Marions Marion
123 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
123 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

L'avenir de Marion semble tout tracé. Un travail dans un cabinet d'architecture de renom (celui de Papa), un fiancé attentionné (et plus que parfait), une famille présente (voire omniprésente)...

Jusqu’au jour où son monde s’écroule. Pourquoi Anthony rompt-il les fiançailles sans aucune explication ? Comment son père peut-il la congédier sans autre forme de procès ? Avec un fiancé, un travail et un logement en moins, la jeune femme de vingt-cinq ans doit désormais apprendre à s’affirmer pour se reconstruire.

Entre non-dits et quiproquos, le destin de Marion prend une tournure inattendue. Et si toute cette malchance était finalement l’occasion de lever le voile sur des secrets bien enfouis ?

Une histoire d'amour, une histoire de famille, mais avant tout l'histoire d'une jeune femme qui se révèle à elle-même.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 mai 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782493078377
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ADELINE RUSSIER

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
Éditions l’Abeille bleue — 38 rue Dunois 75013 Paris
Collection l’Innocente
Retrouvez toutes nos parutions sur : https://editions-abeillebleue.fr
© Illustration couverture par Rose Jay
 
Réédition (précédente édition 979-8644692323 par Adeline Russier, juin 2020).

 
 
 
 
 
 
 
À François, mon âme sœur

Prologue. Permis de construire
 
Le soleil se frayait un chemin à travers les interstices des volets. Marion s’étira et se pelotonna sous la couette. Elle pouvait rester au lit encore un moment, c’était dimanche. Anthony était déjà levé, mais elle n’entendait aucun bruit dans l’appartement.
Pourvu qu’il soit allé chercher des croissants dans la petite boulangerie au coin de la rue Bourgneuf ! J’ai envie d’un petit-déjeuner exceptionnel, car c’est un jour exceptionnel.
Cela arrivait de plus en plus souvent à Marion de passer la nuit chez Anthony. Ils s’étaient rencontrés quatre mois plus tôt lors d’une interminable réunion préparatoire pour la réhabilitation d’un quartier dit sensible.
Lui était paysagiste indépendant. Il avait proposé la création d’espaces verts qui changeaient complètement les perspectives dans la cité. Marion, elle, était architecte dans le cabinet de son père. Elle avait présenté les projets de plans de petits immeubles coquets.
Ils avaient échangé leurs cartes de visite, comme c’était la coutume, et quelques regards appuyés, ce qui était moins usuel. Dès le lendemain, il l’avait rappelée pour parler plus en détail du projet urbain, puis les conversations étaient devenues de plus en plus personnelles.
Et aujourd’hui, elle se réveillait encore une fois dans son lit, dans son parfum, dans son univers. Elle aurait aimé qu’il en soit ainsi tous les matins.
Pourtant, elle n’aurait jamais validé les plans de cet appartement. Il était plein de défauts ! D’abord, il était bien trop petit. Une seule pièce aux proportions ridicules donnait sur un étroit couloir desservant une salle de bains symbolique et une minuscule cuisine.
Autre inconvénient de ce F1, sa proximité avec le pont de la voie ferrée. Au quatrième étage sans ascenseur, en plus ! Les fenêtres donnaient directement sur les rails. Au bruit des trains s’ajoutait celui de la circulation sur le boulevard, juste en dessous.
Étrangement, cela ne dérangeait pas Marion. Pourtant, elle était habituée au calme d’une vue sur la Loire, que troublait seulement la présence de quelques hérons cendrés. Au contraire, ce bruit de fond avait quelque chose de rassurant, comme quand on est enfant, qu’on est déjà couché et qu’on entend ses parents discuter au loin.
Il fallait bien avouer qu’Anthony avait tiré le meilleur parti de ce petit cocon. Il l’avait meublé avec simplicité d’un lit, d’une bibliothèque, d’une banquette confortable. Tout était toujours très bien rangé, discipline indispensable dans un espace aussi restreint.
De nombreuses plantes déclinaient toutes les teintes de vert, elles égayaient les murs tapissés de papier japonais beige clair. L’exposition est-ouest laissait entrer le soleil à toute heure, côté chambre au lever du jour et côté cuisine le soir.
Oui, ce matin-là, Marion n’avait qu’une envie, c’était de rester là pour toujours, ne jamais se lever, suspendre le temps éternellement sur cet instant.
Elle entendit la clé tourner dans la serrure. C’était lui.
Il se pencha sur elle pour l’embrasser. Son visage était frais après sa promenade dans l’aube urbaine. Sa barbe courte et fournie, toujours impeccablement taillée, chatouilla la joue de la jeune femme.
— Joyeux anniversaire, Marion… murmura-t-il. Ta peau est douce comme celle d’un abricot et chaude comme un croissant frais.
Il était d’humeur boulangère, cela augurait un bon petit-déjeuner !
— Mmh. Merci.
— Je suis allé chercher des viennoiseries. Je te prépare ton chocolat chaud.
— Merci ! J’arrive.
Elle s’étira encore une fois et enfila un pull. Depuis le couloir, elle vit la silhouette d’Anthony, modelée par un travail souvent physique. Elle n’en revenait pas de voir cet homme si gentil et séduisant s’activer pour lui préparer son petit-déjeuner.
Elle s’avança vers lui, scruta son regard noir comme du charbon, l’embrassa en fermant les yeux pour mieux sentir la douceur de leur baiser.
Il avait fait des merveilles sur le minuscule balcon de la cuisine. Une petite table et deux chaises se lovaient au milieu d’un adorable jardin miniature.
Marion s’accouda à la rambarde, entourée d’un laurier-rose en pot et du chèvrefeuille qui grimpait sur une treille. Elle regarda les toits de la ville qui s’éveillait.
Il dit qu’il me trouve belle quand je ne suis pas apprêtée.
Ses boucles cuivrées tombaient en pagaille sur ses épaules et ses lunettes de myope étaient perchées sur son nez retroussé parsemé de taches de rousseur. Son regard noisette tirait sur le vert quand il y avait du soleil.
Il croit qu’il adore mes petits défauts (quels petits défauts ?).
En faisant chauffer du lait pour le chocolat chaud de Marion, Anthony avait le trac. Encore plus qu’avant de présenter un projet de chantier à une collectivité locale. Il sentit son estomac se nouer à l’idée de ce qu’il allait faire.
Marion était entrée dans son existence comme une bonne surprise, à une période où il se consacrait tout entier à sa carrière. Immédiatement, son ordre des priorités avait changé. Ce qui comptait le plus pour lui, c’était cette femme, avec laquelle il pouvait parler des heures, sans laquelle il ne concevait plus son avenir.
Il la regarda. Elle était si belle, immobile comme une statue au milieu de son minuscule jardin suspendu. C’était comme s’il avait enfin trouvé le point de mire qui manquait à son paysage. Oui, il allait le faire, il allait lui dire…
— Marion…
Une mèche de cheveux roux masquait son regard. Elle la passa derrière son oreille avec une grâce inconsciente savamment étudiée.
— Marion, reprit Anthony d’une voix à peine tremblante, depuis que je te connais, tout est plus beau dans ma vie. Tu es mon amour. Mieux que cela, tu es mon âme sœur.
Elle ouvrit grand ses yeux et sa bouche s’arrondit de surprise.
— Merci, murmura-t-elle.
— Je n’ai qu’un seul souhait, c’est ton bonheur, continua-t-il avec un peu plus d’assurance. Et je veux en faire partie. Quand je cherchais un cadeau à t’offrir pour ton anniversaire, c’est devenu une évidence. Il n’y a qu’une chose que je veux t’offrir, c’est…
Anthony plongea la main dans sa poche et en sortit avec difficulté un petit paquet cubique.
Marion avait cessé de respirer.
Non, ce n’est pas ce que je crois !
Il ouvrit l’écrin.
Si, si, c’est exactement ce que je crois.
Une très jolie bague, un anneau en or tout simple où était sertie une pierre d’un magnifique vert tendre.
— Le vert est ma couleur préférée, celle de la chlorophylle. Cette olivine sera superbe sur ta main si fine.
Ce n’était qu’un bijou. Tant qu’il ne posait pas LA question, ce serait juste une bague reçue pour son anniversaire.
— Merci, Anthony, dit-elle en l’enfilant avec une feinte désinvolture. Elle est très belle.
Il lui prit la main et caressa du doigt la jolie pierre verte, couleur de l’espoir. Il s’agenouilla.
Oh non ! Veut-il simplement ramasser quelque chose sur le sol ou va-t-il... ?
— Marion, veux-tu m’épouser ?
La jeune femme entendit un bourdonnement dans ses oreilles. Sa respiration s’accéléra. LA question était posée ! Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son ne sortit.
Je dois avoir l’air d’un poisson rouge.
Il la regardait avec inquiétude, maintenant. Elle réussit enfin à répondre.
— Merci…
— Alors, tu es d’accord ?
— Oui, c’est oui ! explosa-t-elle enfin en lui sautant au cou.
Dans une comédie romantique retentirait une musique qui irait crescendo , probablement des violons. Là, ce fut le TER de 8 h 07 qui passa avec un vacarme si assourdissant que les deux amoureux n’entendirent même plus les battements de leurs cœurs.
Puis le film se terminerait avec un gros plan sur leur baiser. Sur une musique pop, on verrait le diaporama idéal de leur vie conjugale à venir. D’abord, des photos de mariage ; puis un cliché de leur sourire épanoui après la naissance de leur premier enfant (Marion était déjà allée voir deux copines à la maternité, et elles avaient plutôt l’air bouffies et fatiguées !) ; viendraient ensuite des photos de leur famille de plus en plus nombreuse autour de leur couple vieillissant, mais toujours aussi uni… Vous voyez le tableau !
Enfin, on ferait dérouler le générique. On verrait défiler sur le grand écran noir les noms des acteurs, des assistants, des cameramans, du stagiaire chargé du café... Impressionnant, le nombre de personnes qui peuvent participer à la réalisation d’un film !
Mais cette fois, la demande en mariage n’est que le début de l’aventure. Et nos deux âmes sœurs sont très loin de se douter que ce moment n’est pas du tout la fin d’une comédie romantique, mais bien le commencement des histoires.
 
1. Un avenir tout tracé
 
Au volant de son Austin Mini, Marion filait sur l’autoroute vers le nord, en direction de la plaine. Elle avait entrouvert les fenêtres et quelques mèches de cheveux échappées de sa tresse voletaient autour de son visage.
Elle jeta un coup d’œil sur son annulaire gauche. Cette pierre d’un vert opalescent était faite pour elle. Tout comme Anthony était fait pour elle.
Étrangement, elle n’avait pas hâte d’en parler à ses parents. Elle avait envie de garder le secret encore quelque temps. Sans trop savoir pourquoi, elle leur avait caché sa relation avec Anthony depuis le printemps. Ils se doutaient pourtant bien qu’elle fréquentait quelqu’un, mais ils ne connaissaient pas son nom. S’ils savaient que c’était séri

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents