Le Souffle du Lotus
181 pages
Français

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Le Souffle du Lotus , livre ebook

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Description

En cette fin de premier millénaire, le roi Jayavarman VII dirige d’une main de fer le royaume d’Angkor. Alors qu’un état de guerre larvé s’installe aux frontières, Chaya, simple fille de pêcheur, ne manquerait pour rien au monde la venue d’Arun, le capitaine de la garnison en charge de la formation des nouvelles recrues.

Tout les sépare, pourtant un lien invisible les rapproche. Et si Chaya ne fera rien pour instaurer une relation entre eux, elle ne peut cependant interdire à son cœur de battre pour celui que l’on a promis à une autre. S’engager dans l’armée pour le suivre, même de loin, est un compromis qu’elle est prête à accepter.

Attiré par sa droiture et son courage, mais gardien d’une morale dont il se veut le garant, Arun se voit contraint de la côtoyer tout en combattant ses sentiments.

Une lutte bien délicate quand les fils de leur destin ne cessent de s’entrecroiser.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493747631
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eve Terrellon
Le Souffle du lotus
Milo
Éditions Haro
 
 
N° ISBN Papier : 978-2-493747-62-4
N°ISBN Numérique : 978-2-493747-63-1
© Éditions Haro 2023, tous droits réservés.
© Haro et Adobe Stock, pour la présente couverture.
© Milo est une marque des Éditions Haro
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Juin 2023
Date de première parution : Mai 2020
Date de parution (seconde édition) : juin 2023
Éditions Haro :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.editionsharo.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.
 
Le véritable amour est timide et discret, il a besoin qu’on le devine.
Jean Frain du Tremblay, La Tourterelle et le Moineau-franc (1708)
Notes d’auteur
Écrire ce livre m’a demandé de fouiller une vaste documentation. Son intrigue se déroule à la fin du I er  millénaire, au royaume d’Angkor, pays Khmer appelé aujourd’hui le Cambodge. Malgré le sérieux que j’ai mis à me renseigner, je tiens à préciser qu’il ne s’agit en aucun cas d’une reconstitution historique parfaite. Je me suis avant tout inspirée du règne du roi Jayavarman VII pour planter le décor, tant au niveau militaire que culturel. J’ai également tenté de faire interagir les personnages en fonction des mœurs de l’époque.
Malgré l’attention apportée à ma rédaction, sans doute subsiste-t-il quelques erreurs, que détecteront les personnes connaissant bien cette région ou cette époque. Ce dont je les prie de me pardonner. Sachez que cette histoire vient avant tout du cœur et qu’elle met en avant un merveilleux pays.
Bonne lecture, et que ce voyage dans le temps et l’espace vous soit agréable.
Chapitre 1
L’inconnue de la rivière
Conscient de l’importance de son rôle de capitaine en chef, Arun surveillait l’activité de ses hommes en compagnie de son ami Khim, avec lequel il partageait l’entraînement des nouvelles recrues. Perchés du haut de leurs chevaux, les deux hommes se tenaient au sommet d’une petite butte qui surplombait la rivière, à l’ombre d’un groupe de grands palmiers à sucre. Devant eux, la vue du cours d’eau qui déroulait son large ruban brun vert était imprenable.
Le soleil d’été tapait dru et la chaleur demeurait écrasante. Arun profitait de la trêve imposée par le roi Jayavarman 1 aux tribus du nord pour s’affranchir de son armure en cuir. Ce jour-là, il n’était vêtu que d’une tunique rouge vif qui dégageait ses bras nus, d’un court pantalon de toile noir découvrant ses mollets à la peau dorée et d’une simple paire d’espadrilles. Seul le sabre au manche incrusté de nacre, qui reposait dans sa gaine ouvragée contre sa hanche, évoquait sa fonction guerrière.
Un laisser-aller qu’aurait sans doute sanctionné son père, le brillant général Ath Cherun, mais que le jeune homme assumait. Soucieux d’équité, il avait accordé la même liberté vestimentaire à ses hommes. Il faisait si chaud, et rien ni personne ne menaçait les frontières du royaume pour le moment. Le maintien de la discipline ne s’opposait pas à un minimum de confort lorsque les conditions le permettaient.
Plus bas, les cavaliers et les cornacs qui menaient les éléphants de guerre pataugeaient sans distinction en compagnie des chefs de section. En son centre, le cours d’eau n’était plus qu’un grand désordre de trompes relevées et de crinières qui s’ébrouaient avec bonheur. Heureux de la bonne humeur de ses troupes, Arun s’accorda enfin quelques minutes de détente. Étirant le cou afin d’apaiser la tension qui gagnait sa nuque, il reporta son attention sur son ami, qui se tenait en selle à ses côtés.
Immobile sur sa monture, ce dernier surveillait les groupes qui barbotaient. Composés en majorité d’hommes, ceux-ci comportaient également quelques femmes, de farouches guerrières, que leurs supérieurs traitaient à l’identique. Malgré son air sérieux, le capitaine en second paraissait tout aussi peu porté que lui à exiger autre chose qu’un moment de détente.
Aussi grand qu’il l’était, bien que davantage charpenté, Khim offrait un beau visage aux traits carrés sans la moindre mollesse. Comme tous les Khmers, il possédait des yeux sombres et une épaisse chevelure brune. Contrairement à la tradition, il la portait coupée au ras des épaules. Malgré un nombre de serviteurs plus que suffisant, il n’hésitait pas à la tailler lui-même de quelques coups de couteau adroits, dès que celle-ci poussait plus qu’il ne le désirait. Une façon de réduire le temps passé à sa coiffure, qu’Arun avait toujours trouvée un peu étrange.
Pour sa part, il aurait détesté combattre avec des mèches éparses dansant devant son regard. À la manière de la plupart des hommes, et des nobles en particulier, il conservait sa chevelure longue. Il la nattait généralement en plusieurs petites tresses serrées, qu’il enroulait en chignon sur le haut de sa tête, ou bien il la nouait d’un simple lien au milieu du dos, comme aujourd’hui.
Face à la mine concentrée de son ami, le capitaine en chef s’interrogea. Khim paraissait trop accaparé pour qu’il ne devinât pas son intérêt attiré par autre chose que la surveillance de leurs troupes. Suivant l’oblique de son regard, il s’aperçut que son compagnon observait discrètement une autre scène, beaucoup plus paisible que les échanges joyeux au milieu de l’eau.
À peu de distance, en amont sur la rive, les pontons de bois des premières maisons d’un village de pêcheurs se dressaient. Accroupis sur les planches disjointes, deux hommes rangeaient leurs filets, tandis qu’une vieille femme écaillait des poissons avant de jeter leurs entrailles dans la rivière. Une distraction qui n’empêchait pas Khim de garder une attitude martiale, tandis qu’il flattait d’une main distraite l’encolure de son cheval.
Le voir se divertir d’un rien, alors qu’il affichait une mine austère pour tromper ses hommes sur l’intérêt qu’il leur accordait, finit par arracher un sourire au fils du général. Comme lui, son ami aurait dû concentrer sa vigilance sur les nouvelles recrues qui s’activaient à rafraîchir pachydermes et chevaux ; et comme lui, il jugeait que la quiétude du moment lui permettait de relâcher son attention.
Compréhensif et déterminé à ne pas troubler la sérénité de cette journée, Arun ne rappela pas le capitaine en second à l’ordre. Apercevant un des cornacs qui passait en contrebas en longeant la rive, il héla ce dernier avec la fermeté nécessaire au maintien de son autorité :
— Eh, toi ! Veille à ce que tous les éléphants demeurent suffisamment dans l’eau. Et dis aux autres qu’ils peuvent se détendre autant qu’il leur plaît. Nous avons le temps. Nous ne rentrerons pas au camp avant que le soleil ne décline d’un quart à l’ouest. Va !
Vêtu seulement d’un pagne ocre, la couleur réglementaire des recrues en formation, l’homme s’inclina respectueusement avant de courir rapporter son ordre à ceux qui baignaient les animaux. Arun le regarda s’éloigner avec satisfaction. Contrairement à son père, qui régnait sur ses troupes à travers une sévère discipline, il était intimement convaincu que lâcher un peu de lest s’avérait plus efficace pour obtenir le meilleur des soldats sur un champ de bataille.
— Tu les maternes, maintenant ? le taquina Khim lorsque le cornac fut assez loin pour ne plus rien entendre.
— Qui ? Les animaux ou les hommes ? répondit-il en faisant mine de ne pas comprendre.
— Les deux, répliqua son ami sans dissimuler son sourire.
Arun prit le temps de poser des yeux bienveillants sur les groupes composés d’une vingtaine d’éléphants, accompagnés par le double de chevaux et cinq fois plus d’hommes qui s’ébattaient dans la rivière. À présent qu’ils savaient avoir l’aval de leur plus haut gradé, les rires n’hésitaient plus à fuser du côté des chefs de section ni les soldats à s’asperger copieusement de grandes éclaboussures, auxquelles les pachydermes répondaient en douchant ceux qui passaient à portée de leurs trompes.
— Nous ne sommes plus en guerre, observa-t-il. Les aguerrir ne signifie pas transformer leur vie en enfer.
— Ton père objecterait que tu vas les ramollir.
Agacé par ce rappel, le jeune homme se fit plus incisif :
— Je ne suis pas mon père, et bien que nous ayons des grades à peu près similaires, mon rang me place au-dessus du tien. Rien ne m’interdit donc de te renvoyer immédiatement au camp, si tu persistes à m’entretenir de choses désagréables.
Le rire de Khim démonta son agressivité.
— Que te voilà soudain chatouilleux.
Rasséréné par sa bonne humeur, Arun lui adressa un regard contrit.
— Désolé. Je m’étais promis que rien ne gâcherait cette

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