Nos jeux clairs-obscurs, partie 1 : Clarté
172 pages
Français

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Nos jeux clairs-obscurs, partie 1 : Clarté , livre ebook

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Description


DARK ROMANCE




« Ars longa, vita brevis. »
« L’art est long, la vie est courte. »



Rachel a été contrainte d’abandonner ses rêves d’artiste bohème sous la pression de son mari. Par défaut, elle est devenue professeure à l’École des beaux-arts d’Annecy. Elle s’est emmurée dans une vie fade, régie par les angoisses qui parasitent son inspiration. De plus, son couple bat de l’aile.
Dès que son regard croise les astres bleu glacier de Sandro, l’un de ses nouveaux étudiants, Rachel éprouve envers ce sulfureux jeune homme une étrange fascination qui l’oriente vers de sombres chemins.
Elle découvre que le bel artiste maudit a deux frères jumeaux. Quelque chose de bien plus puissant que les liens du sang semble unir les triplés. En effet, ils se livrent parfois à des divertissements malsains.
Peu à peu, l’attirance de Rachel envers son élève surdoué vire à l’obsession. Les secrets torturés de son étudiant paraissent le ronger de l’intérieur. Perdu entre clarté et obscurité, Sandro évolue constamment sur le fil du rasoir.
Son enseignante espère percer ses ombres pour lui apporter de la lumière malgré les jeux tordus dans lesquels il cherche à l’entraîner.
Car cet électron libre, qui exsude une sensualité à la fois écorchée et sauvage, pourrait lui redonner le goût de vivre... ou au contraire, la mener à sa perte.
La folie de l’artiste brûlera-t-elle jusqu’à détruire sa muse ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 mars 2021
Nombre de lectures 13
EAN13 9782379931833
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Anna TRISS
 
 
 
 
 
Nos jeux
clairs-obscurs
Partie 1 : Clarté
 
La folie de l’artiste brûlera-t-elle
jusqu’à détruire sa muse   ?
 
 


L’auteure est représentée par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Nos jeux clairs-obscurs, partie 1 : Clarté
Auteur : Anna TRISS
Suivi éditorial : Sarah Berziou
 
© Black Ink Éditions
Dépôt légal mars  2021
 
Couverture © Black Ink Éditions. Réalisation  Juliette BERNAZ .
Crédits photo : Miguelanxo Photograph
Modèle : Sergio Carvajal
ISBN 978-2-37993- 183-3
 
Black Ink Éditions
23 chemin de Ronflac - 17440 Aytré
Numéro SIRET 840 658 587 00018
 
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com
 
 
Table des matières
Avant-propos
Playlist
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24

 
 
 
 
Avant-propos
 
Vous allez plonger au cœur d’un livre sombre et torturé, attaché à un thème que j’affectionne : l’art. Chaque début de chapitre sera ponctué d’une référence à une œuvre que vous pourrez aller voir de votre côté si vous le souhaitez. Évidemment, elles ne sont pas choisies de façon anodine : elles possèdent une symbolique en rapport avec l’histoire et les personnages que vous allez découvrir, tel un jeu de piste susceptible de vous fournir des indices.
Car, comme souvent dans mes romans, il ne faut pas se fier au voile des apparences.
S’il vous plaît, si vous parlez de cette dark romance psychologique autour de vous, faites bien attention à ne pas spoiler les révélations, car elles sont l’essence même de cette histoire d’amour interdite si particulière entre mes amants maudits, qui oscillent sans cesse entre lumière et ténèbres.
À présent, trois conseils avant votre lecture...
Lâchez prise.
Ouvrez vos sens.
Laissez votre esprit dériver sur la frontière intangible du clair-obscur.
 
 
Anna Triss

 
Playlist
 
 
 
Chansons de Sandro
 
Hysteria , Muse
#1 Crush , Garbage
Je saigne encore , Kyo
 
Chansons de Rachel
 
Breathe Me, Sia
Bring me to Life , Evanescence
Feeling good , Nina Simone
 
Chansons de Sandro et Rachel
 
Wicked Game , London Grammar
Interlude , London Grammar
Faded , Alan Walker
Love the Way you Lie , Eminem ft Rihanna
Adagio , Albinoni
Come What May , Ewan McGregor ft Nicole Kidman
Requiem for a Dream , Clint Mansell
 
 

« Je ferai de toi ma muse et mon œuvre d’art.
Ton corps nu incarnera
la toile vierge de mes désirs.
Je modèlerai les doux reliefs de ton visage avec mes doigts.
Je dessinerai chacune de tes courbes graciles avec mes lèvres.
Je graverai ma signature dans ta chair frissonnante jusqu’au sang.
Je peindrai ton âme en l’émaillant de couleurs qui n’appartiennent qu’à toi.
Je sculpterai ton cœur cristallin, je recollerai ses morceaux, je réparerai ses fêlures,
je l’envelopperai dans un écrin de marbre.
Mais, si tu tentes de m’échapper,
je le briserai sans une once d’hésitation.
Laisse-moi t’apprendre
mille jeux clairs-obscurs. »
 
Prologue
 
Le Serment des Horaces , Jacques-Louis David
 

 
Sandro
 
Une heure qu’on roule sous la pluie battante.
La berline serpente sur une route de montagne étroite et désertique au cœur de la nuit alpine. Je fixe le mouvement régulier des essuie-glaces qui chassent l’eau agressive sur les côtés du pare-brise. Une migraine insidieuse pulse dans mes tempes depuis quelques minutes, signe que j’ai un poil abusé sur l’alcool ce soir au resto. Je savais que je ne conduirais pas, alors je ne me suis pas gêné pour picoler.
Depuis notre départ, nous n’avons croisé que trois autres bagnoles. Rien d’étonnant. Seuls les natifs de Haute-Savoie empruntent ces raccourcis vertigineux, surtout à cette heure tardive. En général, les touristes qui envahissent notre région ne s’y aventurent pas, sauf s’ils se perdent. Les départementales qui se déploient au-dessus du vide comme autant de rubans de goudron entretiennent la sale réputation d’être dangereuses. En plus de ça, elles sont jalonnées de nids de poule et les panneaux d’avertissement qui la bordent ne sont pas légion. Des éboulements ou des accidents surviennent fréquemment, par ici. La conduite doit être adaptée aux virages serrés. Enfin, en théorie…
Mais la théorie, Raph, il s’en bat les couilles.
Alignées derrière la glissière de sécurité gondolée, les ombres frémissantes des arbres résineux dansent sous la caresse mordante des rafales qui s’infiltrent dans le col. Les silhouettes brumeuses du massif des Aravis se découpent sur notre gauche. Elles me semblent menaçantes dans les ténèbres, tels de sombres titans de rocaille en sommeil qui pourraient se réveiller et s’animer d’un instant à l’autre.
En journée, la majestueuse chaîne de montagnes arbore des couleurs fascinantes qui changent selon l’heure. À l’aube, des éclats d’ambre rosé saupoudrent les pentes verdoyantes par petites touches délicates. Le midi, un or éclatant couronne fièrement les pics. Au coucher du soleil, un rouge sanglant teinté de pourpre émaille les versants. Je ne me lasserai jamais d’admirer leurs parures colorées et de tenter de les reproduire sur mes toiles, comme Claude Monet à son époque lorsqu’il cherchait à capturer toutes les nuances de la lumière dans ses œuvres impressionnistes. J’ai beau assumer ma préférence pour les portraits – les nus féminins incarnent mon genre de prédilection, ce qui amuse mes frères – j’éprouve un attrait inexplicable pour les Aravis, comme si l'une des racines de mon âme s’ancrait dans la roche de ces sommets familiers.
J’ai peint ces montagnes sous toutes les coutures pendant mon adolescence. Tous les dimanches, dès qu’un rayon de soleil jaillissait dans les nuées, je m’évadais de la lourdeur ambiante de la maison et laissais libre cours à la passion inconditionnelle qui me permet de respirer. L’âme éclairée et le cœur fébrile, je posais mon derche au milieu d’une prairie bigarrée de fleurs sauvages, en ignorant les insectes harceleurs. Je croquais les lignes, les creux et les courbes sur les feuilles crasseuses de mon précieux carnet d’esquisses. De temps en temps, je prenais le panorama en photo ou plantais carrément mon chevalet en pleine nature pour peindre en temps réel, à l’instinct. Je connais tous les reliefs et les dimensions picturales de ces montagnes : à l’heure actuelle, je n’ai plus besoin de modèle. Elles m’inspirent davantage que tous les autres paysages de Haute-Savoie, y compris le lac d’Annecy. Malgré son indiscutable beauté et sa pureté turquoise, l’étendue aqueuse me cause une désagréable impression de carte postale empreinte de banalité dès que je la représente sur une toile.
Les Aravis, c’est autre chose. Elles me renvoient un écho artistique qui parvient à faire vibrer ma corde sensible. Je cultive une affinité sans commune mesure avec ces géantes somptueuses, riches en détails. Je les considère comme des êtres vivants. Des sœurs, des amies, des mères. Lorsque je les dessine ou les peins, je ne me sens jamais… seul. Voilà ce que j’éprouve au sujet de ce massif. J’en viendrais presque à admettre que le préjugé alléguant que les artistes sont siphonnés n’est pas complètement dénué de vérité. J’en suis la preuve.
Il s’agit d’une relation singulière avec la nature que la plupart des gens ne peuvent pas comprendre. Une perception différente des éléments réels qui nous entourent, basée sur les sensations et les émotions, puis retranscrite par un travail d’ordre manuel – peinture, dessin, sculpture… C’est pourquoi je n’en ai jamais parlé à personne, pas même à mes deux frangins qui me charrieraient sans vergogne en m’assommant de vannes salaces. Ces imbéciles étriqués prendraient sans aucun doute mon attraction envers les montagnes pour une attirance sexuelle grossière et fétichiste.
Raphaël est derrière le volant, comme toujours dès qu’il s’engouffre dans un habitacle. Ce réflexe lui octroie un sentiment de supériorité et de contrôle que je juge illusoire. Il préférerait crever la gueule ouverte plutôt que de céder sa place royale de conducteur à Andrea ou à moi. Non que Raph manque de confiance en nous, mais ce gars-là est plus fier qu’un coq. Même quand la fatigue alourdit ses paupières, je sais qu’il est inutile de lui proposer de le relayer. La dernière fois que je m’y suis risqué, j’ai récolté son inégalable regard iceberg accompagné de sa crispation de mâchoires caractéristique, le tout parachevé par une insulte grognée dans sa barbe hirsute. « Va te faire enculer à sec, petit con. » Et encore, il était soft. Lorsque Raph est trop claqué, il se contente de monter le son de la radio ou de baisser sa vitre pour se payer dans la face une bouffée d’air frais qui le maintient en éveil. Ce sont là les seules concessions qu’il daigne accorder afin d’éviter de nous planter dans le décor. Il m’agace terriblement, par moments !
Trop de route pour rentrer, heure tardive, averse de merde, conducteur éreinté… Je ne suis pas serein. Dans certains virages que Raph amorce un peu trop vite, je me cramponne discrètement à la portière.
— On aurait dû casser la tirelire et prendre un hôtel, fais-je sèchement remarquer en voyant mon frère étouffer un énième bâillement et hasarder un coup d’œil fatigué dans le rétroviseur central.
— La tirelire est déjà cassée, Sandro ! s’exclame Andrea derrière nous, sa trogne échevelée émergeant entre nos sièges. On est tellement fauchés que tu vas devoir faire le trottoir pour assurer le règlement

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