Limbus Patrum
210 pages
Français

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Limbus Patrum , livre ebook

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Description

Lorsque Kéziah, succube de la brigade hyper sexy et privée de Satan lui-même, débarque chez Claire, c’est avec le canon de son flingue qu’elle lui souhaite la bienvenue.

Pourtant, le démon a besoin de ses talents sur une affaire de meurtre, et il est bien décidé à la convaincre de l'aider.... quoi qu'il en coûte.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juin 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782376863588
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

présente

La brigade du surnaturel
T1
LIMBUS PATRUM
Floriane Impala

Ce fichier vous est proposé sans DRM (dispositifs de gestion des droits numériques) c’est-à-dire sans systèmes techniques visant à restreindre l’utilisation de ce livre numérique



Chapitre 1 La BMS
I l est cinq heures du matin et je suis déjà levée depuis trois bonnes heures. À la BMS, la Brigade de la Magie et du Surnaturel, on ne compte pas ses heures. Ou, plus justement, on oublie de compter, le résultat foutrait la migraine. Mon job fait partie de ceux qu’il faut aimer – vraiment aimer – sans quoi, on se fait vite dézinguer.
Dire que je suis bien réveillée serait un brin optimiste. J’ai passé une nuit trop courte et trop agitée ; cela ne doit pas manquer de se remarquer. Traits tirés, yeux bouffis et cheveux sales, que j’ai tout de même tenté de discipliner dans un chignon strict. Prendre une douche n’aurait pas été du luxe, mais chez nous, on ne gaspille pas son temps en savon parfumé.
Je vérifie encore une fois que mon rutilant Benelli M4 Super 90 est bien chargé et que je dispose d’assez de munitions pour ce qui est à venir. La cartouchière fixée à la ceinture de ma combinaison est si lourde que je pourrais monter un coup d’État à moi toute seule. J’ai de bonnes raisons d’être lestée de plomb : lorsqu’on bosse à la BMS et qu’on côtoie la folie et le meurtre chaque jour, on ne lésine pas sur les moyens. Au risque d’y laisser sa peau. Et son cerveau. Au propre comme au figuré.
À mon poignet, la LED verte incrustée à ma manche est allumée, preuve que le bouclier qui m’enveloppe de sa gangue protectrice et empêche la magie de m’affecter est en marche. Chacun de mes hommes en est équipé. C’est une mesure de sécurité vitale pour les membres de la BMS.
Je porte mes doigts à ma tempe avant d’appuyer sur le bouton de mon oreillette.
— Okay, les gars, récap’. Le suspect est sans doute un IT. Je n’ai donc pas besoin de vous rappeler qu’il est dangereux. Nous n’avons aucune idée de l’étendue de ses pouvoirs donc je ne veux personne qui se la joue Chuck Norris pendant l’intervention, compris ?
Dans l’appareil intra-auriculaire, les voix désincarnées de mes équipes d’intervention grésillent. Les gars ronchonnent leur agrément et tout redevient calme.
Certains diraient « trop », mais j’ai toujours apprécié ces brèves secondes d’accalmie avant la tempête. Elles me recentrent, façonnent ma concentration, tamisent tout ce qui provient de l’extérieur et qui m’est inutile, canalisant mon faisceau intérieur sur ma cible.
Je savoure l’instant d’une profonde inspiration. Je n’ai pas peur. Je suis sereine, c’est mon élément. Je sais que je fais le métier le plus dangereux de ma génération, pourtant, je suis fière d’être là où je suis aujourd’hui. Fière d’être l’un des inspecteurs les plus jeunes et plus prometteurs de mon époque, toutes brigades et tous départements confondus.
Je sens l’adrénaline monter un degré après l’autre, remplir mes veines, bouillir mon sang et faire accélérer mon cœur. Je vendrais mon âme pour une clope. C’est con, j’ai arrêté.
Quelle foutue idée !
À la place, je gobe l’un de ces chewing-gums à la nicotine qui a l’air de me faire autant d’effet que si je voulais me shooter à l’Evian.
D’après nos toutes dernières informations, le suspect s’est réfugié dans ce vieil entrepôt de produits importés chinois, à l’écart de la ville. Au moins, aucun civil ne sera touché. De toute façon, l’assaut aurait pu avoir lieu en plein centre-ville, il n’y aurait pas eu un chat ; les civils ne se frottent pas à la magie. Ils l’évitent comme le choléra ou la peste. Et ils ont raison…
Une légère brise dégage quelques mèches de mon chignon. Je replace dans mon casque celles qui me bouchent la vue et, relâchant mon souffle, je me mets debout.
Le bruit de mes pas est étouffé par le caoutchouc spécial de mes bottines renforcées. Même les flaques d’eau qui crèvent le sol n’émettent qu’un très faible clapotis lorsque moi et les trois autres policiers d’élite de mon détachement marchons dedans.
Ce soir, nous nous sommes séparés en trois groupes de quatre. L’un s’est placé sur la verrière du toit, prêt à en briser la surface, et l’autre prend la porte de service. Mon détachement passera par l’entrée principale.
Nous nous arrêtons devant la porte de hangar. Michael et Lucas se placent de part et d’autre des lourds battants coulissants, mains sur les poignées, tandis que Bérénice, la seule autre femme de l’équipe, couvre mon flanc droit. Je cale mon Benelli contre le kevlar qui protège mon épaule. La prise sur mon fusil est sûre. J’ai fait ça des dizaines de fois.
Je fixe le jeune homme aux yeux pétillants qui tient l’une des poignées. C’est la première intervention de Lucas sur le terrain. Je sens qu’il trépigne dans sa combinaison. Un peu plus et il foncerait tout seul dans l’entrepôt et me ramènerait le suspect entre ses dents comme un chiot joueur et surexcité.
Son aîné, Michael, me sourit puis me lance un clin d’œil. Je lève les yeux au ciel, mais mon sourire en coin ne lui a pas échappé. Ce doit être les seuls gars au monde à aimer les risques liés à leur métier. À courir chaque jour vers une mort certaine et à en redemander. Je n’aurais pu rêver une meilleure équipe.
Je ferme un instant les paupières, et les rouvre. Ma propre détermination se reflète dans les yeux de chacun de mes hommes. Si un regard pouvait faire fondre le métal, je suis certaine que la porte de l’entrepôt aurait déjà été percée par les nôtres.
— Go, murmuré-je pour mon groupe et ceux à l’autre bout de mon oreillette.
Une poignée de secondes plus tard, la verrière de l’entrepôt explose et la première équipe se jette dans le vide à l’aide de filins métalliques.
La deuxième équipe a fait voler la porte arrière. Des coups de feu retentissent.
Merde, déjà !?
L’adrénaline dans mes veines a atteint son apogée. Les tripes nouées, je lance mon équipe d’un mouvement du menton.
Les regards sont durs. Concentrés.
Les portes glissent dans un rugissant éclat de métal rouillé.
À l’intérieur, les balles volent. L’obscurité est déchirée par les flashes des fusils d’assaut. Le bruit est assourdissant.
Des cris. Des râles.
Je ne vois rien, mais j’entends tout. Et ce que j’entends me glace le sang. Je me jette dans la mêlée suivie par Michael, Lucas et Bérénice, qui ferme la marche.
Le feu des automatiques crache comme un 14 juillet.
Pourquoi mes équipes se sont-elles mises à tirer comme dans la scène centrale d’un vieux western ?
Il n’y avait qu’un seul suspect, une balle dans la tête suffisait. Pour ce genre de cas, on abat sans sommation. On ne peut plus rien pour les IT, ceux qui souffrent d’infections en phase terminale.
J’appuie sur mon oreillette.
— Équipe Bravo, rapport !
Mais seul le sifflement des balles me répond. Je tente à nouveau :
— Équipe Charlie, combien sont-ils ? Répondez !
Sans succès.
Un jet de magie me frôle le côté de la tête. Je me jette au sol et, dans un roulé-boulé, me relève. Main sur mon casque, je tapote sur un bouton afin d’augmenter la luminosité de ma visière. Rien ne se passe.
Merde…
Le jet a dû griller le système. Tant pis, je vais devoir y aller à l’ancienne. J’avise une pile de lourdes caisses de bois et plonge derrière. Mes semelles craquent sur des dizaines de paquets de nouilles instantanées éventrés.
Mais c’est quoi ce bordel !
Les cris retentissent et se déploient en échos dans le grand espace. J’ignore ce qu’il se passe. J’ai l’impression d’être une gamine qu’on aurait perdue dans une fête foraine. Sauf qu’ici, les manèges sont bien moins divertissants et les stands de tir balancent des plombs de plus gros calibres.
Un coup brusque contre mon épaule m’apprend que l’un de mes hommes vient de s’affaler à mon côté.
Michael grimace en soufflant comme un taureau. De larges perles de sueur gouttent de son casque à visière. Empressé, il défait le clip sous son menton et le jette au sol. Un trou fumant l’a presque entièrement traversé.
— Putain, c’est pas passé loin !
— Remets ton casque, Mika ! lui ordonné-je. Tu vas te faire zigouiller !
Dans un geste machinal, il passe la manche de sa combinaison sur le front. Ses cheveux bruns mêlés de sel sont collés à son crâne par la transpiration.
— Y a un trou gros comme un cul de baleine dedans, je crois que je suis mieux sans.
Je le fusille du regard, mais capitule. À la place, je demande :
— Il se passe quoi, devant ? Je pensais que le suspect était seul ?
Michael hausse les épaules avant de vérifier son chargeur, qu’il replace dans un léger « clic » métallique.
— J’sais pas, cheffe.
— Où sont les autres ? Les communications semblent bloquées. Des nouvelles du QG ?
— Si tu veux mon avis, on est tombés dans un foutu piège.
Une caisse explose au-dessus de nos têtes. On s’aplatit au sol par réflexe avant que l’un de nous deux ne perde une précieuse partie de sa boîte crânienne. Il se met à pleuvoir des nouilles. Mika redresse la tête. Il attrape un agglomérat sur mon épaule et le porte à sa bouche.
— Crevette. Mes préférées, m’indique-t-il avec un sourire.
Je l’ignore. Je n’ai pas le cœur à plaisanter. À vrai dire, l’humour et moi, on n’a jamais vraiment accroché. C’est pas faute d’avoir essayé pourtant.
— On va contourner les caisses, et les prendre à…
Une nouvelle explosion nous écrase sur la dalle. Des éclats de bois entaillent la face de Mika.
— Remets ton casque !
Mais cette fois, mon coéquipier voit rouge. Il grogne, ses épais sourcils froncés, la bouche tordue de contrariété.
— Ils vont pas continuer longtemps à nous canarder comme des dindes à Thanksgiving, c’est moi qui te l’dis.
Et avant que je n’aie le temps de l’attraper par le bras pour le retenir, il contourne notre abri de fortune puis s’élance dans un cri de guerre ma

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