Pour une éternité
139 pages
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Description


Âmes sœurs, l'amour à travers le temps




Saint-Hilaire la Palud, Poitou.


1913, Louis est colombophile et profite de l’insouciance de ses 17 ans. Jeanne, 18 ans, est infirmière à Niort. Ils se rencontrent sans se douter que cette rencontre sera éternelle. 1914 gronde et l’Europe se suicide dans un effroyable conflit meurtrier. Louis est mobilisé, leurs vies vont basculer.


La seconde partie de l’ouvrage se déguste à l’envers, de la fin présumée de ce dernier jusqu’au centre, le lecteur devra en remonter les pages à contresens.


2015 ils se retrouvent, même lieux, mêmes apparences, mêmes prénoms... avec ce sentiment extrêmement fort de s’être déjà vu ! Sans comprendre pourquoi cette attirance est plus forte qu’eux, ils vont se recroiser, et leur vie va être bouleversée à nouveau.


À chaque chapitre son QR CODE, menant directement le lecteur dans une ambiance sonore, musicale ou naturelle, afin de retrouver le Poitou des années 1914-1918.


À la fin de votre lecture, vous comprendrez la magie qui lie ces deux époques. Ce lien précieux qui vous permettra de comprendre ce qui tisse les deux vies des protagonistes, ce qui les unit à tout jamais.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 février 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381539522
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour une éternité
 
La SAS 2C4L —NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelquemanière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte,ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage nidans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’unauteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
 
DAMIEN VERHEE
Pour uneéternité
 
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«  Si lescorps physiques meurent, les idées et les sentiments, eux, survivent, et sontéternels.  »
 
 
 
Avant-propos :L’épouvantable été 1913.
 
Ayant étudié l’histoire à l’universitéCharles de Gaulle (Lille 3) pendant quatre années, j’ai eu envie, pour cesixième roman, de retrouver une période qui me passionne et que je veuxpartager avec vous : la Première Guerre mondiale.
 
Été 1913.Louis a l’insouciance de ses 17 ans, Jeanne, qu’il ne connaît pas encore,en a 18. Nous sommes dans la province du Poitou, loin de tout, et un peu plusqu’ailleurs, sans doute, loin de toute pensée anxiogène d’un conflit mondial.
On ne le saitpas encore, bien évidemment, mais c’est le dernier été avant la tragédiemeurtrière de la Grande Guerre. L’année 1913 est tout à fait particulièredans l’histoire de France et de l’Europe. Elle est l’acmé d’une civilisationqui s’achève, celle du XIXe siècle, et le point de départ incontestableavec la modernité. Cette modernité se concrétise dans des œuvres de rupturedans tous les domaines, des sciences à la culture.
En littérature,Proust publie Du côté de chez Swan ,Apollinaire publie Alcools , AlainFournier publie Le Grand Meaulnes ,Cendrars publie La Prose du Transsibérien .
En arts, c’estl’âge d’or du cubisme. C’est enfin le passage à l’abstraction avec enparticulier Kandinsky. Sur le plan musical et artistique, en même temps que legroupe des six renouvelle le spectacle dans sa forme même, le sacre duprintemps crée le choc que l’on sait au théâtre des Champs-Élysées, lui-mêmebâti en 1913. Et puis, on y pense fatalement, 1913 est un moment charnière quiva conduire à la Grande Guerre.
Les débats sontvifs au sujet de la loi des trois ans, qui voit prolonger d’une année leservice militaire. On est également encore, en France, dans la querelle quisuit la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905. D’une manièregénérale, tous les sujets sont prétextes à se disputer lors des dîners defamille, antimilitaristes contre nationalistes revanchards, anticléricauxlaïques contre la culture religieuse, de gauche, de droite, des extrêmes, toutporte aux clivages.
L’été 1913,le dernier de paix avant le cataclysme de la Première Guerre mondiale, et donc,le dernier de la «  BelleÉpoque  ». Le dernier aussi d’une certaine manière de vivre héritée duXIXe siècle et aussi d’une certaine conception du monde, où l’Europe,avant qu’elle ne se déchire dans une sorted’incompréhensible suicide collectif, pouvait encore prétendre avoir leleadership de la planète et être la source de la civilisation. La guerre qui vasuivre mettra fin à cette illusion…
C’était il y atout juste un siècle… Si proche à l’aune de l’histoire multimillénaire del’humanité et pourtant si loin ! Entre l’année 1913 et lesannées 1920, le monde a été profondément modifié, non seulement du faitdes ruines occasionnées par la guerre un peu partout sur le vieux continent, où10 millions de tués, de disparus, et 21 millions de blessés ou de mutilésimposèrent un lourd tribut, mais aussi par les dégâts perpétrés dans lesesprits des rescapés, qui, bien que physiquement indemnes, sortaient hébétés dece cauchemar…
C’est pourquoi,l’année 1913, plus que toute autre auparavant et que toute autre après,apparaît comme la dernière année d’une certaine « insouciance » devivre… À tort ou à raison d’ailleurs, car tout le monde n’a pas traversé cettepériode perçue aujourd’hui comme antédiluvienne dans les mêmes conditions.Ainsi, les familles des personnages de ce roman trimaient pour gagner leur vieet ne passaient pas leurs weekends à Deauville. Ils n’étaient pas des intimesni des lecteurs de Marcel Proust et leurs manières n’avaient rien de communavec les personnages aristocratiques ou les demi-mondaines de la «  Recherche du temps perdu  ».
Mais quandmême ! Avant 14, le monde paraissait stable et surtout prévisible, avecses codes sociaux, ses inégalités et aussi ses certitudes. L’art de vivre duvieux monde avait atteint une forme d’apogée, et peu se doutaient qu’ils’apprêtait à disparaître, à sombrer dans le plus grand séisme subi parl’humanité depuis ses origines. Et de surcroît, provoqué par elle ! Leplus étonnant c’est que ce bouleversement qui se profilait allait toutchambouler de fond en comble, y compris la façon de penser l’art, les scienceset la littérature… Les familles elles-mêmes furent bouleversées et durent serecomposer pour remplacer ceux qui disparurent dans la tourmente.
En 1913, peunombreux étaient ceux qui étaient lucides. Encore plus clairsemés étaient lesrangs de ceux qui entrevoyaient dans cette guerre attendue — presque espérée —contre l’Allemagne, une marche irréversible et suicidaire.
Pourtant, lesaventures coloniales des États européens antagonistes et l’exacerbation despatriotismes revanchards et cocardiers préfiguraient le pire. Parmi cesmilitants isolés de la paix, il y avait Jaurès, mais si seul face à la montéedes périls ! Et si souvent calomnié, par l’entremise conjuguée et complicedu pouvoir et de la presse. L’urgent était de le faire taire, lui, qui dès1912, s’exclamait à la Chambre des députés, dont il était un des principauxrhéteurs : «  Que ferons-nouspour échapper à cette épouvante ?  ». Et auquel répondaitl’écrivain, « poète » et sous-préfet Franc-Nohain, dans l’Écho deParis du 13 mars 1913 : «  La France parle, taisez-vous, MonsieurJaurès !   ». MêmeCharles Péguy, son ancien ami, lançait des appels au meurtre ! En France,il fallait en quelque sorte purger la défaite de 1870 et reconquérirl’Alsace-Lorraine. La haine viscérale des Allemands poussait bien des Françaisà espérer que le pire se produise !
Malgré cesmenaces sur la paix, qui ne préoccupaient ou ne motivaient que les classesdirigeantes, majoritairement parisiennes et lettrées, la vie des gensordinaires, comme ici dans la province du Poitou, était caractérisée par unecertaine indifférence d’avant orage.
Pour Louis,pour Jeanne, l’important c’était d’abord de survivre au quotidien. Ils étaientbeaux, ils étaient jeunes et pensaient avoir toute la vie devant eux pourconstruire sereinement leurs avenirs.
Jeanne estl’aînée d’une famille de quatre enfants, que des filles ! Elle est née àMauzé sur le Mignon le 14 janvier 1894, d’un père laitier, JosephMenanteau, et d’une mère institutrice dans la commune, Marie.
L’essor de lacoopération laitière en Poitou-Charentes résulte de la crise du phylloxéra qui,à partir de 1875, anéantit les vignobles, quasi-monoculture de la majorité desexploitations des Charentes et du sud des Deux-Sèvres. À l’exception desexploitants de la zone de grands crus de Cognac qui reconstituent les vignesgrâce aux greffes sur plants américains, les agriculteurs reconvertissent lesterres à la culture fourragère et à l’élevage laitier. Cette reconversion sefonde sur une tradition d’entraide et de solidarité du monde rural ; lesagriculteurs se regroupent, mutualisent la production ainsi que la vente dubeurre et se partagent les bénéfices. En limitant les intermédiaires, cetteorganisation « coopérative » permet d’imposer des prix de vente plusélevés et de faire bénéficier des revenus supérieurs pour les sociétaires, quisont majoritairement de petits propriétaires, possédant en moyenne deux vaches.Joseph travaille dans la coopérative mauzéenne, il a 39 ans en 1913 ettransforme le lait en beurre.
Marie a38 ans. C’est une hussarde noire de la République, même si c’est unefemme ! L’école, que les lois Ferry rendent gratuite, obligatoire etlaïque en 1881-1882 est au cœur du projet républicain. Une grande importanceest accordée à l’enseignement qui doit former les citoyens et enraciner laRépublique en en diffusant largement les valeurs. Les instituteurs dispensentune instruction morale et civique et deviennent les «  hussards noirs de la République  » selon la formule de CharlesPéguy en 1913. L’école est laïque, on y chante la Marseillaise, et Marie a danssa classe une grande affiche, typique de l’époque, sur laquelle on distingueles «  provinces perdues  »d’Alsace-Lorraine, pour stimuler le patriotisme des enfants dont elle a àcharge de les éduquer.
En fait, lepeuple dans sa majorité ne souhaitait pas la guerre, mais la propagandenationaliste, la même qui, en son temps, avait condamné Dreyfus, était tellequ’il ne la redoutait pas, la considérant comme une sorte de clarificationnécessaire, une épreuve désagréable sans doute, mais salvatrice ! Elle eutdonc lieu avec son cortège d’indicibles souffrances et elle dura quatre ans.
À la sortie, lemonde n’était plus le même ! Jusqu’au sein de nos familles, le conflitavait tout remis en cause. Sur les tombes des innombrables poilus disparus, ilfallut reconstruire et tisser de nouvelles alliances ou unions inattendues…
Pour la plupartd’entre nous, l’idée même de notre existence et celle de nos propres parentsauraient été improbables en 1913. En effet, non seulement nos grands-parentsn’étaient pas mariés, mais, vivant souvent dans des localités, voire dans desdépartements différents, ou même dans des provinces éloignées, les chancesqu’ils se rencontrent étaient minimes. C’est la guerre qui provoqua leur unionpar une suite de deuils, de hasards et d’enchainements de nécessités. Combiende familles de ces enfants de France furent impactées par la tragédie de laGrande Guerre ?
Ce schéma insoupçonnableen 1913 fut classique et concerna de multiples familles après 1918. Dans tousles cas, l’avenir fut fécondé sur les ruines de l’Ancien Mond

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