Les Détours d une vie
154 pages
Français

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Les Détours d'une vie , livre ebook

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Description

Abandonnée à la naissance, puis ballottée de familles en foyers d'accueil, Isabelle a connu un début de vie difficile. Mais l’avenir semble enfin lui sourire. Elle rencontre l'amour auprès de Daniel et le bonheur est à son comble avec l'arrivée des jumeaux, mais... Le bonheur n'est jamais acquis et le karma de certains est très lourd.
L'adversité, Isabelle connaît ! Se battre, ne jamais baisser les bras, rebondir...
Entre Grasse, la cité des parfums, et Tuléar au sud-ouest de Madagascar, Isabelle nous donne une belle leçon de ténacité, de courage et d'espérance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juin 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414247646
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-24762-2

© Edilivre, 2021
Dédicace

À mes amis fidèles,
À nos rires, nos chagrins partagés,
À nos souvenirs.
Que nos divergences soient toujours une source d’enrichissement mais jamais de conflit…
À Félix,
Votre amie, Amy
Chapitre 1
Isabelle était en ligne quand on sonna à la porte. Elle posa une main sur le combiné, et appela :
– Léo ! Tu peux aller voir s’il te plait, je suis au téléphone.
– Ouais, m’man.
Elle poursuivit sa communication, raccrocha et nota quelques mots sur un post-it. Du petit salon où elle se trouvait, elle entendit quelqu’un parler, elle se dirigea vers l’entrée et se figea.
Léo semblait sur le point de s’effondrer, il était soutenu par un gendarme, Isabelle reconnut un ami de son fils.
– Mon Dieu qu’est-ce qui se passe ? Alexandre que fais-tu ici… en uniforme ?
En entendant la voix de sa mère, Léo se redressa et la regarda avec une douleur indicible dans les yeux. Il s’approcha d’elle, suivi de près par le gendarme qui craignait qu’il ne défaille.
– Maman, c’est affreux !
Il la prit dans ses bras en sanglotant.
– C’est papa ! réussit-il à murmurer.
– Quoi, papa ?
Le jeune gendarme la dirigea vers le canapé et la fit s’asseoir. Léo se laissa tomber à ses côtés, le visage enfoui dans les mains, il pleurait comme un enfant. Alexandre s’agenouilla devant Isabelle et lui prit les mains :
– Il y a eu un accident à l’usine…
– Non ! opposa fermement Isabelle en secouant la tête en signe de dénégation. Ses yeux scrutaient ceux du gendarme qui acquiesça tristement. Il accentua la pression de ses mains comme pour lui transmettre du courage et expliqua :
– Un incendie s’est déclaré dans le labo où travaillaient Daniel et un ingénieur ; il aurait pu être circonscrit rapidement si la malchance ne s’en était pas mêlée. En manipulant l’extincteur, l’ingénieur a renversé un produit qui a provoqué une terrible explosion. Le souffle l’a projeté hors de la pièce, il ne souffre que de légères contusions mais Daniel…
Une longue et déchirante plainte s’échappa du corps recroquevillé d’Isabelle.
Au même moment, la porte d’entrée s’ouvrit délicatement. Alexandre vit sa sœur et sa mère se présenter sur le seuil. Il leur adressa un regard désemparé mais plein de gratitude ; il leur fit signe d’entrer. Manon se précipita vers Léo :
– Mon chéri, je suis tellement désolée.
Elle s’assit à côté de lui, le prit dans ses bras, le berça caressant ses cheveux et ses joues inondées de larmes.
Véronique s’approcha de son amie sans la quitter des yeux. Dès qu’elle la vit, Isabelle se leva et se lova dans ses bras comme une enfant.
Leur longue et belle amitié leur avaient permis de partager de merveilleux moments de bonheur et de s’épauler lors de douloureuses épreuves. Voilà qu’une fois encore, elles étaient là, accrochées l’une à l’autre, comme scellées.
* * *
De huit ans son aînée, Véronique avait pris sous son aile la petite orpheline.
En effet, Isabelle était une enfant de la DASS. Abandonnée à la naissance par sa mère, tout juste âgée de quinze ans, elle avait été assez rapidement adoptée par un couple adorable qui l’aimait tendrement et la choyait. Ils avaient malheureusement péri ensemble dans un terrible accident de la circulation laissant derrière eux leur petite fille de six ans.
Quelque part, malgré son très jeune âge et donc son incapacité à analyser la situation, la fillette semblait souffrir de ce double abandon et son caractère difficile et torturé décourageait les candidats à l’adoption. Isabelle fut ballotée de foyers en familles d’accueil.
C’est au cours d’une kermesse de fin d’année que Véronique et Isabelle firent connaissance.
Isabelle participait au spectacle donné pour l’occasion quand elle fut prise à partie par un groupe d’enfants qui se moquaient de ses cheveux roux frisés et de sa peau laiteuse parsemée de taches de rousseur. La petite fille fonça dans le tas toutes griffes dehors mais la force de sa volonté fut vite dépassée par la force numérique qui lui faisait face. C’est ce moment que choisit Véronique pour intervenir. Elle aussi participait au spectacle de la kermesse, elle dansait un extrait de « Casse-noisette » – La valse des flocons de neige – avec des élèves de l’école de danse qu’elle fréquentait. Elle était déjà en tutu et avait chaussé ses pointes quand elle découvrit la violente altercation, elle accourut sur les talons, les pieds en canard, et s’interposa. Sans connaître l’origine de la bagarre, sa cause était acquise à la petite rouquine. Des parents accoururent à leur tour, le calme fut rétabli.
Leur amitié naquit ce jour-là et perdurait. Avec le temps la différence d’âge se faisait de moins en moins sentir.
À l’époque, l’emploi du temps de Véronique était très chargé. Passionnée de danse classique, elle avait intégré un programme sport-étude à l’école de danse de l’opéra de Marseille. Elle préparait des licences de langue : anglais, allemand et russe et dansait, dansait, dansait…
Lorsqu’elle rentrait à Grasse, elle ne manquait pas de rendre visite à Isabelle ou l’invitait chez elle. Cette dernière attendait ces rencontres avec impatience, une profonde amitié s’était établie entre elles qui rendait la vie de la jeune orpheline plus douce. Véronique l’aidait à prendre confiance en elle, la conseillant sur sa façon de se coiffer, de se maquiller légèrement dès que son âge le lui permit et lui ouvrait ses placards lui proposant des vêtements qu’elle ne mettait plus…
Un drame les rapprocha encore d’avantage. À dix-sept ans, Véronique perdit son père. Il était pilote de ligne, des longs courriers. Un commando de terroristes prit le contrôle de son appareil, le commandant de bord fut tué au moment de l’assaut 1 .
Malgré son jeune âge, Isabelle faisait preuve d’une maturité impressionnante, elle tint des propos qui permirent à son amie de tenir bon et d’aider sa mère à faire face à ce terrible deuil. Parfois Véronique l’écoutait et la regardait se demandant si ces propos et cette force de persuasion sortaient bien de ce petit corps d’enfant.
Malgré la douleur de la perte de son père et impuissante face au chagrin de sa maman, Véronique parvenait néanmoins à s’accrocher grâce à la danse et la musique ; elles étaient sa force, son but dans la vie : la scène, les ballets, les pointes…
Mais le destin frappa encore !
Un terrible accident de la route ruina tout espoir de danser à nouveau. Son corps disloqué mettrait des mois ou même des années à se rétablir pour vivre – peut-être – mais certainement plus pour danser.
Elle sombra dans une profonde dépression.
* * *
Véronique avait investi la cuisine de son amie et préparé une omelette et une salade verte. Elle dressa le couvert et disposa les plats sur la table.
Elle fit un signe à Manon qui se dégagea de l’étreinte de Léo :
– Viens manger un peu mon cœur, vous aussi Isa.
Elles durent insister pour décider la mère et le fils à s’installer autour de la table et plus encore pour leur faire avaler quelques bouchées.
Ils étaient comme des zombis . Les yeux d’Isabelle cherchaient dans ceux de son amie une contre information :
« Mais non, tout ça n’est pas arrivé » !
Hélas !
Alexandre s’était retiré discrètement. Il devait passer à la caserne pour rédiger son rapport. Il avait appelé son épouse Christine pour l’informer. Tout Grasse était déjà au courant et les réseaux sociaux avaient relayé la nouvelle. Comme d’habitude malgré les circonstances dramatiques, les éternels ronchons avaient trouvé matière à critiquer :
– C’est scandaleux, la sirène de la ville n’a même pas été actionnée.
– Ce n’était pas nécessaire, c’est un labo qui a explosé pas l’usine ! Il n’y a pas de risque Seveso.
– Qu’est-ce que vous en savez ? Vous êtes chimiste ?


1 « Un parfum de poison » du même auteur chez Edilivre.
Chapitre 2
Manon s’était allongée à côté de Léo et blottie dans ses bras, elle lui parlait doucement. Il avait fini par s’endormir mais son sommeil n’était pas réparateur, il était agité de soubresauts et de profonds sanglots.
Véronique avait réussi à convaincre Isabelle de se coucher mais le sommeil n’arrivait pas.
– Il faut que j’arrive à joindre Luc. Je ne sais pas où il se trouve en ce moment. Parfois il est dans des endroits tellement paumés qu’il n’y a pas de réseau.
– Où était-il la dernière fois que tu lui as parlée ? demanda Véronique.
– Dans un coin perdu au fin fond du Népal.
* * *
Luc et Léo étaient jumeaux mais leur ressemblance impressionnante n’était que physique. Ils avaient des caractères totalement différents. Tout les opposait. Ils semblaient en perpétuel conflit.
Léo était imprévisible, irascible. Il pouvait déclencher de vraies tempêtes quand on s’opposait à lui ou à ses idées. Il avait d’ailleurs eu maille à partir avec les autorités de la force publique à plusieurs reprises. Il était déroutant et intransigeant avec les autres alors qu’il se permettait complaisamment bien des écarts de conduite.
Les choses semblèrent s’améliorer lorsqu’il commença à fréquenter Manon. Ils aimaient s’amuser, sortir avec leurs amis ou tout simplement regarder une vidéo en amoureux dans le studio que son père avait aménagé dans une dépendance de la propriété. Léo se plaisait chez « papa maman » et ces derniers se sentaient rassurés de l’avoir près d’eux.
Il menait donc, en apparence, la vie « classique » d’un jeune bien dans sa peau. Il travaillait dans une grande enseigne de bricolage. Les clients appréciaient ses conseils avisés et ses employeurs le considéraient comme étant l’un de leurs meilleurs vendeurs.
À l’inverse, Luc ne tenait pas en place, il passait sa vie sac à dos à parcourir le monde. Il se posait

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