Les frères des ténèbres
206 pages
Français

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Les frères des ténèbres , livre ebook

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Description

Je viens de m’installer à Keeper, un village au cœur de la forêt. Bien que le paysage soit sublime, cet endroit a quelque chose d’effroyable.
Depuis mon arrivée, mes nuits sont hantées. Au lycée, je reçois des menaces de mort. Et puis, il y a ce mystérieux garçon qui erre dans les bois telle une ombre qui glace le sang. Il m’épie et essaie de me séduire avec d’étranges pouvoirs. Même si sa beauté est démentielle et qu’il m’offre la protection contre ceux qui me veulent du mal, je dois l’éviter parce qu’il ressemble à cette chose qui prend plaisir à me tuer dans mes rêves.
Keeper est un village aux cauchemars éveillés, et moi, Madison Sawyer, je n’y suis pas la bienvenue…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 octobre 2019
Nombre de lectures 42
EAN13 9782925009108
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre 1
— Allez, c’est mon dernier, et ensuite j’appelle un taxi.
En disant cela, Penny cala son shot de vodka et essuya le coin de sa bouche du revers de sa main. Dans ce bar perdu dans l’immense forêt du village de Keeper et isolé par des montagnes se trouvait cet endroit où le propriétaire laissait deux jeunes femmes de seize ans venir prendre un verre. Il faut dire qu’il en profitait pour se rincer l’œil. Penny était super sexy, avec beaucoup de caractère et d’aplomb. Elle était unique en son genre. Elle avait pour habitude de changer de coupe et de couleur de cheveux toutes les semaines. Parfois c’était vert, parfois bleu, et ce soir, mon amie avait opté pour une teinte prune. C’était une gothique de la tête aux pieds. Elle ne portait que des vêtements noirs et ses accessoires l’étaient tout autant. Son oreille droite, recouverte de piercings, et son anneau à la narine lui allaient plutôt bien. Elle n’hésitait pas à mettre du vernis et du maquillage très foncés. Penny allumait tous les vieux camionneurs et motards de la place. Physiquement, on était très différentes   : j’étais plus petite qu’elle et j’avais horreur de ça. J’aimais bien me contenter de porter des sweats ou encore une veste à carreaux noir et rouge comme ce soir, avec aucun maquillage et surtout, négliger mes cheveux avec un simple chignon déconstruit. Parce que je ne savais pas faire mieux. Je portais des Converse tâchées de boue et je n’avais rien qui puisse impressionner qui que ce soit, même si on me répétait à quel point j’étais mignonne – surtout si je faisais un petit effort. Mes grands yeux bleus presque indigo contrastaient avec ma tignasse noire et ma peau laiteuse. Penny était bisexuelle et déjà, elle accumulait les conquêtes, alors que moi je passais généralement mes soirées à dessiner des croquis pour mon futur roman graphique. La nuit, je posais sur mon nez d’horribles lunettes à monture noire pour éviter de fatiguer mes yeux. Je n’en avais pas vraiment besoin et Penny aimait bien m’appeler sa petite geek quand je les portais. Sinon, je passais le plus clair de mon temps à étudier, à lire ou à regarder des films d’horreur. On avait un truc en commun   : notre fascination pour le surnaturel. Penny croyait aux démons, au Diable, aux esprits et moi j’avais un penchant pour la sorcellerie. Je lisais beaucoup sur le sujet. Peut-être cela avait-il commencé quand Penny avait remarqué des trucs étranges chez moi. Une fois, on avait vu la lumière d’une pièce s’éteindre avant même que mon doigt ne touchât l’interrupteur. Ou encore, au lycée, Penny disait m’avoir vue faire tourner brutalement l’aiguille de l’horloge et faire sonner la cloche de la pause avant son temps, tout cela parce que je fixais l’heure et que j’avais hâte que le cours finisse. C’était assez bizarre, ces petits trucs qui m’arrivaient. C’était la raison pour laquelle j’avais commencé à lire des bouquins qui pourraient m’expliquer si j’avais vraiment un don ou non, ou si je me faisais des illusions.
Ce soir, je ne buvais pas puisque je devais conduire pour revenir chez moi. De toute manière, ma mère m’aurait tuée si elle venait à savoir que je venais ici, et encore plus si je revenais saoule. Penny avait appelé le taxi et lorsqu’elle le vit apparaître par la fenêtre, elle enfila sa veste de cuir et je la suivis jusqu’à l’extérieur.
Le froid du mois d’octobre me saisit aussitôt. Le village de Keeper se trouvait tout près de la frontière de l’Alaska. Le sol était recouvert de givre et d’une fine couche de glace qui tapissait le parking au complet.
— Tiens, c’est bizarre, j’étais sûre d’avoir vu le taxi, ronchonna Penny en s’avançant près de la route pour regarder aux alentours.
La rue était déserte ; pas une seule voiture et que des kilomètres de conifères qui nous entouraient.
Penny marcha jusqu’au centre de la chaussée et jura plusieurs fois avant de prendre son téléphone et de contacter à nouveau un taxi.
— C’est pas une bonne idée de te tenir là, en plein milieu de la rue. En plus, t’es saoule.
— Tu veux rire ? Il y a jamais personne sur cette route.
Quelque chose d’étrange attira mon attention   : une épaisse brume s’éleva du sol dans la forêt de l’autre côté de la rue. La seconde suivante, je regardai mes Converse et vis cette brume effleurer l’asphalte. Elle s’accumula et rampa par terre d’une manière que je n’avais jamais vue.
— Hé, Penny, marmonnai-je en regardant toujours mes chaussures.
— Attends, Madison ! J’appelle ce sale con qui est parti !
— T’as vu ce brouillard comme il se déplace ? Pourtant il n’y a pas de vent ni d’humidité. Concrètement, c’est impossible de voir ça en ce moment…
Penny m’ignorait et parlait avec le type. Enfin, elle l’engueulait. À ce moment, j’entendis des pas derrière moi. Par réflexe, je me retournai. La situation devenait inquiétante. J’inspectai tous les coins sombres de la pénombre   : près des marches du bar, entre les voitures et les camions dans le parking.
Rien, personne.
Je fronçai les sourcils puis me retournai vers Penny.
À présent j’étais figée. Où était-elle passée ?! Je n’entendais même plus sa voix qui parlait au téléphone il y a de cela à peine une fraction de seconde.
— Penny ?!
Je m’avançai au bord de la route et balayai des yeux les alentours en faisant un tour sur moi-même, tentant de voir où elle avait pu aller.
— T’es pas drôle.
À travers le brouillard qui recouvrait l’asphalte, je vis une sorte d’ombre. Je fis quelques pas et en observant bien, cela semblait avoir la forme… la forme de deux grandes ailes déployées. Rapidement, je compris que l’ombre était projetée par quelque chose juste au-dessus de moi ! En levant la tête avec prudence, cette chose disparut aussi vite qu’un battement de cils. Je sentis alors un courant d’air glacial me percuter.
— Bon sang ! hurlai-je, paniquée. C’est quoi cette chose ?! Penny ! Penny t’es où ?!
J’allai me faufiler entre deux voitures garées devant le bar pour m’éloigner le plus de la brume et de cette chose étrange qui venait de passer au-dessus de ma tête. Ce n’était ni un aigle ni un oiseau. C’était beaucoup plus grand. À l’extérieur, le silence planait. Seul mon souffle haletant commençait à se faire entendre.
La seconde suivante, je sursautai lorsque quelque chose heurta brutalement le véhicule sur ma droite, accompagné d’un bruit de froissement de tôle ! Les bris de vitres éclatées volèrent partout sur moi ! Pliée en deux, je me protégeai au mieux avec mes mains, mais c’est en osant jeter un œil à ce qui venait de se produire que je vis l’horreur… Quelque chose était tombé sur le toit de la voiture et l’avait enfoncé. Un corps.
Ahurie, j’essayai de me redresser, malgré mes genoux flageolants. Je ne voyais pas très bien dans la pénombre, seulement suffisamment pour constater que c’était Penny… Sa tête était fracassée, je voyais une partie de l’intérieur de son crâne… Des mèches de cheveux couleur prune étaient emmêlées et coincées dans des bouts de tôle pliée.
Mon corps se mit à sangloter. Mon souffle se bloqua. Je ne pouvais pas voir son visage, en revanche, ses membres inférieurs étaient déboîtés et désarticulés. Incapable de comprendre ce que j’avais sous les yeux, je relevai doucement la tête pour examiner le ciel. Que des nuages gris sous un ciel obscur. Était-ce cette chose que j’avais entrevue qui venait de tuer mon amie ?
Soudain, mon souffle se débloqua, je pris une grande inspiration et m’activai à aller chercher de l’aide. Je fis volte-face et courus jusqu’au porche du bar et frappai dans la porte comme si ma vie en dépendait . J’avais l’air d’une hystérique. Une chose n’allait pas, puisque sous mes yeux, derrière la porte vitrée, toutes les lumières étaient éteintes. Le bar était fermé. Personne. Pourtant, des voitures restaient dans le parking !
— À l’aide ! tambourinai-je une fois de plus dans la porte avant de tenter de l’ouvrir, mais elle était verrouillée.
Les gens ne se volatilisaient pas ainsi ! Je perdais la tête, assurément !
— Aidez-moi ! Je vous en prie ! Hé ! Il y a quelqu’un ?! À l’aide !
Puis, cette même chose qui rôdait passa derrière moi, ne laissant qu’un courant d’air !
Je ne vis que son ombre, pas assez pour détecter de quoi il s’agissait.
— Laisse-moi tranquille !
La seule solution qui me restait à présent était de courir dans le parking jusqu’au 4x4 de ma mère avec lequel j’étais venue ici. Bien sûr, c’était la dernière au fond de la cour, là où il faisait encore plus sombre. À l’abri de tout regard.
— Et merde…, marmonnai-je.
Je tâtai mon jean à la recherche des clefs ; en m’en emparant, je fis gaffe de ne pas faire de bruit. Je laissai passer une longue minute avant de me décider à détaler. J’inspirai et expirai profond&#

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