34
pages
Français
Ebooks
2014
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Ebook
2014
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Publié par
Date de parution
01 décembre 2014
Nombre de lectures
11
EAN13
9782764428924
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
01 décembre 2014
Nombre de lectures
11
EAN13
9782764428924
Langue
Français
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Photo : © Martine Doyon
Avant de devenir une femme à peu près modèle – enseignante, mariée et mère de trois petits monstres –, Karine Glorieux a servi des milliers de cafés, étudié la littérature et bourlingué aux quatre coins du monde. Elle a publié des nouvelles dans diverses revues, a participé à un collectif et a fait paraître trois romans, en plus de ceux de la série Mademoiselle Tic Tac.
De la même auteure chez Québec Amérique
Mademoiselle Tic Tac, tome 3 – Les Jeux d’adresse, coll. Tous Continents, 2014.
Mademoiselle Tic Tac, tome 2 – Les Montagnes russes, coll. Tous Continents, 2010.
Mademoiselle Tic Tac, tome 1 – Le Manège amoureux, coll. Tous Continents, 2009.
De la même auteure chez d’autres éditeurs
Miroirs , collectif, VLB éditeur, 2013.
Les Charmes de l’impossible , Éditions Druide, 2012.
Myriam Fontaine, Québec 2035 , Éditions Caractère, 2007.
Neuf, journal d’une grossesse , Éditions Caractère, 2006.
Projet dirigé par Marie-Noëlle Gagnon, éditrice
Conception graphique : Sara Tétreault
Révision linguistique : Isabelle Rolland et Line Nadeau
En couverture : Visuel inspiré des couvertures des trois premiers tomesde la série, illustrées par Paule Thibault.
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Glorieux, Karine
Mademoiselle Tic Tac : le premier baiser
(Tous Continents)
Monographie électronique.
ISBN 978-2-7644-2891-7 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2892-4 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Tous continents.
V. Collection : Titan + ; 34, 17, 22.
PS8613.L67M322 2014 C843’.6 C2014-942384-5 PS9613.L67M322 2014
Dépôt légal : 4 e trimestre 2012.
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2012.
www.quebec-amerique.com
« When we finally kiss good night How I’ll hate going out in the storm But if you really hold me tight All the way home I’ll be warm. »
Let It Snow
La galère
J’haïs l’hiver.
J’haïsl’hiverj’haïsl’hiverj’haïsl’hiverj’haïsl’hiver j’haïsl’hiver.
J’ha-ïs. L’hi-ver.
C’est la seule pensée que j’ai réussi à formuler en ouvrant le rideau de ma chambre, ce matin-là. Dehors : une sacrée tempête. Il avait neigé toute la nuit et la météo annonçait qu’il neigerait le lendemain. Et le surlendemain. Et probablement assez longtemps pour que la population du Québec au grand complet oublie le sens des mots vitamine D , vue sur la mer , dolce vita , limoncello et autres expressions merveilleuses qui fondent comme du Prozac sur la langue et donnent envie d’aller finir ses jours à Capri… Retenant mon souffle, j’ai jeté un coup d’œil à la rue pour évaluer l’ampleur des dégâts.
Catastrophe.
Sur le trottoir en bas de mon immeuble, accroché à un pauvre petit arbre tout nu et à moitié enterré sous la neige, mon vélo fuchsia luttait pour sa survie. Il ressemblait à un party qui finit mal ou au souvenir joyeux d’une époque qui ne reviendra pas. Ma seule source de soulagement ? Au moins, je n’étais pas assise dessus, en train de mourir d’hypothermie dans un blizzard qui n’avait rien à voir avec celui du Dairy Queen.
Dans un geste de déni aussi rageur qu’inutile, j’ai fermé le rideau avant de retourner me blottir sous les couvertures, regrettant de n’avoir personne à mes côtés pour réchauffer mon lit.
Célibataire.
Un mot qui rime avec hiver.
Pas besoin de préciser que je n’aimais pas plus le premier que le deuxième.
Mais bon. Qu’est-ce que j’y pouvais ?
Quand la sonnerie du téléphone m’a tirée du lit pour la deuxième fois, je ne suis pas tombée sur la voix enthousiaste d’un vieil amoureux éconduit m’annonçant : « Elsa, ma chérie, je te retrouve enfin ! Allez, quitte tout et suis-moi ! Je t’amène en croisière dans la mer des Caraïbes. Prends ton bikini, j’arrive ! »
Non.
Au bout du fil, il y avait Andy. Mon patron. Qui me faisait comprendre assez clairement merci que ma croisière allait plutôt ressembler à une galère.
Elsa, for Christ’s sake ! Viens au travail ASAP ! a-t-il vociféré.
Dans ma tête, différents acronymes ont défilé sans que j’arrive à trouver le sens exact de ce qu’Andy me disait. LOL. MDR. IQ. SAQ. CLSC. CSST.
Je devais rentrer à quelle heure, aujourd’hui ? ai-je demandé, mi-paniquée mi-exaspérée – je déteste les acronymes presque autant que l’hiver.
Mais Andy avait déjà raccroché. Et puisque un plus un égalent deux, il ne me restait qu’à affronter la tempête pour aller au boulot ASAP. As Soon As Possible .
En sortant de mon immeuble, je suis tombée face à face avec l’énorme bonhomme de neige qu’avait confectionné un enfant du voisinage. Quelqu’un avait arraché la carotte qui lui tenait lieu de nez la veille et l’avait enfoncée à l’endroit où aurait pu se situer un hypothétique pénis si les bonshommes de neige avaient eu un sexe. J’ai donné un grand coup de pied sur la carotte, qui est allée valser du côté de mon vélo.
Puis, j’ai posé mes Kodiak sur l’épais tapis blanc et je me suis aventurée dans la tempête.
La tempête
J’ai lentement franchi les quelques kilomètres qui me séparaient du travail sans savoir que je ne remettrais pas les pieds chez moi avant deux jours, tout le temps que durerait cette tempête historique – un record, la plus grosse bordée de neige depuis un siècle ou deux. Ce que j’ignorais aussi, c’est que, pour la première fois de ma vie, j’oublierais l’hiver, le froid, et même mon vélo qu’un méchant chasse-neige tordrait furieusement sans que je puisse rien faire pour le secourir.
Mais n’allons pas trop vite.
Au début de cette histoire, il n’y a qu’une journée s’annonçant semblable aux autres : arrivée en retard au boulot, remontrances du patron et des collègues, consommation abusive de café tiède. Aucun signal n’indiquant que ma vie était sur le point de se transformer. Pas de pressentiment ni d’étranges papillons dans le ventre en traversant la rue pour entrer à l’Azucar, ce café où je travaillais depuis trop longtemps et où aucune chanson d’amour inhabituelle n’a résonné à mon arrivée. En fait, ce sont les cris de mon patron qui ont retenti quand j’ai mis les pieds à l’intérieur. Ce qui augurait plutôt mal.
Elsa ! Je peux pas croire que t’as encore en retard ! Three times, cet mois-ci ! Tu vis sur un autre fuseau horaire ou quoi ?
Désolée, Andy. Ce n’est vraiment pas ma faute !
Ah non ?
Il jetait un regard suspicieux à mes cheveux détrempés par la neige, comme s’il me soupçon