Pour les yeux d Émilienne
276 pages
Français

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Pour les yeux d'Émilienne , livre ebook

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Description

Pour les yeux d’Émilienne conte avant tout une formidable histoire d’amour, celle de Maximilien et d’Émilienne. À dix-sept ans, ils se sont connus et se sont aimés, puis la vie les a séparés. À tout jamais, croyaient-ils. Chacun d’eux a suivi son propre chemin. Pendant plus de trente ans, Émilienne n’entendra plus aucune nouvelle de son amour de jeunesse, tandis que Maximilien cultivera le fantasme du souvenir de la jeune fille mais sans aucun espoir de la retrouver. D’ailleurs, est-elle encore vivante ? Et puis, l’incroyable va se produire. Des circonstances étranges vont permettre à Maximilien de retrouver Émilienne. Et le miracle se réalisera, le fantasme deviendra réalité, leurs destins se croiseront. Un grand amour naîtra et une nouvelle vie s’ouvrira alors pour nos deux héros.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 décembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332866202
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-86618-9

© Edilivre, 2015
Note de l’auteur
La réalité dépasse toujours la fiction. Ce livre est donc un roman.
Dédicace


Aux souvenirs heureux qui nous habitent parfois comme des anges gardiens
Citation


« Quant à Maximilien, tout en marchant lentement le long de la plage dans le sable humidifié par la brume du soir, il écoutait le chant des vagues et songeait à son destin, il pensait à ce jour merveilleux de mai où Emilienne lui avait souri pour la première fois, à ce premier grand amour qui avait envahi sa vie. Tel Augustin Meaulnes parti à la recherche de la mystérieuse Yvonne de Galais, il se sentait prêt à tenter la conquête de la jeune fille qui avait su capter l’attention de son cœur sans prononcer une seule parole, sans ébaucher aucun geste. »
(Victor, Guy Rombeau, 2013)
Partie 1 Un jour de mai
« La maison que disait Frantz est un petit hôtel à un étage. La chambre de Mlle de
Galais doit être au premier. Les fenêtres de Mlle de Galais sont les plus cachées par les arbres. Mais en passant sur le trottoir, on les voit très bien. Tous les rideaux sont fermés et il faudrait être fou pour espérer qu’un jour, entre ces rideaux tirés, le visage d’Yvonne de Galais puisse apparaître. »
Le grand Meaulnes
Alain-Fournier
I
L’automobile, pourtant puissante, avait un peu de mal à gravir la forte pente et Maxi-milien dut pousser les gaz pour relancer la machine vers le haut de la rue. Juste auparavant, il avait stoppé la voiture au centre du village et Lili, son épouse, avait hélé une passante :
– Pardon, madame, la rue du Vermont, vous pouvez nous en indiquer le chemin ?
La femme avait donné quelques vagues indications. Il fallait grimper sur le sommet de la colline, vers les bois. De fait, à présent, la rue s’enfonçait dans une zone boisée qui surplombait le village et longeait l’autoroute. Comme ils approchaient de la maison d’Emilienne, Maximilien ralentit l’allure et mit la voiture au pas. Son cœur battait à plein régime, l’émotion le submergeait. Lili comptait les numéros.
– 46, 48… On y est bientôt, ralentis. Voilà ! c’est là ! La maison juste après le bosquet.
C’était une maison de briques rouges, assez banale mais imposante, avec un joli porche. Un énorme cèdre déployait ses branches sur l’entrée. Maximilien avait stoppé la voiture. Il ne respirait plus. L’émotion l’avait paralysé. Dire qu’elle est là, se dit-il, juste derrière cette façade. C’était la première fois depuis plus de trente ans qu’il se trouvait aussi près d’Emilienne. En même temps, il craignit soudain que les habitants de la maison ne s’interrogent sur la présence de ce véhicule arrêté là, juste devant chez eux. De quoi aurait-il l’air ? Que pourrait-il donner comme explication ? Lentement, il remit le véhicule en mouvement. A présent au moins, il avait une image du lieu où elle vivait. Il ne savait pas encore comment il allait s’y prendre mais il avait son adresse et son numéro de téléphone que Lili, qui ne manquait pas d’air, avait obtenus du frère d’Emilienne une heure auparavant, en se faisant passer pour une amie d’école de sa sœur.
– Rentrons, dit-il. Il fait étouffant, il faut que je boive quelque chose.
Quelques jours plus tôt, il était tombé par hasard sur le manuscrit jauni qui, au travers de nombreuses pérégrinations, l’avait suivi de maison en maison, rangé puis oublié, parfois retrouvé mais jamais relu. Car il s’était efforcé, tout au long de ces nombreuses années passées à voyager de par le monde, non pas d’oublier tout-à-fait cette période désormais éteinte de sa jeunesse, mais d’éloigner de son esprit le souvenir douloureux de leur séparation ancienne. La vie plutôt trépidante qu’il avait menée, les voyages captivants qui l’avaient conduit tout autour du monde, les moments heureux qu’il avait pu connaître avec Lili avant que leur couple ne se délite, la naissance de leurs enfants, tout cela l’avait souvent aidé à se préserver de ces pensées moroses. Cependant, au fil des années, à chaque résurgence de ces lointains événements, il n’avait pas manqué de connaître à nouveau une tristesse langoureuse, une douleur poignante presque physique comme la ressent encore celui qui se souvient avec une grande lucidité de sa propre souffrance telle qu’il l’a ressentie après avoir fait du mal à un être aimé, même involontairement mais inéluctablement, sans possibilité de retour en arrière. Dans ces moments-là, Maximilien pouvait encore se souvenir avec une précision étonnante de la dernière lettre de la jeune fille que, dans un moment de souffrance aigüe et d’élan expiatoire, désirant par ce geste tenter de mettre un terme à sa propre douleur, il avait jadis déchirée et fait disparaître à tout jamais. Mais les mots d’Emilienne, empreints d’une triste résignation, restaient néanmoins gravés dans sa mémoire.
“ Maximilien, mon amour,
Tu ne te représentes probablement pas la souffrance que ta dernière lettre m’a causée. Que ce que tu viens de m’écrire soit la réalité, que tu doutes vraiment de notre amour, que tes sentiments pour moi n’aient pu être sincères, je ne peux pas le croire, Maximilien. Mais si cela devait quand même en être le cas, jamais, tu entends, ne recommence jamais à jouer cette comédie avec une jeune fille qui t’aurait accordé sa confiance.
Maximilien, peut-être deviendras-tu un jour un poète ou un écrivain célébré. Mais tu ne trouveras la paix et le bonheur que si tu parviens à écouter ton cœur et à ne pas te mentir. Alors, peut-être un jour, un autre amour sera possible…
Adieu, mon amour.
Emilienne »
Maximilien se souvenait alors du manuscrit oublié, peut-être encore logé quelque part au fond de sa bibliothèque ou peut-être perdu à tout jamais, qu’il avait rédigé jadis et qui contait l’histoire d’Emilienne. Quelquefois, lorsque l’échec relatif de son mariage le menait à la déprime, la tentation lui était venue de redécouvrir ces étranges moments du passé, de retrouver les motivations de sa conduite d’alors, maintenant enfouies dans sa mémoire mais peut-être inscrites, encore lisibles ou tout au moins probablement encore perceptibles entre les lignes du récit que Maximilien le poète avait rédigé jadis, porté par l’ardeur et l’espoir, aveuglé par l’orgueil de celui qui se croit investi d’une mission presque divine.
Lorsqu’après toutes ces années, incité par la déliquescence finale de sa relation avec Lili et leur rupture désormais imminente, il retrouva soudain les feuillets du manuscrit dans sa farde de carton jaunie par le temps, presque inaltéré, dégageant une odeur désuète qu’il pensait avoir oubliée à jamais, il sut alors qu’il était prêt à affronter les moments du passé et que depuis longtemps il s’était interdit de penser qu’au travers du manuscrit, le souvenir de ses amis anciens et le souvenir de la jeune fille disparue l’attendaient depuis toujours au sein de sa propre maison. Longtemps, Maximilien s’était complu à revivre en pensée sa rencontre avec Emilienne comme un conte à la manière du Grand Meaulnes. Le texte du manuscrit traduisait son besoin de se représenter les choses ainsi. Pourtant, ce n’était qu’une image idéalisée au fil du temps, la représentation symbolique d’une réalité pas tellement éloignée, tout aussi intense et sensationnelle, qu’il avait voulu illustrer à la manière dont il l’avait ressentie plutôt qu’à la manière dont elle s’était réellement déroulée.
II
J’avais retrouvé Maximilien lors d’un congrès journalistique à New York. Même si j’avais eu quelque écho de son cheminement dans la carrière que j’exerçais moi-même, même si j’avais pu suivre au travers des media ses premiers pas puis son premier succès relatif dans la vie littéraire, nous ne nous étions plus vus depuis nos années de collège et j’avais quelque peu oublié le garçon ténébreux que j’avais connu jadis ainsi que son aventure sentimentale avec Emilienne Delignes dont j’avais été, parmi d’autres, un admirateur fervent.
Ce soir-là, j’étais seul et j’avais décidé de dîner au Rockefeller Center, au restaurant situé au bord de la patinoire, où l’on peut se sustenter de plats typiques de la cuisine américaine tout en jouissant du spectacle de la ronde des patineurs. Je commandai une chaudrée de crabes. Pour suivre j’hésitai entre le coquelet rôti avec sa sauce cacahuète et les boulettes de crabe servies avec une sauce à la moutarde et j’optai finalement pour un choix plus conventionnel, un Tbone steak grillé accompagné d’une sauce au vin rouge. Comme presque toujours hélas, le garçon m’avait servi un vin trop glacé. J’attendais patiemment qu’il se réchauffe tout en dégustant mon entrée et tout en observant les jolies patineuses qui virevoltaient sur la glace.
La table juste à côté de la mienne était occupée par un grand gaillard moustachu, occupé à écrire sur un calepin. De temps à autre il picorait distraitement dans son assiette du bout de sa fourchette, absorbait une petite gorgée de vin puis il se remettait à écrire. J’étais occupé à me demander si je n’étais pas tombé sur un confrère lorsque, et je ne sais plus quel concours de circonstances nous y amena, nous en vînmes à engager la conversation. Au premier abord, je ne le reconnus pas. Quarante années, ça vous change quand même la physionomie. L’homme me parut peu loquace, plutôt introverti et il ne me sembla pas au premier abord particulièrement désireux de prolonger notre prise de contact. Mais peut-être eussé-je de la chance ce jour-là ? Peut-être était-il particulièrement bien luné ? Peut-être le fait de rencontrer un compatriote aussi loin de chez soi nous rapprocha-t-il ? Toujours est-il que nous finîmes par nous présenter.
– Emmanuel Delaforge, dis-je. J’ai vu que vous écrivie

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