Orphée 2027
57 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Orphée 2027 , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
57 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Trois mois que cela dure. Des cauchemars, des visions prophétiques ou de vagues réminiscences mêlées de fantasmes héroïques ou érotiques, d'un monde de paix, d’un monde en guerre, de souffrances et de plaisirs… Quel bazar dans ma tête. Non, décidemment, il vaut mieux se rendormir…ou changer les choses. Oui, mais comment ?
Ce virus, ce fléau comme tout le monde le nomme, d'où vient-il ?
pourquoi ma vie perd tout son sens en quelques mois?
Pour John, « l’ouvrage » de sa vie allait se détruire car bâti sur du sable et recouvert de poussière. Mais au fond de son cœur, l'amour était là et le maintenait, à peine, encore en vie.
il va falloir se battre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 septembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782379797675
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

John Phoenixsilver
Orphée 2027
L’éveil de john
ISBN epub 9782379797675
ISBN papier 9782379797668
© août 2021
John Phoenixsilver


À la mémoire de mes grands-parents ayant souffert de la Seconde Guerre mondiale, En hommage à mes parents souffrant du fléau moderne, à tous les bénévoles de l’aide humanitaire, à l’amour qui nous unit, à ma fille Fanny


Prologue
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’ être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.
If , Joseph Rudyard Kipling, 1895


Introduction
Minuit 06 minutes
Quel était ce rêve ? Rassembler mes idées, rassembler plutôt mes pensées… Compliqué ! Encore à moitié endormi, mais réveillé subitement par une indicible angoisse. Je dors, je rêve, je cauchemarde ? Non je suis bel et bien en demi-réveil, puis complètement conscient.
Oui c’est vrai, ce n’est pas la première nuit comme cela. C’est toutes les nuits depuis… depuis quoi ? Depuis quand ? Rassemble tes idées, secoue-toi. Qu’as-tu fait, où vas-tu ? Pourquoi es-tu dans cet état ?
Voyons… non, essaye plutôt de te rendormir, et tout cela s’arrêtera. Tout redevient normal, ou plutôt mieux. Mieux que quoi. Non, dors, on verra demain matin.

Deux heures, 16 minutes
Mince, micro-sommeil, réveillé à nouveau, les tripes en feu, le cœur brûlant. Une suée sur le front. Pas la chaleur, mais l’angoisse.
Trois mois que cela dure. Des cauchemars, des visions prophétiques ou de vagues réminiscences mêlées de fantasmes héroïques ou érotiques, d’un monde de paix, d’un monde en guerre, de souffrances et de plaisirs… Quel bazar dans ma tête ! Non, décid é ment, il vaut mieux se rendormir…

Trois heures 26
Toujours des 6, 6, 6… C’est pas vrai. Je suis en plein délire. Obsession, folie ? Prise de conscience, compréhension, réflexion, identification, manipulation, complot, invention, pourquoi ces mots défilent-ils encore et encore ?
Mes doigts pianotent maladroitement sur mon smartphone… Imbécile, plus tu regardes cet engin, moins tu dors, plus tu cogites, plus tu imagines, plus tu t’enfonces dans un piège diabolique. Oui, tu te rappelles, cet album de Blake et Mortimer 1 ? Ils portent les bons noms ceux-là, le noir et la mort… Le piège dans l’espace-temps, des mondes d’uchronie. Mélange de passé et de futur, de réel et d’irréel, mondes de folie. Oui, c’est ça, c’est là que je suis… Fatigué, je suis fatigué, arrête de penser. Repars sous tes draps confortables, ferme les yeux.

Quatre heures 36
Bon sang, dans deux heures, se lever, aller au boulot. Chouette je vais retrouver le bureau et mes collègues, tous plus sympas les uns que les autres… Mais non, ce n’est plus eux. Pourtant, toujours les mêmes visages… Mais ces masques ! Noirs, blancs, bleus, sang ! Remets-toi sous tes couvertures, ce n’est qu’un cauchemar…
Cinq heures 46
Je brûle ; encore et toujours cette horloge qui me nargue. Maudit smartphone. Pourquoi ai-je pianoté encore et encore toutes ces soirées pour m’enfoncer dans la tête toutes ces images d’horreur ? Toutes ces vidéos, tous ces lanceurs d’alerte. Tous ces trafics d’enfants, tous ces morts, ces gens qui surgissent des ruines de villes bombardées. Ces oiseaux noirs sur les plages qui se débattent. Ces baleines gavées de plastique. Ces gens énucléés, défigurés, ces mains arrachées lors de manifestation dans notre beau pays si « démoncratique ». Oh le beau lapsus ! Une ville qui explose de sa chimie stockée à la sauvage. Des hommes réduits en esclavage au propre comme au figuré. Des reportages télé qui passent d’un résultat de foot entre deux massacres à la hache en pleine ville, ou d’un pauvre gamin qui crève dans son désert de sable. Que se passe-t-il ? Suis-je toujours dans mon uchronie nocturne ? Peut-être suis-je dans ma dystopie personnelle. Multivers, effet papillon, choix, glissement, saut, trou de vers, porte induite ; tiens une autre série qui s’impose dans mes pensées. O ù suis-je ?
Plus le temps de se rendormir, il va falloir se lever. Carla dort profondément, je la laisse. Pas de bruit.
Je descends les marches de l’escalier, encore les yeux embués de fatigue, et me dirige péniblement dans la cuisine. Petite cuisine aménagée style rustique, que j’ai bricolée de mes mains. On s’y sent bien.
Petit déjeuner, bien réel, une bonne odeur qui flatte mes narines. Heureusement, quelques constantes rassurent mes sens et mon cerveau émotionnel. Ce café est rassurant. Ce pain grillé recouvert d’une fine couche de confiture de figue m’ancre dans une réalité rassurante. Intemporelle, brève, mais rassurante. Faire durer ce moment, reprendre une tartine, reprendre un deuxième café, prolonger cette parenthèse enfantine. Maintenant, préparer mon sac à dos pour filer au bus. Bon sang, le masque, ne pas oublier le masque ! Je vais revoir tous ces visages cachés.
Le masque, quel symbole ! N’utilise-t-on pas des masques en rituel occultiste ? Ce monde a-t-il versé dans le côté sombre ? Plus je fouille, plus je trouve, plus je conforte mes idées noires.
Soumission, dé-personnification. Dépression au bout garantie. Tout ça tourne en boucle dans ma tête. Que se passe-t-il, mon esprit a-t-il basculé dans la folie paranoïaque ? Allons, voyons, réagis ? T’es encore mal réveillé, arrête de penser et fais comme tout le monde. Le fléau sévit au-dehors, il faut se protéger. Peut-être que tu rêveras de la grand-mère au milieu de ses champs de maïs 2 . . Es-tu ce guitariste, ce scientifique, ce soldat, ce sourd-muet force de la nature, de quel côté suis-je ? Le noir ou le blanc ? L’obscur ou la lumière ? Le mal ou le bien ? Le côté sombre de la force ? Quels termes conviennent le mieux ?
Non, non, tu déraisonnes ; Stop ! va au boulot et tais-toi.

7 h
Et voilà c’est parti. Je m’habille tranquillement, un manteau en cette heure matinale, et je quitte la maison pour un petit quart d’heure de marche, pour rejoindre le bus qui m’emmènera au boulot. Petite route d’accès campagnarde, tranquille, c’est le lever du soleil. Les oiseaux commencent à chanter. Presque pas de voiture à croiser. Le calme.
Pour quoi faire, monter dans le bus, m’asseoir, descendre, monter au bureau, m’asseoir, me lever pour aller dans un autre bureau, me rasseoir, redescendre au parking, remonter dans le bus, m’asseoir, descendre et retourner à la maison… une journée de gymnastique de robot hallucinante que je ne supporte plus… Trois mois déjà que c’est comme ça, que je ne supporte plus tout ça. Putain ! Je vais craquer.
Tout est absurde. Le fléau balaye large, para î t-il, et il est multiple, il est partout, il est venu dont on ne sait où. Il y a quand même bien quelques francs soupçons bien mâtinés de racisme ordinaire. On reparle de péril jaune. C’est l’occasion de regarder de travers nos frères de couleur. La belle affaire. Ils sont peut-être même super contagieux. Attention, faire un écart, bien ajuster son masque.
Ce fléau, un virus d’un nouveau genre il para î t, très dangereux dans les restaurants, il attaque sournoisement l’affamé assis à une table, mais par chance il épargne les gens entassés debout dans les métros. Ouf, il y a quand même un peu d’espoir. Bon sang, qu’est-ce que je raconte, je n’y comprends plus rien. Que se passe-t-il ?
Je ne sais plus o ù je suis ! Où j’en suis !
Enfin voilà, une journée de plus, qui s’est étirée dans toute sa langueur. Oh c’est sûr, il a fait beau, un soleil magnifique, une très belle journée. Tout le monde est d’accord. Mais… est-ce bien mon soleil ? Celui du monde o ù je suis né. Quelle étrange impression ! Je ne suis pas de ce monde. Et suis-je encore moi ? Ne suis-je pas un avatar dans un jeu vid é o 5D, à la Matrix 3 ? Matrix, choisir la pilule, la bleue ou la rouge. Je n’ose pas encore faire le choix, mais j’ai de gros doutes, une intuition, une pensée lancinante. Autre est l’éclat du soleil, autre l’éclat de la lune, et autre l’éclat des étoiles . 4 .
Tout y est. Le scénario totalement fou d’un monde qui se délite, qui sombre dans l’ultra violence et l’ultra consumérisme, une nature en perdition, des clochards que l’on piétine dans la rue, tellement ils sont invisibles au ras du sol, ces damnés de la terre et… pourtant tout va bien. Je bois mon petit café le matin l’air de rien, mes petites courses au shopping center. Parlons-en de celui-là. Du plastique, des parcours fléchés, des caddies comptés et numérotés, des clients qui n’osent plus se parler, sauf parfois pour dénoncer le rebelle non masqué. Tiens ça me rappelle les hurleurs. Superbe film, l’invasion des profanateurs 5 . Les gens y sont remplacés les uns après les autres par des copies issues de graines extra extraterrestres. Waouh, cool le film. Angoissant à souhait. Voir les héros se cacher et se débattre dans une foule, dans laquelle chacun des êtres humains est susceptible d’avoir été remplacé par sa copie extraterrestre, les visages des passants figés, le regard vide. Les survivants miment les remplacés pour ne pas être capturés et remplacés à leur tour. C’est peut-être ça ! Accepter le masque, c’est perdre sa conscience, c’est annihiler son identité et se noyer dans une soumission collective à une entité, inquiétante, que l’on ne nomme pas. Ê tre remplacé par un être sans humanité. Accepter de faire dispara

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents