Love War

Mady Flynn

Description

Militaire, Spencer est habitué à partir en mission.

Solitaire, Clay ne croit pas vraiment à l'amour.

Quand ces deux âmes écorchées se rencontrent, peu avant Noël, leurs certitudes s'effondrent...

Ses missions militaires lui prenant beaucoup de temps, Spencer est très peu chez lui. Une vie de couple ? Il n'y pense même pas.

Clay, elle, ne se sent pas à l'aise avec le commun des mortels. Surtout avec les hommes. Elle préfère voyager au travers de ses lectures et s'investir à 100% dans son travail que de s'enfermer dans une relation.

Voulant échapper à leur quotidien, ils se rencontrent au sein d'une association caritative. Leur mission ? Emballer des cadeaux pour les plus défavorisés.

Et si, au détour d'un ruban doré et de quelques morceaux de papier-cadeau, la magie de Noël finissait par rapprocher ces deux êtres tourmentés ?

Sujets

• Policier & Thriller
• Thriller
• Romance
• Romance policière
• Toute la romance
• Suspenso
• Noel
• Military
• Bad Boy
• Suspense
• Lutte
• Fiction
• Amour
• Militaire
• Littérature

Informations

• Publié par: Butterfly EDITIONS SAS
• Date de parution: 15 novembre 2021
• Nombre de lectures: 13
• EAN13: 9782376528814
• Langue: Français

Extrait

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Mady Flynn
Love War



ISBN : 978-2-37652-881-4
Titre de l'édition originale : Love War
Copyright © Butterfly Editions 2021

Couverture © Butterfly Editions - Depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-881-4
Dépôt Légal : novembre 2021
19112021-1000-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
[e-mail]

Merci au « véritable » Clay Spencer de m’avoir inspiré cette douce romance.
1




J'essaie de maintenir un paquet serré entre mes genoux dans le but de l'entourer d'un ruban de soie rouge lorsque celui-ci m'échappe et tombe au sol.
Maudits cadeaux de Noël ! Pourquoi les enfants ont-ils besoin de tous ces jouets ? Je peste une seconde de plus quand mes doigts se collent à un nœud décoratif censé magnifier mon paquet-cadeau. Encore faudrait-il que j'arrive à l'emballer proprement...
Le moment est mal choisi par ma mère qui m’assène le coup de grâce :
— J'imagine que l'on ne te verra pas non plus, cette année.
— M'man... soupiré-je en tenant plus fermement le jeu de société entre mes genoux cagneux.
— Clay ! reprend-elle sérieusement.
Eh oui, mes parents pensaient attendre un garçon, tout était déjà prêt avant mon arrivée. Clay, un prénom masculin… C'est peut-être parce que j'aurais dû être quelqu'un d'autre que je n'ai jamais vraiment trouvé ma place dans ce monde.
Alors que je me débats avec un rouleau de papier afin d'échapper à une énième discussion gênante, ma mère décide finalement de venir à mon secours.
À l'aide de ruban adhésif, elle scotche les différents côtés du paquet que j'ajoute à une pile déjà très haute de cadeaux.
— Ne te braque pas, me supplie-t-elle, j’ai le droit de te poser une question.
— Je sais.
Je sais également que ni elle ni aucun autre membre de ma famille ne comprend ce sentiment d'étrangeté qui m'habite depuis l'enfance. Je ne me sens exister que par mon travail : la lecture. J'ai la chance incroyable d'avoir fait de ma passion un métier. J’en suis très fière, même si je ne peux la partager avec personne.
Très tôt, j'ai commencé à lire, comme un mécanisme de défense, un moyen de fuir, d'échapper à la réalité. Chaque retour brutal dans le monde réel s’apparente à un douloureux électrochoc déprimant.
Une main se pose sur ma joue, me tirant de mes pensées et m'arrachant un sourire.
— Je t'aime, ma chérie, dit-elle comme chaque fois que nous abordons ce sujet épineux.
Je lui souris maintenant de toutes mes dents avant de me lever du canapé en prenant appui de mes paumes sur mes cuisses pour sauter comme un ressort.
— Il faut que je me dépêche d'apporter tout ça, lui réponds-je. Puis, j'ai encore du travail qui m'attend.
Ma mère reste debout près de la table sur laquelle reposent tout un tas de rubans de couleurs, d'étiquettes pour les noms, de paillettes et d'autocollants prêts à décorer les paquets. Les imaginer tous sous le sapin, au soir du 24 décembre déclenche un frisson désagréable qui naît au creux de mes reins pour remonter jusqu'à ma nuque.
— Combien vous serez ? soufflé-je en fixant la pile de cadeaux.
— Avec ou sans toi ? plaisante-t-elle.
Le nez retroussé, mi-agacée, mi-amusée, je plonge mon regard dans le sien.
— Quatorze.
— Quatorze... répété-je, soulagée.
Dont au moins dix me demanderont ce que je deviens, ce que je fais dans la vie, si je vois quelqu'un en ce moment. Et si je leur réponds, ils me répliqueront : « Oui, mais quels sont tes véritables projets ? ».
Comme si je n'avais pas d'avenir actuellement, que je ne construisais rien, et qu'au fond, je n'existais même pas. La pire des conversations, c'est celle concernant le néant de ma vie sentimentale, et pourquoi à vingt-huit ans, je ne leur ai jamais présenté personne. Serais-je lesbienne ? Aurais-je vécu un traumatisme qui m'empêcherait d'avancer sereinement dans la vie et de m’investir dans une relation solide et durable ?
C'est déjà assez pénible de répondre à ces questions tout au long de l'année, alors je refuse de rester sagement assise à table, à sentir leurs regards peser sur moi le soir de Noël.
Qu'il s'agisse d'inquiétude, de pitié, de tristesse ou de cette horrible petite pointe de condescendance amusée.
Devenue le sujet principal de tous les débats, je suis de toutes les discussions, car je n'ai pris aucune voie dite « normale ». Je fais un peu tache dans une famille aussi traditionnelle que la mienne. Même mon frère, bien plus jeune que moi, est déjà marié et père de plusieurs enfants.
Moi, je cours après le temps. Je voudrais qu'il se suspende au-dessus de ma tête, et sans cesse avoir la possibilité de revenir en arrière pour revivre certaines émotions avec la même intensité.
Lorsque l'on ouvre un livre, c'est très exactement cet effet qui se produit. Les pendules s'arrêtent, on se met à vivre en dehors du temps et de l'espace. On est connectés à des êtres fictifs qui nous apportent pourtant parfois bien davantage que des personnes faites de chair et de sang. Je le ressens, au plus profond de mon cœur. Vibrant intensément, me sentant si vivante, pleine d’espoir, un simple livre ouvert sur mes genoux plutôt que dans les bras de n'importe quel homme qui soit passé dans ma vie.
Pendant que ma mère part cacher les cadeaux destinés aux enfants de la tribu, il en reste certains qui ne sont pas emballés et que je dois emporter avec moi. Ils sont alignés sur la grande table, installée spécialement par mon père à l'occasion des fêtes de fin d'année.
Je ne veux plus être la fille assise seule quand mes parents ont pris l'habitude de placer les couples face à face. Pendant des années, j'ai été presque ignorée, déjà absente.
Je passe par la cuisine pour vérifier le contenu de mon panier avant de revenir au salon où ma mère tient dans ses bras des jouets qu'elle souhaite également offrir.
— Tu en fais trop, constaté-je de mes propres yeux.
— Je culpabilise tellement, explique-t-elle.
— Maman... tu ne peux pas être présente partout !
Lui souriant, je viens tapoter gentiment son épaule pour la réconforter. Je vois bien qu'elle est malheureuse du choix qu'elle a dû faire pour cette année. J'essaie également de la rassurer en lui promettant :
— Je vais assurer pour toi.
— Je t'aide à les porter jusqu'à ta voiture, annonce-t-elle.
— Tu es gentille, merci.
Je l'accompagne, moi-même chargée de trois petites peluches aux yeux brillants comme des bornes d'autoroute que je dois précipitamment lancer sur la plage arrière pour décrocher mon téléphone.
— Clay Mitchell ?
— Mais qu'est-ce que tu fous ?
Je décolle une seconde le téléphone de mon oreille qui bourdonne au son de ce puissant élan du cœur.
— Tout le monde attend ton article pour boucler le numéro ! reprend-elle.
— Bonjour à toi aussi, Bree, dis-je en remontant le col de mon manteau.
Je me penche rapidement pour embrasser la joue de ma mère, puis lui adresse un signe de main avant de monter du côté conducteur.
Elle reste derrière la voiture et me fait de grands gestes jusqu'à disparaître de mon rétroviseur lorsque je tourne à l'angle, au bout de la rue.
— Justement, j'ai un petit problème, avoué-je en accrochant mon smartphone au tableau de bord pour libérer mes deux mains.
— Lequel ? soupire-t-elle exagérément.
— C'est bientôt Noël, Bree.
— Et alors ?
— Je ne peux pas choisir qu'un seul livre.
Voilà des jours que je me prends la tête sur une sélection de Noël. Mon travail de critique littéraire consiste normalement à en lire plusieurs par semaine pour n'en garder qu'un et lui consacrer un article dans un magazine très populaire, celui de Bree.
En cette période de surconsommation, j'ai mauvaise conscience de choisir un unique roman à mettre en avant.
— Je pensais... tu crois qu'on pourrait diviser ma double page en trois ?
Selon moi, chaque auteur mériterait un peu de pub pour booster ses ventes et se faire connaître. Je choisis généralement des livres d'auteurs inconnus, passant parfois des nuits entières sur Internet pour trouver des autopublications et tomber sur le fameux synopsis qui me chatouillera le corps, des orteils jusqu'au bout des doigts.
Je me plais à rêver, j'aime être transportée, me plonger dans un récit, échapper à cette vie, à ce monde. Être payée pour lire, vivre tant de belles aventures est une chose que je ne réalise pas encore. Bree m'a offert cette chance.
— Ils sont géniaux… tous les trois ! Je suis incapable de faire un choix.
Elle ronchonne quelques secondes au bout du fil, mais je sais qu'elle finira par craquer.
— Tu as déjà tout préparé, n'est-ce pas ?
— Juste les résumés, réponds-je en actionnant mon clignotant.
— Combien de temps ?
— Combien tu me donnes ?
Nous sommes le 13 décembre, la sortie du magazine est prévue pour le 20. Le timin