Lykos
47 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description


Elle était... Je ne saurais réellement la décrire. Notre alpha. Oui, c'est le seul mot qui lui convient, elle était notre alpha.


Tous la craignaient, la respectaient, parce qu'elle nous avait sauvé, qu'elle nous protégeait. Il n'y a qu'une seule personne qui ose réellement l'approcher, et lui dire tout ce qu'il pense.
Voilà plusieurs siècles que nous vivons en paix, pour des raisons évidentes, mais aujourd'hui un nouveau conflit semble vouloir de raviver d'anciennes flammes.



Qui aurait pu croire que tout irait si mal ?


***


Extrait :

— Je n’ai rien à te dire, pars, dit-elle en retrouvant son ton cassant habituel.
Elle s’était remise derrière son bureau, le regard baissé sur le sol. La large fenêtre derrière eux était fermée, et la pièce n’était éclairée que par la petite lampe clignotante au plafond.
— La guerre approche, reprit Connor.
Elle leva les yeux vers lui.
Elle détestait le regarder.
Peut-être parce que quand elle le voyait, Aloïse avait conscience de tout ce qu’elle laissait derrière elle. De tout ce qu’elle abandonnait.
Son âme sœur.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 18
EAN13 9791034807901
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Lykos
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Camille Eusford
 
 
 
Lykos
 
 
 
Couverture : Maïka
 
 
 
Publié dans la Collection Imaginaire ,
Dirigée par Pauline Montsarrat
 
 
 

 
 
 
© Evidence Editions 2018
 
 
 
 
 
 
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Prologue
 
 
 
— La Meute de l’ouest pense que tu les attaques.
Aloïse leva les yeux vers sa seconde. Elle en avait exactement cinq, ses plus proches amis qui faisaient office de gardes du corps, de conseillers et, surtout, qui la supportaient au quotidien. Cette dernière était Elyne.
— Que je les attaque ? Qu’est-ce que j’ai encore fait ?
— Tu as cassé le bras de l’un de leurs membres.
C’était une très jolie jeune femme, les cheveux blonds, le visage parsemé de petites taches de rousseur. Elle avait un beau teint hâlé, conséquence de ses vacances au bord de la mer en compagnie de son âme sœur, qui répondait au nom de Daël.
— J’ai fait ça ? demanda innocemment la jeune femme.
— Oui, Aloïse, tu as fait ça.
Son amie avait l’air totalement exaspérée.
Elle se trouvait dans le bureau de l’alpha. Une pièce tout à fait charmante, ronde, des bibliothèques contre tous les murs. Une sorte d’estrade avec un lourd bureau en chêne posé dessus. C’était là qu’Aloïse travaillait et qu’elle dormait également.
Normalement, elle avait une chambre, à quelques portes d’ici. Mais elle n’y allait jamais.
Elyne connaissait Aloïse depuis l’enfance. Lorsque la jeune rousse avait encore sa place dans la meute de son père avant de s’en faire éjecter pour quelques raisons étranges. Elle était devenue trop puissante, une alpha qui mettait en péril l’équilibre du groupe.
— Je l’ai emmené à l’hôpital, dit-elle, donc, en principe, je l’ai aidé à soigner son bras.
— Mais, c’est toi qui le lui as cassé, Aloïse !
— Il l’avait mérité.
La jeune rousse avait l’étrange et très désagréable impression de redevenir une enfant. Alors, lançant un regard dédaigneux à, probablement, sa meilleure amie, elle s’avança dans la pièce pour s’asseoir sur un fauteuil crème relativement confortable.
Ils étaient en pleine période de Noël, elle trouvait cela stupide de célébrer une fête humaine, mais sa meute y tenait beaucoup, voilà pourquoi elle se retrouvait avec un petit sapin clignotant en rouge et vert sur son bureau.
Elle avait également, des autocollants représentant le père Noël scotchés sur sa fenêtre, avec des bonbons de toutes les couleurs. Dehors la neige tombait, doucement, sur l’immense manoir dans lequel ils vivaient tous. Quatre étages, assez longs et, surtout, avec suffisamment de places pour accueillir environ deux cents personnes. Des guerriers pour la plupart. Mais également des familles, des loups isolés.
La meute se suffisait à elle-même, ils produisaient de l’argent, leur nourriture et ils avaient leur propre médecin.
Ils avaient un réfectoire, une cuisine. Le manoir était bâti sur un immense terrain de plusieurs hectares pour permettre aux loups de courir. Plusieurs maisons se trouvaient tout autour, encore des loups de la meute qui avaient choisi de vivre indépendamment des autres.
En tout, le groupe comptait plus de deux cents membres, dont des enfants que la jeune femme avait vus naître et grandir.
— Tu devrais apprendre à gérer ta colère, lui lança Elyne.
Visiblement, elle était à bout. La rousse lui lança un regard éclatant en jouant du bout des doigts avec une petite guirlande décorant son bureau.
— C’est ma façon de gérer ma colère, fit-elle remarquer d’une voix calme.
Son amie s’avança vers elle, montant sur la petite estrade au centre de la pièce. Les bras croisés sur la poitrine, elle la regardait.
— Ce n’est pas juste, reprit-elle.
Elle avait la voix qui montait dans les aigus, comme chaque fois qu’elle s’énervait. Aloïse ne la regardait presque pas, trop fascinée par les petites gouttes clignotantes qui décoraient son sapin.
— Je croyais être une adulte, dit cette dernière, doucement.
— Et alors ?
— Les adultes font ce qu’ils veulent, c’est bien connu.
— Non, les adultes ne font pas ce qu’ils veulent. Bon sang, j’ai l’impression de discuter avec une enfant.
— Et moi, avec ma mère et elle a essayé de me tuer deux fois, donc ce n’est pas la meilleure expérience que j’ai, si tu veux tout savoir.
Nouveau regard noir, dirigé vers la jeune femme. Elle s’amusait énormément.
— Arrête de me parler si je t’énerve à ce point. Et casse-toi, reprit-elle doucement pour détendre l’atmosphère. Au passage, tu pourrais me ramener du café ? Ordre d’alpha, mon corps est en manque.
— Aloïse, reprit Elyne dans un dernier effort désespéré, tu es l’alpha. Tu dois montrer l’exemple.
— Je montre l’exemple. J’essaye, tous les jours. Je montre aux enfants comment survivre dans un monde hostile. Tu vois ? Je suis géniale.
Son amie soupira et, cette fois-ci, s’arrêta de courir dans toute la pièce pour se tourner vers la jeune femme. Elle lui lança un regard noir et récolta un sourire sarcastique.
— On n’a qu’à prétendre qu’il est tombé, dit doucement la rousse revenant sur le sujet de départ, sur le bras et que je passais par hasard par là.
La blonde qui lui faisait face secoua la tête et quelques mèches s’échappèrent de son petit chignon mal fait. Elles se fixèrent quelques secondes.
— D’accord, envoie-leur une lettre d’excuse, abdiqua Aloïse. Écris-la et je te promets de la signer.
La jeune femme soupira, puis réfléchit quelques secondes.
— C’est mieux que rien, dit-elle finalement, je crois.
Elyne s’approcha du bureau pour prendre un papier vierge. Et un stylo.
— Qu’est-ce que tu veux que je dise ?
— Sincèrement, je m’en fous. Ce que tu veux, quelque chose de politiquement correct.
— Je croyais que tu te foutais du « politiquement correct ».
— Je m’en fous, mais ça a l’air tellement important pour toi.
La blonde secoua la tête et s’accroupit à côté du bureau pour écrire. Elle n’osait pas s’asseoir sur le siège, puisqu’il appartenait à son alpha.
Tous les seconds d’Aloïse étaient des dominants, mais ils lui avaient prêté allégeance et supportaient, tant bien que mal, de lui obéir au quotidien. Ils étaient les seuls à pouvoir la raisonner et lui parler sans prendre aucun risque.
Enfin, sauf Connor.
Elle détestait penser à lui, parce qu’il lui rappelait tant de choses.
Elle voulait tant qu’il s’en aille, mais elle savait également que son départ la détruirait. Connor était son âme sœur qu’elle avait reniée quelques années auparavant lors de leur rencontre.
Elle refusait de l’entraîner dans le tourbillon infernal que représentait sa vie.
— Aloïse ?
Elle leva les yeux vers Elyne.
Elle aussi l’avait entendue, une alarme résonnait dans l’ensemble du manoir.
On les attaquait.
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
— Qui ? lança Aloïse.
Personne n’osa lui répondre. La jeune femme se tenait dans son bureau, le dos droit, et regardait, les yeux brillants de ce qu’on pourrait qualifier de regret, ou encore de fierté, ou même de compassion. Son visage exprimait à la fois énormément de choses et rien. Il était rempli d’émotions

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