Les Murmures de l ombre
283 pages
Français

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Les Murmures de l'ombre , livre ebook

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Description

Un an après leur périlleux voyage à bord de l’Alcyon et le drame survenu dans le monde vampirique, chacun doit se rendre à l’évidence : le danger n’a jamais été si proche.


Le mal rôde et déplace ses pions ; les fils de la vie se croisent et s’emmêlent : même les cœurs les plus amoureux ne peuvent échapper aux murmures de l’ombre.


Les arcanes de l’éternité n’auront bientôt plus de secrets pour eux, car il est des destins que même la mort ne saurait corrompre.


Sauf si...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 novembre 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782375211472
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Alessia Dan
Les Murmures de l’ombre
Les Arcanes de l’éternité
Tome III

L’île «   Oileán diabhal  », dont je parle dans ce roman, n’existe pas. Elle s’inspire cependant, pour ses paysages fabuleux et sa merveilleuse culture, d’ Oileán Toraigh (l’ile de Toraigh). Les personnages, les lieux et les événements sont purement fictifs.
 
Tu le sais, c’est la règle commune : tout ce qui vit doit mourir, emporté par la nature de l’éternité.
Hamlet de William Shakespeare
 
Prologue
Paris, un an plus tard, 15 juin
Dès que Luc passa le pas de la porte du journal, Quentin, installé derrière la vitre de l’aquarium, fit un geste sec dans sa direction, qui signifiait : « ramène ton cul vite fait ». Nonobstant cette directive, Luc gagna son bureau d’un pas débonnaire, prit son temps pour ôter son manteau et son écharpe puis, enfin, rejoignit son patron. Ce dernier le foudroya du regard, mais se contenta de lui tendre une feuille couverte de petits caractères découpés dans un magazine. Un rictus dédaigneux aux lèvres, Luc s’en saisit.
— Une lettre anonyme, vraiment ?
— Ouais, moi aussi j’ai eu cette réaction, mais lis-la.
Luc, intrigué par l’intérêt que l’homme y accordait, la parcourut avec attention. Au fur et à mesure, ses sourcils se froncèrent.
— Tu te souviens de ce village, j’imagine, commenta Quentin. Ça a fait la une pendant des jours, on n’avait pas vu une telle catastrophe chez nous depuis le barrage de Malpasset.
Deux cents morts en une nuit dans un incendie ! Qui pourrait prétendre avoir oublié ? Lui, ça ne risquait pas ! Le Cénacle, les Nettoyeurs et Nefer avaient été en état de crise absolue. Camoufler un tel massacre avait été digne d’un fabuleux tour d’illusionniste, Houdini n’aurait pas fait mieux ! Dans cette merde, ils avaient eu de la chance. Léceline, et donc Nefer, avait été prévenue de l’attaque par une de leurs taupes. Pas assez tôt pour empêcher la mort de tous ces pauvres gens, mais suffisamment pour dissimuler la véritable cause aux yeux du monde.
À leur arrivée sur place, les corps parsemaient les rues et le village brûlait déjà en partie comme un feu de la Saint-Jean. Les coupables arrêtés, non sans mal, ils avaient veillé, avec l’aide des Drekis appartenant aux Nettoyeurs, à ce que le feu reste assez ardent pour consumer jusqu’à la moindre preuve. Le reste n’avait été que manipulation des médias, des autorités et de l’enquête. Nefer et un autre vampire avec la même faculté que lui avaient altéré les souvenirs des quatre survivants, les miraculés, comme on les appelait.
— Des vampires ?
Luc se força à rire.
— T’es sérieux, là ? insista-t-il, toujours ironique.
Pour toute réponse, Quentin tourna l’écran de son PC vers lui et lança la vidéo que contenait la clé USB jointe à la lettre.
Luc se pencha pour mieux voir. Avec la nuit, l’image se révélait imprécise. L’angle de vue dansait la salsa, la fumée brouillait la scène et les cris s’entendaient à peine. Quant aux mouvements rapides des agresseurs, ils ne faisaient que gêner la mise au point de l’objectif et laissaient des traces difficilement reconnaissables. Luc n’y connaissait pas grand-chose, mais rendre ce film net paraissait impossible – une chance pour eux. Cependant, il restait assez étrange pour capter l’intérêt de pas mal de gens, surtout si eux, les journalistes, y veillaient. Des tas de curieux se rendraient sur les lieux, et qui sait si à force de chercher, ils ne finiraient pas par trouver quelque chose ? Le terreau demeurait fertile pour une bonne théorie du complot. Toutes les personnes concernées avaient fait de leur mieux pour travestir la vérité, mais ce que Luc et Quentin regardaient en ce moment prouvait qu’une petite souris malicieuse parvenait toujours à se glisser là où on ne l’attendait pas.
À ses yeux, cette vidéo pouvait aussi bien être réelle que fausse. Il devait se l’approprier afin que Stefano et Mick l’analysent.
— On dirait Blair Witch ton truc. C’est un fake , c’est évident. Je comprends même pas pourquoi tu me montres ça, tenta-t-il pour donner le change.
— Parce que tu vas faire ton sac et y aller, asséna Quentin.
— Plus personne ne s’intéresse à cette histoire, c’est une perte de temps.
— C’est moi qui décide de ce qui est une perte de temps. Si tu n’es pas content, rien ne t’oblige à travailler ici.
Ils s’observèrent, le visage fermé, dans une guerre silencieuse.
— T’as pas encore renoncé ? Ça fait plus de trois ans que t’essaies de me faire virer, mais je suis encore là.
— Rien n’est immuable. Et puis je suis optimiste par nature, assura Quentin.
Luc se pencha vers lui, le regard incisif.
— Et tu as pensé que, toi , tu pourrais te faire lourder un de ces jours ?
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Continue à me chier dans les bottes et tu le sauras.
Luc s’empara de la lettre et de la clé USB avant de se diriger vers la porte.
— Je n’y vais pas parce que tu me l’ordonnes, mais parce que je veux te prouver que ce sont des conneries.
— Eh ! Rends-moi ça, connard ! J’ai pas fait de copie !
Luc, heureux de cette information, l’ignora royalement, se rhabilla pour sortir, puis quitta le journal sous la vindicte de son patron et les regards plus ou moins étonnés de ses collègues.
Chapitre premier
Paris, 20 juin au matin
Assis au milieu de son lit, jambes croisées en lotus, Stefano regardait avec un sourire rêveur la photo de couple prise peu de temps après l’emménagement de Lisandru sur son territoire. Aujourd’hui, il n’éprouvait plus cette douleur lancinante lorsque ses yeux se posaient dessus. La raison en était fort simple : les dizaines d’enveloppes répandues autour de lui tels de magnifiques pétales immaculés. La fleur s’épanouissait chaque jour un peu plus. Sans qu’il en prenne conscience, ses doutes et ses peurs s’étaient noyés dans les mots, les SMS et les conversations téléphoniques.
Nu, ses longs cheveux blonds caressant ses reins, il songeait avec douceur et une certaine fièvre au moment unique qu’il venait de vivre. Qui aurait cru Lisandru capable de ça ?! Et pourtant ! Jamais il n’aurait pensé connaître l’orgasme juste en écoutant sa voix sur Skype, ses prunelles cobalt l’admirant avec autant de ferveur que de lubricité.
Un rire heureux et idiot lui échappa. Un éclat de bonheur. Ce bonheur qu’il avait pensé envolé lorsque son compagnon, un sac à l’épaule, avait refermé derrière lui la porte de leur appartement un matin de janvier pluvieux, alors que la brume habillait les toits de Paris. Malgré ses promesses de retour, Stefano n’en avait rien cru à l’époque. Pourtant, la première missive avait émis son agréable froissement entre ses doigts nerveux à peine cinq jours plus tard. Juste quelques phrases maladroites. Une autre avait suivi, plus longue, et encore une autre, et une autre…
Dans cette époque qui ne connaissait presque plus que les e-mails, recevoir de vraies lettres avait été une surprise. Voir Lisandru se révéler dans chacune d’elles lui inspirait un sentiment grisant. Lui-même avait ressorti sa jolie plume, au sens propre, pour répondre. Son crissement doux sur le papier de bonne facture l’apaisait. Les deux amants faisaient, à travers cette correspondance, ce qu’ils n’avaient pas réussi de vive voix : se découvrir, se mettre à nu, en apprendre plus l’un sur l’autre, partager leurs doutes, leurs peurs, parler du passé, du présent et du futur, de l’amour, de l’immortalité, du désir, et d’un tas de sujets plus ou moins importants. Un nouveau lien s’était tissé, plus solide. Une brique après l’autre, ils reconstruisaient leur refuge dévasté.
Au bout de quelques mois, sans cesser les lettres, leurs visages respectifs s’étaient dessinés sur l’écran de leur PC par l’intermédiaire de Skype. Une certaine gêne dans les premières heures, puis des conversations plus ouvertes et le premier pas vers une sexualité à distance débridée. Ils avaient enfin retrouvé leur complicité. Le seul élément inconnu de Stefano restait le lieu qui servait d’abri à Lisandru en ce moment même. Cela faisait trois mois que ce dernier n’avait plus bougé. Toujours un décor identique : une jolie chambre chaleureuse, avec sur la commode un beau bouquet de fleurs fraîches différent chaque jour. La fenêtre parfois ouverte lui permettait d’entendre le ramage des oiseaux, laissant supposer que cette nouvelle étape se trouvait à la campagne. Ce silence de la part de Lisandru signifiait-il quelque chose ? Avait-il cessé de courir ? À chaque ville ou village, en plus d’une adresse où expédier son courrier, il avait envoyé un selfie caractéristique, mais là, aucune photo non plus. Comme s’il ne souhaitait pas donner le moindre indice pouvant conduire jusqu’à lui. Sentait-il son besoin dévorant de le revoir ? De le serrer dans ses bras ? De lui faire l’amour charnellement et non à distance ? De s’approprier chaque atome de son être ? Ces étranges et sulfureux entretiens avaient apaisé son cœur, mais mis le feu à son corps. Stefano pressentait que, de l’autre côté de l’écran, Lisandru espérait comme lui ce rapprochement sans pour autant parvenir à se décider. Ce dernier avait depuis longtemps dépassé le délai qu’il lui avait fixé pour son retour. Néanmoins, un jour, sans prévenir, Stefano savait qu’il le verrait traverser le seuil de la porte à nouveau, dans le bon sens cette fois. Il ne doutait pas. Il attendait.
Il grimaça lorsque la sonnerie du téléphone le tira de sa douce rêverie, mais décrocha aussitôt en reconnaissant le numéro de Nefer.
—  Ciao. Qu’est-ce que je peux pour toi ?
Nefer n’utilisait jamais le téléphone pour discuter de tout et de rien, même depuis qu’il portait sa boucle d’oreille le réconciliant un tant soit peu avec les ondes électriques.
—  Je suis obligé de m’absenter. La mère de Luc est décédée et nous devons faire le nécessaire.
— Oh  ! E molto triste  ! Je suis désolé pour lui. Il rentre enfin, alors ?
— Il a essayé de se débiner en suppliant Dhyâna de s’en occuper, mais je lui ai demandé de rester ferme et de refuser. C

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