Le ruban bleu
140 pages
Français

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Description

En 1718, à Nassau, pendant que l’âge d’or de la piraterie se termine, les sentiments d’Elizabeth Rogers pour le pirate Charles Vane vont à jamais changer son destin.

La jeune fille, issue de la bonne société anglaise, va peu à peu s’affranchir des convenances et permettre à sa vraie personnalité de voir le jour. Elle franchira les épreuves que la vie lui impose pour devenir une femme libre et heureuse.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791034821181
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Ruban bleu

 
 
 
 
 
 
 
 
Marie Kulinski
 
 
Le Ruban bleu
 
 
Couverture : Marie
 
 
Publié dans la Collection Aime
 
 

 
 
© Evidence Editions  2022

 
Mot de l’éditeur
 
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Celui qui pille avec un petit vaisseau se nomme pirate ;
celui qui pille avec un grand navire s’appelle conquérant.
Proverbe grec
 
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1

 
 
 
Océan Atlantique Nord, 1718
La mer scintille au soleil. Le vent gonfle les voiles blanches et fait voltiger les mèches rebelles d’Elizabeth qui dépassent de son chignon. La jeune fille observe l’horizon. Après plusieurs semaines en mer, le port de Nassau ne devrait pas tarder à être en vue. Une nouvelle vie va commencer pour Elizabeth, bien loin de ses vieilles habitudes de Bristol.
Une femme d’âge mûr s’approche, le pas chancelant : c’est Mary Boswell, la gouvernante de la jeune fille. Petite, sèche, le teint pâle, elle a des cheveux noirs et des yeux marron toujours à l’affût. La gouvernante est coiffée de ses éternels grands chapeaux, en accord bien sûr avec ses tenues encombrantes. Mary est tout le contraire d’Elizabeth. La jeune fille, élancée, a le teint doré par son séjour en mer. Ses yeux bleus pétillent de malice et d’intelligence. Sa longue chevelure, blonde et ondulée, semble préférer jouer avec le moindre souffle d’air plutôt que de rester docilement à sa place. À l’opposé de sa gouvernante, Elizabeth préfère des robes légères pour pouvoir bouger à son aise, quitte à ne pas toujours être à la dernière mode. Un couvre-chef semblable au sien à la main, celle-ci apostrophe sèchement la jeune fille :
— Elizabeth Rogers, combien de fois dois-je vous le répéter ? Mettez votre chapeau ! Il ne faudrait pas que ce soleil éblouissant nuise plus encore à votre teint !
La jeune fille soupire. Ces quelques minutes de tranquillité se sont écoulées trop vite, comme d’habitude. À regret, elle enlève l’épingle de son chignon trop volumineux et noue à la place le chapeau écru sur sa tête. Elle aura bien l’occasion de se rebeller plus tard. Pour le moment, seule son excitation grandissante à l’approche de l’île de New Providence l’envahit. Jamais Elizabeth n’aurait pensé y mettre les pieds un jour. Les Bahamas et ses fameux pirates avaient pourtant été sujets à maintes discussions avec ses amies. Aventures, exotisme et mauvais garçons : il n’en fallait pas plus pour enflammer l’esprit des jeunes filles bourgeoises. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’Elizabeth leur annonça son départ pour Nassau ! Woodes Rogers avait été nommé nouveau gouverneur de New Providence. Ne connaissant que trop bien le caractère fougueux et insoumis de la jeune fille, il avait jugé que la vie plus rude de cette contrée favoriserait son retour dans le droit chemin et adoucirait son tempérament. De plus, Elizabeth est la seule des enfants Rogers à approcher l’âge de vingt et un ans. Dans quelques mois, elle sera majeure.
Le départ a été hâtif. Le gouverneur devait être rapidement mis en place à Nassau pour assurer ses nouvelles fonctions. La jeune fille a à peine eu le temps de dire au revoir à ses amies et de rassembler ses quelques affaires que, déjà, le jour de l’embarquement s’annonçait. Ce n’est qu’une fois à bord du brigantin qu’Elizabeth a réalisé l’incroyable aventure qui s’offrait à elle. La jeune fille pensait passer sa vie à Bristol et, pourtant, elle était en route pour l’une des villes les plus captivantes à ses yeux. La traversée s’est déroulée sans dommage, bien que sa présence et celle de sa gouvernante soient tout juste tolérées par les marins. Les femmes à bord portent malheur. Personne ne voulait leur adresser la parole. Elizabeth a donc eu essentiellement la compagnie de Mary, escorte dont elle se serait bien passée. Heureusement, ce long voyage touche à sa fin.
Une voix forte venant de la vigie du navire tire la jeune fille de ses pensées. Elle annonce :
— Port de Nassau en vue !
Elizabeth court à la proue du bateau, laissant sa gouvernante seule sur le pont. L’île de New Providence se distingue au loin. La jeune fille remarque d’emblée de grandes plages de sable blanc, encadrant la ville de Nassau. La cité semble assez étendue, tout en nuances de marron et crème. Le port, situé à une extrémité de la ville, est repérable facilement grâce à son haut phare blanc. Derrière Nassau et les plages, Elizabeth discerne beaucoup de verdure et des champs. L’île semble assez vaste.
Le brigantin commence à ralentir à l’approche de son objectif. Les marins s’activent sur les voiles et réduisent leurs surfaces en manœuvrant d’épais cordages. Le vent océanique perd peu à peu de sa vigueur et devient une légère brise. La jeune fille, le regard au loin, se sent prête à enfin fouler ce sol inconnu. La cité grossit progressivement et Elizabeth aperçoit plus distinctement les bâtiments, majoritairement en bois. L’un d’eux se détache des autres par sa hauteur et son clocher. Il doit s’agir de l’église. Le fort militaire, également facilement reconnaissable, est une construction en pierres blanches qui contraste par son aspect solide avec le reste de la ville. Des navires de tailles variées remplissent le port, tandis que d’autres sont au mouillage aux abords de l’île. De nombreuses tentes colorées ornent la plus étendue des plages. Est-ce un fameux camp de pirates ? Pendant que la jeune fille détaille son nouveau cadre de vie, sa gouvernante finit par la rejoindre.
— N’oubliez pas, Miss Rogers, ce que le gouverneur vous a dit. À notre arrivée, il descend le premier suivi de son escorte militaire, puis ce sera notre tour.
— Je sais, Mary. Nous, les femmes, devons rester en retrait, ne pas parler, sourire et être belle pour ne pas nuire à l’image de la couronne, répond ironiquement Elizabeth.
— Ne prenez pas ce ton avec moi, jeune fille ! Vous comprenez bien que, pour le moment, nous ne sommes pas les bienvenus. Cette île pullule de pirates et de bandits. Tâchons de nous faire discrètes le temps que notre cher gouverneur prenne les choses en main et rétablisse l’ordre. Avec l’aide de Dieu, nous nous en sortirons indemnes.
— Vous savez, Miss Boswell, je ne pense pas que tous les habitants d’ici aient de mauvaises intentions à notre égard. Je ne suis pas naïve, je sais bien que le célèbre Flying Gang ne doit pas voir d’un bon œil la fin de la piraterie et le retour de la loi anglaise. Pourtant, ce n’est pas parce qu’ils ont leur propre code de conduite que les résidents de cette ville sont forcément méchants et cruels comme nous l’entendons dire si souvent. Il reste à Nassau d’anciens colons britanniques qui n’ont rien à voir avec les pirates.
— Pour une fois, Elizabeth, j’espère que vous avez raison. Je ne suis pas du genre à me lamenter, mais je donnerais cher pour être à Bristol en ce moment même. Plus nous approchons, plus je me demande dans quelle aventure Sir Rogers nous a embarquées, se plaint Mary. Rien que de penser à cet affreux Barbe-Noire, j’en ai froid dans le dos ! Comment peut-on se laisser diriger par une brute comme lui ?
Voyant sa vieille gouvernante à deux doigts d’une crise de panique, la jeune fille hésite entre rire et se désoler pour elle. Puis son regard se pose sur le quai et son indécision perd toute son importance. L’embarcadère est noir de monde. Ces personnes, sûrement curieuses, sont venues assister à l’arrivée du brigantin et sans doute observer leur nouveau gouverneur, ainsi que ses forces armées. Elizabeth ne s’attendait pas à une foule si importante. Elle se demande combien de pirates sont parmi eux.
L’amarrage du bateau est rapide. Les hommes d’équipage connaissent leur affaire, ils ont des gestes fluides et précis. À peine l’échelle de coupée en place, Sir Rogers fait son apparition, suivi de quelques-uns de ses hommes de main. Un grand silence s’abat alors sur l’assemblée. Chacun scrute et juge discrètement. Le gouverneur, de taille et de corpulence moyennes, les cheveux bruns et courts, les yeux sombres, des habits toujours élégants, dégage une autorité naturelle. La foule semble intimidée. Prenant une grande inspiration, la jeune fille lance à Miss Boswell :
— Allons-y !
Suivie de près par Mary, Elizabeth descend à son tour et se place quelque peu en retrait des hommes immobilisés sur le quai. Profitant du silence ambiant, le gouverneur fait un pas en avant et déclare :
— Bonjour à vous, habitants de Nassau ! Je me nomme Sir Woodes Rogers. Le roi George I er m’a nommé capitaine, général et gouverneur en chef sur les terres et autour des îles des Bahamas. J

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