Le Royaume du Bonheur
154 pages
Français

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Le Royaume du Bonheur , livre ebook

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Description

Le Royaume du Bonheur est un doux pays où il fait bon vivre. Les Bienheureux sourient et s’entraident, les enfants rient, le roi et la reine dirigent leurs terres avec bonhomie. Les nobles pêchent des clairs de lune, les pages servent volontiers leurs maîtres et les malheureux, comme les autres malades, sont généreusement tués.


Cependant, au cœur de ce merveilleux royaume, des rumeurs courent à propos du mal-être de Jadon Heureux, le prince, et tendent à rompre l’harmonie ambiante : en effet, nul ne peut lever la main sur le sang royal, même s’il est corrompu. Fous d’inquiétude pour lui, ses parents décident de chercher un mage capable de le sauver.


Ils ne se doutent pas que le mal de Jadon va tous les mettre en péril.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782375211458
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Royaume du Bonheur


Seana Landchild
Le Royaume du Bonheur
Mix Éditions


N° ISBN Papier : 978-2-37521-144-1
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-145-8
© Mix Editions 2020, tous droits réservés.
© Images : Mix Editions et Adobe Stock
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Octobre 2020
Date de parution : Octobre 2020
Mix Editions :
40190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr

Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
Art L335-2 du CPI : Toute édition d’écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d’ouvrages publiés en France ou à l’étranger est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l’exportation, l’importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 750 000 euros d’amende.
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l’un des droits de l’auteur d’un logiciel définis à l’article L. 122-6.


(…) jusqu’à ce que, n’ayant plus rien dans la main, le Créateur, avec les deux premières griffes du pied, saisît un autre plongeur par le cou, comme dans une tenaille, et le soulevât en l’air, en dehors de la vase rougeâtre, sauce exquise ! Pour celui-là, il faisait comme pour l’autre. Il lui dévorait d’abord la tête, les jambes et les bras, et en dernier lieu le tronc, jusqu’à ce qu’il ne lui restât plus rien ; car, il croquait les os. Ainsi de suite, durant les autres heures de son éternité. Quelquefois il s’écriait : « Je vous ai créés ; donc j’ai le droit de faire de vous ce que je veux. Vous ne m’avez rien fait, je ne dis pas le contraire. Je vous fais souffrir, et c’est pour mon plaisir. » Et il reprenait son repas cruel, en remuant sa mâchoire inférieure, laquelle remuait sa barbe pleine de cervelle. Ô lecteur, ce dernier détail ne te fait-il pas venir l’eau à la bouche ?
– Les Chants de Maldoror , Le Comte de Lautréamont
La ranée est si paresseuse que dans les endroits où il y a beaucoup de rats on ne peut l’utiliser, car, après en avoir chassé quelques-uns, elle se fatigue de les repousser, s’endort et, à demi inconsciente, est dévorée par ces petits animaux féroces, qui savent profiter des faiblesses d’autrui.
Évidemment, elle souffre, la pauvre bête, mais devant tout le travail que ce serait, toute une nuit, de se débarrasser de tant d’ennemis, elle hésite et se recouche, le ventre ouvert, en gémissant doucement à ses dieux, aux hommes imprévoyants qui l’ont laissée seule dans le noir, avec des animaux si lestes et si malveillants.
– Ailleurs , Henri Michaux


Prologue
Dites-moi, Lectrices et Lecteurs, avez-vous déjà entendu parler du Royaume du Bonheur ? Je ne sais si un autre intrépide, avant moi, a souffert de décrire cet univers sur du vélin ou même si vos oreilles ont un jour perçu les chants des rares troubadours qui prennent encore le risque d’évoquer ces terres. Malgré les contes qui demeurent, vidés de leur sens par les ans et l’ignorance, votre connaissance en la matière est nulle, j’en ai la certitude. Ces dernières décennies ont vu la fin des savoirs de ce royaume. Cette constatation m’a horrifié et j’ai alors décidé de rédiger ces quelques lignes, transformées par le temps en paragraphes, puis en plusieurs pages noircies par mon écriture, je le crains, fine, petite et compacte.
Pourquoi ce choix, me demanderez-vous ? Pourquoi briser la glace alors que vos pensées se sont détachées de ce royaume, d’une partie de votre passé commun ? Je pourrais me taire. Éventuellement. Mais des événements tourbillonnent dans mon esprit et quémandent la liberté. Et c’est avec désespoir que j’ai compris ceci : quelque chose gronde en moi.
Je sais. Cela ne ressemble guère à une réponse. Aussi, devant votre question, je pourrais répliquer par une autre : n’est-il pas mieux, selon vous, de contempler le passé pour voir d’un œil nouveau notre présent ? Pour discerner les différentes routes qui sillonnent notre avenir ? Pour se connaître soi-même… ?
Mais laissons là ces interrogations. Si vous tenez ce livre entre vos mains, c’est sans doute pour en apprendre davantage sur le sujet. Alors, je vous prie, permettez-moi de vous entraîner loin de votre chaise, de votre fauteuil, la tête penchée sur ces lignes. Car l’heure est venue, il me semble, de vous conter l’Histoire de ce royaume. Ou du moins, ou plutôt, d’une partie. De m’arrêter sur ce qui a sonné le glas de sa civilisation. Cela aurait été présomptueux de ma part d’affirmer que je vous décrirais cette nation, de ses plus anciennes origines jusqu’à ce que l’on peut encore rapporter, aujourd’hui, de ce qu’il fut. Pourtant, je pense… non. Je sais. Je sais avoir en ma possession toutes les informations nécessaires pour contribuer à cette reconstitution historique.
C’est avec humilité que je me chargerai de cette lourde tâche. Mais avant de commencer, sachez ceci : à l’instant même, un clair de lune illumine ma plume. Serait-ce un signe de bon augure ?


Chapitre 1 : De florissantes pensées.
Aussi rapide que le plongeon du faucon sur sa proie, la rumeur courait. Plus soudaine que la disparition brutale d’une flamme que l ’on mouche, elle s’étouffait.
Pour une raison inconnue, elle se cachait souvent derrière les pensées des oreilles qui l ’avaient perçue, parasite sournois qui attendait, peut-être en vain , le moment de ressurgir.
En tant que telle, tous savaient qu’elle comportait bon nombre d’exagérations. Mais un fond de vérité, aussi. Comme toujours.
Elle affirmait que des Bienheureux quittaient – ou, du moins, tentaient de quitter – le Royaume du Bonheur. Pour quelle raison ? Quelle personne sensée agirait de la sorte ? Je vous le demande ! Et quand bien même une vérité sous-jacente s’y dissimulerait, nul n’aurait la capacité de la révéler. Personne ne connaissait la bouche qui avait articulé pour la première fois cette étrange assertion et tous s’accordaient d’une même voix pour dire qu ’ils n’auraient jamais l’idée de faire leurs adieux à leur terre natale.
Ne s’agissait-il pas que d’une unique personne, d’une anomalie bien triste – mais somme toute parfaitement naturelle, comme l’on peut en trouver chez d’autres espèces – qui aurait formulé le désir de se séparer de la patrie qui l’avait vue naître  ?
Peut-être.
Mais alors, d’où provient ce grondement que l’on entend ?
Fragment d’une lettre à un destinataire inconnu
– Auteur bienheureux anonyme
***
Dans le Royaume du Bonheur, la vie s’écoulait comme du miel.
Les Bienheureux, tel était le nom de ceux qui y vivaient, louaient chaque nouvelle journée qui passait. Nichée au creux de chaînes montagneuses, la capitale illustrait le royaume tout entier : un paysage à la géographie instable, peuplé des plus hauts sommets et des lacs les plus profonds. Les neiges éternelles côtoyaient de lourds nuages gorgés d’eaux qui se faisaient un plaisir de nourrir la glèbe fertile de ces joyeux êtres humains. Lors des beaux jours, les veines du monde ruisselaient jusqu’aux champs pour y hydrater les bêtes et les cultures. Depuis que les ancêtres de la dynastie des Heureux avaient foulé pour la première fois cette terre, nul cataclysme, nulle maladie de grande envergure ne l’avait défigurée. Les jours et les nuits se succédaient dans la félicité ; le travail s’effectuait dans la sérénité. Nul n’était plus heureux qu’un Bienheureux.
Néanmoins, il arrivait que certains d’entre eux mourussent de faim – bien que cela demeurât rare, car tous disaient que les Bienheureux possédaient un immense cœur qui les dirigeait vers les affamés pour leur offrir de la nourriture. Plus souvent, des décès avaient lieu : malgré leur merveilleuse compassion et la grandeur de leur âme, les Bienheureux restaient des êtres mortels. Lorsqu’un des leurs venait à trépasser, les vivants se devaient de brûler son enveloppe charnelle. Ils construisaient un bûcher à partir de restes de bois inutilisés. Ils l’allumaient à l’heure la plus fraîche de la nuit, de telle sorte que les spectateurs pussent ressentir une dernière fois cette flamme vitale qui les avait quittés. Il arrivait que l’on embrasât plusieurs corps ensemble, par souci écologique et économique. Bien sûr, aucun enterrement. Offrir une place matérielle à un mort aurait résonné par son pouvoir absurde : mieux valait sauvegarder les champs pour l’agriculture et les plaisirs de la vie terrestre.
Lors de ces supplices, nul n’éprouvait de tristesse. Car qu’importait l’identité de la personne que le feu consumait – nouveau-né, sœur, grand-père, orphelin –, tous avaient eu la chance de vivre, ne serait-ce qu’un court instant. Intra-utérin, sous les rayons du soleil ou de la lune, le lieu qui avait accompagné les mouvements, même brefs, de son cœur ne représentait que peu de chose à côté de la fortune de sa nature vivante et mortelle. Ainsi, si les survivants pleuraient – de doux sanglots de joie –, le bûcher fumant, ils se mettaient aussitôt à fêter la vie bienheureuse.
Pa

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