Mike Tucker & Le charmeur de loup

David Lange

Description

Le quotidien de Mike Tucker n’a rien de bien palpitant. Il partage ses journées entre les cours au lycée, sa meilleure amie Annie et les brimades de Brex, la star de l’équipe de foot. Un ado ordinaire en somme, si l’on excepte ces mystérieuses insomnies qui, depuis son enfance, le tiennent éveillé les soirs de pleine lune.

Sa vie bascule au cours d’une fête où il n’aurait même pas dû se trouver. Métamorphosé en bête sanguinaire, la victime devient bourreau et agresse ses anciens tortionnaires. À l’issue de ce drame, ses parents lui révèlent ce qu’ils lui ont toujours caché : Mike est un Loup. Effrayé par la violence de ses actes, l’adolescent comprend que s’il veut espérer préserver son secret, il va devoir apprendre à se maîtriser.

L’y aider, c’est la mission de Jared, son Guide, un Loup plus âgé, très mystérieux et diablement sexy. Le coup de foudre est immédiat, du moins pour Mike. Car Jared, lui, sait qu’il ne faut voir dans cette irrépressible attraction que la magie de l’Appel, une illusion qui lui a déjà brisé le cœur une fois.

Quand des forces obscures se joignent à la partie, bien décidées à s’emparer du jeune Loup, la fragile confiance qu’ont réussi à tisser Mike et Jared se trouve mise à rude épreuve. Peu à peu, le pouvoir du Charmeur de Loup croît et, bientôt, plus que d’amour, il est question de survie.

Sujets

• Fantastique
• Romance fantastique
• Romance
• Toute la romance
• Fiction
• Gay
• LGBTQ+

Informations

• Publié par: Mix Editions
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782375210765
• Langue: Français

Extrait

Mike Tucker
&
Le Charmeur de loup
 
N° ISBN : 978-2-37521-075-8
Disponible en numérique N°ISBN : 978-2-37521-076-5
ISSN : 2552-0849
© Mix Editions 2019, tous droits réservés.
© Jay Aheer, pour la présente couverture.
Suivi éditorial et correction : Charlotte Arnaud
Dépôt légal : Février 2019
Date de parution : Février 2018
Mix Editions :
Impasse des Mares, 76970 Grémonville
Site Internet :  www.mix-editions.fr
 
David Lange
Mike Tucker
& Le charmeur de loup
Tome 1
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mix Editions
 
Chapitre 1 : Mike
— Êtes-vous parmi nous, monsieur Tucker ? demanda Barrett.
Bras croisés, il se tenait près du bureau de l’élève qu’il venait d’interpeller.
— Allô la terre, poursuivit-il sous les gloussements de la classe.
— Mike, chuchota une de ses camarades.
La joue posée dans sa main, l’adolescent somnolait et ne semblait rien entendre. Son manque de réaction amplifia les rires ainsi que l’impatience du prof de maths. L’homme replaça ses lunettes aux montures noires et commença à taper du pied.
Annie, la meilleure amie de Mike, allongea sa règle et poussa sur l’avant-bras de son voisin comateux. Elle insista jusqu’à ce que sa tête tombe dans le vide et le réveille en sursaut.
— Merci, mademoiselle Smith, commenta l’enseignant. Je sais que la semaine a été longue pour tout le monde. Mais ce n’est pas une raison pour croire que la première heure du vendredi est un créneau durant lequel il faut continuer sa nuit. Mike, vous viendrez me voir à la fin du cours.
L’adolescent aux cheveux bruns hérissés n’osa croiser le regard de son professeur. Elève discret, il n’aimait pas attirer l’attention, surtout dans ces circonstances.
Ce petit intermède occasionna un chahut auquel Barrett mit fin d’un raclement de gorge. L’homme s’éloigna et reprit l’explication d’un théorème.
La cloche retentit finalement et libéra les autres élèves.
Mike s’avança vers le bureau ; Barrett le considérait d’un œil critique.
— Je suis désolé de m’être endormi.
Si Mike trouvait la matière barbante, elle ne l’endormait jamais. En vérité, il cumulait cinq jours d’insomnie.
— Ce n’est pas la première fois. Qu’est-ce qui ne va pas ?
— J’ai des nuits un peu longues.
Comme toujours à cette période du mois, il voyait les nuits défiler. Les cernes sous ses yeux marron attestaient de son état de fatigue générale.
— Je vois. Insomnie ?
— Oui.
Jusqu’à quand allait-il pouvoir tenir ? Privés de sommeil pendant quinze jours, des hommes mouraient.
— Tu as des soucis ? Il n’est pas rare que les troubles du sommeil soient générés par des problèmes.
La sollicitude de son professeur le toucha.
— Non, ne vous inquiétez pas, ça va.
— Est-ce que tu prends quelque chose pour t’aider ?
Mike avait droit à du lait chaud à l’heure du coucher. Sa mère y veillait personnellement et restait jusqu’à ce qu’il en ait avalé la dernière goutte. Une sorte de rituel s’était installé. Si, plus jeune, son corps avait répondu à la chimie du lactose, le remède de grand-mère montrait à présent ses limites.
— On a pratiquement tout essayé. À croire que l’attraction de la lune supplante la médecine et autres potions magiques, se résigna Mike en souriant.
Le professeur hocha la tête avant de poursuivre.
— Tu fais donc partie de cette population qui voit leur métabolisme bouleversé par la pleine lune ? À la façon des marées.
— Oui. Je suppose que comme le corps humain est constitué à soixante pourcents d’eau, il est normal qu’elle agisse sur moi. Sauf qu’à présent, le phénomène débute lors de sa phase de progression.
— Ce soir, c’est la pleine lune, fit remarquer Barrett.
— Une nuit interminable en perspective.
— Tu as de la chance, demain c’est le week-end.
— Voyons le bon côté des choses…
— Tu me parais bien philosophe.
— Je n’ai pas d’autre choix. J’ai lu quelque part qu’il fallait accepter son insomnie pour ne pas la subir.
— À dix-sept ans, tu penses déjà comme un jeune adulte.
— Vous devriez le dire à mes parents.
— Crois-moi, quel que soit ton âge, ils te verront toujours comme un enfant. Allez, file en cours de gym et essaye de ne pas t’endormir.
— Merci, Monsieur.
 
Des livres pressés contre la poitrine, Annie attendait de l’autre côté de la porte.
— Alors ? le sonda-t-elle à sa sortie.
— Quoi ?
— T’es collé ?
— C’est Barrett. Il est adepte de la discussion et non de la sanction.
— Veinard. Tu vas pouvoir tenir le reste de la journée ?
— J’ai connu mieux, mais je crois que ça ira.
— Faut que tu arrêtes de te faire remarquer. Certains prennent plaisir à se moquer de toi.
— Oui, je sais. Mais relativisons, c’est notre dernière année au lycée. Je n’aurai plus à subir les Brex Walton bien longtemps.
— Celui-là, c’est la pire des enflures.
Mike regarda autour de lui, l’intéressé n’était pas là.
— Évite quand même ce genre de déclaration en public. Ce n’est pas censé être notre dernière année tout court. OK ?
— Tu as raison, parfois je m’emporte, avoua Annie.
— Tu m’accompagnes ?
Ils se dirigèrent vers le casier de Mike. Il y fourra son sac d’étude et prit celui contenant ses affaires de sport.
— Cet endroit ne va pas me manquer, déclara Annie en s’adossant à la rangée métallique.
— C’est sûr, mais ce n’est pas si terrible.
— Parce qu’on est ensemble. Si je ne t’avais pas comme ami, je ne sais pas ce que j’aurais fait.
— Tu ferais partie des cheerleaders , plaisanta-t-il.
— J’ai toujours su que tu étais un frein à ma popularité.
Annie cessa soudain de parler et se redressa, toute chose. Elle ramena une de ses mèches derrière son oreille. Ses joues se teintèrent de rose et elle parut plus timide que d’ordinaire.
Mike connaissait ce changement d’attitude. Plus particulièrement sa raison. Il suivit le regard bleu rivé au fond du couloir. John « le roi du labo », comme ils le surnommaient, s’avançait dans leur direction. Il était entouré de ses copains, une bande de nerds à lunettes ou sans. Mais tous avaient la particularité d’être mignons et très décontractés, si bien qu’ils n’avaient pas droit aux coups tordus de l’équipe de foot.
Il arrivait à Mike d’envier leur condition. Même s’il était intelligent, il ne pouvait faire partie de ce club. Mike était du genre moyen en tout. Il n’excellait dans aucune matière sans pour autant friser la calamité. La réussite souriait souvent à ceux qui se démarquaient. Les meilleures facultés jetaient leur dévolu sur les jeunes génies. Un avenir tout tracé s’offrait à eux, sans effort particulier. Ils n’avaient qu’à se lever le matin et le reste suivrait. Ils n’avaient pas à réfléchir, tout était facile. Un peu comme pour les enfants de bonne famille. Lui, se retrouvait perdu au milieu, sans que cette année charnière ne lève le voile sur son destin.
La scène se déroula comme à l’accoutumé, Annie, extatique, et lui patientant à ses côtés. À une différence près : les coups rapides qui cognaient au cœur de ses tympans.
Mike grimaça, le doigt posé sur le tragus de son oreille. Il appuya par à-coups, tentant un appel d’air afin de se débarrasser de cette bizarrerie.
— De quoi on parlait déjà ? tenta de se remémorer Annie en se retournant vers lui.
Mike secoua la tête.
— De moi freinant ta popularité.
— En effet, si tu continues à agiter la tête comme un fou, je ne serai jamais élue reine du lycée. Qu’est-ce qui te prend ?
— J’avais une sorte de bourdonnement dans les oreilles.
Il marqua une pause, Annie le fixant.
— On dirait que c’est parti.
— Faut croire que c’est ta journée.
— Et que ce n’est pas encore celle où tu feras le premier pas, se désola Mike.
— Le premier pas de quoi ?
— Tu sais très bien de quoi je parle.
— Tu devrais peut-être consulter un spécialiste pour tes problèmes de sommeil.
— Ne change pas de sujet.
— Il n’y aucun sujet.
— Tu devrais profiter du cours de TP pour lui parler. Vous êtes sur la même paillasse et vos échanges se cantonnent aux formules chimiques. Entre petits génies, vous devriez vous comprendre.
— Je dois aller en cours.
— Tu te défiles, jugea Mike.
— Si je me défilais comme tu dis, je n’irais pas à la soirée de Samantha où je pourrais l’apercevoir.
— Cesse de jouer au pervers caché dans son buisson en train de mater la minette bronzant nue dans son jardin.
— Grâce à toi, je sais à présent quoi faire de mon week-end.
— Ce soir, je le brancherai pour toi.
— Ce n’est pas comme si tu venais.
Mike lui adressa un sourire narquois. Face à son état préoccupant, ses parents lui avaient interdit de se rendre à la fête. Il ne serait pas – selon eux – capable de conduire sa nouvelle voiture, cadeau obtenu il y avait de ça trois semaines, le jour de son dix-septième anniversaire. Ils ne souhaitaient pas recevoir un appel des forces de l’ordre les informant d’un accident dans lequel Mike serait impliqué.
— Ne t’en fais pas, j’y serai.
— Notre irréprochable Mike Tucker va faire le mur ? lança Annie sur un ton intrigué. Je t’attendrai en bas de ta rue.
— Je savais que je pouvais compter sur toi.
— Il me tarde que tu fasses du rabattage pour moi. J’ai toujours su au fond de moi que j’étais une fille de joie. Et qui sait, tu feras peut-être une rencontre.
— On est à Grantwood, je connais pratiquement tous les mecs de notre âge. Ce n’est pas ce soir que je ferai la rencontre de ma vie.
— Ne désespère pas, il finira par arriver.
— T’inquiète, tout va bien. Je gère.
— OK, mais sache que ton poignet en a marre.
— T’es bête, dit-il en la poussant.
— On se voit pour le déjeuner, lui rappela-t-elle en s’éloignant.
Chapitre 2 : Annie
La boule au ventre, Annie se dirigea vers l’aile du bâtiment consacré aux matières scientifiques. Plus exactement, la salle de travaux pratiques aux établis réalisés pour le cours de chimie. Ce stress différent d’un devoir sur table l’agaçait mais persistait invariablement. Une sorte de trac qui se dissipait après les premières minutes d’une prise de parole en public, co