Monter la vie à cru
494 pages
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Monter la vie à cru , livre ebook

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Description

Zelma et Hunt, personnages principaux de « Monter la vie à cru », ne sont pas des êtres conventionnels. Ils ont vécu intensément les dernières années de cette période faste que l'on a appelée "Les Trente Glorieuses". À cette époque, portée par un sentiment de puissance illimitée qui avait soulevé le monde économique, la société évoluait à grande vitesse. Les êtres s'exprimaient et les femmes profitèrent des ouvertures qui s'offraient à elles. Zelma et Hunt, au sein de cette explosion vitale et créatrice, eurent l'opportunité, voire l'intelligence, de s'affranchir des contraintes qui avaient ligoté leurs aînés. Leur grandissement fut une aventure, leur avancée une douloureuse exploration, mais combien épanouissante, valorisante, libératrice ! On ne peut qu’aimer ce couple : ils s'aimaient tellement l'un, l'autre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748374773
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Monter la vie à cru
Georges Lautier
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Monter la vie à cru
 
 
 
À Dominique, ma première lectrice
 
 
 
1. Annonce liminaire
 
 
 
L’objectif de l’auteur est d’écrire un roman à facettes dans lequel chaque personnage voit la vie à travers son propre prisme et non pas de relater l’histoire de ses héros suivant son seul point de vue.
 
C’est pour cela que l’initiateur 1 de ce roman compte bien laisser la parole à chacun des protagonistes. Ainsi, les évènements pourront être diversement appréhendés.
 
« Monter la vie à cru » est un roman-papier classique mais néanmoins un roman inspiré par la technique du blog qui voit les individus mis en scène poster des commentaires qui infléchissent le cours du récit.
 
Les personnages ont donc la possibilité de revenir sur les rôles que l’auteur a définis pour eux dans son canevas rédactionnel . Ils peuvent également contester les sentiments qu’il leur prête ou apporter des compléments et des éclaircissements sur les évènements qui égrènent le récit.
 
Conséquemment, le lecteur peut lui aussi trouver sa place dans une telle œuvre : par une préhension personnalisée des évènements diversement relatés à travers le texte de l’auteur et ceux des commentateurs. Dans une version numérique, il serait aisé de lui permettre de participer – également sous la forme de commentaires – à la rédaction de ce roman, à l’instar de ce qui est autorisé aux personnages. On aurait là une œuvre ouverte comme la définit Umberto Eco 2 .
* * *
Quant au titre « Monter la vie à cru » , il agglutine, à l’expression monter à cru qui est usitée en équitation lorsque l’on enfourche un cheval sans selle, la vie qui est l’un de ces mots que l’on appelle mots valises 3 chez les linguistes. En l’occurrence, on peut parler de la vie qui fait, des êtres humains, des marionnettes.
 
La vie, pas celle qui serait une histoire, l’histoire de notre vie, mais la vie, ce principe grandiose qui fait évoluer les espèces, qui les contraint à se reproduire, qui glisse dans nos tripes, notre sang, nos neurones, toutes ces pulsions, ces folies dantesques ou furieuses qui nous conduisent à dresser des barricades, assassiner nos frères, broyer des civilisations ou les ériger.
 
La vie. En quelque sorte cette mécanique infernale qui restreint notre liberté, qui nous pousse à haïr, à mentir, à feindre, à croire, à espérer ou à renoncer. La vie, cette créatrice d’imbroglios, de raccourcis trompeurs, d’évitements, de leurres.
 
La vie qui nous limite enfin dans nos élans parce qu’elle nous quitte peu à peu pour en arriver à nous lâcher totalement quand nous ne pouvons plus rien pour elle, sinon la penser, la décrire, la mettre à nue, révéler sa cruauté et peindre sa grandeur.
 
La vie comme elle est, comme elle est devenue depuis que l’on a découvert qu’elle est l’argument de notre existence.
Monter la vie à cru , pour un roman qui porte ce titre, c’est la décrire sans fioriture. C’est la vivre dans toute sa cruauté, c’est la voir puissante, bouleversante, avide, généreuse et brutale, telle qu’elle se présente chez des êtres qui peuvent encore la reproduire, chez lesquels elle apparaît alors dans toute sa splendeur et sa royauté magnifique.
 
Cru, autre mot contenu dans le titre, est un terme qui signale la volonté de ne rien cacher des réalités sexuelles qui fondent l’essentiel de la vie, qui constituent la vie elle-même puisque la vie n’est rien d’autre que ce mouvement puissant qui nous porte à la renouveler par l’exercice de la sexualité.
Le reste – l’argent, la profession, les honneurs, les déboires, les hobbies, l’art, la politique, l’économie, les loisirs, la puissance et la domination – n’étant que l’habillage culturel dont chacun affuble son existence suivant ses possibilités et ses goûts.
Hunt Gram a dit… [1. Annonce liminaire]
Je ne suis pas très sûr d’avoir tout saisi des intentions de l’auteur. Je me demande si les divers personnages ne vont pas intervenir, dans ce roman qui reste à écrire, un peu comme des visiteurs de blogs qui laissent des commentaires qui s’empilent les uns sur les autres sans toujours avoir de lien entre eux.
Dans ces conditions, les apports des uns et des autres peuvent être décousus : le troisième rédacteur peut poster un commentaire relatif au premier déposé alors que le second s’adresse directement à l’administrateur du blog indépendamment du commentaire précédant le sien. Des imbroglios s’installent, des confusions et des méprises naissent pouvant déboucher sur des vexations et des prises de bec. Le néant, dès le lendemain, aura absorbé les informations de la veille. On aura de nouveaux échanges qui n’auront que peu de chance de présenter un lien avec ceux qui ont précédé.
 
Par contre, des enchaînements peuvent aussi se construire autour d’un thème, d’une raison (comme on le dit pour des suites numériques). Les commentateurs jouent alors le jeu sciemment. Ils déposent des textes qu’ils coordonnent aux précédents. La vie du blog s’en ressent favorablement. Il devient un lieu d’échanges cohérents qui lui donnent une allure de mini-colloque. On s’éloigne alors du concept de forum dans lequel on trouve, en vrac, tout et rien.
 
Et puis c’est précieux pour les personnages qu’ils puissent revenir sur le contenu de telle ou telle séquence qu’ils ont vécue dans le roman. Pour moi, particulièrement, je ne me souviens pas que l’on ait pris de tels égards pour ma personne jusqu’à présent. L’essentiel sera que chaque personnage soit fidèle à lui-même et qu’il ne travestisse pas ses intentions, ses émotions, tout comme la nature de ses motivations. Une certaine honnêteté devra être de rigueur 4 entre nous.
 
Reste le titre de ce roman. Il me pose problème. Monter la vie à cru , était-ce toujours possible ? N’existe-t-il pas des circonstances dans lesquelles cela est déplacé, mal venu, inconvenant ? Sans doute l’auteur envisage-t-il de ne faire vivre de situations scabreuses à ses personnages que dans le cadre de l’intimité et le secret de leur vie privée. Je l’espère.
Parce que je préfère que mes fantasmes, mes désirs les plus troubles demeurent dans une semi-obscurité pour conserver un caractère excitant. Point de provocation à la Sade chez moi. Je ne sollicite pas de licence : tout ce que j’ai en tête me paraît normal et non en rupture avec la morale 5 . Donc pas de révolte, pas de revendication prenant appui sur une sexualité scandaleuse. Pas de soumission ni de blocage face à un surmoi inhibiteur.
 
Je développe une sexualité complexe comme d’autres esthétisent leur vie quotidienne : sans arrière-pensée malsaine. Même si certaines pratiques peuvent passer pour curieuses ou aberrantes pour les autres, elles ne déclenchent jamais de culpabilité en moi. Elles sont tout à fait normales dans mon esprit. Il faut que l’on admette que la conscience que j’ai des relations sexuelles dépasse celle dont le commun des mortels est équipé. Une culture différente, une largeur d’esprit m’animent dans de nombreux domaines. La sexualité chez moi ne se distingue pas de ce que je vis par ailleurs.
 
J’insiste toutefois pour que l’on ne me considère pas comme un libertin. Celui-ci joue souvent dans des sphères où l’exhibitionnisme sert de litière aux pratiques sexuelles. Quant à moi, je n’ai rien à expliquer, rien à démontrer aux autres. Je me défends de tout prosélytisme. J’invente mon désir en fonction de chaque situation nouvelle ; aucun canevas préfabriqué ne peut me satisfaire. Je ne suis pas non plus en guerre contre un ordre social qui pourrait m’interdire cet acte ou cet autre, ce sentiment ou cette émotion. Libre, je définis le cadre de mon plaisir en l’adaptant aux possibilités du moment.
 
Finalement ce roman se présente bien pour moi. Je vais pouvoir m’en donner à cœur joie dans l’espace qui m’est réservé : celui d’un mari ayant à promotionner l’émancipation de son épouse. Oui, de son épouse et non pas de sa femme  : ce dernier mot marquant trop la possession, je le rejette. Parler d’ épouse oriente les liens vers le côté administratif du mariage ; et les liens administratifs n’impliquent pas dans les pays occidentaux actuellement une quelconque domination de l’époux sur l’épouse. L’un et l’autre peuvent gérer leur vie sociale et économique à leur guise. Le mariage peut donc apparaître ainsi comme un contrat préservant la liberté de chaque conjoint.
 
Évoquer sa femme énonce déjà une idée de domination, une volonté d’appropriation, d’appartenance. De ce fait, la femme d’un homme se trouve enfermée dans une relation inéquitable. En effet, inversement, on devrait pouvoir retrouver une relation identique lorsqu’une femme parle de son homme . Eh ! bien non, dans la bouche d’une femme ce possessif n’indique toujours pas qu’elle le possède. Elle reste son objet et si elle emploie cette expression, c’est, paradoxalement, pour bien marquer qu’elle lui appartient.
 
J’ai toujours éprouvé une répulsion face à cette idée qu’un être pouvait se trouver en état de dépendance par rapport à un autre. Le mariage ne change rien à mon opinion. J’ai connu cette position dans plusieurs romans dans lesquels j’ai eu à intervenir. Jamais je n’ai été à l’aise dans des rôles de machiste. Que me réserve l’auteur de Monter la vie à cru  ?
 
Comment mes confrères, les autres personnages, vont-ils réagir en découvrant ce point de vue passablement avancé ? Ne vont-ils pas se méprendre sur mes sentiments ? Moi-même, vais-je résister aux tempêtes qu

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