Les Larmes océanes
364 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Larmes océanes , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
364 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

En Bretagne, dans le Morbihan, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Florian fils de paysan, rêve de devenir médecin de campagne. Adolescent, il découvre la vie et les embûches de cette période troublée par l'occupation allemande.
Il naîtra une passion entre lui et Marie, qui est engagée dans la résistance. Il connaîtra le bonheur auprès d'elle et la peur aussi...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 avril 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332680976
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-68095-2

© Edilivre, 2016
Les Larmes océanes
 
… Fin août 1939, notre cheval nous menait, mon père et moi, le long d’un chemin de traverse, afin d’engranger quelques bottes de fourrage pour pallier la nourriture de nos bêtes durant l’hiver prochain.
Halifax, le nom de notre cheval, lui venait d’une ville anglaise, car en l’achetant à la foire, le propriétaire avait dit à mon père qu’il descendait d’une lignée originaire de cette ville.
Mon père, Léon De Kerleven, s’était marié en 1924 avec ma mère Catherine. Moi, Florian De Kerleven, je suis né quelques mois plus tard. Par la suite, naquit ma sœur Émilie, puis mon petit frère, Sébastien.
Je venais d’avoir 14 ans. Durant cet été qui s’achevait, j’avais aidé les miens aux travaux de la ferme, dont mes parents avaient hérité. Je travaillais bien à l’école, à la rentrée, j’étais inscrit au collège des frères de Ploërmel où je devais poursuivre mes études…
– Oh ! Ce bourrin n’avance pas ce matin, a-t-il eu sa ration de fourrage ?
– Je lui ai donné plus que d’habitude mais il est peut-être fatigué à la fin de la saison.
– Allez hue mon bonhomme ! dit mon père d’un ton bourru mais teinté d’affection car il savait ce qu’il devait à Halifax.
Le chemin emprunté sentait bon les essences des fleurs d’été, l’air frais du matin nous caressait le visage. J’étais assis à l’arrière de la charrette et je regardais défiler le fossé et les ornières laissées par les roues.
Le trajet était assez long pour nous rendre à nos champs, je passais le temps à réfléchir à cette guerre et aux conséquences de l’envahissement de la Pologne par l’Allemagne. Ici, dans notre pays de Bretagne, les informations nous parvenaient avec parcimonie grâce à un vieux poste de T.S.F.
À 14 ans, je songeais encore davantage à mes études et mon avenir. Mon idée était de faire de longues études, puis de devenir médecin, tout en espérant que la guerre ne parviendrait pas jusqu’à nous.
Ce matin, ma sœur Émilie aide maman à laver et rincer le linge au « doué » qui se trouve à côté de notre ferme. Ce travail est difficile pour une petite fille de son âge, mais Émilie est pleine de bonne volonté.
Ensuite viendra le moment d’étendre le linge et avec ce soleil, il mettra bien peu de temps à sécher, enfin Émilie aidera maman à le repasser avec le vieux fer chauffé dans la cheminée.
Sébastien, lui, est occupé à nourrir notre basse-cour, il met du cœur à l’ouvrage, mais parfois, il oublie quelques poules ou canards et se fait réprimander par mon père.
Les journées sont assez longues à la ferme, nos parents nous ont appris à nous lever de bonne heure car mon père nous a enseigné que « pour avoir une journée bien remplie il faut commencer par se lever tôt ».
Qu’il est pénible de hisser les bottes de foin dans la charrette, par cette chaleur qui commence à monter. Le soleil déjà haut au-dessus de l’horizon nous domine de la puissance de son rayonnement éternel qui nous donne une idée de la grandeur de l’astre.
Heureusement, mon chapeau de paille me protège de ses rayons, mon père quant à lui se couvre d’une casquette. Moi je préfère ce vieux chapeau de paille que j’ai trouvé un jour dans la grange. D’ailleurs, je ne sais même pas à qui il a appartenu. Peu importe, aujourd’hui il est sur ma tête et je ne le donnerai à personne.
Les bottes de foin empilées dans notre charrette, nous avons mis Halifax au frais, derrière une haie. Mon père et moi en profitons pour aller cueillir des champignons dans le petit bois de « Pédu ». Les odeurs nous laissent deviner que, ce soir, nous ne rentrerons pas bredouilles, et que quelques œufs ramassés par Sébastien seraient les bienvenus pour accompagner notre cueillette.
En effet, la récolte fut bonne. Le soir venu, maman fit revenir dans la grande poêle, le fruit de notre partie de plaisir de cette fin d’après-midi d’été.
Le repas terminé, en attendant que tombe la fraîcheur de la nuit, nous nous asseyons sur le banc de pierre, devant la maison, et avec père, nous contemplons les étoiles en recherchant leur nom.
Vieux banc de pierre, compagnon de nos histoires, de nos amourettes et de nos tourments, pourras-tu un jour révéler à nos descendants tout ce dont tu as été le témoin ?
Ce matin, nous préparons le fiacre afin d’y atteler Halifax, car nous partons à la foire. La ville est à plusieurs kilomètres de notre ferme. D’un bon pas, notre cheval parcourt la campagne qui s’étire derrière nous.
Le bruit des cailloux sur les roues nous accompagne jusqu’à l’entrée de la ville, déjà, de nombreux étals sont dressés autour de la grande place. La raison de notre venue à la foire était l’acquisition d’un autre cheval pour aider Halifax.
Sur le chemin du retour vers notre maison, la transaction étant pratiquement conclue, il nous fallait trouver un nom à ce cheval qui allait désormais partager les travaux de la ferme avec Halifax.
Ce fut le nom de Swindon, petite ville anglaise au sud d’Oxford qui fut bientôt choisi. Nos deux chevaux ayant tous deux des attaches lointaines avec des races anglaises, nous tenions à leur attribuer ces noms à consonances britanniques.
Swindon devra rejoindre notre ferme d’ici quelques mois, ce qui nous permettait de nous affairer à l’installation de son écurie. La tâche fut entreprise gaiement car nous avions hâte d’accueillir ce nouveau compagnon.
Septembre 1939, déclaration de guerre commune de la France et de l’Angleterre contre l’Allemagne. Cette nouvelle nous parvint de Paris par l’ordre de mobilisation générale qui s’afficha au fronton de notre mairie.
Notre père était trop âgé pour être mobilisé. Ce fut un soulagement pour nous, mais nous pensions tout de même à tous ces hommes appelés à accomplir leur devoir patriotique.
Nos vies paisibles de paysans au cœur de la Bretagne étaient une nouvelle fois bouleversées par la guerre. Les enfants de mon pays en avaient déjà payé un lourd tribut lors de la dernière, de par leur courage et leur sacrifice, en témoignent encore les longues listes des noms inscrits sur les monuments aux morts de nos villages.
Début octobre, je devais intégrer le collège des frères de Ploërmel et ces événements faisaient désormais planer des incertitudes sur mon devenir. Mes parents m’aidaient beaucoup avec leurs moyens.
Ils me disaient que vu mon âge, je ne devrais pas encore me faire trop de soucis. Malgré cela, ma conscience me dictait de prendre mon destin en main dès maintenant.
Ce matin-là, Émilie conduit les vaches au pâturage, en compagnie de notre chien Azor, un petit chien croisé, fidèle et bon gardien. Émilie a 12 ans, c’est une jolie petite fille brune aux yeux bleus de sa maman.
Une fois arrivée au pré, Émilie s’installe au pied d’un arbre et sort son ouvrage de broderie. À cette époque, les jeunes filles s’occupaient, entre autres, des tâches ménagères et à faire de leurs mains ce que les anciens leur avaient montré durant les veillées nocturnes des longues soirées d’hiver.
Mon petit frère Sébastien s’occupait en bricolant, et parfois, il mettait ses idées inventives au profit des travaux de mon père. Sébastien avait 10 ans, il était à la même école qu’Émilie. Elle se trouvait à trois kilomètres de la maison.
Par tous les temps, ils faisaient la route à pied, chaussés de leurs sabots, en compagnie des enfants des environs. C’est ce même chemin que j’ai parcouru pendant de nombreuses années et que j’imaginais me mener vers le savoir que dispensaient nos maîtres. Aujourd’hui, je suis fier de partager mes connaissances.
Nos terres couvraient une superficie d’environ 80 hectares. Le renfort de notre second cheval, Swindon, fut apprécié à sa juste valeur. Notre père possédait malgré tout un tracteur, ce qui était assez rare dans la région à l’époque.
Mais les chevaux étaient toujours utilisés là où la machine ne pouvait accéder, car certains champs étaient souvent mal arpentés et entourés de haies ou de pommiers très appréciés pour le cidre.
De cette guerre qui grondait dans le pays, nous n’avions de nouvelles que grâce au vieux poste de radio ou par le journal que le facteur nous apportait chaque matin. Durant leur enfance, mes parents avaient connu le désastre de la guerre mondiale que nous devions à présent appeler « première. » Ils n’en parlaient pas beaucoup devant nous et je leur en suis reconnaissant.
Début octobre, je fis mon entrée au collège comme pensionnaire. Je rentrais chez nous chaque mois. Souvent, le samedi, un enseignement religieux nous était dispensé.
Nous étions une vingtaine dans ma classe et nos études nous donnaient peu de temps pour profiter de la douceur des soirées d’automne. Les devoirs et les leçons étaient devenus nos lectures partagées.
Tard le soir, les quelques instants de répit étaient les bienvenus.
Mes camarades s’appelaient : Jean, Alphonse, Joseph, Eugène et nous partagions ensemble nos nombreux points de vue sur les études et l’actualité du moment.
Nous étions très liés par nos origines paysannes car la majorité des élèves venait de familles aisées de commerçants ou de bourgeois. Notre culture était le ciment de notre amitié.
La ville de Ploërmel comptait également un pensionnat de jeunes filles, le collège des « sœurs de la charité ». Les religieux ne permettaient aucun contact entre garçons et filles, ce qui empêchait toute relation, même amicale. J’espérais que la guerre qui était en train d’avoir lieu contribuerait à faire sauter cette barrière, que désormais, les relations entre les humains seraient plus importantes que le climat hostile du moment.
Je n’avais pas de nouvelles de ma famille sauf par le courrier, je m’arrangeais pour travailler correctement, à soigner ma conduite afin

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents