Lupucia
142 pages
Français

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Description

Croyez-vous en l’âme-sœur, au coup de foudre ou à la destinée ?


Lupucia, une guerrière aguerrie, n’y croit absolument pas, jusqu’au jour où elle croise le regard de Cetis, jeune demoiselle en détresse. En un seul instant, leurs vies se retrouvent entremêlées. Mais jusqu’à quel point ? Quel choix feront-elles pour être ensemble et pour se retrouver, alors que celui qui tisse le chemin de leur vie s’amuse avec elles, coupant le fil de leur destinée ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 novembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9781716606311
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lupucia
 
 
Patricia Fautaire

Copyright © 2020
Tous droits réservés.
ISBN : 9798682580828
 
 
TABLE DES MATIÈRES
 
 
TABLE DES MATIÈRES
1 - La meute
2 - Crois-tu à l’autre monde ?
3 -As-tu le droit à une autre chance ?
4- Punition
5- Bon ou mauvais choix ?
6- Une fête sans Lune
7- Réveil douloureux
8- L’inconnue a-t-elle un nom ?
9- Susanne
10- Seconde chance
11- Privée de tout
12- Excuse et vérité
13- Liberté retrouvée
14- Taverne du sanglier
15- Sentiments
16- Je te retrouve de nouveau
17- Frayeur
18- Responsabilités
19- Je te vois grandir
20- Joyeux anniversaire
ÉPILOGUE
BIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
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1 - La meute
 
 
Les hommes soufflent sous l’air glacé de la forêt de pins, ils essayent de retrouver leurs forces après l’assaut qu’ils viennent de subir. La plus grande partie de cette légion se trouve assise sur la mousse recouvrant la roche glissante du ruisseau qui s’écoule, emmenant les traces de sang des corps tombés en son sein.
Debout, un peu à l’écart, se tenant bien droit, un guerrier dont l’armure ne brille plus que par endroits sous les rayons du soleil, qui passent à travers les épines de pin. Son corps tout entier est quasiment recouvert de sang. Son heaume gravé avec minutie, qui recouvre l’intégralité de son visage, ruisselle tout autant des traces de cette bataille. Il observe, à travers les fentes de son casque, le paysage meurtri. De ses yeux verts, il contemple, tout en priant, les hommes partis le glaive à la main.
Ce guerrier s’avance, prenant soin d’éviter les corps, afin d’aller se rafraîchir. Elle se défait de son heaume, pour ensuite le plonger dans le ruisseau qui le lave de tout ce sang. Elle observe la forme du museau gravé dans le métal se déformer sous le cours d’eau, se perdant devant l’image qu’elle voit de son propre reflet. Passant ses mains dans sa longue chevelure, elle se demande depuis combien de temps elle n’a pas pris de bain, de quand date le dernier jour où elle a pu marcher sans cette cuirasse de cuir et de métal.
— Lupucia ! clame un des guerriers assit sous un arbre, derrière la jeune femme.
Elle se retourne et regarde l’homme dont la joue est lacérée, un fin filet de sang coule de la plaie dont les mouches commencent à se repaître. Elle s’approche en silence de l’homme qui laisse tomber ses mains de chaque côté de son corps, laissant apparaître la raison de sa demande. Elle ne pose pas de question, saisit un glaive au sol et le tend à l’homme. Il le prend en main tout sourire en fermant les yeux. Elle pénètre sa propre lame la poitrine de l’homme, venant perforer le cœur pour mettre fin honorablement à sa vie.
Les hommes autour ont gardé le silence, respectueux de ce geste libérateur. Quand elle retire son arme de ce guerrier tombé, l’agitation reprend, la parole revient autant que le bruissement du vent qui se lève. Les combattants regroupent les leurs tombés, ils les alignent le long du fleuve, avant que le plus jeune du groupe ne commence à les laver.
Lupucia regarde ce jeune garçon d’à peine quatorze ans dévêtir les guerriers qui font deux à trois fois son poids, tout en les déplaçant avec douceur et force. Il s’occupe d’un homme à la fois, le déshabillant, le lavant, refermant les plaies, pour le revêtir afin que deux autres guerriers ne le déplacent vers l’autel où ils seront, ce soir, libérés de leur enveloppe charnelle dans les flammes purificatrices.
Elle se pose contre l’arbre, juste à côté de l’homme qu’elle vient de tuer quelques minutes plus tôt. Elle se laisse, pendant un temps, sombrer dans le souvenir de sa dernière nuit passée dans les bras d’une femme. Cela ne remonte pas à si loin dans le temps, tout au plus un mois, dans ce petit village au pied de cette forêt gigantesque. Tout le monde avait apprécié cette pause de quelques jours, avant de s’engouffrer dans la moiteur des pins centenaires.
Un bruit au loin ramène toute l’attention de notre guerrière sur le moment présent. Y aurait-il encore un ennemi, de vivant, tout proche ? D’un mouvement de tête, elle envoie deux guerriers, prêts à se battre, à la recherche de l’intrus. Mais curieusement, elle se sent attirée vers ce bruit. Elle suit les hommes rapidement en replaçant son heaume sur sa tête. Elle se met à courir dans les buissons tel un animal, stoppant par moments, écoutant, sentant l’air avant de repartir à pas feutrés vers sa proie.
Ils ne mettent pas longtemps pour encercler l’intrus, qui sont, en fait, plusieurs. Un groupe d’hommes, vêtus de peaux de bêtes, se tiennent en cercle. Il se jettent à tour de rôle une jeune fille qui retient ses cris d’effroi devant leurs grosses mains qui se posent sur son corps frêle. Un des guerriers de Lupucia siffle telle la colombe dans l’air, indiquant qu’ils peuvent intervenir si elle leur en donne l’occasion. Mais est-ce utile ? Faut-il intervenir dans cette joute pittoresque pour les cuisses de cette gamine ?
Elle serait partie sans un bruit, si les yeux suppliants de cette enfant n’avaient rencontré les siens. La demoiselle est bloquée au sol, maintenue fermement par un des hommes qui soulève le linge la recouvrant, dévoilant sa peau blanche. La brute vient coller son visage sur sa poitrine, léchant sa peau de sa langue râpeuse tandis que sa main libre libère de son entrave son appendice masculin.
Lupucia grogne derrière son masque, elle enfonce ses doigts dans la terre noire avant de pousser un hurlement, saisissant le petit groupe de sauvage devant eux. Ils se redressent, le premier homme à vouloir jouer avec la jeune fille place cette dernière sur son épaule, tandis que les deux autres ferment le cercle, se mettant dos à dos.
Lupucia grogne de nouveau, faisant signe à ses compagnons de lancer l’attaque. Ils se jettent alors hors de leurs cachettes, hurlant fort et haut, frappant de leurs glaives les parties métalliques les recouvrant, faisant le plus de bruit possible pour surprendre et effrayer l’ennemi. Tout en courant à travers les arbres et buissons, ils se rapprochent de leurs cibles. Ils courent, se croisant à de nombreuses reprises, faisant croire par leurs mouvements et leurs bruits, que l’ennemi chargeant est d’un nombre bien supérieur à la réalité.
Pendant que ses guerriers attirent l’attention de ces trois hommes, Lupucia se glisse, féline, derrière eux, à l’abri de leurs regards. Elle est tapie dans les fourrés à moins d’un mètre d’eux. Elle ralentit sa respiration, essayant de retenir sa salive qui commence à couler le long de sa mâchoire, débordant par les fentes de son casque. Elle attend calmement le moment où le destin les frappera de pleine face.
Dans un dernier cri, un dernier hurlement, un dernier claquement de métal, le silence survient brusquement, laissant le groupe d’hommes cois. Ils se regardent les uns les autres, surpris par le silence. Ils ne comprennent pas ce qu’était ce bruit, d’où il venait et pourquoi. Ne cherchant pas plus loin, il leur faut à peine une minute pour que l’un d’eux ne désire reprendre le jeu là où il avait été interrompu. Un de ces sauvages fait glisser la jeune demoiselle de l’épaule de son acolyte. L’homme dépourvu de son colis, mécontent, envoie son poing directement dans la mâchoire de son dépouilleur qui se recule. Il tire sur les chevilles de l’adolescente pour l’écarter de ses deux compagnons, afin d’assurer son droit d’être le premier servit.
Il se relève bien droit et bombe le torse, face à ses compagnons, voulant s’assurer qu’ils ne viendront pas le gêner dans son petit moment de plaisir. Soudain son regard se fige, ses lèvres tremblent, tandis qu’il tend la main indiquant un point devant lui.
Les guerriers, recouverts de peau de bête, sont postés juste à l’aplomb, dans le dos des deux hommes. Dans un mouvement rapide et net, leurs glaives brillants sous l’éclat du soleil tranchent la gorge des hommes devant eux, faisant jaillir le sang chaud sur la terre. Pendant que les corps tombent sur le sol, ils fixent avec envie le dernier homme qui recule lentement. Comme espérée, leur attaque rapide a laissé celui-ci totalement sous le choc et il ne sait plus comment prendre la fuite. Il recule très lentement, traînant les pieds sur le sol jusqu’à rencontrer dans son dos un obstacle.
Il se retourne, pensant avoir heurté un arbre, mais au lieu de cela il se noie dans son reflet. Devant lui, un casque métallique lui renvoie son reflet déformé par les traits d’un loup. Une ombre passe sous ses yeux, une sensation de chaleur se répand sur son torse. Tout en baissant le regard vers les griffes rougies de sang devant lui, il place ses mains autour de sa gorge. Son esprit part loin, espérant trouver une échappatoire à la scène qu’il est en train de vivre. Serait-ce un moment d’hallucination dû aux champignons qu’ils ont mangés ce matin ? Mais non, ses doigts englués de ce liquide rouge qui coule sur son buste, son sang qui éclabousse le métal poli de ce heaume, lui prouvent le contraire. Il tombe à genoux avant de voir, un court instant, un glaive fendre l’air juste au-dessus de sa tête, le libérant de toute peur, effaçant la douleur pour l’éternité.
La jeune captive se retrouve alors seule, entourée de trois corps sans vie et de trois guerriers. Elle se recroqueville sur elle-même, remontant ses genoux jusqu’à sa poitrine, essayant tant bien que mal de cacher son corps dénudé devant ces hommes recouverts de sang. Les deux chasseurs saisissent les corps inertes, sans que Lupucia n’ait besoin de leur dire quoi que ce soit. Ils les déplacent à l’écart pour les déposséder de leurs biens, en les déshabillant entièrement.
Lupucia regarde ses hommes s’affairer avant de retourner son attention vers la demoiselle. Elle la contemple un court instant entre les fentes de son casque. Elle voit sa peau blanche délicate éclairée par le soleil, elle détaille les marques sur sa peau rougie par ses agresseurs.

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