autorité, bouleverse nos certitudes.



Le véritable amour est rare, inconditionnel, intemporel, fusionnel.



Cueilli, il sublime notre être et l'existence s'envole ; subi, il devient un insupportable tourment, affreusement engourdissant.



Accepté, il apporte tour à tour apaisement, encouragement et réconfort ; ignoré, il devient obsession et oppression.



Incontrôlable, il est pareil à un courant marin... Quelles décisions prendra t-elle au terme de cette période ? Rien n'est moins sûr.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 décembre 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414563333
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-56334-0

© Edilivre, 2022
Exergue

« Aime, et fais ce que tu veux.
Si tu te tais, tais-toi par amour ;
Si tu parles, parle par amour ;
Si tu corriges, corrige par amour ;
Si tu pardonnes, pardonne par amour.
Aie au fond du cœur la racine de l’amour, de cette racine ne peut rien sortir que de bon. »
Saint Augustin
-1-
J-13
Assise au bord d’un ruisseau agonisant, une jeune femme, tout de noir vêtue, contemplait les parcelles de vignes, les rangs strictement alignés, s’étirant presque à l’infini ; les feuillages verdoyants et touffus, promesse d’un nouveau millésime en devenir… Ce précieux vignoble, que ses aïeuls avaient crée, puis façonné, depuis près de deux siècles.
Leurs dépouilles, soigneusement enfouies sous ces pentes douces, sous cette terre riche d’espérance, qu’ils aimaient par-dessus tout, en étaient la preuve ultime. Comme eux, son sang, sa sueur, et ses larmes, s’étaient mélangés à elle, à la manière d’un pacte amoureux.
Charlotte avait foulé sans relâche, chaque centimètre carré de ce petit terroir béni des dieux, qu’était Pomerol… Situé à la rive droite de la capitale girondine, cette plaine, faiblement urbanisée, aux portes du Périgord, regroupait seulement, dix propriétés viticoles ; « petites » de par leurs tailles, s’il en est, aux regards d’autres appellations, mais assurément « grandes », de par leurs qualités… Figurant invariablement, parmi les plus admirées, voire jalousées, à travers la planète…
L’illustre domaine familial des « De Lacombes », comptait à peine sept hectares, pourtant sa réputation l’avait propulsé au rang des vins d’exception, depuis bien longtemps déjà. Charlotte, consciente de la responsabilité énorme qui allait lui incomber tôt ou tard, avait suivi une formation exceptionnellement pointue, en œnologie, surpassant de loin ses aînés.
Désormais, c’est elle et elle seule, qui se chargeait des précieux assemblages, ainsi que de la phase cruciale de vinification… Elle les peaufinait avec une passion sans borne, dans son minuscule laboratoire, dont l’accès lui était rigoureusement réservé.
Il faut dire que dans ce microcosme ultra fermé, la concurrence faisait rage, et certains de ses concurrents, étaient prêts à tout, afin de lui dérober le moindre de ses secrets…
Malgré les innombrables barrières rencontrées, ses efforts n’avaient pas été vains…
Dès sa première cuvée, le succès avait été au rendez-vous ; si bien qu’aujourd’hui, en dépit de son jeune âge, elle possédait d’ores et déjà une jolie réputation, solidement ancrée dans le « milieu »…
Ses différents millésimes étaient considérés comme tout bonnement remarquables, en outre, les adjectifs qualificatifs ne manquaient pas :
« Complexes, agréables en bouche, puissamment généreux, soyeux, fruités, extrêmement sensuels,… » .
De fait, elle ne boudait pas son plaisir, et assistait fidèlement, aux maintes et interminables, séances de dégustation…
Elle s’amusait discrètement à observer ces gens d’horizons divers, parfois ces « experts » autoproclamés, qui s’évertuaient à déterminer les différents arômes, en étalant leur « science »…
Fruits rouges, fruits noirs, entre ceux, qui reconnaissaient le goût du café grillé et ceux qui s’orientaient davantage, vers des notes plus florales, telle que la violette…
Ces vins étaient sa création, ses « petits » ; faire de ces simples fruits, un breuvage éclatant de saveurs, unanimement reconnu, était, si ce n’est jouissif, terriblement addictif.
Patiemment, et avec une volonté farouche, elle avait remplacé une partie du cépage traditionnel, à savoir le merlot, qui supportait mal la chaleur, par du cabernet franc, plus structurant, plus résistant aussi… Transformé la culture ancestrale, par une culture biologique, plus respectueuse de l’environnement, de la nature. La nature justement, son unique maître, son unique guide…
Charlotte, profondément reconnaissante, avait à cœur d’exprimer le meilleur, de ce qu’elle plaçait généreusement, entre ses mains.
Ce qui, clairement, n’était pas gagné d’avance, étant donné que cette partie de la plaine, possédait malheureusement, des sols nettement plus sableux, moins argileux que ceux de ses voisins…
En raison du dérèglement climatique, les sécheresses devenaient la norme ; et comme si cela ne suffisait pas, cette terre était graveleuse, stockant davantage la chaleur, dopant inexorablement le stress hydrique des pieds de vigne…
La conséquence dommageable, de tous ces facteurs réunis, était une production qui s’amenuisait d’année en année ; réduisant par la même, leurs revenus et leurs chances de perdurer dans le temps.
Toutefois, en cet instant précis, ses pensées se trouvaient à des années-lumière des préoccupations purement économiques, ce qu’elle aurait largement préféré, évidemment…
En ce tout début d’été, le temps était particulièrement ensoleillé, chaud et sec ; la combinaison idéale en somme, pour un bon développement des baies naissantes. Néanmoins, contre toute attente, la météo était vraiment le cadet de ses soucis. Charlotte De Lacombes, les mains entièrement tachetées de terre et d’herbes, venait d’enterrer l’urne funéraire de son père ; aux côtés de celle de sa regrettée épouse et de son fils aîné, au pied du grand chêne familial. Espérant ainsi, qu’ils pourraient veiller ensemble, sur leurs vignes, bercés par le faible murmure de la Barbanne, s’écoulant lentement dans son lit asséché.
A bientôt trente ans, plus seule que jamais, les questions s’entrechoquaient brutalement, dans son esprit torturé.
Pourquoi ?
Combien d’épreuves allait-elle devoir encore supporter ?
Comment allait-elle faire face à ce qui l’attendait ?…
Le poids énorme de toutes ses responsabilités, se faisait ressentir dans chaque fibre, dans chaque cellule de son corps, devenu douloureux.
Sans lui, sans son soutien indéfectible, sans son amour, comment allait-elle réussir à rester debout ?
C’était beaucoup trop tôt, elle n’était absolument pas prête à le laisser partir, pas maintenant, pas dans ces conditions !
La souffrance, la colère, le sentiment exacerbé d’injustice, prenaient le pas sur tout le reste ; ce vide, cette douleur qu’elle ressentait était immense, l’empêchant de respirer normalement.
Elle aurait tout donné, sans la moindre hésitation, pour que, tout ceci ne soit en réalité, qu’un affreux cauchemar…
Cette horrible crise cardiaque, avait tout balayé, à l’image d’une tornade, ne laissant que désolation et tristesse sur son passage.
À présent, il ne lui restait plus que sa chère propriété.
Toutes deux, étaient comme reliées par un cordon ombilical invisible… Elles se nourrissaient, se comprenaient, et s’apportaient une forme d’apaisement, de réconfort mutuel inexplicable.
Les événements tragiques de son existence, s’obstinaient à défiler devant ses yeux remplis de larmes… L’amenant progressivement à penser que la solution la plus logique, serait de les rejoindre sur le champ. Ce serait si bon de retrouver enfin la paix, quand bien même, elle n’était pas du genre à s’écrouler facilement, ni à s’épancher ; à tel point d’ailleurs, que ses « gentils » confrères l’avaient vulgairement surnommée la « dame de fer », ce qui, provenant de leurs bouches, n’était pas censé être flatteur évidemment.
Savaient-ils au moins, combien elle avait souffert, ce qu’elle avait dû endurer ?
Elle aurait bien voulu les voir à sa place, ces espèces d’idiots ; à coup sûr, la plupart ce seraient effondrés au premier coup de vent…
Oh, naturellement, si elle avait été un homme, elle serait respectée, admirée même… Au lieu de cela, ils se sentaient carrément tout permis avec elle.
Ne reculant devant aucune ignominie, aucune bassesse, preuve que sa réussite dérangeait outrageusement. Plus que jamais, elle maudissait ce foutu accident ; sans lui, tout aurait été différent, tellement différent…
— Charlie, je ne te dérange pas ?
Cette dernière sursauta en entendant la voix de son parrain, surgir de nulle part.
Elle s’essuya le visage en toute hâte, gênée d’être surprise dans cet état de faiblesse avancé.
Conscient de la gravité de la situation, le vieil homme éprouvé, s’installa à ses côtés, puis baissa la tête, d’un air profondément navré ; conscient que chaque mot prononcé, allait avoir un impact considérable, sur sa protégée…
Le cœur lourd, la gorge serrée, il s’exprima avec une fébrilité évidente…
— Ma chérie, ton père était mon meilleur ami… le seul, en vérité. Qu’est-ce que je raconte ?
Charlie, tu sais que je t’aime, n’est-ce pas ? Tu sais que tu pourras toujours compter sur moi ?
— Oui… et je t’aime aussi !
— Très bien… C’est parce que je t’aime, que je suis ici. Vois-tu, le temps me manque… oh, si seulement…
— Comment ça, tu es malade ?
— Non ! Je me suis mal exprimé, pardon… Voilà, mieux vaut aller droit au but… En tant qu’exécuteur testamentaire, je ne voulais pas t’annoncer cela, dans mon bureau.
— M’annoncer quoi, parrain ?
Charlotte voyait cet homme habituellement à l’aise en toutes circonstances, se décomposer à vue d’œil…
— Ton père m’a confié une terrible tâche, vois-tu ?
Le visage blême, le vieux notaire en avait vu d’autres, au cour de sa longue carrière, sauf que cette fois, ce qu’il s’apprêtait à annoncer, était rude et aurait de graves conséquences, y compris pour lui…
Il s’empara des mains de sa protégée et fit mine de les nettoyer délicatement, à la manière d’une diversion bienvenue, avant de se résoudre à tout lui avouer d’un trait :
— Ton père à vendu le domaine, au début du mois !
… Abasourdie, Charlotte se contentait de l’écouter, sans ciller…
— J’aurais préféré pouvoir te préparer à cette dure réalité… Le fait est qu’à la fin

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