Partager son horizon

Con Riley, Maxence Bigan

Description

Et si une seconde chance pouvait soigner tous les maux ?

Incapable de sauver l’entreprise familiale, Jude est rongé par les remords. La dernière chose à laquelle il s’attend est l’aide de Rob, le rival qui lui a arraché la première place à un concours de cuisine un an plus tôt.

La collaboration des deux chefs ne sera donc pas de tout repos. Surtout que Rob incarne tout ce que Jude n’est pas : il est populaire, extraverti et aime les coups d’un soir. Pour compliquer ses affaires, le jeune homme s’assume totalement, tandis que Jude n’a pas encore fait son coming out. Mais ce n’est pas tout ! La bouée de sauvetage que lui lance son rival est soumise à des conditions, allant du partage des profits à celui de son lit.

Succomber à Rob peut aussi bien mener au désastre qu’à un avenir radieux, du moins si Jude satisfait la condition ultime de Rob : celle de l’aimer publiquement.

#MM #rivalstolovers #chefs #cuisine
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"Une intrigue géniale et incroyablement bien pensée, j'étais stupéfaite et en admiration. Les personnages principaux étaient absolument attachants et adorables. Ils ont capturé mon cœur dès la première introduction." - True loveislove, Goodreads

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Informations

• Publié par: MxM Bookmark
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9791038105133
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

Con Riley 
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Secondes chances - T.1  




Traduit de l'anglais par Maxence Bigan      
MxM Bookmark
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Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
His horizon  
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Illustration de couverture ©  Deranged doctor
Traduction © Maxence Bigan 
    Suivi éditorial  ©  Antonia Shepard
  
  Correction ©   Emmanuelle Lefray

Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038105133
Existe en format papier


Chapitre 1
 
Jude Anstey retourna à Porthperrin bien plus tard que ce qu’il avait promis. Il était agrippé au mât de l’ Aphrodite, le bateau rasant le littoral des Cornouailles. Un bijou de trente mètres, parfait pour la navigation. Le voilier filait vers l’horizon et fendait les vagues bien trop vite à son goût.
Il n’avait pas besoin de se cramponner au mât ainsi, ses phalanges aussi blanches que le sable de la plage tant admirée de son village, mais il ne pouvait se décrisper. Il n’arrivait pas à discerner cette étendue de sable blanc non plus, seulement quelques lumières du port au loin, clignotant à travers la brume marine. Il fut pris d’une nausée en remarquant la vitesse à laquelle ils se rapprochaient de ces lueurs, le temps passait soudainement plus vite que lorsqu’il était en mer.
— T’es tout pâlot, Jude.
Le gloussement de son commandant résonnait depuis le gouvernail.
— N’importe qui te prendrait pour une nouvelle recrue plutôt qu’un vieux loup de mer. Tu devrais peut-être rester à bord encore quelques mois. T’auras moins la gerbe avec de l’entraînement.
Ses moqueries distrayaient le jeune homme de ces lumières vives à l’horizon qui teintaient de rose le brouillard marin, le transformant en de fines banderoles séparant Jude du village qu’il avait tant essayé de quitter.
— C’est mignon comme endroit, dit le commandant. C’est pittoresque.
Au lieu de parler, Jude hocha la tête en guise de réponse. Porthperrin devait être sur tous les fronts avec la saison estivale qui approchait. Mais tout était encore désert alors que les allées pavées devaient bientôt être obstruées par des touristes bruyants. Ils étaient l’essence même du village, leur argent aidant le marché local. Cependant, Jude ne pouvait s’empêcher de préférer lorsque Porthperrin était calme.
Le contour des maisons aux toits en ardoise se dessinait peu à peu, avec l’air de s’entasser tout le long de la colline pour atteindre le bord du port. Le pub de L’Ancre, où il avait vécu toute sa vie, se dressait au centre.
Apercevoir le pub aurait été un plaisir s’il n’était pas revenu les mains vides.
Ses yeux s’embuèrent. Il revenait sans aucunes nouvelles pour sa sœur, qu’elles soient bonnes, mauvaises ou très mauvaises. Jude devait admettre son échec. Tandis que l’ Aphrodite le menait à cette conclusion, le matelot battit des paupières pour y voir plus clair.
— Ouais, c’est pas mal comme endroit, c’est vrai.
Le commandant ne remarqua pas la détresse du jeune homme.
— Mais ce n’est pas aussi joli que les Maldives. Et si je me débarrassais de la nouvelle recrue ? Je jetterai par-dessus bord ce petit insolent. Peut-être qu’il pourrait aider ta sœur à diriger L’Ancre cet été, plutôt que toi. On pourrait aller quelque part où il fait plus chaud, comme ça. On peut faire ça, Jude, tu as juste à me demander.
C’était une perspective attirante, mais le jeune homme refusa d’un mouvement de tête.
— Non ? Tu as perdu ton goût pour l’aventure ? Je te donnerai un poste plus important si tu acceptes.
Jude reprit ses esprits et relâcha son étreinte du mât.
— Et tu me donnerais quoi exactement ?
Sa voix était rauque après plusieurs heures sans parler. Son commandant avait l’habitude de le voir rester silencieux, mais cette fois-ci, il avait besoin d’une vraie réponse.
— Je fais déjà la cuisine et la plonge, sans oublier que je sers aussi de guide touristique pour tes clients fortunés.
Jude activa le pilote automatique tandis que le port se rapprochait, tout en manœuvrant manuellement afin d’accoster.
— Qu’est-ce qu’il reste que je ne fais pas déjà ?
— Ce que tu ne fais pas pour moi, Jude ?
Le voilier s’introduisit près de la digue, le commandant manœuvrant sans difficulté, concentré afin de ramener son ami à bon port sain et sauf. Il fit descendre la nouvelle recrue avant de répondre à la question.
— Il y a bien quelques nouvelles tâches auxquelles je pourrais t’assigner.
Il largua les amarres près du rivage, son visage normalement si stoïque maintenant confus.
— Pour commencer, tu pourrais m’appeler par mon prénom. Maintenant que tu as quitté le navire, je m’appelle Tom, pas Commandant. Et tu pourrais…
Lui qui était d’habitude calme et décontracté avait à présent l’air hésitant. Tom passa sa main dans sa chevelure argentée, humidifiée par l’air marin.
— Il y a beaucoup de choses que tu pourrais faire autrement, Jude, si tu le voulais. Avec moi. Ensemble.
La phrase fut difficile à assimiler pour le jeune homme, qui n’était pas préparé à une telle offre.
— Ce que je veux dire, ajouta rapidement Tom, c’est que professionnellement, on s’entend bien. Si tu restes avec moi, on pourrait tout aussi bien s’entendre, mais plus personnellement.
Il se concentra ensuite sur l’enroulage de la corde, ne quittant plus cette dernière des yeux.
— Tu es un cadeau des cieux. Un chef cuisinier hors pair ainsi qu’un matelot en herbe. Tu réfléchis avant de parler, j’aime ça.
Il baissa la voix.
— Nous avons pu construire une bonne entente de travail. Aller plus loin ne serait pas très difficile.
— Je dois partir.
Un bateau de pêche passa péniblement à côté de leur voilier. Son sillage fit tanguer l’ Aphrodite, dont le pont se souleva de haut en bas, comme en signe d’approbation.
— J’ai promis à ma sœur de revenir. Je lui ai promis cela il y a plusieurs mois.
Jude sauta du plat-bord et atterrit sur les marches de la digue, Tom derrière lui. Le granite du sol était rêche si on le comparait au teck du pont du yacht. Il parla un peu plus doucement maintenant qu’ils étaient tous deux sur le rivage, peut-être de peur que la nouvelle recrue ne les entende.
— Je sais que tu as fait une promesse, mais écoute-moi, s’il te plaît. Je suis plus vieux, j’ai de l’expérience.
Il gratta sa barbe de trois jours. Les rayons du soleil se reflétaient sur les poils argentés.
— Trouver quelqu’un avec qui on travaille si bien, quelqu’un qui sait ce dont on a besoin avant même qu’on le sache, quelqu’un qui nous aide sans qu’on le lui demande…
Le petit rire qu’il laissa sortir était pourtant plein de chagrin.
— Eh bien, si en plus la personne est séduisante, il faudrait être un vrai idiot pour la laisser filer entre nos doigts sans essayer de la retenir.
— Je… je n’étais pas au courant. Pourquoi n’as-tu pas…
— … dit ce que je pensais plus tôt ?
Tom lui attrapa le poignet de la même manière que Jude avait saisi le mât quelques minutes auparavant. Ses doigts étaient abîmés à force de manipuler les cordes.
— Te souviens-tu d’à quoi tu ressemblais quand je t’ai engagé ?
Jude essaya de se remémorer ce souvenir puis secoua la tête, la nausée avait repris.
— T’étais une loque, t’étais épuisé. Depuis combien de temps voyageais-tu, à ce moment-là ?
Investiguais . Il investiguait depuis plusieurs mois, il ne faisait pas un simple voyage, ni une croisière comme les autres de son âge. Il n’était pas allé faire du tourisme aux Seychelles ou de la plongée dans les eaux chaudes de Goa. Non, il avait écumé l’océan Indien en quête de nouvelles qu’il aurait pu rapporter à sa sœur.
— Tu as mis du temps avant de reprendre le droit chemin.
Tom redressa les épaules et aborda un sujet dont Jude n’avait parlé qu’une seule fois, alors ivre de chagrin.
— Tes parents avaient disparu en mer…
— Tu n’en sais rien, répliqua Jude.
Personne ne pouvait en être sûr.
Le marin hocha la tête, peu convaincu.
— D’accord, ils étaient vraisemblablement disparus et tu étais en deuil, je comprends. Tu as tout donné en continuant de chercher, alors que leurs chances de survie étaient…
Il grimaça avant de finir sa phrase.
— … presque nulles.
Les regrets formaient une corde autour du cou de Jude, cette dernière se resserrant à chaque rappel de la situation.
— Un yacht de la taille de l’ Aphrodite peut affronter les tempêtes, dit Tom. Tu le sais. Mais un bateau de la taille de celui de ton père, pris dans l’un des typhons les plus dévastateurs, et avec lui comme seul marin expérimenté à bord…
La gorge de Jude se serra un peu plus. Durant les premiers mois aux côtés de Tom, il avait été difficile de vivre en étant conscient de cela. Son attention avait été divisée entre le travail et l’observation des moindres nouveaux horizons, à la recherche de ses parents. Au fur et à mesure, son compagnon de bord lui avait permis de calmer ses esprits. À chaque nouveau port où ils accostaient, il cherchait cependant toujours un bateau estampillé One for Luck , celui que son père avait mis tant d’années à construire.
— Je me devais de rentrer à un moment ou à un autre.
Jude venait de réussir à s’en sortir, il aurait préféré être ailleurs, qu’importe l’endroit, plutôt que de retour chez lui.
— Je l’ai promis à Louise.
— Jude, tu avais déjà dit ça avant de changer d’avis.
— Il était encore trop tôt pour abandonner les recherches, répondit-il.
Il y a quelques mois seulement, les policiers étaient venus en plein milieu du service du soir au restaurant londonien où il travaillait alors. Sa vie n’avait plus été la mêm