Les Épures de l amour
68 pages
Français

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Les Épures de l'amour , livre ebook

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Description

L’amour est le fil rouge des nouvelles.

À New York, un chauffeur de taxi offre un répit inespéré à une junkie à bout de souffle.

Après le décès de son épouse, un veuf croise des personnages surprenants. Un deuil mouvementé pour ce quinquagénaire !

Dans un pays du Sud, un voyageur rencontre une femme énigmatique. Mais des forces invisibles s’opposent à leur bonheur naissant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414339105
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-33911-2

© Edilivre, 2019
Remerciements


Mes remerciements à Véronique,
ma précieuse confidente.
« The missing girl »
 
 
En souvenir d’Annabelle.
 
 
Je suis arrivé à New York par une belle matinée au mois de mai 2006. Le ciel noyait la métropole dans un bleu très limpide. Sous mes yeux se déployait un gigantesque jeu de constructions géométriques qui me laissait à la fois admiratif et songeur. Je fus finalement arraché à mes rêveries par la voix suave d’une hôtesse de l’air. Elle saupoudrait l’air avec son parfum sucré qui aussitôt me plongeait dans un état d’ébriété sensuelle. D’ici quelques minutes, nous allions atterrir sur l’aéroport JFK. Après presque dix heures de vol, je bouclai ma ceinture et refermai la traduction anglaise de mon roman au titre étrangement prémonitoire : The missing girl .
Trois quarts d’heure plus tard, je pris place pour la première fois de ma vie sur le siège arrière d’un taxi jaune new-yorkais. Pour la durée du séjour, mon éditeur américain me mettait à la disposition un petit studio meublé dans Brooklyn. Avant d’indiquer ma destination au chauffeur qui était en train de caser ma valise à roulettes dans le coffre arrière de sa voiture, je jetai un dernier regard sur mon bout de papier sur lequel j’avais soigneusement noté l’adresse. Alors que je lançai ma phrase avec désinvolture au géant musclé qui venait de reprendre place au volant, ce dernier s’exclama joyeusement comme quelqu’un qui vient de retrouver un ami de longue date.
– Ah !!! Mais vous êtes Français, vous !
Ce vous , prononcé avec insistance, me pointa indubitablement de l’index. Je ne pouvais qu’acquiescer d’un hochement muet de la tête, comme un coupable surpris en flagrant délit d’imposture. Je fis grise mine devant le large sourire qui inondait le rectangle du rétroviseur intérieur. Ce sourire radieux appartenait à un authentique Québécois originaire de Laval. Depuis qu’il habitait Big Apple, il n’avait guère eu l’occasion de parler français et tout naturellement, il sauta sur l’occasion pour bavarder avec un gars venu spécialement pour lui de l’autre côté de l’océan Atlantique. C’est ainsi que ma tentative de mettre en pratique mon anglais Berlitz fut coupée net par l’enthousiasme d’un brave gaillard qui répondait au nom amusant de Daniel Boisvert. Dans les minutes suivantes, j’allais goûter au récit intime de la part d’un parfait inconnu. Une situation aussi insolite qu’inattendue, je dois bien l’avouer.
Il y a trois ans, il avait commis la pire folie de sa vie. Il avait liquidé son commerce de souvenirs touristiques et avait troqué sa verdoyante région de Laurentides pour le labyrinthe de la métropole américaine. Sa folie à l’époque se prénommait Angela Esperanza. Une belle new-yorkaise d’origine portoricaine rencontrée un samedi après-midi, alors qu’elle faisait des emplettes au Centre d’Eaton, l’immense complexe commercial de Montréal. Elle s’était fait passer auprès de lui pour un mannequin de mode qui posait pour des catalogues de vente par correspondance. Evidemment, le grand dadais amoureux avait gobé le morceau comme un crapaud une mouche bien grasse. En réalité, Angela travaillait comme danseuse topless dans un club new-yorkais connu sous le nom sans équivoque des Naughty girls .
Les six premiers mois, ils filèrent le parfait amour. Entre leurs ébats frénétiques dans les endroits les plus incongrus et les dépenses inconsidérées dans les hauts lieux du shopping new-yorkais tels que Macy’s ou Bloomingdale’s, ils prirent juste le temps de boire et de manger. Mais là aussi, ils choisirent de le faire avec classe, dans les restaurants les plus chics de la ville tels que l’Asiate ou Le Bernardin. Daniel n’avait jamais fréquenté des endroits aussi huppés, et de surcroît en compagnie d’une fille qui savait s’habiller avec raffinement. Malheureusement, lorsque l’argent vint à manquer, l’expatrié comprit à ses dépens à quel genre de combustible sa rousse plantureuse carburait. Une fois son portefeuille en panne sèche, leur relation ne tarda pas à battre de l’aile et après un looping désespéré – une combine aux courses de chevaux sur laquelle Daniel resta très vague – elle s’écrasa lamentablement au cours d’une ultime dispute qui ameuta tous les voisins de leur immeuble. Leur séjour au poste de police, assaisonné d’une amende salée pour tapage nocturne, vint à bout de ses derniers dollars. Il n’en fallait pas davantage à Angela pour filer à toute vitesse, telle une étoile qui vous laisse à peine le temps de faire un dernier vœu.
Dès lors, l’amant éconduit découvrit le visage démaquillé de New York. Outre sa détresse morale, cette rupture le jeta dans un abîme social qu’il n’avait jamais connu auparavant. En venant à New York, il avait échangé le paradis contre l’enfer. Pourtant, il était exclu de retourner au Québec. A l’époque, tous ses amis l’avaient mis en garde contre cette petite traînée. Il préférait purger sa peine, loin de ses proches et des regards accusateurs. L’amour rend aveugle mais dans le cas de Daniel, son égarement était allé de pair avec une dépendance sexuelle. Sa relation avec Angela avait certes asséché son compte en banque mais les mois passés en sa compagnie lui avaient permis de vivre intensément ses fantasmes sexuels les plus secrets. Une fois Angela évaporée, il se trouva privé, du jour au lendemain, de ses plaisirs lubriques. Au début, il cherchait à dérider sa verge avec des putains du côté de Manhattan et du Queens. Mais bientôt ses maigres ressources ne suffisaient plus à se payer des filles décentes, et il commençait à fréquenter des junkies aussi paumées que lui.
A cette époque, il s’était lié d’amitié avec Twinny, une petite blonde timide à la silhouette très frêle. Née à Boonton dans le New Jersey, elle s’appelait en réalité Christina mais dès son plus jeune âge, sa mère avait amputé son prénom pour l’appeler tout simplement Tina. Son père avait déserté le foyer familial peu après sa naissance. L’enfance de la fille fut solitaire. Avec des jobs toujours mal payés, sa mère s’éreintait à boucler des fins de mois difficiles. A l’école, Tina était la risée de ses copines de classe. Méchamment surnommée « Tiny » à cause de son extrême maigreur. A quatorze ans, la relation avec sa mère s’envenima au point que leurs disputes devinrent quotidiennes. Quatre ans plus tard, l’adolescente quitta sa ville natale. Arrivée à New York avec exactement six cent cinquante trois dollars en poche, elle tentait de surnager comme serveuse. Mais la vie chère à New York laissait fondre ses billets âprement gagnés comme des glaçons au soleil. Dans le restaurant où elle travaillait, elle fit la connaissance d’un homme d’une trentaine d’années, toujours tiré à quatre épingles, dont les bonnes manières l’impressionnaient drôlement. Elle crut au grand amour et offrit sans trop réfléchir son corps aux mains expertes de cet homme si attentionné. Très vite, le tissu de mensonges de son amant étouffait les baisers sincères de Tina. En préliminaires à leurs ébats amoureux, l’homme habituait la petite provinciale à de petites doses d’héroïne qui la faisaient bientôt tellement flipper qu’elle ne pouvait plus s’en passer.
«  T’auras toujours un beau sourire sur les lèvres  », susurrait l’homme élégant, lorsqu’au contact de l’épiderme, l’aiguille arrachait à la jeune fille de petits cris de douleur. Les prémices d’un plaisir bien éphémère.
Une fois suffisamment accro, la générosité du marchand de sourires s’arrêta brutalement. Pour les premières doses, il fit payer à Tina le double du prix, histoire de récupérer son investissement...

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