Marathon
191 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
191 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le treize septembre de l'an 490 avant notre ère, une formidable armada perse forte de plusieurs dizaines de milliers d'hommes se présente en face de la baie de Marathon pour conquérir Athènes & la remettre aux mains de l'ex-tyran Hippias chassé une vingtaine d'années plus tôt. En face, dix mille Athéniens & mille Platéens les attendent, bien décidés à protéger leurs cités, leur liberté, leur indépendance. Mais que peut entreprendre une poignée d'Héllènes contre l'armée la plus puissante du monde, sinon se défendre ? Attaquer peut-être...

Informations

Publié par
Date de parution 11 septembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312006796
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Marathon !
Charles Sarmatth
Marathon !
Ou l’hommage aux Grands Hommes




LES ÉDITIONS DU NET 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
Merci à Homère d’abord, puis à Pierre, Raymond, Michel, Alain, Frédéric, François-René, Jean, Francis, Guy, Jean & à tous les autres que j’ai oubliés.
Qu’ils m’excusent…
A Chti ; aux monstres…







© Les Éditions du Net, 2012
ISBN : 978-2-312-00679-6
Avant-Propos
Cher vous tous,
J’ai remarqué que, dès que nous parlons de la Grèce antique, tout le mode se raidit, se statufie, se Victoire-de-Samothracise, se Vénus-de-Miloïse ; à croire que le sujet ne peut-être que sérieux & prisonnier des musées.
Mes élèves le pensent aussi, davantage même pour n’avoir jamais pénétré (sinon sous la menace parentale de représailles, par accident ou par gros temps) au Louvre ou au British Museum. Heureusement, le Septième Art, américain principalement si imparfait historiquement soit-il, leur permet de mettre des images sur des mots, sur des textes, sur des œuvres.
Toutefois, ne cédons pas au mirage du grand écran : il est maintenant très difficile, sinon impossible, de penser comme les Grecs pensaient tant ils sont momifiés dans l’idée que les Modernes ont d’eux, idée qui s’appuie essentiellement sur les chefs d’oeuvre que l’Histoire nous a transmis : le Parthénon, la sculpture, la philosophie, le théâtre, pour ne citer que ces exemples.
Nom de Zeus ! Il est temps de dépiédestaliser l’homo-grecicus ! Il est comme l’homo-americanus, l’homo-europeanus, l’homo-africanus, l’homo-asiaticus ! Il est un homo sapiens, un sapiens-sapiens même ! Pourquoi serait-il différent de nous ? Nous sommes comme lui, il est comme nous !
Il croit aux dieux comme nous nous croyons en la conquête spatiale, il ne peut se passer d’huile d’olive comme nous d’internet, il aime l’argent, le sexe, le pouvoir, la bonne chair, le bon vin, ne rien faire, comme nous ! Il désire vivre vieux, aspire au bonheur & fuit le malheur, comme nous ! Il ment, triche, dissimule, a des accès de vérité, de courage, de bêtise, d’enthousiasme, de folie, comme nous ! Il est naïf, malin, sceptique, râleur, comme nous ! Il est individualiste, incontrôlable, imprévisible, comme nous ! Il alterne entre l’arrogance & la séduction, comme nous ! Il lui arrive d’écorcher sa belle langue & dit des grossièretés, comme nous !
Le Grec de l’Antiquité n’est pas fait du marbre de ses statues, ni n’est aussi équilibré que le sont ses temples, ni n’est aussi raide que ses colonnes, ni aussi philosophe que Socrate, ni aussi homosexuel qu’Alexandre le Grand ; il n’est qu’un homme, rien de plus, rien de moins.
Traitons-le donc comme un homme & non comme un dieu.
En bref : marrons-nous avec lui
Prologue
Charles Sarmatth présente ici les résultats de ses lectures, afin que le temps n’abolisse pas les travaux des hommes & que les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les Barbares, ne tombent pas dans l’oubli…
Introduction
Je m’exprimais moi-même pour moi- même. Ce n’était pas un art, c’était un soulagement de cœur (…).
Les Méditations , Lamartine.
Ce qu’il faut à l’artiste & au poète, c’est l’émotion. Quand j’éprouve, en faisant des vers, un certain battement de mon cœur que je connais, je suis sûr que mon vers est de la meilleure qualité que je puisse pondre.
Musset.
P ARTIE
Jeux de dupes
« Il est d’une importance suprême dans la guerre d’attaquer la stratégie de l’ennemi. »
« Les grands généraux en viennent à bout (…) en faisant avorter tous ses projets, semant la discorde parmi ses partisans, en les tenant toujours en haleine… »
Sun Tzu, l’Art de la Guerre.
Livre
Champ de fenouil {1}
Le treize septembre de l’an 490 avant Jésus-Christ, au petit matin, les sentinelles grecques en poste sur la plaine de Marathon signalent la flotte venant de Perse.
Et quelle flotte ! Il y a tant de mâts, de voiles et de coques que l’Armada perse cache la flotte aux regards des Grecs liquéfiés de trouille.
– On va enfin se dérouiller ! s’enthousiasme une sentinelle.
– Et dérouiller ! relativise une seconde.
– T’y vas ou j’y vais ? s’agite le jeune.
– Où ? renâcle le vieux.
– Prévenir Miltiade bien sûr ! saute la Sauterelle. Lui annoncer la bonne nouvelle ?
– Bonne nouvelle ?
– Oui ! Bonne ! Mais c’est vrai : tu veux bien ? trépigne l’excité.
Le statique tique puis opine : il le regarde filer à la Grec, c’est-à-dire à fond de train, se disant in petto :
– Encore un qui croit qu’il sera honoré pour avoir le premier annoncé l’arrivée des Perses ; tout ce qu’il gagnera, c’est de se coltiner les officiels & les curieux qu’il se sentira obliger de conduire, comme si les Pontifes étaient incapables de se ramener ici tout seuls. En attendant, finie la tranquillité , désillusionne-t-il. Ça en jette quand même ! reconnaît-il en mirant les navires barbares.
Les bateaux sont de tailles diverses : les uns sont courts, la poupe & la proue étroites avec des flancs larges pour mieux supporter les vagues, les autres sont à fond plat pour pouvoir s’échouer sans dommage ; la plupart possèdent des avirons de gouverne à l’avant & à l’arrière pour accoster par la proue ou la poupe ; beaucoup sont munis de ponts sur lesquels s’agglutinent et se ratatinent des milliers d’hommes lassés de leur croisière de deux semaines dans les Cyclades.
Perdu dans sa contemplation, il ne voit pas le temps filer.
– Les voilà donc ! Il était temps ! tonne un honnête homme.
Notre statique sursaute : il pivote & voit le troupeau tant attendu avec, comme prévu, leur chien de berger tout excité en tête. Devant lui, le stratège Miltiade : cent kilos de muscle pour un mètre soixante-dix au garrot, des bras comme des cuisses, des mains comme des pieds ; ajoutez à cela la panoplie complète du lutteur : pif empafé & bifurqué, œil droit poché (comme un œuf), oreille gauche en chou-fleur & la droite en fleur de chou, cou de taureau ; ce physique de Minotaure contraste cependant avec un regard malicieux & un sourire franc, direct & édenté.
Content, notre protagoniste (on le devine car il arrive tréteau sur scène) abat sa paluche monumentale, monstrueuse, animale sur l’épaule de son camarade :
– Bien joué Callimaque ! Maintenant qu’ils sont là, tu peux m’dire comment t’as deviné qu’ils se pointeraient ici ?
– Elémentaire mon cher Miltiade, s’ébranle l’autre après avoir branlé sur ses bases : la prime raison est que le pilote de cette flotte n’est pas perse mais grec ; le deuxième, c’est qu’en plus d’être grec, il est athénien ; l’antépénultième (j’ai fait du grec…), c’est qu’en plus d’être athénien, c’est Hippias en personne ; l’oxytone (… des années de grec…), c’est que la terre de Marathon sur laquelle aujourd’hui nous campons appartenait à sa famille avant qu’il ne décampe il y a vingt piges.
– Par Zeus ! Hippias ! J’ai beau le savoir, je n’arrive pas à y croire : il a quand même soixante-dix ans !
– Et alors ?
– Oui c’est vrai : quand on est con, on est con. Mais cette tonne, cette outre m’étonne & m’outre. Pour qui se prend-il ? Si on l’a viré il y a deux décennies, ce n’est pas pour le voir sur cette rive aujourd’hui ! s’irrite par strate le stratège.
– Tu sais mieux que quiconque qu’Hippias n’a jamais fait dans le subtil mais toujours dans le nostalgique ! Faut toujours qu’il prenne l’Histoire à témoin…
– Parce que l’Histoire est un témoin de moralité ?
– Il n’empêche : il est là maintenant. Que fait-on ?
Callimaque est un grand zig avec une cicatrice qui zigzague sous ses zygomatiques droits ; ce n’est pas un bélître car il a un bel âtre dans le regard, & si en temps de paix il préfère le bellis (le nom savant de la pâquerette, ça en jette hein ?) au bellicisme, il se montre belliqueux lorsqu’Hippias belote & rebelote ; bien proportionné, c’est un brave type bénin mais pas béni-oui-oui ni benêt & encore moins béotien.
Mais revenons à Miltiade : il comprend le choix de Marathon, outre les raisons évoquées ci-dessus : à deux jours de marche d’Athènes, soit environ quarante kilomètres, la plaine offre un dénivelé nivelé permettant aux cavaliers de cavaler de façon cavalière, aux fantassins de fantasmer à fantaisie & aux Perses de percer jusqu’à la capitale de l’Attique ; de plus, deux marais closent la plage & grèvent ainsi toute idée de fuite, sinon par la mer ou par le sommet de la plaine ; enfin, une colline accidentée au nord & un bois divinisé au sud dissimulent idéalement aux curieux la zone du débarquement.
– Si ce fils de tyran veut à nouveau nous tyranniser par ses fils, comme son père, s’il veut rempiler face à nous, on va l

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents