Priscille ... amour sorcière | Livre lesbien, roman lesbien
492 pages
Français

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Priscille ... amour sorcière | Livre lesbien, roman lesbien , livre ebook

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Description

Priscille est romancière et atteinte d’une maladie dégénérescente. Un jour, elle voit débouler dans sa vie Hanaël, jolie tempête aux yeux verts, délurée et troublante. L’écart d’âge entre les deux femmes semble insurmontable. Malgré l’attirance que chacune ressent pour l’autre, réussiront-elles à s’avouer leur amour ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 octobre 2018
Nombre de lectures 10
EAN13 9780244705718
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Priscille…
Amours sorcières
 
 
 
 
 
 
 
Laura Syrenka
 
Copyright © 2018 Homoromance éditions
ISBN-13 : 978-1723425257 ISBN-10 : 1723425257
 
 
Table des matières
 
INTRODUCTION
PREMIER MATIN
DEUXIÈME MATIN
TROISIÈM E MATIN
QUATRIÈME MATIN
CINQUIÈME MATIN
SIXIÈME MATIN
SEPTIÈME MATIN
HUITIÈME MATIN
NEUVIÈME MATIN

 
 
 
INTRODUCTION
 
Tandis que je caresse nonchalamment le merisier de mon bureau en quête d’inspiration, mon âme erre et se perd en volutes de rêveries. Je regarde la jeunesse qu’on dit insouciante sortir du bahut. Ils sont beaux, je les observe de mon fauteuil, le lycée est juste en face de chez moi. Je souris … Années lycées… Quelle horreur! Je ne voudrais pour rien au monde les revivre.
Les amies de mon âge n’ont que ces fichues années à la bouche : « Ah si je pouvais, je referais ma vie, j’aurais seize ans. De nos jours, être lesbienne est bien plus facile qu’à mon époque!»…
Ça, c’est la réflexion de Mumu. Elle n’a que ses années de jeunesse à la bouche. Moi, je l’écoute quand elle vient me voir, et je souris sans dire un mot. Bien sûr, l’homosexualité n’est plus considérée comme une maladie psychiatrique, il est plus facile de faire son « coming out », plus sympa, entre parenthèses que de « sortir du placard »! Mais le vice des hétéros est allé plus loin dans l’abjecte depuis que notre fierté s’affiche et cela me préoccupe souvent.
Bref, j’ai fait comme tout le monde, je suis sortie du placard. Un peu tard selon mes amies, car pour elles, mon affirmation sexuelle à quarante-et-un ans était une dénégation de ma condition d’homo! Mais je me défends en répliquant que mieux vaut tard que jamais.
J’ai cinquante-deux ans cette année. Handicapée, je traîne du fauteuil au lit, du lit au bureau, du bureau au fauteuil et je recommence la noria. Plus envie de vivre comme ça, j’ai envie que quelque chose de neuf, de vivant vienne bouleverser ma routine de petite vieille avant l’âge.
J’étais danseuse avant que mon handicap ne brise mes ailes, et pourtant, figurez-vous que je continue à danser dans mon sommeil! Si, si! C’est vrai, dans mon cœur et mon esprit, je danse encore, je fais encore l’amour dans toutes les positions et surtout Justine est encore là…
Justine! Son prénom murmuré résonne encore dans ma tête, comme un feu d’artifice émaillé de tendresse. Justine! C’est bête la maladie, elle a le chic pour bouleverser nos vies, mais aussi nos cœurs. Lorsque je suis tombée dans l’escalier de scène, j’ai cru à une défaillance passagère. Mes jambes ne me portaient plus. J’ai observé les prescriptions du médecin à la lettre puis ne voyant aucune amélioration, j’ai consulté un spécialiste de la médecine du sport. Ce n’est qu’après un an de tâtonnements que la sentence est tombée: j’étais atteinte d’une maladie irréversible, me privant de tout tonus de mes jambes. J’étais réduite à l’état de chiffe. Les ligaments de mes membres inférieurs ne me portent plus. Je devrais faire du renforcement musculaire, mais je n’ai plus la force de me battre.
L’ambiance avec Justine avant ma chute était normale. Nous étions un couple uni, même si nous vivions séparées, chacune dans son appartement. Justine était ma belle effrontée, j’étais sa petite soucoupe de thé, comme elle se plaisait à le dire. Nous formions un trio, de temps en temps, avec Babette. Si Justine m’appelait sa soucoupe, ce n’était qu’au cours de nos ébats avec Babette. J’étais celle qui entourait leur couple, lorsque repues d’amour, elles s’endormaient l’une contre l’autre. Je ramenais la couverture sur les deux oiselles dans le nid. On ne sait jamais trop dans un trio qui dormira à l’extérieur après l’extase. Du moins ce devait être ainsi, à tour de rôle, l’une de nous devait tenir la chandelle. Mais Justine et Babette s’arrangeaient toujours pour faire de moi la « soucoupe du thé »… Je ne leur en voulais pas en définitive, car j’ai l’âme maternelle, surtout après l’amour.
Après mon accident, Justine a commencé à s’ennuyer, elle voulait sortir, mais je ne pouvais pas. Elle voulait que je la prenne à quatre pattes, mais je ne pouvais plus me tenir sur mes genoux… elle voulait faire les magasins, aller au théâtre. A chacune de ses sollicitations, je devais hélas, répondre non, et la belle s’est lassée. Peut-être que si nous avions vécu dans le même appartement, les choses auraient été plus faciles, elle aurait sans doute mieux appréhendé les terribles efforts que ma nouvelle condition m’imposaient. Mais voilà, Justine ne me voyait pas… Durant toutes mes journées de calvaire, elle n’est passée chez moi qu’en coup de vent, à chaque fois pour reprendre des affaires. J’ai vite compris qu’elle s’envolait vers d’autres cieux.
Je ne sais ce qu’elle avait dit sur moi à Babette, mais elle m’a entourée de douceur, m’accompagnant même chez le chirurgien lorsqu’on cherchait encore une solution miracle. Babette était gentille, mais je voyais bien qu’elle n’était pas amoureuse de moi, et que sans Justine, elle n’éprouvait plus de désir pour moi. Un jour, elle campa ses beaux yeux verts dans les miens et m’a dit : « Écoute Priscille, je t’aime bien, nous sommes copines pas vrai? Moi quand je te baisais la chatte, ce qui m’excitait c’était que Justine me mate prendre du plaisir avec toi pour mieux me faire jouir ensuite dans ses bras… tu comprends, n’est-ce pas? Je ne peux pas remplacer Justine, ce n’était pas mon rôle quand on faisait l’amour en trio. Sans le thé, la tasse et la soucoupe n’ont pas idée d’envie».
Les réparties imagées de Babette m’ont toujours amusées, je la comprenais, elle n’était venue se joindre à nous que pour plaire à Justine. Ce jour-là, j’avais pris sa main, l’avais baisée avec tendresse et lui avais répondu gentiment : « Je sais Babette, tout cela je le sais. C’est bien pour cela que je te suis reconnaissante de ne pas m’avoir laissée quand je suis tombée malade ».
Babette s’était mordue la lèvre inférieure, alors et je l’avais vu hésiter un instant avant de me dire : « Oui, mais je ne reviendrai pas avant un certain temps. Je pars avec Justine faire le tour de la Tasmanie… »
Comment aurais-je pu lui en vouloir ?
Je me suis retrouvée sentimentalement seule. Il n’est pas facile de refaire sa vie lorsqu’on n’est pas au top de la séduction. On aura beau vouloir faire plaisir à tout le monde, et jouer chaque jour davantage la carte du « politiquement correct », être handicapée n’aide pas à retrouver l’amour au premier coup d’œil!
Ma vie s’est étirée aussi douloureusement que mes ligaments inutilisables jusqu'au jour où…
 

PREMIER MATIN
 
Je suis à mon bureau depuis 4h du matin. L’inspiration m’a tirée du sommeil, mais une fois arrivée à ma table de travail, plus rien, le vide, la toundra sibérienne! Encore une nuit foutue! Si seulement j’avais pu avancer sur mon roman… Au lieu de cela, j’écris, j’efface, je recommence, je ne reconnais pas ma plume dans le document qui s’affiche. Ce n’est plus la peine d’insister.
Ces phases d’aridité me tuent, elles augmentent mon stress et mon handicap. Grrr! Parfois, je voudrais être morte… ne plus penser, être une âme enfin libérée de la gangue de pesanteur qui m’oppresse. Je masse mes jambes douloureuses. Je vais me faire un thé, au moins cela va me faire un peu marcher.
Je m’extirpe de mon fauteuil en exerçant un pivot sur ma droite et je me retrouve face à la fenêtre… tiens, il est déjà huit heures trente! Les jeunes entrent au bahut d’en face. Une altercation sur le trottoir retient mon attention : une jeune fille est malmenée par trois types menaçants, ils la pressent, la secouent, agitent devant son visage ce que je pense être un couteau. J’ouvre la fenêtre en grand, sors mon portable pour les prendre en photo tout en hurlant : « Arrêtez ou j’appelle la police!». Les agresseurs déguerpissent et la jeune fille encore tremblante ramasse ses affaires précipitamment tout en cherchant d’où a surgi la voix qui vient de faire diversion. Un regard s’échange, elle est jolie… je referme rapidement la fenêtre le cœur battant.
Elle est jolie… dix-huit ans tout au plus, silhouette fine, cou de cygne, cheveux châtains tirant sur le roux, des yeux verts pénétrants. Notre échange n’a pas duré plus de deux secondes, mais je ne saurais dire pourquoi, j’en conserve le souvenir tout au long du jour, comme un viatique.
Mon imagination fertile fait le reste, la solitude me creuse le ventre, alors je construis un monde de fantasmes autour de ce regard échangé. L’appréhension de la page blanche disparaît! Durant deux heures, mes doigts courent sur le clavier de mon ordinateur, les pages défilent. Je brode sur cette fille, je l’imagine, lui taille un rôle sur mesure, jeune, jolie, pétillante, un peu timide, des manières de femme enfant, un regard d’ange et une sexualité débridée qui tranche avec son apparente candeur… Tiens, si je l’appelais Candice? C’est joli et rappelle la vertu qu’elle semble incarner. Mon héroïne Michelle, la rencontre dans un café :
« Candice boit un chocolat chaud. Étrange pour un jour d’été, on l’imaginerait plutôt siroter un coca. Mais non, la belle est romantique, elle aime la douceur et la suavité du chocolat. Le liquide coule doucement entre ses lèvres roses. Michelle s’attarde sur le décolleté de son corsage auquel il manque avantageusement un bouton. La fine dentelle noire du soutien-gorge de Candice joue à cache-cache avec l’œil voyeur de la femme qui l’observe. Michelle sourit, elle s’approche et dépose un billet sur le comptoir, « C’est pour moi » affirme-t-elle en décochant un sourire charmeur à la buveuse de chocolat. « J’envie ce chocolat, il a bien de la chance de glisser entre vos lèvres ». Candice lève les yeux vers Michelle, rougit et repose maladroitement sa tasse qui tintinnabule sous le tremblement de la main qui la repose sur la soucoupe. Michelle sort sans dire un mot de plus, elle sait que la jeune inconnue la suit du regard, le seul plaisir d’avoir attiré l’attenti

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