Mon ange
158 pages
Français

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Mon ange , livre ebook

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Description

Qui est cet homme croisé, aimé, jamais oublié ?

Un ange ? Un démon ? Un prince ?

Qui est cette femme croisée, aimée, inoubliable ?

Une sirène ? Une débauchée ? Un rêve ?


Comment se retrouver alors qu'on ne sait rien de l'autre, si ce n'est, le frôlement du corps, l'extase des sens, la musique de la voix, la caresse de la main ?

Se fier au hasard ? Oublier ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 décembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414163427
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-16340-3
 
© Edilivre, 2021
Exergue1
 
Je te propose la vie ou la mort
La bénédiction ou la malédiction.
Choisis donc la vie.
DEUTÉRONOME, 30 : 19
À la porte du cœur est toujours le bon ange
Henri – Frédéric Amiel – Journal intime – 11 février 1854
Chapitre 1
Un hasard. Une chance. Deux destins.
Une petite lueur d’éternité.
La mer, le sable, le ciel, les éléments et eux.
L’ineffable. Le sublime.
Le bonheur, petite veilleuse insistante, inestimable, dans le sein de deux cœurs en quête.
Deux voix. Deux murmures.
– Que faites-vous ?
– Je médite.
– Sur quoi ?
– …… Sur un instant de plaisir qui deviendra un souvenir de bonheur.
Il s’éloigne. Elle n’a pas envie qu’il s’en aille. Elle le retient. Elle voudrait bien qu’il lui parle encore.
– Vous partez ?
– Je ne veux pas gâcher votre méditation.
– Vous ne la troublerez pas. Je ne médite pas. Je suis contemplative. J’attends. Je vibre. Je m’émeus.
Il sourit.
Il s’installe, juste là, derrière elle. Tout contre elle. Le plus près possible. Il ne la ressent pas sauvage. Il ne la perçoit pas farouche.
Elle reste assise au bout de ce ponton. Ses mains caressant le bois toujours chaud. Ses yeux sont clos. La brise s’amuse avec la soie de sa robe bleue en frôlant ses jambes fines et déjà brunies. Elle badine. Elle le sent se nicher tout contre elle.
Pourquoi ne le craint-elle pas ? Est-ce un indice aigu, intense, de sa sensibilité extrême qui crée ces vibrations intuitives ?
Il parle, ou plutôt, il murmure. Un souffle qui effleure l’oreille de la femme, des lèvres qui caressent voluptueusement un lobe. Une voix unique, une empreinte.
Elle tente d’en analyser intuitivement la musique sans se laisser déborder par ses émotions. Assez jeune. Pas adolescente, mais assez jeune, une musique, sans fausses notes.
Une voix voilée, un filet rauque, comme égratignée.
– Regardez ces odeurs ; écoutez les paysages ; sentez les bruits. Vivez cet instant, ce don de Dieu, ce cadeau du ciel.
Elle sourit. Sa voix est tellement magique. Elle l’imagine, lui.
Comme si il lui appartenait, elle se blottit, petit oiseau tombé du nid, recueilli pour être cajolé.
Il se rapproche encore, subtilement, comme pour s’engager dans la bienveillance. Ils sont une évidence, seuls, lui et elle, là, sur ce ponton, sans savoir ce qui va arriver, ni pourquoi ça va arriver, pourtant certains que ça arrivera.
Il frôle le tissu de sa robe fine, seule frontière entre ses jambes et ses mains.
Elle frémit. Elle aime ce contact imprévisible. Elle se sent protégée là où elle devrait craindre. Elle se sait défendue là où elle devrait se penser agressée.
Il remonte ses mains le long de sa taille, frôle son buste, caresse son cou.
– N’ayez pas peur.
– Je n’ai pas peur.
– Je ne vous veux aucun mal.
– Je sais.
Elle est voluptueuse.
Il sourit à nouveau, elle ne le voit pas mais elle l’entend. Cela lui suffit pour avoir envie.
Elle sourit aussi, il le sait. Il se rend compte de sa soumission mais il la reçoit comme il la ressent, une créativité.
Il s’enhardit.
– Fermez les yeux.
– Ils sont fermés.
– Ils sont bleus.
– On se connaît ?
– Je les devine. Je les vois. Ils vont avec le grain de votre peau.
Sa voix est si rassurante. Pourquoi s’abandonne-t-elle si aisément ce soir ? Ce devait être ce soir-là. Elle ne cherche plus à comprendre. Elle n’obéit pas, elle choisit, elle a envie de l’entendre. Elle se fie à ses perceptions, à ses sensations. Elle ne raisonne pas, elle consent, pour le meilleur ou pour le pire.
Il prend ses bras, les lève vers le ciel.
Pose ses paumes sur les siennes. Ses bras sont chauds, velus, ses muscles tendus, virils. Elle voit en lui la possibilité de rencontrer et d’accueillir le bonheur.
Elle l’écoute.
– Emparez-vous de ce que vous ressentez. Vous ne pouvez pas ? Alors, imaginez cet impalpable. Regardez loin en vous. La vie est belle. C’est bon n’est-ce pas ?
– Délicieux.
– Seulement ?
Elle rit. C’est limpide, pur, enfantin même.
Musical. Harmonieux.
Il descend lentement ses mains le long de ses bras jusqu’à l’aisselle, puis plus bas, il frôle ses seins du bout de ses doigts, s’attarde, prend son temps pour enfin saisir sa taille tellement fluide sous cette soie. Il reste là un instant, savoure ; il la palpe avec délicatesse, devant, derrière, remonte, redescend.
– Ça va ?
– Mmmmmm…… fait-elle.
Il sourit. Elle aussi.
Il palpe ses hanches. Il frémit.
Elle sent la douceur de ses doigts à travers le tissu de sa robe. Elle frissonne.
– Froid ?
– Oh non…
Elle va tourner la tête.
– Ne vous retournez pas……… je vous en prie, vous allez détruire l’envoûtement.
– Vraiment ?
– Peut-être. C’est un risque.
Elle se ravise.
– Recueillons ensemble cette bonne étoile. Recevons simplement ce qu’on nous offre. Ne nous cachons pas derrière de faux principes. Ayons confiance, fions-nous à notre instinct. Chassez-moi si tel est votre désir.
– Chuuuuuut.
Il descend peu à peu le long de ses cuisses, fines aussi ; remonte. Il passe ses mains à l’intérieur de ses cuisses, la caresse, se colle encore plus à elle. Son souffle qui s’accélère réchauffe sa nuque légèrement pliée en avant. Il l’assoit davantage sur lui. Elle sait.
Leurs corps frissonnent.
Il se frotte à elle. Elle ne le décourage pas. Elle se fait féline, désirable.
L’effluve de son parfum de femme l’enivre. Elle le sait. Elle savoure la séduction. Elle se sent bien. Il ne pense qu’à elle. Elle ne pense qu’à elle.
– Je……… tente-t-il de suggérer.
– Chut ! Lui répond-elle. Abandonne-toi.
Il sait. Elle sait . Il n’y a plus de hasard. Ils sont enflammés et sereins. Leurs émerveillements se bousculent.
Et face à cet océan, au bout de ce ponton, un homme frôle et heurte une femme inconnue qui s’abandonne. Il lui propose un plaisir ardent dans un présent ébloui. Il est tendre. Il est sensuel. Il est viril. Il est doux. Il est son homme, trop longtemps absent. Son homme.
Il décide, il l’entreprend, il la façonne. Il la crée.
Elle se fait féline. Elle se love. Elle provoque. Elle s’offre. Elle ne manifeste pas la moindre pudeur. Elle ne se juge pas. Elle flotte dans un monde parallèle fait de jouissance, de pureté, d’amour.
Ils sont des anges invisibles aux autres.
Leurs caresses durent, douces et parfaitement maîtrisées. Il semble la connaître mieux qu’elle-même. Elle sait quand bouger, quand gémir, quand se taire, quand l’exciter un peu plus, un peu moins, beaucoup plus, beaucoup moins. Elle n’a pas besoin de le guider ou de suggérer. Il la contrôle et se contrôle, dans l’évidence.
La mer, cette immensité ineffable spectatrice de leurs ébats, ce lieu de vie, gronde comme pour couvrir leur intimité. Le vent les caresse, les ventile, couvre leurs sons.
Elle ne sait pas combien de temps ont duré ces caresses. Des heures ? Quelques minutes ? Une éternité d’enchantement.
Ils se surprennent, se déchiffrent, se fondent.
Un ponton. Rien autour. Pas d’autre monde que celui-là.
Elle ne pense pas à la raison. Elle sait juste ce que signifie l’envie immodérée. Le don de soi.
Il ne pense pas au raisonnable. Il a vécu ce laps de temps sans modération. Il lui a offert cette outrance. Ils l’ont partagée.
L’éternité d’un instant.
Une heure, deux ? Plus ? Moins ?
Ils sont enlacés, collés, reliés.
Le temps est arrêté.
– Je ne vous ai pas vu.
– Moi non plus.
– Vous plus que moi.
– Un peu.
– Ai-je abusé ? Lui demande-t-il, toujours soudé à elle.
–  Oh non, ne croyez jamais cela. Le croyez-vous ?
– Non.
Il a arrêté l’horloge de sa vie. Elle le ressent ; elle est passée d’un univers à un autre. C’est peut-être ça l’autre monde ?
Il la frôle à nouveau dans chaque recoin sensible de son corps. Ils ne se lassent pas.
– Nous reverrons-nous ? Demande-t-il, conscient que le soleil descend vers le couchant et que la nuit les enveloppe dans son linceul.
– Vous le voulez ? Dit-elle, alors que la brise fraîche lui évoque, comme un supplice, l’heure qui tourne.
– Oui, évidemment, mais……
– Moi aussi, mais……
– Fermons les yeux.
– Voilà.
– Embrassons-nous. Ce sera notre premier baiser. Goûtons-le.
Ils s’embrassent sans se voir. Pourtant, elle est tentée. C’est si bon la tentation.
Il a failli la regarder. Il voudrait photographier son regard pour l’emmener à jamais.
Ne serait-ce pas déjà la trahir ? Il ne doit pas.
La perfidie ne fait pas partie de lui, quitte à en souffrir une vie entière.
Son bonheur s’attache désormais à cette petite flamme qu’il gardera en lui, immobile, précieuse. Son bonheur s’attache à cette petite femme, son bijou. Son bonheur d’exister, d’avoir partagé… Le reste, c’est pour après, bien après. Sans elle. Et même si son futur est fait de chagrins, de violences, d’injustices, cet instant lui rendra la capacité de se sentir vivant.
– Ne m’oubliez jamais, supplie-t-elle.
–  Je ne veux pas vous oublier.
– Le temps est un traître.
– Pas moi.
– Que faisons-nous ?
– Je ne sais pas.
– Je suis heureuse.
– Moi aussi.
Lorsque le soleil s’est noyé, le ponton est devenu vide.
Deux âmes y ont pris leurs quartiers d’éternité.
Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. Tout a un sens qui se révèlera tôt ou tard.
Chapitre 2
Il fait un peu trop frais en cette fin de journée.
Elle voudrait avoir chaud, transpirer, retrouver la sensation que cette moiteur procure quand les corps s’épuisent.
Le temps a passé.
Chaque dimanche soir, elle s’assoit au bout de son ponton.
Elle l’attend. Elle fait confiance à l’existence. Laisser faire les choses.
Elle est sereine.
Cet endroit est son havre. Son jardin secret. Sa tanière. Son lieu de perdition et son paradis. Elle n’a jamais ressent

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