Le Prince de sang
314 pages
Français

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Le Prince de sang , livre ebook

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Description

Dans une société asservie par les non-morts, Isaak fait partie des rares fugitifs n’ayant jamais subi le joug des vampires. Un exploit remarquable, certes, mais pas éternel. Piégé par la Milice, Isaak n’a d’autre choix que d’accepter le marché suicidaire qu’un mystérieux inconnu lui propose s’il veut espérer sauver la vie de ses proches : faire tomber Aldéric Melfort, un puissant ancien dont la lignée étend son influence à travers le monde entier.


Mais s’il est clair qu’Aldéric est un être redoutable à l’appétit aussi mortel que ses congénères, il est aussi de ceux dont l’intelligence et le contrôle charment et fascinent.


Entre eux, l’attirance est aussi incongrue que volatile et dangereuse, car Aldéric n’est pas la seule menace qui rôde autour du manoir. Arraché à sa forêt natale, Isaak pourrait en avoir rapporté plus qu’un féroce instinct de liberté.




#Dark Fantasy #Dark Romance #Romance MM #Vampires #Emprise #Possession

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 mai 2022
Nombre de lectures 8
EAN13 9782493747181
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0026€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rochel Kirst
Le Prince de sang
Aphantasia
Tome 1
Milo
Éditions Haro
N° ISBN Papier : 978-2-493747-19-8
N°ISBN Numérique : 978-2-493747-18-1
© Éditions Haro 2022, tous droits réservés.
© Haro et Adobe Stock, pour la présente couverture.
© Milo est une marque des Éditions Haro
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Juin 2022
Date de parution : Juin 2022
Éditions Haro :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.editionsharo.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.
 
 
 
Aux weirdos, aux sorcières, à mon autre hémisphère.
PROLOGUE
– L’autre
Quand Isaak dormait, il l’aimait.
Il aimait particulièrement le contenu de ses rêves. L’esprit de cet homme-là était un terreau incroyablement fertile : il suffisait d’une étincelle pour qu’en jaillissent des monstruosités dantesques aux mains griffues, des corps décharnés, des gueules béantes, rugissantes, avides de chair. Il adorait la créativité onirique du Tzigane, alors il espionnait ses songes. Quand Isaak n’était encore qu’un avorton vagissant, ce n’était qu’une fois de temps en temps, pour savourer. Ils avaient bien pu dissimuler l’enfant dans une galerie sous le plancher de la cabane, il atteignait ses pensées, lui murmurait à travers la terre et les racines. Il s’installait dans un coin de son esprit et observait ses cauchemars, bouche close, immobile, sage. Il ne dérangeait rien.
Et puis il l’avait fait de plus en plus souvent, il y avait pris goût, il était devenu vorace. Il a-do-rait ses cauchemars. Plus il les hantait, plus les cauchemars faisaient gémir Isaak. Il prit goût à cela aussi. Lorsque l’homme, sous l’assaut d’une terreur nocturne, se réveillait en hurlant, cela le faisait sourire jusqu’aux oreilles. C’était intense, il aimait cela. Avant Isaak, il en avait aimé beaucoup d’autres, mais Isaak était particulièrement intense. Alors il l’aimait particulièrement .
 
Quand Isaak chassait, il l’aimait.
Il était habile de ses mains, discret, méthodique. Il ramenait des lapins et des oiseaux pour sa grand-mère, sa Nouna . En hiver, quand les proies se faisaient rares, il rabattait vers Isaak un chevreuil ou un sanglier, et les flèches du Tzigane volaient, précises, meurtrières. Son couteau dépeçait la bête comme lui éventrait ses rêves. Ils se nourrissaient l’un l’autre. Isaak rapportait son trophée à sa grand-mère et ils mangeaient tous les deux, l’homme aux cauchemars et la vieille à la bible. Isolés du reste du monde, loin des villes peuplées d’immortels, loin des rares camps d’humains rescapés de l’esclavage, qui osaient encore se dénommer libres . Ils avaient l’air heureux.
Elle l’appelait son prince, et mour lio 1 , le berçait de légendes, de vieilles croyances, de vieilles valeurs. Elle lui parlait des chemins lumineux et de ceux bordés de ténèbres, et ses doigts fripés caressaient le crucifix d’argent à son col, son autre main lissant les boucles de son petit-fils. Elle lui disait qu’il avait hérité de ses dons. Qu’il voyait . Qu’il savait . Qu’il pouvait repousser le mal qui ronge le cœur et la chair. Ils taisaient leurs différends – la grand-mère n’aimait ni les livres, ni l’art, ni les camps de rescapés.
Oh, Isaak voyait et savait . Que sa Nouna n’était plus qu’articulations calcifiées, tordues, douleurs grinçantes. Que la taie laiteuse qui couvrait ses prunelles usées aurait bientôt l’opacité de la mort. Et lui savait que le corps de la vieille serait alors une part de son domaine. Elle se décomposerait sous la mousse et la terre, les racines mêlées à ses doigts décharnés comme elle mêlait les siens à ceux d’Isaak pour le tirer de ses cauchemars. Alors Isaak serait à lui , uniquement. Entièrement.
 
Quand Isaak souffrait, il l’aimait.
Le Tzigane pouvait bien ériger les livres vermoulus hérités de sa mère contre les croyances de son aïeule. Mais quand il se blessait en dépeçant une proie, il donnait son sang à la terre, à lui , pour le remercier de veiller sur eux. Il se réjouissait de ces offrandes secrètes, le sang, la sueur, les larmes, le sperme. La honte des premiers désirs adolescents pour un éclaireur que Nouna avait chassé en les trouvant langues et membres entremêlés, au bord de la rivière. L’angoisse qui le faisait plonger dans l’eau glacée pour y noyer ses pulsions, depuis. Il se délectait de toutes ces sensations déchiquetées, brûlantes.
 
Quand Isaak sculptait, il l’aimait.
Il fallait bien avouer que l’homme n’était pas sans talent, pour ce qui était de retranscrire dans l’argile les monstruosités qui peuplaient son esprit. Ses œuvres étaient une harmonie de silhouettes émaciées et difformes, de crânes couverts d’yeux, de dents aussi longues qu’acérées. Il mettait en ordre le chaos qui gangrénait ses nuits, disciplinait les aberrations, sublimait l’épouvante. Et d’autres hommes que lui , d’autres femmes aussi, s’étaient épris de cet art dérangeant. Une femme, en particulier.
 
Quand Isaak forniquait, il l’aimait.
La femme s’appelait Sofia. Une grande blonde à la tête d’un camp d’hommes libres. Isaak s’y était aventuré en ne voyant pas l’éclaireur revenir. Il aurait pu l’en empêcher, mais il était avide des nouvelles images, des nouvelles expériences qui alimenteraient ses rêves. Sofia avait aimé Markus, comme Isaak. Leurs chairs jointes avaient scellé leur deuil commun. Cela faisait maintenant longtemps qu’elle avait jeté son dévolu sur le Tzigane. Et cela faisait longtemps qu’elle s’y cassait à demi les dents –  lui , ça le faisait ricaner. Les histoires à sens unique le faisaient toujours ricaner.
Lorsqu’ils s’ébattaient, elle avait la main sur son corps, sur ses œuvres et sur une partie de son cœur. Mais Isaak avait l’âme trop sauvage pour la tendresse immuable de la femme et la vie en communauté qu’elle lui proposait. Lui , il savait ce qui le faisait vibrer. Ce n’était pas des choses acceptables. Ce n’était pas des choses que l’on trouvait dans la bible de sa Nouna . Au fond de cette âme agitée, au fond de cet esprit persuadé d’être comblé, il y avait la curiosité. Vive, vorace, dangereuse.
C’était peut-être cela qu’ il préférait. Il n’en avait jamais eu d’aussi curieux.
 
Quand Isaak fut capturé, il fut furieux. Furieux !
La faute à cette sorcière, cette Sofia qui avait pensé attacher Isaak à elle en lui offrant l’accès à la ville, à ces images mouvantes qu’il dévorait, assis dans le noir, à ces musiques différentes de celles que la forêt chantait pour lui. Sa volonté avait protégé Isaak en détournant l’attention des prédateurs grouillant dans la cité, comme il commandait aux bêtes dans les bois. Il avait tremblé de le perdre, mais l’appétit insatiable d’Isaak lui avait brûlé l’esprit comme il consumait celui du chasseur. Ses visions s’alimentaient de celles de l’humain, leurs pensées s’enflammaient de concert.
Et là, dans cette grande boîte lumineuse pleine de croûtes peintes par d’autres, de sculptures aux formes molles et disciplinées, fades, si fades comparées aux fantasmagories d’Isaak, il s’était fait prendre. Et il n’avait rien pu faire ! Ils étaient trop nombreux pour qu’ il rende Isaak invisible à leurs yeux maintenant qu’ils étaient tous fixés sur lui. Lui et sa langue acérée de sauvageon éduqué, sa fierté de prince dont le palais était un trou dans la terre surmonté d’une masure, et le seul sujet une vieille folle.
Les miliciens lui fouilleraient la cervelle. Ils réduiraient ce trésor de singularité en bouillie pour le vendre comme esclave docile. Ou ils le laisseraient ainsi, sauvage, et l’enverraient chez des « amateurs » – les pires : ceux-là brisaient les esprits et les corps. Sinon, ils l’assommeraient de sédatifs et l’enverraient dans une banque de sang – Isaak finirait ses jours attaché à un lit, des tubes plein les veines pour nourrir la populace. Peut-être même qu’ils en feraient un étalon, un reproducteur pour lignées rustiques.
Il ne savait pas laquelle de ces options l’horrifiait le plus. S’ il perdait Isaak, maintenant… il perdait tout.
Il ne pouvait pas laisser cela se produire.
Alors il eut une idée…
***
– Aldéric
Le 4 octobre, manoir des Melfort, près de Paris.
— Grand-père, qu’est-ce que ça fait d’avoir plus de six cents ans ?
J’abaissai mon journal sur mes genoux pour observer mon jeune descendant. Francis venait de fêter ses dix ans et semblait soudain aussi curieux que préoccupé par l’immense écart temporel qui nous séparait. Il me fixait, l’œil et le sourire pétillants, comme le font les enfants désireux d’obtenir réponse à leurs questions à grand r

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