Number 11
232 pages
Français

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Description


Pour échapper à son passé et se reconstruire, Siena quitte Ellensburg pour intégrer l’université d’Harbor City, sur la côte Californienne. Mais comment continuer à vivre après ce qui s’est passé ? Surtout après ce qu’elle a fait ?


Quand elle rencontre Jaden Lewis, elle est tout de suite sur la défensive. Grand, tatoué, séduisant, populaire, il a tout pour plaire. À un détail près : il s’agit d’un basketteur. Et Siena les déteste ! C’est à cause de spécimens dans son genre qu’elle a dû tout abandonner. Mieux vaut rester loin de lui, parce qu’un sportif est un sportif...


Sauf que...


Et si sous ses allures de beau-gosse, se cachait quelque chose de plus profond, de plus sombre ? Et si finalement, il ne fallait pas mettre tous les sportifs dans le même panier ?



Entre lourds secrets et révélations, intégrez l’université d’Harbor City !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782378125677
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre 1
A ssise sur le bord du lit de ma nouvelle chambre, je demeure figée. Mon regard se perd sur les murs au papier peint d’un gris très clair. Mes doigts sont crispés sur mes jambes et mes ongles s’enfoncent dans la peau diaphane de mes cuisses. Une désagréable tension envahit mes muscles et, afin de ne pas craquer, je tente de voir le bon côté des choses  :
1- Être ici avec la possibilité de recommencer à zéro est une aubaine.
2- Je ne me retrouve pas à la rue pour ma troisième année de fac, dans ce patelin sur la côte californienne o ù je ne connais personne . Et où je viens d’arriver…
3- J’ai été acceptée à la dernière minute à l’université du coin pour poursuivre mon cursus et devenir professeur des écoles, comme je l’ai toujours désiré.
4- Je vais habiter dans cette sublime villa appartenant à des amis de longue date de mes parents.
Que rêver de mieux   ?
Mais, très vite, mes vieux démons ressurgissent. Comment pourrais-je me réjouir après ce que j’ai fait ou, plutôt, ce que je n’ai pas fait   ?
D’un bond, je me lève, décidée à ne pas m’engager dans cette voie-là. La psychologue, qui m’a prise en charge à Ellensburg, ma ville natale, a été catégorique  : je dois avancer  ! D’après elle, ce n’était pas ma faute. Me punir sans cesse pour ce qui s’est passé ne servira à rien. Cela ne me permettra pas non plus de revenir en arrière pour réparer mes erreurs.
Plus facile à dire qu’à mettre en œuvre …
Dans ma hâte et, à cause de ma fidèle copine la maladresse, je trébuche sur une de mes valises. Mon talon la heurte avec une telle violence que je gémis et sautille sur place en retenant ma chute au dernier moment.
Oui , je suis le genre de fille qui se tape sans cesse le petit orteil contre le coin des meubles. Ou qui est capable de tomber tête la première au sol, devant tous les étudiants de la cafét é ria. Mon père et ma mère s’amusent à me surnommer  : «  Siena Montgomery, la reine des catastrophes.  » Et ils n’ont pas tort…
Une fois la souffrance à mon pied estompée, je m’approche de la baie vitrée, à gauche de mon nouveau dressing. Je la pousse et fais un pas sur le balcon. La vue donne sur l’immense jardin et la piscine qui trône en son centre. Les amis de mes parents sont des gens très riches. Ils habitent un quartier résidentiel calme et chaleureux, qui me rappelle celui de ma série préférée  : The OC .
Peut-être que mes voisins ressemblent à Seth Cohen, le fan de BD et Ryan Atwood, le bad boy   ? Si c’est le cas, je ne m’en plaindrai pas.
Les mains enroulées autour de la rambarde, je rejette la tête en arrière. Une légère et douce brise caresse mon visage. Le soleil de cette fin d’après-midi réchauffe mes joues. Une odeur de poisson chatouille mes narines, m’indiquant que le port de la ville n’est pas très loin. J’entends presque le bruit des vagues de l’océan à quelques kilomètres d’ici, ainsi que le vacarme des mouettes. Je profite de ce moment de détente avec joie. D’autant que je n’ai pas l’habitude de ce cadre-là.
Soudain, trois coups résonnent à l’entrée de la chambre, me contraignant à quitter ma bulle. Je retourne dans la pièce et ouvre la porte. J’affiche alors un sourire qui, je l’espère, ne ressemble pas à une grimace. Ava Turner se tient sur le seuil, abordant une sincère mine enjouée. Il s’agit de l’amie de mes parents et l’une des propriétaires des lieux – le second étant son mari, Halid Turner. Que ce couple ait accepté de m’héberger, m’évitant au passage les frais d’une chambre universitaire, est assez sympa. Plus que sympa même…
Lors de l’intégralité de ma deuxième année de fac, j’étais au plus mal. J’ai failli échouer à mes examens. Mais comment pouvais-je ne plus songer au passé lorsqu’il se pointait tous les jours sur mon chemin   ? Les remarques blessantes que me lançaient les étudiants devenaient invivables. De plus, ces conneries étaient fausses   ! Ils ne connaissaient pas la vérité et se contentaient de répéter ce que ces enfoirés de basketteurs racontaient. Ils ont préféré croire que nous étions les coupables pour ne pas se mettre les rois du campus à dos.
—   Tout se passe bien, Siena   ? As-tu besoin d’aide pour ranger tes affaires   ?
La voix douce, au léger accent arabe d’Ava, me ramène à la réalité. Je ne me rends pas compte de mes poings plus que crispés jusqu’à ce qu’une petite douleur traverse mes doigts. Je les desserre et porte mon attention sur cette femme d’une quarantaine d’années, qui continue de m’observer avec bienveillance.
—   Oui, ça va, réponds-je enfin, en essayant de paraître convaincante. C’est sympa, mais je devrais me débrouiller.
Cette fois, c’est sûr  : mon sourire ressemble à une pathétique grimace. Je ne suis pas du genre timide, mais je ne me sens pas à mon aise. Sans doute parce que je ne me trouve pas chez moi.
—   Tu peux me tutoyer, me propose-t-elle. Nous allons passer beaucoup de temps ensemble, et je ne suis pas si âgée .
Sous mon regard perplexe, elle pivote vers le petit miroir en forme de triangle, près de ma porte. Lorsqu’elle me fait de nouveau face, une expression grave s’affiche sur ses traits.
—   Est-ce que j’ai l’air vieille   ? me demande-t-elle alors.
Sa question m’arrache un ricanement. Mes muscles bandés se relâchent peu à peu et ma gêne s’estompe.
—   Non, pas du tout. Je vous… Enfin, je te donnerais dix ans de moins, la rassuré-je.
Ce n’est pas un mensonge. Grande de taille, Ava possède une peau d’un mat naturel grâce à ses origines orientales, ainsi que de longs cheveux bruns ondulés. Sa bouche est pulpeuse et ses yeux sont d’un noir profond. Sur son visage, je n’aperçois aucune ride. Dès qu’elle est venue m’accueillir à l’aéroport de Los Angeles, je suis restée ébahie face à sa beauté.
J’avoue que je suis un peu jalouse, étant aux antipodes d’elle. Je n’atteins que le mètre soixante-cinq et semble minuscule à ses côtés. J’ai hérité d’une peau blanche identique à celle de ma mère et parsemée de taches de rousseur que je déteste. Cinq minutes au soleil sans protection et je me retrouve rouge comme une écrevisse, à geindre à chaque mouvement. J’ai quand même la chance d’avoir des cheveux auburn faciles à coiffer et des yeux d’un noisette tirant sur le vert souvent complimentés.
—   C’est gentil, s’amuse Ava, le regard pétillant de bonté. En cas de besoin, n’hésite pas à me solliciter moi ou Miranda, la femme de ménage, OK   ? Si tu me cherches, je serai en train de me prélasser près de la piscine. Et ce soir, Halid et moi t’invitons au restaurant pour faire plus ample connaissance, ça te va  ?
Waouh   !
Je ne suis pas habituée à ce genre de vie et cela me déstabilise de nouveau. Au moins, les grandes vacances ne sont pas terminées et les cours ne commencent que dans trois semaines. Ainsi, j’aurai le temps de prendre mes marques et de m’adapter à ce changement brutal. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai logé que dans un vieil appartement d’un immeuble situé au coin d’une rue commerçante et bruyante, en compagnie de mes parents. Sans piscine, jardin ni femme de ménage   ! Ma famille n’est pas pauvre, loin de là, ce sont juste Ava et Halid qui sont tr ès riches. C’est d’ailleurs étonnant qu’ils aient gardé contact en étant si différents . Ou alors il n’y a que moi qui trouve cela étrange à cause de ces prétendus amis qui m’ont tourné le dos…
—   Oui, avec plaisir, approuvé-je.
—   Parfait, à plus tard.
Tout sourire, la propriétaire de cette somptueuse villa finit par longer le couloir, jusqu’à disparaître dans les marches d’un immense escalier en marbre. Je referme la porte et, dès que je me retrouve seule dans cette grande chambre, je me remets à broyer du noir. Les souvenirs d’Ellensburg continuent de me hanter.
C’est cet instant précis que choisit mon téléphone pour émettre plusieurs vibrations dans ma poche. Non … Connaissant déjà l’identité de l’appelant, je m’en empare, la poitrine serrée. Ce n’est pas la première fois qu’ils essayent de me joindre. Sans plus attendre, je raccroche. Il m’est impossible de les entendre. Je ne suis pas prête. En réalité, je ne le serai jamais   !
—   Souviens-toi de ce que la psy a dit, Siena   ! m’encouragé-je à voix haute, en me tapotant les tempes.
Ici, à Harbor City, personne ne connaît mon histoire. Aucun étudiant ne chuchotera des atrocités et mensonges sur mon passage. Même Ava et Halid ignorent la vérité concernant mon emm énagement . Ils pensent juste que j’avais besoin de changer d’air. Pas de fuir mon passé… Je n’aurai, alors, pas l’obligation d’en parler. Un moyen pour moi d’essayer d’oublier.
Un poids lourd et douloureux se loge dans mon estomac quand je songe au fait que moi , je peux tenter de recommencer à zéro. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Parce que ce jour où tout a basculé, je n’étais pas seule.
Et c’est bien ça le problème…



Chapitre 2
L e soleil est couché depuis quinze minutes lorsque Halid Tuner gare sa sublime décapotable noire sur un parking près de la plage. Assise à l’arrière, je détache ma ceinture et quitte l’habitacle en même temps que le conducteur et sa femme. Les regards des quelques joggeurs et passants convergent vers nous. Il faut avouer que ce couple ne passe pas inaperçu. J’ai l’impression d’être en compagnie de célébrités qui s’apprêtent à faire leur entrée sur le tapis rouge. L’un porte un élégant costume sombre tandis que l’autre une robe hors de prix.
Ils contournent le véhicule d’un pas rapide, comme s’ils étaient incapables de rester éloignés et entrelacent leurs doigts, avant de rejoindre le trottoir. Ils m’offrent un sourire radieux. Je m’empresse de le leur rendre, même si je suis encore persuadée de grimacer.
Halid est lui aussi grand de taille avec une peau très mate. Une fine barbe rembrunit ses joues un peu creuses et ses larges épaules prouvent qu’il s’entretient avec soin. C’est un bel homme plutôt impressionnant. Les deux dégagent tant de charis

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